Les 20 000 à 30 000 personnes qui ont participé à la manifestation de Quimper le 2 novembre dernier ont pu ressentir une véritable communion entre Bretonnes et Bretons, toutes conditions et générations confondues. Ouvriers, agriculteurs, pêcheurs, chefs d'entreprises, artisans, fonctionnaires, retraités ont en effet battu le pavé quimpérois dans la dignité en partageant un espoir nouveau pour la Bretagne.
Pourtant, les commentaires glanés ici ou là auprès des médias parisiens et des personnalités politiques ne rendent pas compte de ce qu'ont vécu et vu les manifestants. Ils n'ont pas pris la mesure de ce qui était en train de se dessiner ce 2 novembre, ou ont choisi de l'occulter.
Certains n'ont vu que des bonnets rouges et n'ont nullement fait état de la marée de Gwenn ha du. D'autres n'ont identifié que des « corporatismes patronaux » et des agriculteurs productivistes, alors que les jeunes et les ouvriers étaient parmi les plus nombreux. D'autres encore, y compris parmi les politiciens bretons, nous avaient prévenus des dangers de la récupération politique et de l'escalade de la violence. Ils en sont pour leurs frais.
Mais finalement personne, ni chez les barons politiques locaux, ni dans les médias hexagonaux, n'a entendu ni relayé les appels de la place de la Résistance à un mode de gouvernance différent. Comme si le sujet était définitivement tabou. Pourtant, toutes celles et tous ceux qui manifestaient ont ressenti ce vent nouveau qui a soufflé tout près de Saint Corentin samedi. Car rien n'évoluera en Bretagne, ni pour les emplois, ni pour la refonte du système agroalimentaire, tant qu'une véritable autonomie ne sera pas mise en place.
Le véritable « pacte d'avenir » passe par là et non par les bricolages habituels et paternalistes que les ministères parisiens vont nous concocter !
Caroline Ollivro
Présidente de Breizh Europa
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