Plus de 20 000 manifestants à Quimper pour l’emploi en Bretagne

Reportage publié le 2/11/13 18:18 dans Economie par Philippe Argouarch pour ABP
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Plus de 20 000 manifestants, dont la moitié n'a pas pu atteindre la place de la Résistance, tant la foule était dense, ont convergé aujourd'hui vers le centre de Quimper. Devant une mer de bonnets rouges et des centaines de drapeaux bretons flottant dans le vent, les organisateurs sur une tribune faisant face maladroitement à la préfecture au lieu de faire face aux quais de l'Odet où, des deux côtés s'étaient massés ceux qui n'avaient pu accéder à la place, les organisateurs, des élus comme Christian Troadec, Thierry Merret de la FDSEA et des représentants des licenciés d'entreprises comme GAD, ont harangué précaires, salariés, licenciés, agriculteurs, marins, transporteurs, commerçants, cadres et chefs d'entreprises sur le thème de l'emploi en Bretagne.

Des dizaines de tracteurs et de camions restaient bloqués à l'entrée de la ville tandis que les voitures des manifestants étaient garées jusqu'en dehors de la ville.

La manifestation, qui a rassemblé un nombre remarquable de jeunes de 15 à 30 ans, s'est, à peu de choses près, déroulée très calmement. Le cortège dans les rues étroites de Quimper n'a rassemblé qu'une petite fraction des participants, les autres préférant rester sur la place, les quais opposés ou la colline dominant la place. On y remarquait les délégations de Force ouvrière, de la FNSEA, des partis bretons et surtout des ouvriers dont les usines sont fermées ou menacées de fermeture. Parmi les nombreuses personnalités, dont des élus avec écharpes officielles, il y avait le député Paul Molac, apparenté Union démocratique bretonne et le député; Marc Le Fur, UMP. Breizhistance, le Parti breton et Breizh Europa, étaient également représentés.

Malgré l'interdiction d'entrer en ville, quelques tracteurs étaient derrière la tribune et l'un d'entre eux a paradé à l'entrée de la rue du Parc, surmonté de feux de bengale rouges et précédé d'un couple de sonneurs biniou-bombarde. Les organisateurs ont demandé la dispersion à 17 h 30 mais des jeunes qui, très tôt, avaient harcelé les forces de l'ordre autour de la préfecture, ce qui explique que beaucoup de gens soient restés comme s'ils étaient au spectacle, ont continué à vouloir en découdre. Ils ont envoyé sur les forces de police plusieurs fusées ou bombes de feu d'artifice, ainsi que des pots de chrysanthèmes que des horticulteurs avaient apportés pour symboliser la mort des centaines d'emplois. Les CRS ont répondu avec des canons à eau et des grenades lacrymogènes tout en campant sur leurs positions défensives. Vers 18 h 30, ils ont effectué plusieurs charges pour dégager la place et vers 19 heures poursuivaient les derniers provocateurs dans les rues proches des quais.

Cet événement, couvert en direct par des chaînes de télévision (CNN et ITélé) est totalement inédit aux dires des Quimpérois, dont la ville est envahie, à répétition et depuis des dizaines d'années, par des manifestations aux motifs divers (défense de l'agriculture, lutte contre la centrale Plogoff dans les années 70, revendications politiques et culturelles bretonnes). L'estimation de 20 000 n'est nullement exagérée et peut-être une sous-estimation, car les gens étaient répartis sur une grande part du centre ville, quelques commerces, surtout des cafés, étant restés ouverts. Thierry Merret, porte-parole du "collectif pour l'emploi" préférait le mot "rassemblement" à celui de "manifestation". Il s'agit donc d'un événement très fort, dont les répercussions politiques devraient être importantes, car un rapport de force a été créé dans les futures négociations sur tous les sujets concernés (taxation, emploi, desserrement du carcan administratif et, même décentralisation non factice comme maintenant).


Vos commentaires :
Dimanche 28 avril 2024
Je relis les commentaires . Bien entendu , moi je suis pour MOINS D'ETAT , moins d'intervention directe .L'Etat a pour but de rendre ( economie ) le pays attractif par des infrastructures adaptees , une loi fiscal adaptee, a l'internationale des accords de cooperations avec des pays porteurs etc...... mais ce sont aux Industriels de trouver les marches , d'adapter leur outil de production a la demande , de suivre l'evolution technique et technologique de maniere a garder la competitivite etc.... ceci aide par des credits bonifies , si autorises etc..... le chantier est vaste , mais possible , il suffit d'avoir l'esprit d'innovation , avec des gens competents
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