L'avenir de la Bretagne appartient aux Bretons

Communiqué de presse publié le 17/10/13 20:07 dans Politique par Angèle Jacq pour Collectif Breton pour la Démocratie et les Droits de l'Homme
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La classe politique continue de renier la parole donnée. L'incapacité de l'État français verrouillé par une administration toute puissante, coupée des citoyens, maintient un blocage institutionnel mortifère. Et cela que le gouvernement soit de gauche ou de droite. On en voit aujourd'hui le résultat déplorable.

La proposition de Jean-Marc Ayrault ce mercredi pour pallier à la situation économique engendrée par cette incapacité notoire, n'est qu'un leurre de plus.

En catastrophe, il faut éteindre l'incendie en Bretagne.

Le président de la république lui-même ne cesse de renier ses promesses électorales ! Alors qui croira les promesses du premier ministre ? Les quatorze ministres présents autour de lui ne donnent pas plus de poids à celles-ci. Y compris les ministres bretons pour qui le but n'est autre que de servir l'État et garder le pouvoir aux socialistes…

D'entrée, l'éloge à la Bretagne et aux Bretons était d'un lyrisme surréaliste dans la bouche de ce jacobin servile. Car on sait que seul le peuple français existe en droit dans cette république centralisatrice ! Un déni à l'histoire de Bretagne. Mais là, tout à coup, il faut éteindre le feu… alors allons-y de la brosse à reluire !

Quant aux salariés licenciés, 97% de leur salaire de misère versé pendant un an. Et après ? Une formation individualisée ? On sait ce que cela veut dire : seul 10% des salariés de chez Doux, “vidés” l'an dernier ont trouvé du travail, selon FO. À eux aussi, il leur avait été promis de la formation… à ces travailleurs fatigués trop souvent rongés par des maladies musculo-squelettiques car l'ergonomie des postes et leur modernisation ont été sacrifiées sur l'autel du profit et cadenassées entre prix d'achat du porc et prix de vente en grande distribution.

Enfin le premier ministre a attaqué l'os… dur, très dur, au point qu'il en bafouillait : pas de suppression de l'écotaxe ! Ceux qui y croyaient dès la première tournée en sont pour leurs frais. Puis, incroyable ! Une réminiscence des années soixante refait surface, la RN 164 - pour être plus clair, il s'agit de la voie centrale en Kreiz Breizh - réclamée depuis au moins 50 ans. Eh bien, elle va être finie. Le premier ministre a trouvé des sous : on y croira quand le chantier s'ouvrira… Et sans portique écotaxe celle-là, promis, juré dur comme fer, si je mens je vais en enfer !

Quant à l'ouverture d'une discussion autour d'un pacte “Avenir Bretagne” entre de très hauts fonctionnaires et le monde agro-alimentaire, économique et syndical, elle n'augure rien de bon. Les Bretons ne parlent pas la même langue que ce monde déconnecté des réalités sociétales bretonnes. Nous ne mettons pas dans les mots le même contenu.

Cela a assez duré. L'heure est à mettre sur la table le droit à l'expérimentation et aux Bretons d'exercer la gestion directe de leur territoire. Et lorsque le gouvernement voudra d'une gabelle nouvelle formule, on en discutera. Les rois de France n'ont jamais pu nous l'imposer. Ce n'est pas à la république de passer outre ! Ce n'est pas cela la démocratie.

Pour mémoire, et synthétisé en 5 points d'égale nécessité, ci-dessous le rappel de ce que nous voulons et qui doivent se retrouver dans le droit à l'expérimentation.

- Des mesures économiques respectueuses des humains et de l'environnement face à la mondialisation des marchés.

- Un pouvoir régional véritable avec des compétences et moyens financiers à l'égal des autres régions européennes,

- La mise en conformité de la Constitution française avec les normes européennes et internationales,

- La réintégration politique et administrative de la Loire-Atlantique au sein de la Bretagne,

- Un statut public régional pour les langues de Bretagne et Diwan ; l'enseignement du breton correctement assuré dans les trois filières Div Yezh, Dihun et Diwan et de même pour le gallo.

Là est l'avenir de la Bretagne.


Vos commentaires :
Samedi 4 mai 2024
Il y a des mots qui sont des armes et des mots qui sont des pièges. Les mots «région», «régional» sont, quand il s'agit de la Bretagne, des pièges. Utiliser ces mots, c'est déjà capituler en rase campagne, c'est admettre implicitement la légitimité du pouvoir français en Bretagne. Il faut marteler que la Bretagne est une nation, un pays que les invasions françaises de 1487 à 1491 ont rayé de la carte. Elles ont préludé à un «Union» forcée et à une mise au pas totale après 1789. Il en résulte une situation de sujétion qui repose uniquement sur la force, en aucun cas sur le droit.
Il faut comparer la Bretagne aux pays baltes incorporés dans l'empire des Tsars, puis à l'Union Soviétique, et non pas aux autres «provinces» françaises. Nous avons un droit moral à la restitution de notre indépendance. C'est le socle indestructible sur lequel doit se fonder notre revendication. Nous ne gagnerons rien à caresser l'adversaire (qui se comporte en réalité en ennemi, mais essayons de préserver l'avenir), dans le sens du poil. Il ne cédera que si nous lui faisons peur. Quand nous employons le mot «région», il sait que nous avons déjà fait notre soumission.
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