Henri Guaino s'en prend violemment à la Charte des langues régionales ou minoritaires

Compte rendu publié le 22/01/14 20:04 dans Langues de Bretagne par Philippe Argouarch pour ABP
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À l'Assemblée nationale cet après-midi, Henri Guaino (UMP) s'en est pris violemment pendant 30 minutes à la [[charte des langues régionales ou minoritaires]], défendant un amendement de rejet préalable qui a finalement été rejeté par les députés.

Parlant crûment de valeurs « supra-constitutionnelles » - un concept proche des arguments souvent présentés historiquement par des dictateurs - Henri Guaino a dit vouloir défendre la conception française de la Nation et de l'État en opposition à une charte “moyenâgeuse” qui ouvrirait " une brèche vers le communautarisme " selon ses termes.

Dans la pure tradition d'un [[Antoine de Rivarol]] qui, en 1784, écrivait le De l'Universalité de la langue française, Henri Guaino a osé réaffirmer que la langue française était la seule langue universelle. Pour Henri Guaino, le français n'est pas n'importe quelle langue mais une super langue, une " meilleure langue, difficile, originale, logique, musicale... ", parlant même de " pureté "... " le français n'est pas une langue comme une autre ", a affirmé le député, partisan d'un [[suprémacisme]] de la langue française que certains ne manqueront pas d'interpréter comme un suprémacisme français.

" Une France fédérale n'existera pas " a prévenu Henri Guaino, s'en prenant aux députés favorables à la charte, qu'il accuse d'être des " Girondins ". Rappelons qu’en d'autres temps ceux-là étaient conduits à l'échafaud.

Henri Guaino s'en est même pris aux juges de la Cour européenne des Droits de l'homme (CEDH) dont " les origines nationales ne sont pas françaises ", donc qui rejetteront le concept français de la Nation et en cas de litige, donneront raison aux locuteurs des langues régionales contre l'État français. (À noter que la CEDH n'a pas juridiction sur la charte, comme l’a rappelé juste après le député Jean-Jacques Urvoas).

Sous la houlette du rapporteur Marc Le Fur, obligé à la neutralité alors qu’il fut à l’origine de plusieurs amendements en faveur des langues régionales, Jean-Jacques Urvoas, François de Rugy, Paul Giaccobi, André Chassagne, ont pris ensuite la parole contre l’amendement de rejet préalable.

Déplorant la contradiction de la France donnant des leçons sur la diversité politique mais refusant la diversité linguistique chez elle, Jean-Jacques Urvoas, député de Quimper, rapporteur des lois à l'Assemblée nationale, a comparé Henri Guaino à l'abbé Grégoire, qui en 1793, disait " il faut extirper cette diversité d'idiomes grossiers qui prolongent l'enfance de la raison et la vieillesse des préjugés ".

Rappelant que les 39 mesures de la charte signée par la France sont toutes constitutionnelles, la ministre de la Culture Aurélie Fillipetti a rappelé que " les langues régionales font partie de notre histoire, ces cultures sont constitutives ".

Les débats continuent ce soir à 21 h 30 heures. (voir le site)

Philippe Argouarch


Vos commentaires :
Lundi 6 mai 2024
Les Alsaciens prennent les devants( Voir Presse de ce jour LIBERATION )
Le Conseil Municipal de MUHLOUSE ,suit SAVERNE sur l'adoption d'un texte REGIONALISE sur l'enseignement de l Alsacien et son utilisation . Tout le Conseil Municipal a vote pour a l'exception , evel just , du Front National .
Alors les Bretons , il faudrait se remuer un peu .
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