Le Télégramme devient plus Internet pour basculer vers la presse tout numérique

Dépêche publié le 27/02/14 14:46 dans Media et Internet par Christian Rogel pour ABP
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Le quotidien brestois, Le Télégramme, basé en réalité à Morlaix et à Paris, est reconnu pour s'être souvent placé en tête de l'innovation gagnante.

Non seulement, il a été le premier quotidien français à imprimer en offset couleurs en 1968, mais il a créé son site Web, dès 1995, en collaboration avec Sup Télécom Bretagne (Brest-Plouzané) et le Crédit mutuel de Bretagne, avant même l'arrivée de Wanadoo (2 janvier 1996).

Mardi 28 janvier 2014, il lancé une petite révolution pour se créer une clientèle d'abonnés purement numériques, pouvant lire le journal, indifféremment sur ordinateurs, tabletttes et smartphones, grâce à ce qu'on appelle le «responsive design» (formatage adaptatif).

Le principe adopté est celui du «paywall», soit un quota de 3 articles gratuits par mois pour le non abonné et une proposition de s'abonner à l'édition numérique pour 19,99 ¤ par mois (1 ¤ le premier mois). On peut aussi payer 0,90 centimes pour un «pass journée», soit le prix de l'édition papier. Celle-ci change de maquette et passe de 6 à 5 colonnes. Les 45 000 abonnés à l'édition papier ont aussi accès à l'édition numérique. Parallèlement, l'offre de vidéoreportages est développée et la mise en relation avec la rédaction facilitée.

Cette évolution du Télégramme est en ligne avec la situation de la presse imprimée, dont le modèle est de moins en moins efficace : trop forte dépendance à une publicité qui est très évolutive et sensible aux crises, coûts de distribution trop élevés. Cela a amené le gouvernement français à mettre les grands médias imprimés sous perfusion financière, ce qui n'est pas une situation très saine, bien que l'un des motifs de subventionnement soit justement l'accompagnement vers le numérique.

Ainsi, Le Télégramme ne se distribuera plus lui-même dans le Morbihan, mais alimentera 400 dépôts par l'intermédiaire de Presstalis (NMPP), dont la situation branlante inquiète l'État.

Le Télégramme réussira-t-il à s'installer sur le marché de la presse numérique, commme l'a réussi le prestigieux New York Times qui annonce tirer 50% de son chiffre d'affaires de son édition en ligne ?

L'une des conséquences de ce nouveau modèle est de rendre payants les anciens articles du Télégramme, ce qui limitera la recherche historique du simple particulier non abonné.

Le Télégramme est la propriété du Groupe Télégramme. Le président-directeur général et directeur de la publication est Édouard Coudurier, son frère, Hubert Coudurier est directeur de l'information et le directeur de la rédaction est Marcel Quiviger. Le rédacteur en chef est Samuel Petit.

Diffusion moyenne en 2013 : 207 000 exemplaires

Sur trois ans (2009-2010-2011, il a reçu 3 555 000 ¤ d'aides d'État. Rapport du Sénat à la Cour des Comptes (voir notre article)

Le groupe possède les chaînes de télévision locale Tébéo et Tébésud, disponibles sur la TNT et a un département événementiel qui organise les grandes courses transatlantiques (Route du Rhum, AG2R, Solitaire du Figaro...), ainsi que des festivals de musique.

Christian Rogel


Vos commentaires :
Mardi 30 avril 2024
Je rajoute ma pierre : je ne lis plus ce journal et je ne le suis plus car je n'y vois plus de visibilité.

Que ce soit :
- économiquement : qui lit encore la presse papier de nos jours ? Le papier vit ses dernières heures dans un monde connecté.

- humainement : les gens à bord ne sont plus les mêmes qu'il y a 15 ans et le côté humain de ce qui fait un journal (en interne) a complètement disparu à Morlaix. Au passage, ils ont beaucoup licencié (mais chut !).


- au niveau de l'information : les informations nationales/internationales, les plus importantes pour moi, se retrouvent partout. Pas d'article de fond comme le Canard Enchaîné.

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