L'avenir de Michel Canévet, balle au centre à Plonéour-Lanvern

Chronique publié le 17/01/14 12:32 dans Politique par La Rédaction pour La Rédaction
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C'est dimanche 4 janvier, à la salle polyvalente de Plonéour-Lanvern, que le maire sortant Michel Canévet a annoncé qu'il briguait un quatrième mandat pour la ville de Plonéour-Lanvern, carrefour du haut-pays Bigouden. Un focus sur cette ville n'est pas inintéressant dans le contexte actuel.

Un public nombreux comme chaque année s'était déplacé pour ce moment de convivialité et de bilan 2013, avec cette différence que dans deux mois les élections municipales auront lieu. Réélu en 2008 pour un troisième mandat avec 67,36 % des suffrages, Michel Canévet par ailleurs conseiller général et Président de la Communauté de Communes du Haut-Pays bigouden a déroulé un diaporama en forme de bilan mais aussi projeté l'avenir. Un avenir qui bouge beaucoup en ce moment, car le terrain est mouvant en Bretagne, très mouvant.

Cornouaille 2030

Urbanisme, social, développement durable, culture, sports, fêtes, cérémonies, naissances (66) et décès (64), la vie quotidienne en somme, comme partout en Bretagne, est commentée par le premier élu entouré de son équipe d'adjoints, le budget local est aussi décrypté. L'on assiste en fait, au niveau urbain, à un pré travail important d'aménagements, préfigurant eux-mêmes de projets plus ambitieux pour le développement de la commune et son aménagement, au moins dans la décennie à venir, Plonéour-Lanvern n'est pas un carrefour pour rien. La Cornouaille réfléchit de concert à son avenir jusqu'à 2030. Sa nouvelle liste devrait comporter également un renouvellement d'environ 50% de conseillers.

Stabilité politique

La ville de Plonéour-Lanvern affiche une image stable politiquement, à 7 kilomètres du brouhaha Pont-l'Abbiste et ses clichés bipartistes récurrents. Comment le maire centriste de Plonéour a-t-il développé un charisme auprès de sa population, (que beaucoup d'élus envient) dans une ville qui vote traditionnellement à gauche lors des différentes élections et où le score de l'extrême droite et de l'extrême gauche ont toujours été inférieurs à la moyenne en France. La proximité au quotidien avec les habitants, (une ville de 6000 habitants étendue entre ruralité et un centre-ville trapu), le réflexe naturel à encourager et développer tous azimuts l'associatif, un allant pour l'économie et le social ? L'héritage de l'image forte, ici, d'un Ambroise Guellec qui a formé très jeune son élève ? Ou toutes les valeurs bretonnes issues de l'action précoce d'un christianisme social et l'influence de la JOC, JAC, JEC, MRJC … concrétisée en son temps par un vote démocrate chrétien, récupéré depuis par la gauche modérée quasiment partout en Bretagne, mais pérennes ici dans l'inconscient reptilien du cerveau des haut-bigoudens ?

Alors l'avenir ?

Cela bouge toutes les semaines en ce moment ! Le « centre gauche » vient d'annoncer par la voix de François Hollande des réformes territoriales majeures, sur fond d'une grogne bretonne inédite dans sa forme et coiffée d'un bonnet rouge. Ceux-ci, les bonnets rouges, annoncent des Etats Généraux le 8 mars à Morlaix, coïncidence ? L'Elysée a-t-il compris que la Bretagne qui a voté oui à l'Europe et qui a fait élire l'actuel président pourrait aussi le plomber ? Que partout en Europe le pouvoir des régions s'accroit, que les idées autonomistes (au moins), surtout dans les territoires à forte identité, progressent. Est-ce un effet d'annonce avant les municipales, un énième coup de Com' face à un vote sanction qui se profilerait ? Michel Canevet quant à lui, après un échec aux législatives sur fond d'anti-Sarkozysme et alors que se profilent de nouvelles élections européennes, sénatoriales puis régionales, devrait se rassoir assez facilement dans son fauteuil, au vu de ses scores précédents, au nom d'une liste d'intérêts locaux, sans utiliser l'étiquette UDI. Et il essaiera encore à coup sûr d'évoluer en responsabilités. Pour le PS et son Breizh power jacobin, Bernard Poignant en tête ici en Cornouaille, les enjeux de continuer à contrôler la Bretagne sont cruciaux. S'il ne faisait pas bon être au centre ces dernières années, cela pourrait, au moins en Bretagne redevenir un positionnement intéressant pour des idées progressistes locales à condition que le FN ne s'y incruste pas. Michel Canévet a un potentiel mais face au puissant locataire de la mairie de Quimper, de celle de Brest, ou même de Pierre maille, que faire ? Décidément les municipales 2014 n'ont jamais été aussi intéressantes que cette année.