Cent personnes ce samedi à Lanmeur, animateurs, bénévoles et professionnels, associatifs qui depuis trente ans animent le territoire
Jean Horgues-Debat, sociologue du milieu rural venu des Hautes Alpes, explique comment l'on est passé d'un système régalien où aucun service n'existait au système actuel. La Révolution française apporte la poste, les hôpitaux, puis arrivent les chemins de fer, l'Education populaire en 1936, le Ministère de la Culture en 1959...
L'arrivée des services de santé, de services, des multiples organismes qui s'occupent de distribuer des aides, de sélectionner les dossiers va complexifier encore le système.
Et ce système marche mal, les répondeurs sont aux abonnés absents, les petites communes rurales sont les grandes perdantes de ce grand charivari. Comment l'éducation populaire peut survivre dans ces superpositions d'administrations et de sigles ?
Il prend des exemples simples comme celui d'une jeune femme qui veut faire garder son enfant sur le territoire : première classe pour celle qui pourra bénéficier d'un système de garde privé, deuxième classe pour la crèche municipale qui ne l'acceptera pas parce qu'elle n'habite pas la commune centre, système D avec des personnes qui travaillent au noir, pas qualifiées, peu sûres ...
La qualité des services va-t-elle de pair avec la professionnalisation des cadres ? Les frontières sont instables entre domaine privé et public. Les associations (domaine privé) touchent 50% d'aides publiques (subventions). Certaines associations sont l'objet d'une «instrumentalisation totale» ...
Il appelle à l'innovation, au partage des savoirs, à l'invention d'une société qui sait partager et recréer du lien social pour un monde rural créatif et porteur d'emplois.
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