Un mouvement est plus ou moins organisé par certains côtés, mais, il ne peut pas s'opposer fermement aux initiatives individuelles qui vont dans son sens. Celui des Bonnets rouges peut sembler une sorte de chaos organisé, une organisation «urzh-dizurzh» (l'ordre dans le désordre et vice-versa).
Samedi 15 février 2013 après-midi, sur la Nationale 165, un axe majeur de la Bretagne Sud, il y a eu, en même temps de consignes de pacifisme, des échanges de vue avec les forces de l'ordre qui ont demandé et obtenu un délai de 45 minutes pour placer leurs défenses, des priorités pour les poids-lourds et des provisions d'oeufs et d'éléments combustibles (pneus, palettes de bois). Abattre le portique de Brec'h n'était pas l'objectif officiel, même si sa prise aurait été considérée comme une victoire.
C'était l'acte 5 d'une pièce dont beaucoup de participants connaissaient le texte (acte 1 = abattage du portique de Guiclan, début août, et 3 samedis devant celui de Pont-de-Buis en octobre). Et toujours, beaucoup de transporteurs, d'agriculteurs, de marins-pêcheurs et d'ouviers de l'agroalimentaire, de tous âges et des deux sexes. Il y avait moins de monde que ces fois précédentes, mais l'estimation officielle de 250 semble étriquée à l'observateur sur place et 400 semble un nombre raisonnable.
L'imagination était à l'oeuvre avec une nacelle dans les airs pour voir quels côtés n'étaient pas défendus, un pseudo-bélier avec palettes de bois à enflammer constitué d'une glissière de sécurité démontée, un concert bruyant avec des fûts vides, dont toute progression déclenchait des tirs de grenades lacrymogènes. Certains, des femmes, généralement, avaient emporté du sérum pour laver les yeux, d'autres disaient que le corps humain est assez intelligent pour que les yeux deviennent insensibles aux démangeaisons.
Le manque d'expérience dictait une conduite de fuite intermittente devant les gaz, suivie d'une une décision de se rapprocher et de rester là où on était pour continuer le mouvement, sans faillir.
Les leaders des Bonnets rouges, Thierry Merret et Christian Troadec restaient en première ligne, prêts à en assumer les risques : le premier a reçu une grêle de coups de matraque et le second a du s'éloigner momentanément du nuage irritant. Aucun ne trouvait de motif d'avancer l'ordre de la dispersion, prévu à 17 heures.
Le maire de Carhaix, interrogé par la télévision rcommençait par rappeler que le motif de la manifestation était de faire en sorte que les routes de Bretagne restent gratuites et, un des éléments de l'objectif principal : maintenir l'emploi en dans le pays.
Les deux leaders ont du aussi se montrer présents, lorsqu'il est apparu qu'un manifestant, Julien, aurait reçu un tir tendu, donc, illégal, de grenades assourdissantes. La vitre en plexiglas de son masque à gaz a été fêlée, ce qui a occasionné une grave blessure à la face. Impossible d'avoir un diagnostic, car, le temps qu'un pompier vienne du barrage policier et appelle ses collègues d'Hennebont, il s'est écoulé 40 minutes.
Un autre manifestant a été blessé à la jambe, sans gravité, une femme a fait un sérieux malaise et deux CRS auraient été blessés, dont un par un boulon. Quatre manifestants ont été appréhendés et mis en garde à vue.
La voie express est restée fermée tard dans la soirée, les derniers manifestants n'ayant quitté les lieux qu'après avoir été sûrs que les personnes interpellés avaient été relâchées.
Un douzaine de poids-lourds étaient positionnés en soutien logistique, mais les tracteurs des agriculteurs du Morbihan ont été empêchés de venir.
Seul France 3 Bretagne et Tébésud ont été vu en train de couvrir l'événement et très peu de médias de masse ont annoncé les intentions des Bonnets rouges. La crainte de déclencher unne participation plus intense?
Note : un manifestant, prénommé Jason, a été retenu toute la nuit et était toujours détenu le lendemain en fin d'après-midi. Un rassemblement de Bonnets rouges devant la gendarmerie d'Auray a eu lieu à partir de 15 heures.
Un manifestant a eu un bras cassé du fait d'une interpellation trop violente.
Christian Rogel
■Que sait-il de ce que font ces Bonnets Rouges en dehors de cette manif qui n'a duré que quelques heures? Il est parfaitement possible qu'il y ait parmi eux des pompiers, des secouristes, des sinistrés des tempêtes, des ramasseurs de déchets sur nos côtes, etc. Ce n'est pas incompatible...
Je suis personnellement philatéliste, amateur de tarte au citron, jardinier de temps à autre, enseignant, donneur de sang, piéton, abonné au gaz mais pas au «Chasseur Français», lecteur d'Ouest-France, et lecteur aussi parfois de commentaires cons-ternants ici et ailleurs...
Sur ce pont passait des voitures de gendarmerie à une vitesse totalement excessive. Un défilé de 7 cars plein de gens suréquipés voyageait d'en un sens puis dans l'autre avant d'aller vers 15 h 30 rejoindre le lieu principal des affrontements. Fumées de toutes couleurs fusées et pétards se multipliaient alors au loin. Après avoir observé l'arrivée des ambulances, puis des pompiers j'ai voulu rejoindre ma bonne ville de Vannes, cette fois par le nord de la 4 voies et là je suis tombé encore sur un grand attroupement. Des camions avec banderoles et des voitures et du public et un grand nombre de voitures, bloqués là par des motards, des uniformes avec des bleus nuancés, clairs ou foncés. Là j'ai demandé à l'un d'eux comment faire pour repartir vers Vannes il m'a indiqué la bonne direction et je me suis faufilé dans un dédale d'uniformes. Le dernier groupe se composait d'environ 15 bonshommes et d'une seule femme qui faisait la circule dans les deux sens. Je leur ai demandé: « C'est pourquoi qu'il n'y a que la dame qui bosse ?» Elle a rigolé un peu...pas les autres. Enfin j'ai retrouvé la liberté. Au moins un semblant...
Difficile de dire combien ils étaient. Entre 500 ou 1 000. Je parle de ceux chargés de vous empêcher d'aller manifester pacifiquement à pieds ou en voiture... heureusement, moi j'aime le bleu...d'Auvergne.
Chez moi j'ai vu un reportage sur FR3 d'une très bonne qualité.
Yannig BARON
Il ne faut pas rester sur du brito-français!
(le parallèle avec l'Ukraine peut nous être favorable : militant de la liberté face à gvt fermé à la volonté du peuple).