Cet ouvrage qui vient de sortir en librairie, aux éditions Yoran Embanner, est appelé à devenir un ouvrage de référence, du moins pour un certain temps...Avec plus d'un millier de notices individuelles du mouvement breton du XXe siècle jusqu'à aujourd'hui, il retrace les contributions individuelles de Bretonnes et de Bretons dans les domaines politiques ou culturels, y compris linguistiques. Pour chaque notice, la question que semble s'être posée l'auteur, Lionel Henry, est quelle est la contribution de cette personne à la question bretonne ? Par delà les quelques élus annuels qui reçoivent le collier de l'Hermine (demain à Saint-Nicolas de Redon pour 2013), l'auteur a donc recensé pour la mémoire et les références, une armée de combattants de l'ombre ou de la lumière, pour la cause bretonne. Ce dictionnaire comble un vide.
Un complément donc à wikipédia qui considère que les notoriétés dites « régionales » ne sont pas dignes d'y figurer --sauf bien sûr si ces personnages n'ont pas rejoint le général De Gaule en juin 1940. Dans ce cas ils ont droit à plusieurs pages wiki très détaillées avec parfois la mention de «collaborationniste nazi» !
L'ouvrage complète aussi ce qui est négligé régulièrement par les médias dits « régionaux » trop enclins à mettre en avant ce qui se passe à Paris plutôt que ce qui se passe sous leur nez, sauf si béni d’abord par les médias parisiens ou l’AFP. On se rappelle que le Télégramme a refusé de passer l’avis de décès de Yann Fouéré il y’a deux ans.
La dernière page du Télégramme du 7 novembre consacrée au porte-parole des Bonnets Rouges, Christian Troadec, uniquement parce que le maire de Carhaix est passé le jour d’'avant sur toutes les télés parisiennes et a fait l’objet d’'un article dans Le Monde. Un leader du mouvement breton n'’aura jamais droit à une page entière de la presse dite régionale s'’il n’est pas à priori interpellé par les média «nationaux». La presse régionale est inféodée. Les serments d’'allégeance induits sont grassement récompensés et en période de crise de la publicité, pas question de «mordre la main qui vous nourrit».
Né à Rennes en 1970, Lionel Henry est professeur d'histoire/ géographie. Il a participé à plusieurs ouvrages sur le mouvement breton. Il est d'ailleurs un des intervenants dans le documentaire sur le FLB en deux parties qui sera diffusé sur France 3 demain samedi 9 novembre à 15h20 et le samedi suivant pour la deuxième partie.
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Philippe Argouarch
■On ne saurait mieux dire.