Les prix de l'Association des écrivains bretons 2013 remis à Port-Louis. Reportage

Communiqué de presse publié le 6/12/13 0:56 dans Cultures par Maryvonne Cadiou pour Maryvonne Cadiou

C'est en présence de Deneza Sicard-Brekilien, l'épouse de [[Yann Brékilien]], fondateur et premier président de l'association créée en 1978, décédé en 2009 (voir notre article), qu'a eu lieu le congrès annuel 2013 de l'[[Association des écrivains bretons]]. (voir le site) dont le siège social est à Vannes c/o ICB Château de l'Hermine 4, Porte Poterne 56000 Vannes et dont le président est Michel Priziac, demeurant à Grâces près de Guingamp (Côtes-d'Armor). (voir le site) pour les nouvelles de septembre 2013.

Que les auteurs soient bretons, qu'ils résident en Bretagne ou écrivent sur la Bretagne, les écrivains partagent un même amour du pays et un idéal commun : faire vivre la culture bretonne, déclare le site.

Après la plantation du cèdre (ph. 6), traditionnelle depuis 1995 dans chaque ville où se tient le congrès annuel, le 18e cèdre donc, symbole de longévité, de résistance et de prospérité, eut lieu la découverte du centre historique de Port-Louis proposée par le Centre d'animation historique de Port-Louis. La remise des prix littéraires a eu lieu à 16 heures dans la salle des fêtes située sur le port de Locmalo.

La salle des fêtes de Port-Louis

Cette salle, qui se présente comme une église, a une histoire (ph. 7). Dès la fin du XVIIe siècle, le port de Locmalo connaît un essor remarquable avec les chantiers de construction navale à proximité. Le commerce de la vente des poissons se développe, notamment. Au XIXe siècle, la place Pen-run était le seul marché maritime de la région. Elle fut élargie en 1884 et la criée inaugurée en 1889. Le bâtiment fut en partie incendié en 1945, reconstruit en 1946 et transformé en salle des fêtes en 1957 (source site web ville Port-Louis).

Les lauréats 2013

La liste des lauréats pour chaque prix ainsi que les noms de ceux et celles qui ont eu les deuxième et troisième places a été donnée par Marie-José Christien : (voir notre article) et (voir le site) pour les dernières nouvelles de l'association, en septembre 2013 (en PDF).

Toutefois rappelons que Michel Philippo a reçu le Grand prix du roman pour Un été au paradis, que le prix de poésie Camille Le Mercier d'Erm est allé à Chantal Couliou pour Au creux des îles et qu’Éric Borgnis Desbordes a reçu le prix Pierre Mocaër du livre d'Histoire de la Bretagne pour Arthur de Bretagne (1137-1203). L’espoir breton assassiné. Éd. Yoran embanner. (voir notre article)

Les prix Per-Jakez Hélias

Bernard Le Floc'h, du Pays bigouden, en est l'initiateur. Les prix sont co-organisés par l'Association des Écrivains bretons, Unvaniezh Skrivagnerien Breizh et l'Institut culturel de Bretagne (ICB), dont B. Le Floc'h est le premier vice-président et animateur de son Comité de programmation.

(voir notre article) pour sa création en discussion à l’ICB à Vannes début septembre 2011 et (voir notre article) pour l’annonce de sa création le 2 novembre 2011 avec une vidéo-interview de Michel Priziac lors du Festival du livre en Bretagne à Carhaix.

Le prix Per-Jakez Hélias est double. Celui du roman en langue bretonne n'a pas été attribué cette année faute de candidats. Il reste ouvert pour 2014.

L'autre, sous-titré «Conte et raconte», en langue française, pour un ouvrage écrit à la manière de Per-Jakez Hélias, est doté de 1.000 euros par l'Institut culturel de Bretagne et a été remis par Patrick Malrieu, président de l'ICB (ph. 4) pour Gusse, soldat de Brinon-sur-Sauldre, de François Barberousse, que son petit-fils Pierre Paliard a pu faire paraître aux éditions Marivole en octobre 2012. (voir le site) pour l'histoire de ce manuscrit oublié, écrit en 1938. Et (voir le site) de Terre de Sologne, pour l'histoire de François Barberousse, l'écrivain solognot oublié.

Le mot du président

Michel Priziac, costarmoricain, est président depuis 3 ans. Il a pris la suite du Nantais Yves Lainé.

Spécialement pour ABP, par courriel, il déclare :

Président de l'AEB depuis 3 ans il me semble utile de rappeler les objectifs de l'association, tels que définis à sa création en 1979 :

« L'association des Écrivains de Bretagne a pour but d'établir des liens d'amitié et de développer l'entraide entre les auteurs d'ouvrages littéraires originaires de Bretagne ou y résidant et se réclamant de la qualité de Bretons, de défendre leurs intérêts communs moraux et matériels d'écrivains bretons, d'½uvrer en faveur d'une véritable décentralisation culturelle, d'animer la vie littéraire régionale et, d'une façon générale, de soutenir, défendre et promouvoir les lettres bretonnes ».

« Nous poursuivons ces objectifs initiaux en privilégiant l'outil moderne de communication que représente Internet.

Notre site, (voir le site) , très visité, contient de nombreuses informations à destination du grand public qui peut ainsi accéder aux fiches des écrivains adhérents (chacun remplit sa propre fiche) et à leurs fiches-livres ».

« On peut également y prendre connaissance de « coups de c½ur littéraires » pour un auteur et son ½uvre ou l'un des ses ouvrages sous la rubrique « Vie littéraire » ; obtenir le règlement et les modalités d'inscription aux prix littéraires ; s'informer sur les dates de Salons du livre et autres événements autour du livre. Enfin le visiteur a tout loisir de s'intéresser à l'historique de l'AEB... »

« L'information à nos adhérents est très régulière. Chaque mois, par exemple, les adhérents reçoivent le Keleier [ar c'heleier = les informations], qui reprend les différentes informations communiquées par quelques membres de l'AEB à l'occasion de la parution d'un ouvrage, de programmes de dédicaces, d'événements exceptionnels à caractère littéraire ».

« Cette lettre mensuelle est complétée par des courriels ponctuels, informant sur les concours et prix littéraires (hors AEB), sur les conditions d'inscription à certains salons du livre, et sur tout autre événement d'importance en faveur de nos adhérents ».

« Chaque année l'AEB organise un congrès dans un département différent : en 2013, il se déroula à Port-Louis (56), en 2012 à Saint-Brieuc (22), en 2011 à Pouldreuzic (29).

En 2014 ce sera en Ille-et-Vilaine et en 2015 en Loire-Atlantique.

Depuis 1995, un cèdre est planté dans chacune des villes d'accueil du congrès ».

« En 2013 nous avons également organisé une « Journée de printemps » placée sous le signe de la convivialité avec, en matinée, l'intervention de deux avocats fiscalistes du barreau de Rennes suivie par celle de Francis Le Pioufle à propos du livre numérique. L'après-midi nous avons visité le musée des toiles de Saint-Thélo et le bourg doté d'un patrimoine architectural remarquable.

En 2014 nous programmerons de nouveau une journée similaire portant sur divers thèmes à définir prochainement ».

« Pour terminer cette synthèse AEB, deux dernières informations :

— L'AEB organise un prix de langue gallèse, attribué à un ouvrage publié en gallo donc. Le déroulement de ce prix sera identique aux cinq autres prix que nous organisons.

— D'une centaine d'adhérents il y a 3 ans, l'AEB est passée à 260 aujourd'hui dont une soixantaine entre novembre 2012 et novembre 2013 ».

Le président de l'AEB : Michel Priziac.

Interview/courriel de Patricia Guillemain

Présidente du jury depuis 2011 pour les prix de l'association AEB-USB (Association des écrivains bretons / Unvaniezh Skrivagnerien Breizh), Patricia Guillemein en est sa cheville ouvrière.

ABP : Les conditions de participation aux prix ont-elle changé ?

Patricia Guillemain : Depuis la session 2011, les conditions de participation aux prix littéraires AEB ont subi quelques modifications : ils s'adressent dès lors à tout auteur francophone, ceci dans un esprit d'ouverture et d'échanges avec tous les acteurs de la sphère littéraire. Nous avons ainsi pu recevoir des ouvrages d'auteurs belges, camerounais, sénégalais, malgaches, québécois…

ABP : L'association a créé deux prix Per-Jakez Hélias il y a quelques années.

P. G. : Oui, deux prix Pierre Jakez Hélias ont vu le jour, le premier « Conte et Raconte » et le deuxième « Pêr Jakez Helias – e brezhoneg » attribué à un ouvrage rédigé en langue bretonne.

La session 2014 se verra enrichie d'un prix de gallo et le « Conte et Raconte » devient un prix de la Nouvelle.

ABP : Pouvez-vous nous rappeler les modalités de participation ?

P. G. : Le nombre maximum d'ouvrages à adresser au jury s'élève à quatre exemplaires en cas de présélection. Voir très prochainement le règlement de cette session 2014 sur (voir le site) – rubrique « Prix Littéraires ».

ABP : Que représentent ces prix littéraires de Bretagne ?

P. G. : Ces prix littéraires sont avant tout le témoignage d'une reconnaissance pour des auteurs de talent qui parfois ½uvrent dans l'ombre parce que non publiés chez de Grands éditeurs nationaux qui, eux, assure une promotion à grande échelle. Nous mettons aussi un point d'honneur à accueillir des petits éditeurs qui ne déméritent pas tant ils nous comblent d'ouvrages d'une indéniable qualité d'écriture et nous permettent de faire connaissance avec des auteurs auxquels ils ont accordé toute leur confiance en les publiant. Enfin, ces prix peuvent également valoir messages d'encouragement adressés aux auteurs dont le potentiel ne demande qu'à s'épanouir dans la cour littéraire.

ABP : Comment les membres du jury sont-ils choisis ?

P. G. : Le jury des prix de l’Association des Écrivains Bretons est constitué de membres bénévoles, membres ou non de l’AEB, et tous férus de littérature. Les membres du jury (3 par catégorie de prix) sont choisis parmi nos connaissances personnelles et pour leurs compétences reconnues (au sein de l’AEB ou extérieures à l’AEB), mais toujours d’un commun accord avec le président et le conseil d’administration

ABP : Comment se passent les échanges dans le jury ?

P. G. : Les échanges entre membres du jury, observant la plus parfaite neutralité, sont particulièrement constructifs et cheminent toujours vers des réflexions ou débats qui présentent un grand intérêt tant sur le plan du respect des critères de sélection que celui des finalités à entériner, avec à la clé une présentation commune de l'ouvrage « lauréat » qui, en conséquence, consacre aussi son auteur et sera lue au public lors de la cérémonie de remise des prix.

ABP : Vous réunissez-vous quelques fois dans l’année ou tous vos échanges se passent-ils par courriels ? Utilisez-vous Skype, le téléphone gratuit par Internet ?

P. G. : Les membres du jury échangent en priorité par courriels, également par téléphone s’ils en éprouvent le besoin, mais aucune réunion du jury n’est envisagée (il est difficile de réunir tous les membres du fait des occupations professionnelles et autres de chacun et de la distance géographique).

ABP : Comment se passent les sélections finales ?

P. G. : Trois finalistes pour chaque catégorie de prix sont retenus, dont le lauréat n'est dévoilé que le jour-même de la remise des prix, le suspense reste entier jusqu'au bout. Mais nous tâchons également d'honorer les deux finalistes en leur remettant un trophée qui, si modeste soit-il, prouve notre considération pour deux ouvrages d'une qualité incontestable. Si, comme dans tout concours littéraire, la richesse et la diversité des ouvrages posent le problème du choix, l'originalité des thèmes abordés, lorsqu'elle se caractérise dans une aisance de style et de forme, est valeur notable parmi les exigences de notre sélection.

ABP : Des liens ou des rapports privilégiés se créent-ils parfois entre vous ?

P. G. : Le jour de la remise des prix le jury est toujours heureux d'accueillir les candidats, qu'ils aient été sélectionnés ou non, dès l'instant où nous avons fait connaissance au travers de leurs écrits, c'est avec plaisir que nous échangeons avec eux ce jour-là. Des liens amicaux se tissent parfois au-delà de cette mission, c'est assurément un esprit de convivialité et d'authenticité qui règne au c½ur de ces prix littéraires et nous souhaitons qu'il en soit toujours ainsi.

ABP : Quel est votre rôle exact ou quels sont vos rôles, Patricia ?

P. G. : En tant que présidente du jury, depuis 2011, je rédige le règlement en modifiant ou innovant quelques points, tenant compte du déroulement de l’année précédente, jugeant de la nécessité de ces précisions ou ces ajouts que je soumets au CA de l’AEB. J’assure la communication sur les prix littéraires AEB auprès des auteurs et éditeurs selon une liste que j’enrichis un peu plus au fil du temps. Je procède à la réception d’un premier ouvrage que je présélectionne ou non, pour ensuite transmettre la liste des ouvrages retenus aux membres du jury selon leur catégorie. Je coordonne les échanges avec les membres du jury mais aussi les auteurs durant toute la session. Au vu des classements de chacun des membres du jury je communique le verdict sur les trois finalistes, dont le lauréat, pour ensuite rédiger en commun une présentation qui est lue le jour de la remise des prix. Je présente les prix le jour de la cérémonie et délègue le soin de lire la présentation de chaque ouvrage lauréat à l'un des membres du jury.

ABP : De quelles qualités faut-il faire preuve ? Sans fausse modestie...

P. G. : Bien évidemment une immense passion pour le milieu littéraire, une expérience au sein d’un jury de prix littéraires, une rigueur d’observation des critères de sélection, une totale neutralité, une importante disponibilité (lecture complète de tous les ouvrages et travail relationnel et de rédaction conséquent) et savoir faire preuve d’écoute tant au niveau des membres du jury que des auteurs ou éditeurs.

Un recueil en hommage à Yann Brekilien

Une dimension particulière et inédite a été offerte à ce congrès avec la sortie officielle d'un livre de témoignages, en hommages rendus à [[Yann Brekilien]] par des écrivains l'ayant bien connu (1).

Yann Brekilien. Résistant, juge de paix, druide, écrivain, fondateur de l’Association des Écrivains Bretons - quoi d’autre encore ? Poignée de souvenirs lancée en l’air par ses copains, ce pourrait être le sous-titre ou encore «une source de l'âme bretonne», précise Michel Priziac (dernière ph.).

Yann Brekilien, le sage, l’homme de c½ur, fut en particulier le fondateur de l’association des écrivains bretons, il y a de cela une trentaine d’années.  (voir le site) de l’AEB, page Yann Brekilien avec sa bibliographie.

Deneza Sicard-Brekilien, présente, avait confié à l'association ce petit échange intime où l'essentiel de la vie se reflète :

«- Yann, tu chantes ?

- Sourire hésitant…

- Tu me chantes ?

- Mais je chante faux !

- On ne chante jamais faux quand on chante avec le c½ur ».

Une mention spéciale du jury

Décernée à Jean-Jacques Monnier et Olivier Caillebot pour leur Histoire de la Bretagne pour tous de - 700.000 ans à nos jours (éd. Skol Vreizh), livre accompagné de 4 CD (voir notre article) et (voir notre article) pour le plan du livre donné par l'éditeur. Non apparents sur la photo (ph. 1) des lauréats.

Les auteurs présents

Joëlle d'Aimé, Ray Bardin, Josiane Bégel, Louis Bertholom, Jacky Blandeau, Éric Borgnis-Desbordes, Jean-Pierre Boulic, Pierrick Chuto, Anne-Marie Cibaud, Olivier Caillebot, Daniel Collin, Chantal Couliou, Charles Des Cognets, Patricia Guillemain, Michel Demars, Marivane, Erwan Evenou, Marie Fersac, Pierre Kériec, Myriam Le Fur, Gérard Le Gouic, Mireille Le Liboux, Marilyse Leroux, Alain Le Nineze, Francis Lepioufle, André Le Ruyet, Pierre Livory, Jean-Jacques Monnier, Évelyne Pernel, Michel Philippo, Christophe Prat, Michel Priziac, Claude Roussel, Éveline Thomer, Zannie…

(1) Ce livre, tiré à 350 exemplaires, est gratuit. Pour se le procurer il suffit d'envoyer une enveloppe de format A5 à votre adresse, affranchie à 2,35 euros, à Michel Priziac, 7 rue Albert Camus, 22200 Grâces.

Maryvonne Cadiou avec remerciements à Michel Priziac et Patricia Guillemain, et, pour les photos, à Maryvonne Couedo et Marivane.


Vos commentaires :

Anti-spam : Combien font 0 multiplié par 5 ?