Vladimir Poutine confirme que le nouvel état de la fédération russe aura 3 langues officielles

Point de vue publié le 18/03/14 15:14 dans Europe par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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95,5% de votants lors du référendum du dimanche 16 mars en Crimée ont demandé le rattachement de la Crimée à la fédération de Russie.

La réunification

Le gouvernement issu de la révolution de Maidan à Kiev avait décidé sous l'influence des ultra nationalistes ukrainiens, comparables aux pires jacobins français, de ne reconnaître qu'une seule langue officielle en Ukraine, y compris en Crimée. Dans son discours à la Douma ce matin sur l'entrée de la Crimée dans la fédération, le président Vladimir Poutine, parlant de «réunification» plutôt que de 'rattachement' a confirmé que le nouvel état de Crimée qu'il a accepté à la suite d'un vote des deux chambres russes de Russie, aura trois langues officielles : le russe, l'ukrainien et le tatar.

Le retour des Tatars

Faisant allusion à l'injuste déportation des Tatars par l'URSS, Poutine a aussi annoncé vouloir très rapidement une législation favorisant le retour des Tatars en Crimée. Les Tatars, dispersés sous l'empire russe, puis sous le règne du leader soviétique Joseph Staline, sont au nombre de 7 millions.

Double standards des Occidentaux

Poutine a aussi dénoncé clairement l'hypocrisie et le double standard des occidentaux et tout particulièrement de la France et des Etats-Unis. A ceux qui disent que la séparation du Kosovo de la Serbie était une situation différente de la Crimée car bien plus sévère en pertes humaines (on a parlé à l'époque de génocide des Albanais du Kosovo) Poutine a déclaré, et aucun juriste ne pourra le contredire, que le droit international, n'était pas dépendant du nombre de morts.

Le Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes

Poutine a cité à juste titre l'article 2 de la charte des Nations-Unies, qui, ironiquement, avait été invoqué par les Etats-Unis pour justifier la séparation du Kosovo de la Serbie.

«Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde».

Bravo M. Poutine..mais pourquoi n'avoir pas appliqué ce principe à la Tchétchénie ? Pourquoi n'avoir pas autorisé le même référendum sur l'indépendance ?

Double standards

Le double standard de la France a aussi été cité au sujet de son intervention en Lybie qui est largement sortie du cadre qui avait été défini par les Nations-Unies.

En gros le président russe a dit à Hollande et Obama, balayez devant votre porte avant de critiquer ce qui se passe chez nous.

En Bretagne, on ne pourra que constater que les droits culturels et linguistiques des habitants de la Crimée seront de loin bien supérieurs à ceux que la France a accordés à la Bretagne.

Philippe Argouarch

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Vos commentaires :
PIERRE CAMARET
Mercredi 28 août 2024
Du point de vue culturel , au moins une approche pragmatique : 3 langues officielles , qui representent la composition ethnique du pays .Parfait.
Mais chez nous , nous avons l'Etat parfait , Un et Indivisible, une seule langue qui est celle de la Republique ????? que la FRRRRRRRRRRRRANCE est un vieux pays .

Ker itron al lann
Mercredi 28 août 2024
Merci Philippe pour cette analyse juste et courageuse qui montre qu'au combien l'information télévisuelle est tronquée.
La presse écrite a encore de beaux jours...
Pour ma part, je ne comprends guère la position de Mr Hollande et espère pour Saint Nazaire, et le développement de notre estuaire, que la livraison des 2 porte-hélicoptères ne sera pas annulée.
Quant au respect de la pluralité linguistique, les prétendus garants des libertés feraient bien de balayer devant leur porte, en effet.
En définitive, je pense qu'il n'y aura pas de véritable Europe sans Russie, et que nous devrions mieux prendre le soin de connaitre notre voisin, si longtemps ignoré et même méprisé.

M.Prigent
Mercredi 28 août 2024
Poutine a certainement plus d'expérience en matière de fédéralisme que la France dont le modèle de gouvernance et de structure est le copié-collé de feu l'Empire romain centralisé, uniforme et directif pour ne pas dire autoritaire.
C'est bizarre, mais cette «France Eternelle», je la sens mal en ce moment.
Irréformable, barricadée à tous niveaux et surtout au plus haut, sur ses acquis, sans projet à part l'attente passive d'une croissance extérieure, en déconfiture industrielle et financière, une formation scolaire de plus en plus dévalorisée surtout en sciences (25è pays en Maths)...bref en état d'endormissement prélude à la mort clinique.

Marcel Texier
Mercredi 28 août 2024
Un article qui remet les pendules à l'heure ! Bravo Philippe !

eugène le tollec
Mercredi 28 août 2024
L'action dans le démembrement de la Serbie(voir Kosovo) est une oeuvre européenne US sous la totale dominance americaine, la partition évoquée n'est qu'un travail de la diplomatie du pentagone( cela constitue un affaiblissement de l'Europe,n'oublions surtout pas que le vecteur religieusement un des principaux outils delà politique à long terme de la diplomatie américaine...la prochaine etape sera de faire intégrer l'Albanie et ils vont remettre ça avec la Turquie(partie intégrante de l'Europe selon eux).
La géopolitique américaine,russe chinoise et autres ne sont que des éléments d'extrême plasticité et mouvance.
Pour en revenir à Poutine ,il va continuer renforcer la ligne arrière de l'espace russe et que feront tous les aigrefins politicards européens..surtout les français....ils crieront «au loup»...
Poutine n'a rien à cirer de tous ces braillards
Actuellement,j'ai plus peur d'une action de géopolitique américaine que d'une russe car la Russie à tout à gagner avec une Europe en puissance d'appui(vision à très long terme).l'Europe pour les etats unis est de niveau secondaire,leur problème est pacifique et Chine

X. Rouari
Mercredi 28 août 2024
Pa vije an holl re zo o tamantiñ ouzh peuzvarv ar brezhoneg gouest ha youlek a-walc'h d'ober gantañ, ha pa rajent da vat gant «hon yezh» (sic), e wellaje da vat stad an traoù, panegwir hon eus tu da glevet bemdez «les Bretons défendent leur langue», h. a., h. a.

L'Ukraine paye chèrement quatre-vingts ans d'immigration russe soviétique. Bientôt Kharkiv, Luhansk, l'Estonie, la Lettonie, Belarus, la Moldavie, etc.


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