La Bretagne et le modèle écossais

Chronique publié le 13/12/13 11:26 dans Economie par Eric An Eost pour Eric An Eost
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Youen le Ret,David Robo, Patricia le Dinahet, Jean-Guy le Floch, Philippe le Juge, Patrick Mahé, Jakez Bernard

Une dynamique redoutable est en marche à Vannes depuis la création du « cercle des partenaires » du bagad Melinerion par son président Patrick Mahé. Ce satellite stratégique de la communication, du marketing et du développement du bagad des meuniers qui soufflera ses 60 bougies l'année prochaine, renforce l'image des sonneurs vannetais tous azimuts, ainsi que son modèle économique. Le bagad Melinerion, 5ème au concours général de Lorient l'été dernier, à l'invitation du maire de Vannes, David Robo, le 1er décembre dans les salons de la mairie, recevait plusieurs personnalités du monde économique et culturel pour dévoiler son nouveau costume. Demain, à Plomelin, la fête continue. Par quel miracle ?

Culture et économie

Les mariages spectaculaires de l'économie et de la culture bretonne, depuis l'invention de Création Bretagne en 1990, autour de Nelly Rodi et Jean-Guy le Floc'h, ont fait énormément de petits depuis les années 90. Vous savez, ces années du second boom celtique, celles qui redéfinirent les frontières bretonnes en Europe, à grands coups « d'héritage soniques celtes », puis de grandes lampées de Breizh Cola dans la décade suivante. De Création Bretagne au collège Culture et Création de Produit en Bretagne, les centaines de produits culturels associant âme bretonne et chefs d'entreprise, alimentaires ou purement culturels, ont régulièrement, secrètement, alimenté la jalousie des autres régions françaises. Des hauts cadres de la grande distribution française demandaient régulièrement, « mais c'est quoi ça, Produit en Bretagne, combien ça nous rapporte ? »

Une dimension supplémentaire dorénavant

Samedi 1 er décembre, 22 ans après la Création de Produit en Bretagne, Jean-Guy le Floc'h, PDG d'Armor Lux, est venu présenter une dimension supplémentaire à l'actualité du bagad Mélinérion. Et en présence de Jakez Bernard, aujourd'hui Président de Produit en Bretagne mais qui développa le concept de l'Héritage des Celtes sur son label discographique dans les années 90. En effet la marque emblématique de la marinière made in Breizh venait présenter le nouveau costume du bagad, griffé Armor Lux, une première dans le monde de la fédération BAS (Bodadeg ar Sonerien). Si, en Ecosse, les entreprises sont déjà représentées au travers des pipers, la Bretagne n'en était pas encore à ce stade, si l'on ose dire. C'est désormais chose faite, et le gain d'une non-dépense de fabrication et d'entretien des costumes pour le bagad est très loin d'être négligeable. Gagnant-gagnant une fois encore pour le couple économie-culture. Le prochain objectif, outre grignoter une place au concours général l'année prochaine, est d'obtenir le statut d'association d'utilité publique. Le maire David Robo, grand supporter du bagad et toujours apte à encourager les rapprochements culture et économie, a également remis la médaille de la Ville à Jules Maillard, 39 ans, Patricia Le Dinahet (30 ans) et Philippe Le Juge (33 ans), pour leur collaboration à la commission musicale du bagad, créatrice des compositions.

Distiller dans les réseaux en permanence

Et demain, à Plomelin, l'un des plus fins artisans du renouveau des produits haut de gamme bretons, l'ex-professeur de mathématiques Guy le Lay, reconverti en distillateur dans les années 90 en faisant évoluer la cidrerie familiale en une distillerie internationale, présentera et fera goûter au président du cercle des partenaires du bagad Melinerion, Patrick Mahé, la cuvée EDDU ! Soit 642 carafes signées et dédicacées par Patrick Mahé lui-même, fin amateur de whisky et qui promut les délicats travaux de recherche du Chevalier le Lay tout au long des années 90, puis 2000, par le biais de journaux très grand public dont il avait la direction. Tout en écrivant le désormais cultissime beau livre «Culture Whisky», ouvrage interceltique dédié à l'histoire du breuvage irlandais dont la seule réédition 2013 vaut déjà 12 000 livres, et dont les droits ont été cédés en licence pour la Russie et le Japon lors du dernier salon du livre de Stuttgart. Les 3 fils de Guy, qui dirigent aujourd'hui l'entreprise, recevront donc environ 200 invités, qui du monde économique, qui du monde culturel, qui des amis tout courts, font la gloire et l'honneur du développement économique breton, autour de la précieuse carafe. Bienvenue sur les terres du CLAN, démonstration d'une terre qui sait se prendre en main. Et samedi, l'eau de survie des Celtes, une fois en bouche après l'aubade du bagad Melinerion, continuera de faire des petits, à la bretonne, ici c'est comme ça.