L'Agence Bretagne Presse est l'une des meilleures bases d'archives contemporaines sur la Bretagne, car elle est accessible en permanence et gratuitement.
Chacun peut vérifier que le 12 octobre 2008, un conseiller régional de l'Union démocratique bretonne (UDB) pointait les inconvénients de l'écotaxe pour la Bretagne (voir notre article).
Christian Guyonvarc'h écrivait : «Région maritime excentrée et, qui plus est, péninsulaire, la Bretagne n'est pas un territoire de transit pour le transport terrestre. De ce fait, elle se retrouve absente des schémas européen et français du fret ferroviaire ou fluvial. Et comme le cabotage maritime ne bénéficie d'aucune politique publique de soutien un tant soit peu substantielle..., la Bretagne est aujourd'hui... dans l'incapacité matérielle de reporter une part significative du fret routier vers le rail et la mer... ».
Il proposait un report et la prise en compte du facteur territorial. Pourtant, l'UDB, parti autonomiste de gauche, a de nombreux élus obtenus par des alliances avec le Parti socialiste et les Verts.
Le même jour, le Parti breton-Strollad Breizh a publié un communiqué du même genre (voir notre article).
D'où venait ce tir groupé ?
Du fait que, le 8 octobre, d'importants responsables économiques bretons reçus à l'Élysée, n'avaient pas été écoutés à propos de la nocivité de l'écotaxe pour la Bretagne (voir Ouest France du 9/10).
Ces visiteurs étaient la Chambre régionale d'Agriculture, la Chambre régionale de Commerce et d'Industrie, la Chambre régionale des Métiers et de l'Artisanat, l'Union Interprofessionnelle Patronale 29, l'UPIB-MEDEF, l'Association Bretonne des entreprises de l'Agroalimentaire, Produit en Bretagne et Investir en Finistère.
Le 17 octobre 2008, Gérard Gautier, ancien conseiller régional indépendant, faisait un point sur la situation et écrivait à Pierre Méhaignerie, président de commission à l'Assemblée nationale, qu'il demandait « la mobilisation générale des Bretons » (voir notre article).
Le 27 octobre 2008, le Groupe Vert du Conseil régional de Bretagne, suite au vote de la loi sur « l'éco-redevance pour les poids-lourds », la justifie en souhaitant l'accompagnement des entreprises du transport routier dans la transition (voir notre article).
Les sénateurs socialistes bretons s'émeuvent fin novembre et proposent des amendements à la loi en arguant de la périphéricité de la Bretagne et de l'importance de l'agro-alimentaire. Aucun amendement n'est retenu.
Le 2 février 2009, sous le titre, « Taxe Borloo : vers une confrontation en Bretagne », l'ABP relate la conférence de presse tenue à Rennes par le « Collectif des acteurs économiques contre la taxe Borloo en Bretagne » qui appelle à une manifestation qui aura lieu le 4 février 2009 au péage autoroutier de la Gravelle, à l'entrée de la Bretagne (voir notre article).
À l'appel des chambres régionales de commerce et d'agriculture et d'une fédération de transporteurs, un millier de personnes (agriculteurs, transporteurs, distributeurs) et quelques élus y seront présents, dont Christian Troadec, conseiller régional et conseiller général, maire de Carhaix, qui déclare : «Ce n'est pas une question de droite ou de gauche, ni même d'écologie... La Bretagne commence à s'unir dans le combat qui commence aujourd'hui...» (voir notre article) (vidéo).
Le même jour, le député socialiste de Concarneau, Gilbert Le Bris, demande que l'écotaxe ne soit pas appliquée en Bretagne, car il craint que des entreprises ne quittent la région (voir notre article).
On ne comprend pas comment des politiciens ou des commentateurs aient pu prétendre qu'aucune sonnette d'alarme n'a été tirée avant 2013 !
Pourquoi les 50 % de ristourne sur l'écotaxe consentis par le gouvernement socialiste n'ont pas apaisé la colère bretonne ? Les 1.200 km de voies express et la concentration des usines agroalimentaires faisait prévoir que 10 % en seraient payés par les transporteurs bretons. En divisant par deux, nos brillants inspecteurs des finances pensaient avoir rétabli l'équité. Mais une règle de calcul n'est pas automatiquement une règle applicable. À moins 50 %, l'injustice structurelle n'est que légèrement atténuée.
Sautons au 31 mai 2013 : avant les élections législatives, cinq organisations agricoles bretonnes proposent aux candidats une pétition contre l'écotaxe et le futur député du Finistère, Jean-Luc Bleunven, agriculteur lui-même et membre de la Confédération paysanne, refuse de la signer et attaque les syndicats agricoles majoritaires pour leur « immobilisme » et leur « sclérose ». La guerre entre le PS et les organisations professionnelles agricoles bretonnes majoritaires commence ce jour-là. Son alliance avec les Verts et avec la mouvance paysanne de gauche en est le carburant.
Le mouvement anti-écotaxe breton va s'accélérer en six dates clés :
- Appel du 18 juin 2013.
Réunion d'entrepreneurs à Pontivy qui mettent en avant le slogan «Pour une Bretagne belle, prospère, solidaire et ouverte sur le monde» et fustigent L'hypercentralisme français, la multiplication des rouages administratifs et la complexité des règlementations (qui) font que désormais, 56 % sont consacrés au fonctionnement de l'État et précisent : «Nous croyons aux valeurs du travail et nous sommes les bons élèves de la République» et «La Bretagne est honnête, et refuse de choisir entre tricher ou mourir» (allusion au rapport de la Cour des Comptes qui relève que l'économie souterraine en Bretagne est beaucoup plus rare que dans le Midi ou en Île-de-France) (voir notre article).
L'appel à tous les Bretons reprend la célèbre affiche du 18 juin 1940 avec le texte : (Après l'écrasement de l'ennemi par des forces immenses), «Il faut que ce jour-là, la Bretagne soit présente à la victoire. Alors, elle retrouvera sa liberté et sa grandeur». Galéjade bretonne et riposte humoristique aux manipulations habituelles de l'Histoire de France (voir notre article).
Il est créé un Comité de convergence des intérêts bretons (CCIB) qui est clairement dans la filiation du [[Célib]], l'alliance bretonne victorieuse des années 50-60.
- 2 août 2013
Destruction du portique écotaxe de Guiclan (près de Morlaix). C'est le jour décisif, car l'alliance est élargie aux salariés des professions de l'agriculture et des transports et à ceux des usines menacés de fermeture (Doux, Gad et Marine Harvest).
Mais surtout, entre dans la lutte la fédération départementale des syndicats d'exploitation agricoles du Finistère (FDSEA29) en relais de sa fédération régionale, peu aguerrie pour les opérations coup de poing.
- 16 octobre 2013
Alerte au feu ! lancée par Produit en Bretagne et l'Institut de Locarn pour demander que les alarmes incendie soient déclenchées dans la matinée dans les entreprises. Quelques hypermarchés font sortir leurs clients pendant 1 heure (voir notre article) .
- 26 octobre 2013.
Des manifestants, coiffés de bonnets rouges et se réclamant de la nouvelle alliance qu'on dénommera « agri-ali-transport », veulent détruire le portique de péage de Pont-de-Buis défendu par la police. Il y a trois blessés, dont deux graves, ce qui soulève une grande émotion.
- 2 et 30 novembre 2013.
Des rassemblements pacifiques font converger des dizaines de milliers de gens à Quimper, puis à Carhaix.
Ils comportent une dimension que certains voient comme « régionaliste », mais, il serait plus juste de parler de demande de « relocalisation de procédures de décision » en Bretagne : (voir notre article) et (voir notre article).
Malgré le contre-feu inefficace des syndicats ouvriers liés au pouvoir (manifestations ratées du 2 (voir notre article) et du 23 novembre (voir notre article), celui-ci est sommé de changer son attitude condescendante et réductrice.
Les média parisiens ont caricaturé un mouvement dont ils ne peuvent, ni ne veulent faire l'analyse (voir notre article).
Ils sont trop immergés dans le schéma d'un pouvoir qui n'a de légitimité qu'à Paris, pour croire que des organisations régionales, sans lobbyistes dans la place, puissent perturber les règles du jeu.
Quoi qu'ils prétendent, le fait que les entreprises de presse écrite soient fortement subventionnées n'est pas sans les influencer (voir notre article), or la presse écrite (média froid) régente les média chauds (radio, TV et même Internet).
Dès le début, ils ont déclaré l'alliance bretonne, « contre-nature ». De la théologie dans l'analyse politique ? Ben, oui, tout le monde a appris à l'école que les patrons sont des « salauds de capitalistes » et les salariés de malheureux esclaves qui tentent, désespérément, de leur résister.
Mais, si les salariés comprennent qu'ils sont licenciés sur la demande d'un actionnaire ou d'un Conseil européen lointains, vont-ils se mettre, stupidement, à taper sur leur patron proche ? C'est leur refuser l'intelligence politique, comme il est fait pour les paysans bretons de 1675.
Ceux-ci, en s'attaquant aux demeures de leurs seigneurs savaient qu'ils touchaient au coeur le pouvoir royal dont les suzerains locaux, laïcs ou religieux, étaient les agents « naturels ». De manière moderne, les Bonnets rouges attaquent les portiques, envahissent les places, les sous-préfectures et les routes nationales, car l'information devient alors européenne, voire mondiale, et atteint le gouvernement en retour.
Un patron de PME n'est pas un agent autonome, il est soumis à des règles absurdes, qui le dépassent et avec des sanctions en cas d'écart. Si ses salariés le voient comme un ennemi, c'est que, soit il est très mauvais, soit ils ont peu de jugeote.
Un bon exemple est Daniel Sauvaget, le p.-d. g de Tilly-Sabco, abattoir de poulet pour l'exportation (332 collaborateurs, 132 M d'euros de chiffre d'affaires), à Guerlesquin (Finistère). L'entreprise avait une réputation de dialogue social faible avant sa reprise en 2008. Les machines ont été remplacées, une race de poulet de meilleure qualité a été mise au point, 2 M d'euros sont investis chaque année et le personnel a été envoyé en formation.
Le plan d'adaptation prévoit de se passer des aides européennes, malgré la concurrence du Brésil, mais il demande que les aides ne disparaissent pas du jour au lendemain, alors que la mutation n'est pas achevée. Son plan prévoit l'embauche de 150 salariés (remplacements pour retraite compris) jusqu'en 2017. L'entreprise a été caricaturée en symbole de l'agroalimentaire incapable d'évoluer, d'autant que le PDG ne joue pas selon les règles de la bien-pensance parisienne : il manifeste en compagnie de ses salariés avec un bonnet rouge (1).
On pourrait croire à une consigne patronale : un journaliste, dans un journal de gauche (Le Monde ou Libération) semble ne pouvoir que décalquer les propos des patrons de la CGT et de la CFDT. Le Figaro semble moins suiviste par idéologie et par esprit d'opposition.
La question ne doit pas être : les alliances nouées sous le parapluie du Collectif Vivre, décider et travailler en Bretagne sont-elles légitimes ? Mais : comment fonctionnent-elles ?
Ensuite, on s'interroge sur leur capacité à évoluer, à obtenir des résultats et à durer.
Lors de la crise de 1931-32, qui avait vu la hausse des tarifs douaniers sur les importations bretonnes (charbon gallois) et les exportations (conserves), une fraction de petits commerçants et de petits industriels s'étaient montrée sensible aux thèses du Parti national breton, avant qu'une partie de celui-ci ne dérive vers un extrémisme qui tenait, le plus souvent, d'un opportunisme irréfléchi que d'une adhésion à l'extrême-droite. La guerre a cassé toute idée de rassemblement sur des thèmes raciaux et autoritaires et c'est tant mieux.
Le [[Célib]] des années 50 et 60 était le fruit d'une alliance entre régionalistes, centristes démocrates-chrétiens et certains secteurs économiques pour obtenir la modernisation de la Bretagne. Après avoir gagné, grâce à une faiblesse momentanée de l'État, qui voulait acheter des votes en 1968, il s'est étiolé. Des lois de décentralisation, dont on voit qu'elles n'entament ni le coeur du pouvoir, ni l'arrogance des gouvernants, ont servi de leurre pour procurer un vernis de concertation à côté de programmes hors du champ de la démocratie (les centrales nucléaires, par exemple).
Comme indiqué plus haut, l'alliance agri-ali-transport (c'est nous qui la baptisons ainsi) s'est constituée lentement sur cinq années, mobilisant d'abord les organisations consulaires (chambres) et patronales, dont les ressortissants voyaient les dangers concrets de l'écotaxe.
Pour faire circuler l'information, la Bretagne dispose de deux outils incomparables, et liés entre eux.
- L'Institut de Locarn est l'étage intellectuel qui fonctionne, à la fois comme un think tank et une mini-université technique, car, c'est un lieu de conférences et de formation. Il est basé à Locarn (535 habitants), commune située à 14 km de Carhaix, loin des villes, mais au centre déshérité du pays.
- Le second étage est Produit en Bretagne qui rassemble un nombre limité d'entreprises (323), mais, qui a deux particularités, la diversité (il y a une section pour les entreprises culturelles) et la coopération limitée, mais réelle entre les producteurs et la grande distribution (deux des réseaux les plus connus en France sont nés en Bretagne). Les principaux managers sont des régionalistes affichés et le président, Jakez Bernard, très connu dans le milieu de la musique bretonne, est devenu l'un des porte-paroles du CCIB. Certains ont vite fait de ces deux cercles patronaux, des officines d'agitation, mais, les thèses complotistes peuvent envahir les meilleurs esprits.
Il est plus intelligent de regarder l'acceptabilité du thème de la régionalisation et de l'autonomie. Il s'opère un glissement progressif qui a beaucoup à voir avec les insuffisances et les incompétences du gouvernement. L'agitation sarkozienne qui promettait des crédits et des lois tous les deux jours n'a pas peu fait pour faire réfléchir sur la gouvernance. Et quand le gouvernement suivant, à son corps défendant, revient sur les promesses imprudentes (les TGV partout, le ferroutage), l'État est nu et les belles paroles ont du mal à calmer les déceptions. Les annonces de taxes à répétition deviennent alors un marqueur d'incompétence, accusation la plus grave qui puisse peser sur un dirigeant.
Autour de Christian Troadec, homme d'un abord simple, parlant de manière compréhensible par tout le monde, mais, ferme sur ses convictions de base (pouvoir régional, fin du maquis administratif, libération des énergies), se sont réunies des personnalités diverses qui ne forment pas un parti, même si certains ont pu se former dans une dépendance du mouvement breton.
L'un des plus proches a été emprisonné et condamné par principe (2), sans que des preuves matérielles aient été réunies, alors que son métier de journaliste justifiait largement qu'il rencontre des activistes basques clandestins : cela aussi discrédite l'État, qui a voulu instrumentaliser la Justice et cela se sait.
Après les deux buts marqués contre le gouvernement, l'intention de la galaxie Troadec n'est pas de créer, immédiatement, une organisation politique. Des comités locaux sont en voie de constitution, afin de montrer que c'est par une alliance intercatégorielle, hors ceux des syndicats ouvriers qui se sont suicidés et les politiciens sans leviers, qu'il est possible d'obliger le pouvoir à réformer ses pratiques autocratiques.
Comme expliqué à Carhaix par Thierry Merret, si des productions sont à arrêter ou à développer, ce n'est pas dans un obscur cabinet ministériel que les solutions seront élaborées. La Bretagne (et les autres régions qui le voudront) peut résoudre ces questions localement et pas forcément dans les palais préfectoraux et ministériels.
La nouvelle alliance est, peut-être, le modèle nouveau d'une société bretonne, moins complexée et plus sûre de sa légitimité, et donc prête à se passer des bureaucraties parisiennes, y compris syndicales. La gauche parlementaire est, par nature, centraliste, mais, de même qu'elle s'est débarassé de l'antisémitisme qu'elle a initié (voir les idées de Jaurès), elle devra s'adapter.
Il serait logique que se développe un syndicalisme ouvrier breton, mais, la loi, qui est faite pour consolider un face-à-face à Paris, est un obstacle, sauf, en cas d'une syndicalisation massive, peu probable à court terme. Le bras d'honneur qu'ont adressé les sections syndicales FO de Doux et de Gad à leurs camarades bureaucrates est pourtant significatif.
il est clair que l'alliance agri-ali-transport est aujourd'hui bien plus large qu'il y a 4 mois.
Romain Pasquier, analyste politique breton, a émis, très tôt, un doute fort sur la durabilité de l'alliance (voir notre article), mais, comme le remarque Xavier Guilhou (voir notre article) : «Les vraies pages stratégiques ne sont pas encore écrites ou perceptibles. Nous sommes dans l'admonestation sociale et économique du côté des Bonnets rouges et dans la réponse distante et froide du pouvoir. Le 4 décembre risque d'être un point de rencontre sans saveur, les deux s'autobloquant vraisemblablement dans leurs positions et certitudes respectives». Le 4 décembre était la date prévue pour dévoiler un « Pacte d'avenir de la Bretagne ».
Le Collectif ripostera en janvier 2014, par la synthèse des cahiers de doléances rédigés à Carhaix et ailleurs.
Les revendications, d'abord catégorielles, puis, plus larges, seront peu à peu unifiées par une mouvance qui n'est pas encore incarnée par un pack de politiciens.
Dans un échange privé, à Carhaix, le 30 novembre, Christian Troadec reconnaissait que le mouvement est parti sur des demandes différentes, mais, que peu à peu, les partenaires vont avancer ensemble.
Une fraction de l'opinion en Bretagne demande des comptes aux gouvernants parisiens pour leurs défaillances et leurs insuffisances structurelles. Cette orientation bretonne est bien accueillie dans certaines couches de la population, y compris les plus jeunes (voir la prolifération de bonnets rouges sur Facebook).
Une grande partie des Bretons n'est pas convaincue, mais, témoin des insuffisances criantes de la classe politique française, elle est de moins en moins dupe des invectives idéologiques, et elle peut saisir les élections à venir pour regarder une autre offre.
Il n'est pas sûr que les élus socialistes et Verts bretons qui ont défendu l'écotaxe en criant haro sur tout patron, artisan ou agriculteur qui se plaint des impôts et qui accueille les ouvriers en lutte contre le chômage, puissent compter à nouveau sur les électeurs pris à partie. En tout cas, les Bonnets rouges ne sont pas solubles dans le Front national.
Cela va colorer les élections municipales et européennes de 2014 et influer sur les législatives de 2017.
L'État ne sera pas seulement interrogé sur sa capacité à aménager les territoires, mais sur celle d'en faire des entités politiques adultes, comme partout en Europe. Certains se contenteront de demander le transfert de quelques compétences au conseil régional de Bretagne (eau, enseignement, langue bretonne...)
D'autres demanderont, ni plus, ni moins que le statut de la Bavière ou de la Galice. La réunification de la Bretagne sera aussi demandée.
Le débat sur l'organisation de la France (et le risque de son implosion par excès de centralisme) est ouvert et, comme à l'habitude, cela a commencé en Bretagne (voir notre article).
(1) Daniel Sauvaget a obtenu gain de cause, puisque le ministre de l'Agriculture a du aller à Bruxelles pour obtenir l'aide temporaire demandée, ainsi qu'une autre aide de l'État.
(1) Charlie Grall
Christian Rogel
■En fin ils sortent du trou accompagnés par leur égérie Françoise Morvan. Il manquait assurement beaucoup d'artistes bretons dont certains préfèrent se réfugier sous le tri-liv mélanchoniste , non lui n'est pas nationaliste. J'attends ces artistes a la prochaine manif commune LePen-Melanchon , même combat !
Le rapport, c'est que la plupart des signataires de Galv Pondi ont aussi appelé à manifester les 2 et 30 novembre. Et en premier lieu Christian Troadec.
Si les trois premiers points de la plateforme «libérons les énergies en Bretagne» (co-officialité de la langue bretonne, une télévision bilingue,la réunification de la Bretagne) sont incompréhensibles aux bonnets rouges, il est temps que M. Troadec leur fasse une explication de texte.
Hep brezhoneg Breizh ebet !
Il y a en ce moment deux tabous en Bretagne ; l'autonomie et l'écologie .
Et, évidemment, les deux questions sont intimement liées .
L'autonomie ou la question du pouvoir régional, de la démocratie locale comme rouage indispensable à la démocratie européenne et planétaire, de la subsidiarité à enseigner et à pratiquer, du respect d'une culture et de sa liberté, mes grand-parents qui pensaient en breton et moi qui ne le parle même pas, mes enfants qui l'ont appris mais qui vivent dans une société où cette langue est interdite de cité ; pas la peine d'éradiquer nos différences pour être égaux ( le fameux etnocentrisme français qui sous couvert d'universalité des Idées feint de croire que le french est la langue des déesses Raison et Justice ), pas la peine de mépriser son pays pour aimer la planète, pas la peine de se renier pour aider les autres, vous avez peur de la liberté ?
L'écologie ou le respect de soi, des autres et du monde. Agir le plus possible de concert avec les forces de la nature, et le moins possible contre. Produire ce qui est bon, utile, savoureux ; pour soi d'abord, et pour ceux qui en veulent s'il en reste. Les sources empoisonnées, l'usage de l'eau en bouteille imposée et encore des traces de pesticides trouvées dans l'eau de pluie ; les élevages intensifs concentrationnaires copiés sur la rationalité des camps nazis, l'industrialisation agricole qui supprime les paysans et leur enlève toute autonomie....Comment accepter cette fuite en avant, alors qu'on sait qu'on peut faire autrement ? Le breton André Pochon l'a montré depuis longtemps ! Comment , si l'on se bat pour l'autonomie politique, accepter plus longtemps un modèle agricole initié par Paris (De Gaulle et Pisani aux commandes ), aussi destructeur ?! Comment supporter plus longtemps la toute puissance du lobby agro-industriel breton, incapable de se remettre en cause ?
Ces deux tabous sauteront ensemble, ou ne sauteront pas.
«Sebastian ar Balp est mort.
Mogn Bras est mort.
Le recteur Croguennec est mort.
La France fondée pour mille ans
ou moins ?
Presqu'île de Bretagne morte
ou non ?
L'émigration, le chômage, le mépris,
les fausses promesses, les ruines,
l'hiver de notre vieillesse,
et puis quoi encore ?
Tout le reste :
un peuple dispersé
comme un peu de cendre au vent.
Mais ce que l'homme a fait
l'homme peut le défaire.
Ce que l'homme a défait
l'homme peut le faire.
Assez de mélancolie
assez de complaisance
de lamentations.
Il nous reste les immensités
de l'enthousiasme et de l'intelligence.
Il nous reste
le parfum violent d'une patrie à construire.»
Paol Keineg,
Le Printemps des Bonnets Rouges
Du moment qu'on ne parlait pas d'autonomie et encore moins d'indépendance, cela satisfaisait le lobby agro-alimentaire et la FDSEA, qui ne manifestent que pour défendre leurs propres intérêts (et certainement pas ceux du peuple breton) et réclamer encore et encore des aides de l'Europe, de l'Etat, de la Région, afin de maintenir sous perfusion un système à l'agonie.
Mais où est la cohérence quand d'un côté on réclame moins de taxes, plus de subventions d'un Etat dont on ne peut se passer alors que de l'autre on veut décider au pays ?
On ne peut pas toujours prendre le train des autres, on ne peut pas toujours tirer le vin des autres
Xavier Grall, Nous te ferons Bretagne
Je partage totalement le commentaire de Lagadeg et le remercie d'avoir cité Paol Keineg
«Certes, on ne parle pas d'autonomie ou d'indépendance, parce que ce n'est pas vraiment le sujet. C'est trop abstrait. »
Abstrait????
Pour qui? Ceux, qui ne sont jamais sortis de chez eux?
Pourtant faut pas voyager longtemps en Europe pour être confronté à vision concrète de la définition!
Est-ce que «Décider en Bretagne» en suivant religieusement les directives prisent par les Hauts Fonctionnaires français non élus est une vision plus concrète? J'en doute!
Le mot «autonomie» n'est pas un «gros mot»!
Il faut sortir du complexe des mots «pas autorisés», servant avant tout à bloquer notre compréhension des mécanismes démocratiques!
Quant à savoir qui sont nos opposants, il ne faut bien sûr pas oublier la composante locale, c'est à dire bretonne. Par conséquent il est plus que temps de dénoncer (j'écris bien dénoncer) les Bretons dits influents qui se complaisent dans cet état de fait, à savoir dire localement en Bretagne, oui à plus de régionalisation mais qui dans leur vie de tous les jours ou dans leurs paroles, font l'inverse.
Il est temps de créer un observatoire des paroles et gestes de ces Bretons dits influents (artistes, politiques, acteurs économiques,....), observatoire limité bien sûr à la vision qu'ils font de la Bretagne et non bien sûr à leur vie quotidienne, qui elle reste évidemment du domaine privé
Dire que le Gwenn ha du ne représente pas une poussée du nationalisme, c'est bien un problème de vocabulaire français , incompris par les Bretons. Comme par hasard on ne voit des drapeaux des peuples qu'en Bretagne , Corse. Catalogne ou Pays basque , pas en Bourgogne ou en Picardie.
Il ne faut pas jouer sur les mots !
Donnez-nous les noms de vos artistes et on pourra juger sur pièce. Car si vous ne répondez pas à cette demande, il y a de forte chances pour que votre «petite colère» reste du domaine de l'esprit ou ne représente que vous-même.Soyez responsable et assumez
Attention ne nous trompons pas de débat. quand on parle de dénoncer par exemple certains artistes bretons, ce n'est pas faire l'inventaire de ceux qui n'auraient pas participé à la manif de Karaez car il y a bine sûr de bonnes excuses pour ne pas y avoir participer. Là n'est pas le problème. Le problème est quand vous avez des artistes qui se disent soi-disants pro-Bretagne et qui s'engagent, cautionnent et/ou font dans leur vie d'artistes des choses anti-Bretagne. C'est sur la durée qu'il faut regarder.
Qu'Alain Stivell n'ait pas été à Karaez, c'est bien sûr dommage mais on ne peut pas être partout à la fois. En revanche quant à son engagement pour la Bretagne, je ne pense pas qu'il y ait des doutes à son sujet.
En revanche (cet exemple s'applique aux Politiques) qu'il y ait des élus qui préfèrent participer à la manif contre le racisme est symptomatique de l'hypocrisie de certains (à moins bien sûr de considérer que le racisme en Bretagne est tellement important que ce sujet est de loin prioritaire par rapport à d'autres comme le fait de vivre, travailler et décider localement...) C'est ce type de comportement qu'il faut dénoncer.
Il suffit de cette bien-pensance hypocrite...
Vous utilisez l'argument social, car vous n'avez pas pris le temps d'imaginer ce que pourrait être le social à la mode de Bretagne. Je suis sûr que vous êtes loin de vous imaginer que les bretons pourraient adhérer favorablement à un modèle breton choisi plutôt qu'au modèle français imposé (c'est le cas au Pays de Galles vs le modèle anglais)?
Un adolescent (même en Bretagne) demande à être indépendant (c'est le terme qu'il utilise) même si cette indépendance passe dans la pratique par une phase de prise d'autonomie.
Si l'utilisation de ce mot est normal dans la bouche d'un ado, il est étonnant qu'une fois devenu adulte ce concept lui apparaît comme «impensable»!
Avec la construction de l'UE, l'indépendance d'un pays n'est plus de mise mais l'autonomie l'est complètement!
Vous dites, la Catalogne n'a jamais demandé l'Indépendance. Je vous fais remarquer que la Catalogne possède un statut très largement autonome!
La Bretagne et la Catalogne ne sont absolument pas sur un pied d'égalité.
Pour ce qui est de demander l'indépendance, un catalan membre du gvt m'a dit un jour la chose suivante : «L'important n'est pas que nous demandions l'indépendance, elle va arriver. L'important est que les autres (les non catalans) considèrent cette indépendance comme une évidence!»
Ce n'est pas en parlant aux Bretons comme à des personnes bloquées intellectuellement qu'on fera avancer le débat! D'ailleurs, si vous voulez suivre l'exemple catalan, c'est plutôt aux non-bretons qu'il faut s'adresser!
Cela fait 200 ans que cela piétine, et à avoir peur de notre ombre on y sera encore dans 200 ans!
Ces chanteurs et groupes qui par les thèmes et accents de leurs chansons réveillaient tout doucement la conscience, la réflexion bretonne, ainsi qu’ils stimulaient le militant de base comme mézigue qui passait une bonne partie de ces soirées et nuits à coller, puis le moment venu participait à l’organisation des soirées et concerts par lesquels en même temps les ARTISTES construisaient leurs carrières (tous n’ont pas totalement réussi). Mais quarante ans après Il en reste quelques uns et de nouveaux et d'autres plus opportunistes peut-être, qui ont su et pu profiter du travail effectué depuis des dizaines d’années.
Les manifestations des Bonnets Rouges étaient prévues et connues à l’avance j’ai du mal à admettre que ces « bardes » de ces années déjà lointaines, ceux qui ne sont pas morts, tous ces êtres sensibles que sont ces artistes , mais absents, n’aient pas senti que quelque chose de différent et d’important était sans doute en train de se mettre en place.
Pour le moins, et plus que tous autres par un mot, un regret, une excuse, une chanson, je suis un peu amer qu’ils n’aient pas exprimé leurs sentiments aux …Bretons. S’ils l’ont fait leur message ne semble pas être passé !
Je remercie profondément ceux qui étaient présent.
Adieu les théories de droite comme de gauche car nous serions dans le bon sens! et dans des pas de progrès de notre humanité.
1.9.1 Plan des priorités
Ces nécessités d’attractivité et de mise en masse critique ou de référence européenne, oblige à définir un plan de priorité permettant d’accéder à l’excellence d’internationalisation de la province :
Priorité A Restructuration provinciale, Cohérence, cohésion et solidité des territoires
Emergence et responsabilisation des pays
Priorité B Développement économique et social
(Outils économiques et structures administratives)
Dans ces impératifs
Priorité 1 Désenclavement -Equilibre des synergies « Sociale / Economique / Administrative.
Priorité 2 Synergie Monde universitaire / Monde économique.
Priorité 3 Ouverture à l’internationalisation.
Priorité 4 Adaptation des structures économiques
(Mise en réseau - entreprise de troisième type)
Concentration sur le métier propre.
Priorité 5 Modernisation et création des structures d’économie
(Pôles économiques et industriels, districts, filières).
Priorité 6 Adaptation et optimisation des outils administratifs.
Priorité 7 Adaptation - formation - professionnalisation des acteurs.
Priorité 8 Adaptation du social aux challenges
Les objectifs prioritaires construits à partir des éléments d’attractivités et autres atouts d’internationalisation forment la « Feuille de route permanente » de l’économie bretonne.
Cette feuille de route est valable pour toutes les provinces
1.9.2 Les axes de développement
1.9.2.1 Application de la théorie du Polycentrisme en tant qu’élément de l’équilibre économique Breton
Cette doctrine permet :
De solides assises économiques
Une fixation de la population par l’encadrement économique et social provoqué.
1.9.2.2 Les hypothèses de mondialisation.
Dans le moyen terme, quelle sera la réalité à laquelle la Bretagne sera confrontée ?
Intensification des politiques de protection de l’environnement :
Effet de serre – restriction énergétique – énergie propre.
Industrialisation basée sur la protection de l’environnement.
Intensification des économies basées sur les nouvelles technologies
Applications directes de ces métiers de haute technicité.
(Nous sommes condamnés « au pas d’avance d’innovation, de recherche et de fabrication ».)
Réorientation de vastes secteurs industriels (grande série) vers le tiers monde (Chine et Inde).
Réorientation de l’agro alimentaire vers le tiers monde ( mono culture, etc) d’où une concentration des industries liées à ces changements de portage.
Intensification des interfaces directs du traitement de l’information / communication.
Intensification des économies basées sur l’agro alimentaire (produits élaborés, autres dont les bios carburants.
Ces quelques rappels succincts démontrent l’importance des politiques devant contrôler ces stratégies mondialisées, d’où des pôles d’équilibre et de dynamiques à forte réactivité.
Analysant en permanence la situation économique internationale.
1.9.2.3 Les trois pôles d’économie et d’internationalisation.
Leur efficacité est liée à leur capacité d’innovation, d’audace et d’anticipation à relever les défis et à pratiquer une culture à l’internationalisation en total réactivité.
La Bretagne doit retrouver ce concept sur au moins trois pôles économique significatifs.
L’espace nantais avec son aéroport, son vaste potentiel de croissance et de dimensionnement doit devenir le principal n½ud d’interface économique ouest –Européen.
Les pôles de Rennes et de Brest équilibrent ce premier niveau.
L’ensemble se répartissant l’espace provincial en influence de pôles secondaires et tertiaires à partir de districts économiques où les notions de complémentarité et d’actions solidaires doit devenir un credo d’outil extérieur et à fortiori intérieur.
D’où
Un pôle principal, capitale administrative et culturelle possédant un espace économique permettant ses fonctions.
Un à deux pôles principaux, dont l’un élevé au niveau d’une capitale économique possédant un espace administratif et culturel dans la dimension de sa réalité économique.
Deux à trois pôles secondaires économiques possédant un espace administratif et culturel plus ou moins importants leur permettant de conforter les dynamiques de développement (à la dimension de l’activité et de l’ambition générale d’internationalisation ).
Des pôles tertiaires « collaborateurs » des entités de « tête » provinciaux ou extérieurs selon les opportunités et les contraintes de marché.
1.9.2.4 Le Socle Humain
Un potentiel humain dense et riche de compétences existe en Bretagne mais la réalité montre des pans de désertification par manque d’emploi au niveau des secteurs secondaires et tertiaires.
Il faut arrêter les flux migratoires vers les quelques pôles existants actuels en cours de surdimensionnement.
Il faut fixer le socle humain dans l’équilibre d’environnement rapproché des pays majeurs.
La Bretagne a encore l’originalité d’une culture conciliant « travail et terroir » tout en ayant gardé un niveau élevé de compétence et de technicité par la qualité des formations et des hommes.
Dans le cadre d’une nouvelle conception de partenariat et de travail partagé (telle que nous la définissons), l’activité pourrait se décliner en terme de travail principal et secondaire sinon tertiaire, le concept doit permettre une meilleure fixation des populations et paradoxalement une meilleure mobilité provinciale au niveau des pays majeurs, d’où une efficacité globale confortée.
Mais cela ne peut aboutir que par une politique ambitieuse d’urbanisation permettant entre autre cette aisance de mobilité et le maintien d’un social réussi en fixant un monde du travail par arrêt des désertifications ;
Un pôle économique est générateur d’emploi, de progrès et de mieux être ne serait-ce que par le biais des fiscalités industrielles générées (taxes professionnelles et autres taxes de zone).
1.9.2.5 Le Désenclavement -
Les réseaux Routier - Ferroviaire - Aérien - Maritime.
La Bretagne doit être désenclavée (accélération de l’effort actuel) car les échanges commerciaux sont en pleine mutation en termes de densité, de pénétration de plus en plus profonde dans les espaces de vie, les mots clés sont « diversité, rapidité, adaptation aux circonstances ». Les grandes « artères de flux d’économie » se consolident de plus en plus au niveau de leurs extrémités, les réseaux d’entrée et de sortie sont de plus en plus efficaces, ramifiés et tentaculaires, ceci montre l’importance des réseaux d’internationalisation de la Bretagne « interface de quatre espaces »
Routier
Les transferts de base, locaux (50 Km), provinciaux (50 à 200 Km), nationaux (200 à 1000 Km) impliquent pour la Bretagne , un réseau routier adapté et parfaitement greffé sur des autoroutes de liaison ou de dégagement.
Ce qui implique :
Trois axes de liaison
Autoroute Nord « Avranches – Brest ».
Autoroute centre « Rennes /Brest / Quimper » (plus de 40 ans pour terminer ce projet).
Autoroute sud « Nantes / Quimper / Brest ».
Des voies de maillage
Les voies « rapides » de maillage.
Des axes de dégagement transversaux reliant les zones économiques sud aux complexes « nord »
Chemin de fer
Le réseau breton doit suivre les mêmes exigences que le réseau routier c'est-à-dire
Un axe TGV nord Caen / Rennes / Brest - Paris / Rennes / Brest et Rennes / Quimper
Un axe TGV Nantes Quimper
Un maillage TER transversal reliant les zones économiques et « aérant » le centre Bretagne
Aérien
Le désenclavement de la Bretagne s’appuie aussi sur l’outil aérien à vocation domestique car les aéroports engendrent une fixation humaine locale et des dynamiques industrielles et commerciales.
La Bretagne doit avoir cette capacité de trafic domestique et international à partir de trois ou quatre plates-formes aéroportuaires se positionnant en instrument des pôles économiques principaux et secondaires tant au niveau passagers que marchandises.
Chaque aéroport « clé » doit avoir une capacité d’interface commerciale de rencontres stratégiques pour des décideurs de tout niveau sans « passer » par Paris.
Nantes, Rennes, Brest doivent avoir cette vocation de centres de rencontres et autres « hub » où se forge le contact direct des décisions économiques.
Dans ce contexte les pôles principaux doivent s’adapter à une forte logistique liée au trafic « marchandise » international européen sinon mondial.
La capacité « aérienne » de la Bretagne est un outil d’excellence qui projette, en quelques heures les éléments d’une économie (image, réalité, dynamisme, compétences des acteurs et tout simplement les marchandises périssables ou fragiles).
Nantes ou Rennes, en 12 heures couvrent le monde car les transits mondiaux se comptent en heures, la Bretagne peut ainsi projeter une « task-force » économique aux antipodes.
Là vocation mondiale de Nantes doit créer un espace de transferts d’un continent à un autre (raccourcissement des lignes et dispatching des flux sur un panel de lignes moyens, longs courriers et domestiques « Europe »).
Qui dit transfert économique peut aussi parler de transfert culturel immédiatement offert par le biais des lignes aériennes (essor de ce tourisme de connaissance et de culture).
Maritime
Internationalisation des atouts maritimes de la Bretagne
La Bretagne a une vocation maritime naturelle, c’est un atout remarquable de positionnement européen sinon mondial.
Les complexes industrialo - portuaires favorisent la promotion des pôles économiques principaux.
La réflexion de développement doit inclure deux aspects le développement économique .
Pôle maritime commercial européen car les potentiels ne sont pas exploités faute de cohérences des politiques ou d’un manque de vision plus globale en terme d’analyse d’internationalisation.
Pôle militaro- industriel européen (spécificité du complexe « brestois »).
1) Vocation militaire complexe « militaro – industriel »
Pôle économique principal et militaire
Le Pôle principal « BRESTOIS » couplée à la zone militaire de Lorient
L’approche économique de l’espace « Brestois » pourrait se définir en termes militaro- industriels européen
Le « métier » de Brest étend son influence jusqu’au pays de Lorient et de Nantes / St-Nazaire (construction navales civiles et militaires).
Premier aspect site de « déstructuration » européen
L’arrivée du Clemenceau dans son port de construction doit être le premier pas d’une filière de démolition navale Française et surtout européenne.
Une filière de démolition amène :
Une forte économie basée sur l’ensemble des produits récupérés par la création de tout un secteur d’activés basées sur les filières annexes (PME dans le retraitement des matériaux comme par exemple la S.B.F.M de Lorient qui pourrait retrouver de nouveaux débouchés).
Brest a les outils et la matière grise (Arsenal - Grand bassin de Radoub- sous-traitance et l’ensemble de l’arrière pays Breton jusqu’à Lorient et le pôle nantais)
Deuxième aspect
Terminal d’économie maritime de certains pays centraux européens.
La disposition géographique « à la pointe de l’Europe » peut devenir un lieu important d’interface économique qui peut permettre une disposition d’internationalisation d’une partie de la rade de Brest pour la mise en place des terminaux « d’économie maritime » des pays centraux européens (liaisons assurées par le rail, l’avion)
Cette réflexion peut aussi intégrer dans un vaste projet la possibilité d’un port en baie de Douarnenez (terminaux pétroliers ou conteneurs)
Troisième aspect
Les activités militaires navales européennes.
Militairement parlant, cette situation privilégiée donne à Brest une position navale européenne stratégique et pose la réflexion suivante:
Pourquoi ne pas faire de Brest le vecteur naval « Atlantique de l’Europe » ?
En y créant :
1. Le port militaire opérationnel et logistique d’Europe de l’Ouest et des pays centraux (pays baltes, Pologne, pays nordiques).
2. Le pool de formation du Haut commandement naval « européen » ainsi que l’école de formation des officiers (école navale européenne) et sous officiers européens (école de Maistrance).
3. Le centre de commandement et de logistique d’un corps de coast –guards européen. Manche / mer du Nord/ Atlantique
4. Création de toute une synergie scientifique européenne autour des industriels axés « armement et construction navale ».
Quatrième aspect
Les sciences de la mer et de l’environnement maritime.
En créant autour du S.H.O.M un institut du management et du suivi scientifique des océans, du trait de côte européen, des ressources.
La spécificité des compétences, la position géographique, la constitution d’une armée européenne dont le vecteur naval et nucléaire prédispose ce pays et ce pôle principal à cette vocation ambitieuse.
Brest doit devenir le point central de tout ce professionnalisme naval.
Nota
Rappelons-nous que, au début de la grande guerre, Brest aurait été une tête de pont logistique de l’armée américaine, devant le refus français, Nantes fût choisie.
2) Vocation « économie maritime civile » de l’ensemble de la province
Les ports comme Brest, St Malo, Roscoff, Lorient, Nantes peuvent et doivent devenir des têtes de pont maritimes de Pays européens centraux (zones sous douane et ferroutage des marchandises).
En reconstruisant et en donnant une nouvelle impulsion au cabotage « d’interface », l’activité « maritime » bretonne doit contribuer au développement de l’ensemble.
Tout un concept de transfert de flux de marchandises est à redéfinir en termes :
D’unité de cabotage (type de caboteur)
De ports réadaptés (eau profonde, bassins, etc.)
De lignes à définir (de l’Europe du Nord aux côtes africaines atlantiques - ensemble de la méditerranée).
Flux de tramping locaux et hauturiers.
Ces considérations
Débouchent sur une véritable solution (un caboteur peut transporter des milliers de tonnes).
Nous fait réfléchir sur de véritables « autoroutes maritimes » dans l’espace maritime
« Ouest - Europe ».
L’Afrique « Atlantique », le Canada sont à nos portes, mais peut-être préférons-nous voir les ports espagnols montés en puissance ?
Le concept d’autoroute maritime doit intégrer les flux directs ainsi que le tramping de port à port (fret comme passagers (des pistes touristiques sont à développer).
Rappelons aussi que les pôles principaux sont naturellement alimentés par les affinités d’influence, il en est ainsi de Nantes dont l’espace naturel est la Bretagne, et l’espace total du B.7 drainant ainsi l’économie de tout un « Ouest ». Cela signifie que l’activité de cabotage se trouve directement liée à l’arrière -pays et que nous avons là toute une opportunité de substitution aux saturations des transferts routiers.
Nota
Dans ces temps de mondialisation où les raccourcissements des lignes économiques entre les n½uds de transferts intercontinentaux sont de plus en plus directs et performants (transferts économiques et humains associés), la Bretagne tient une place stratégique de premier ordre car elle a toute les qualités et attractivités de ces n½uds mondiaux d’interface entre les flux Est -Ouest et Nord -Sud de l’Ouest Europe, c’est aussi le point d’entrée de l’espace Américain dans la sphère « Europe ».
Un autre aspect du potentiel industriel « maritime » breton est donné par les nombreux chantiers navals où toute une réflexion de mise en réseau de complémentarité (construction - réparation – Entretien - Export) doit être initiée en termes de plaisance, navires spécifiques conçus pour un cabotage adapté, à vocation scientifique, garde côtes, douanes, gendarmerie, etc.
Actuellement toute cette industrie vit tant bien que mal, isolée et parfois inadaptée à l’internationalisation.
Chaque chantier se bat pour trouver un contrat.
Fluvial
Ce qui est dit concernant le cabotage maritime vaut pour le transport fluvial qui est aussi un lien d’interface entre deux espaces commerciaux.
La Bretagne a un réseau fluvial et de canaux significatif qui ne demande qu’à retrouver une nouvelle rentabilité sur le plan touristique et du transport de marchandises non périssables, un redéploiement économique doit être entrepris dans ce sens car la saturation des transports routiers ne fait que s’accentuer alors que l’opportunité fluviale et une renaissance des canaux pourraient grandement améliorer ce secteur riche de potentialités.
1.9.2.6 La dynamique des synergies
« Economie - Science / Université - Industrie - Province »
Le processus d’attractivité de la Bretagne doit intégrer cette synergie.
Le tissu universitaire breton est dense et de qualité pour accéder à cette excellence.
La Bretagne doit d’urgence inverser le déroulement des choses, l’université doit devenir active dans la réalité économique, il nous faut de véritables ingénieurs et techniciens issus de l’université, aptes au métier d’entreprise tels ceux des grandes écoles pragmatiques et conscientes des environnements industriels ou commerciaux auxquels vont être confrontés leurs étudiants futures « élites de décision ».
L’université doit avoir dans ses cursus une partie « de terrain » en stages d’entreprises optimisés à la réalité
(Stage de responsabilités effectives, d’obtention d’expérience des métiers). Elle doit devenir opérationnelle et s’internationaliser vers la meilleure efficacité en terme d’osmose des compétences cursus. / Monde du travail.
L’université bretonne doit changer de portage, les matières scientifiques doivent peut-être, donner des universitaires, mais surtout des ingénieurs d’industrie et de recherche adaptés à la vie active du monde économique et industriel.
La Bretagne doit relancer ces processus, l’ensemble du secteur de recherche doit avoir des objectifs de résultat !
Dans ces ordres d’idées, et pour cela, la Bretagne doit redimensionner le secteur privé et d’état provincial, nos industriels ont généralement des postes de recherche sur fonds propres, les bureaux « Etudes/Recherche » se réduisent de plus en plus, les brevets déposés deviennent de plus en plus rares, les fonds d’état de plus en plus réduits
1.9.2.7 La dynamique des nouvelles technologies
L’économie Française doit être d’innovation et d’extrême compétitivité, il lui faut toujours garder le pas d’avance pour survivre.
La Bretagne a tous les atouts de développement et de réussite dans toutes les nouvelles branches industrielles basées sur les recherches avancées (biotechnologie – informatique – chimie – domaine de la mer, de la construction navale, de l’agro-alimentaire, etc.)
La densité et la qualité du tissu universitaire et du monde du travail ne demandent qu’à s’exprimer.
Il faut donc consolider les pôles techniques en place et développer les espaces de recherche pure.
L’ensemble de ces objectifs permet l’opportunité
Atlantique « Ouest- Europe » de la Bretagne.
Conclure
1 10 Conclusion
La mise en situation d’Europe exige un niveau de référence économique d’intégration européenne.
Le B4 tel qu’actuellement n’a pas dans cette phase d’obtention de premier ordre, seule la récupération du cinquième élément permet l’accession au niveau supérieur.
Le problème de la Bretagne est dans la volonté politique à créer les conditions de réunification tant au niveau état que local.
Avant de se lancer dans d’autres prospectives de regroupement, il est nécessaire pour la Bretagne de retrouver un devenir dans son identité, sa culture, son patrimoine, son social, son économie, par la réalité d’un fait, celui d’être breton.
Nous ne sommes pas ligérien, ni normand, nous ne sommes que des bretons.