La Charte des langues régionales ou minoritaires a été promue par l'autre organisation de l'Europe, qui avec 47 Etats signataires est bien plus large que l'Union européenne, qui paraît étriquée en comparaison. Elle inclut l'Islande, la Russie, l'Ukraine et l'Azebaïdjan sur 20 000 km.
Le Conseil de l'Europe sert aussi à limiter les excès des gouvernements trop répressifs, par sa célèbre Cour de Justice européenne des Droits de l'Homme.
Certains opposants à la Charte, de droite comme de gauche, croient y voir un complot des institutions de Bruxelles, qui n'y sont rigoureusement pour rien, même si le Parlement européen à voté une recommandation allant dans son sens.
Les 9 premiers Etats qui l'ont mise en vigueur l'ont fait depuis plus de 15 ans et ils ont été rejoints par 16 autres (voir le site) . On sait que la Grèce, la Turquie et la France sont les plus réfractaires à l'idée d'accorder des droits positifs à ceux qui ne parlent pas la langue de l'État.
A la veille de la délibération prévue le 22 janvier 2014, à l'Assemblée nationale, sous l'aiguillon du député de Quimper, Jean-Jacques Urvoas, on ne peut considérer comme une surprise que le Parti communiste français réitère son soutien à la ratification de la Charte (elle a déjà été signée sous le gouvernement Jospin) (voir le site) mais, entre temps, il s'est allié au Parti de Gauche, dont le président, Jean-Luc Mélenchon, est connu pour être farouchement opposé à toute politique d'aménagement des droits linguistiques. Sa sortie méprisante sur Diwan, dont l'Agence Bretagne Presse a fait le récit, est restée tristement célèbre en Bretagne. (voir le site)
On doit à la vérité que quelques membres bretons du Parti de Gauche ne soutiennent pas les obsessions d'uniformisation culturelle de leur volcanique leader, alors qu'on ne trouve même pas d'ouverture de ce genre dans le microscopique parti de Jean-Pierre Chevènement, le Mouvement républicain citoyen (MRC) (voir le site)
Paradoxalement, le Nouveau Parti anticapitaliste, réputé plus extrémiste, est un peu plus favorable à la signature de la Charte, tout au moins ses militants de Bretagne ou de l'Outre-Mer, et c'est ainsi que l'Antillais, Philippe Pierre-Charles étrille Jean-Luc Mélenchon sur son opposition à la Charte dans une dénonciation de son esprit colonialiste et souligne que les Jacobins locaux ont maintenu l'esclavage que la Convention avait aboli. (voir le site) élenchon-le-pcf-et-les-colonies 5ème paragraphe
Contrairement aux peurs agitées par les Jacobins extrémistes, l'éventuelle ratification de la Charte par le Parlement ne modifierait qu'à la marge les droits des brittophones, car, la Charte est un catalogue de mesures, dont les gouvernements peuvent écarter celles qui semblent contraignantes ou coûteuses.
Christian Rogel
Dans son intervention au Sénat au cours de laquelle JL Mélenchon a dit que Diwan était une secte, il a ajouté « Je suis fier d'être Jacobin, ne parlant d'autre langue que le français, sauf, l'espagnol, langue de mes grands-parents. »
■Deux tribuns, avides d'éructation et d'outrance.
En tout cas, Mélenchon est pris en flagrant délit d'incompétence s'agissant de la langue bretonne. A ce tarif, que faut-il penser du reste de son discours? Amateurisme hargneux?
Etre «d'extrême-gauche» (c'est sans doute ainsi qu'il faut interpréter «extrémiste»?) n'a jamais signifié être automatiquement opposé à la langue bretonne.