"Disheñvel eo ar wech-mañ, cette fois, c'est différent, this time, it's different."

A quelques semaines du vote pour designer les députés européens.

Dans quelques semaines auront lieu les élections européennes. C'est une échéance importante, peut être plus que les élections des députés à l'assemblée nationale car une grande partie des compétences sont transférées vers la dimension supranationale. C'est le choix de notre pays depuis près de 70 ans. Ce sont, en effet, les députes européens qui décident, après proposition du conseil européen (nos chefs d'Etat et de gouvernement) et de la Commission européenne (l'exécutif de l'UE), du contenu des directives, c'est à dire les lois de l'Union européenne. Ces lois communes sont ensuite transposées dans les droits nationaux et s'appliquent à tous les européens qu'ils soient Etats, citoyens ou entreprises.

L'Union européenne n'est pas qu'économique ou monétaire. Bien sûr ces dimensions sont importantes et sont celle qui régissent à la fois le marché intérieur et les relations internationales notamment commerciales. Mais l'Union c'est aussi un ensemble de pays, de cultures et un espace de paix. En ces temps troublé en Ukraine et face à la menace russe on ferait bien de ne pas l'oublier. Nos générations n'ont pas connu de conflits, de guerre entre pays ayant adhérés l'Union européenne.

Les députés européens sont aussi ceux qui structurent, par leurs choix politiques, la société européenne. Ils participent à son établissement en tenant compte à la fois de la citoyenneté européenne et des contingences de l'environnent international et mondial.

Leur rôle s'accroit à chaque législature. Le pouvoir du parlement européen également. Cette élection va leur donner le pouvoir du choix du président de la commission. Ce dernier, et c'est la première fois, par la mise en application du traité de Lisbonne, sera élu par une majorité politique. Elle même sera issue des choix politiques des citoyens européens.

Le temps n'est donc pas à un vote lié à l'émotion du moment mais mérite une vraie réflexion en amont. Un vote contre un parti ou un président ne changera pas le processus de construction européenne.

Par contre il peut remettre en question le cheminement de paix, de citoyenneté et de rayonnement de l'union dans le monde.

Et le chantier à venir est immense. Les nouveaux députés devront plancher, entre autres dossiers, sur la structuration d'une Europe sociale et la mise en ½uvre d'une fiscalité commune.

Emmanuel Morucci