A 20h30 au cinéma la Bobine, trois courts métrages et un documentaire pour mieux découvrir une histoire et un personnage
Jean Kergrist est venu huit fois à Taol Kurun. Pour présenter son «clown perd la boule», son «secrétaire d'étable aux sans papiers, aux causes perdues», pour jouer «Oussama Ben La Poule», «la gavotte du cochon», «le grand bal à Saint Lubin». Il a animé deux stages de clown où il a réalisé un film «le 17 janvier 1998» et un «opéra cochonnier» qui a été joué ensuite au festival de Lorient, à Josselin, à Trégunc. Il a animé aussi une table ronde sur les artistes et leurs conditions de travail. Et une co-production Taol Kurun allait naître, en français et en breton, «les héritages d'un Celte» où le clown atomique Jean Kergrist apprenait le métier à l'apprenti Lors Jouin très bon bretonnant, mais clown débutant.
Après huit ans de séminaire à Lyon, il troque la soutane pour le théâtre huit ans avec Planchon. Puis il pose son nez de clown qui ne le quittera pas pendant un bon moment : il jouera mille fois son clown atomique, partout en Europe, en anglais, italien, danois ... Puis le clown agricole, chômdu, médecin chef.. Le clown d'orgueil n'a pas duré en raison du corbillard trop lourd et trop dangereux : il a failli finir dans l'eau à Belle Isle en mer ...
L'écriture et l'histoire l'intéressent aussi : il va aux archives glaner des renseignements sur le canal de Nantes à Brest et sa construction à Glomel, pensant y passer quatre jours. Il restera quatre ans à étudier, à compiler des noms, des faits ... Son livre, qu'il pensait écouler doucement est vendu à 20 000 exemplaires. Il écrit une oeuvre de fiction sur le même thème : «Bagnards en cavale».
Il écrit deux spectacles qu'il jouera sur le site du bagne et sur le canal de Nantes à Brest. Et il tourne un film avec France 3 qui sera diffusé à Quimperlé ce mardi.
4000 bagnards vivront dans ce bagne, destiné principalement à des militaires réfractaires à la guerre d'Espagne,pour réaliser un chantier fantastique : 32 mètres de profondeur sur sept kilomètres de long, l'équivalent ... d'une pyramide en volume. Paludisme, conflits internes, enrichissement de Glomel qui a connu une époque de développement économique bien supérieure du temps du bagne que du temps de la mise en service du canal : le film et le livre racontent un passé ignoré du public.
Kergrist se mobilise aussi pour l'environnement, est administrateur à Eaux et Rivières, étudie de nombreux dossiers, des enquêtes d'utilité publique. Son nez de clown attendra : il écrit dans des revues spécialisées, étonne par ses connaissances sérieuses, vérifiées.
Il travaille à France Culture («le quai des docks»), à Armor Tv (série «les petits cailloux» dont deux films : «Lors Roblochon inspecteur de fest noz», et «Lors Roblochon veilleur des mers», seront montrés mardi, ainsi que la bande annonce du nouveau film, entièrement réalisé, produit et joué par Jean Kergrist : «Qui a tué Poulain Corbion ? »).
Les heureux auditeurs et spectateurs auront pour leur séance de cinéma un petit bonus : deux musiciens et un Kergrist bonnet rouge introduira la séance de cinéma ...
Co-organisé avec le festival Taol Kurun et l'association Chlorofilm, partenaire du festival depuis de longues années
■