28 février 1972 : un artiste breton convaincu et convaincant enflammait l'Olympia, projetant le public et les médias parisiens dans une stupéfaction générale.
Ce musicien avait compris, avant tout autre et avant l'heure, la connexion qu'il y avait entre la musique celtique et la pop-music qui faisait, alors, les belles heures des radios et emplissait les bacs des disquaires.
Pour fêter le quarantième anniversaire de cette date historique, Alan Stivell, créant l'un des événements musicaux majeurs de l'année, retrouvait, le 16 février 2012, les planches du célèbre music-hall qui l'avait vu, alors, « s'affirmer ».
Un DVD + CD live, regroupant l'intégralité de ce mémorable concert, est paru depuis juillet dernier. Idéal support visuel et sonore, il témoigne du talent indiscutable et durable de ce multi-intrumentistes, mais aussi auteur-compositeur atypique et visionnaire, au répertoire intemporel, qui a su avec perspicacité, faire fusionner la musique celtique avec de multiples influences pop, rock, voire hard rock, techno, jazz…
L'œuvre « Stivellienne » est un élégant patchwork tissé des fils d'or de son instrument fétiche.
Dès son entrée en scène, l'émotion de l'artiste est très perceptible, mais entouré d'artistes invités comme Nolwenn Leroy, Dan Ar Braz, René Werneer, Pat O'May, Joanne Mac Iver, Robert le Gall, le Bagad Quic en Groigne de Saint-Malo, et soutenu par ses remarquables musiciens, le charismatique harpiste entrera très vite dans le vif du sujet et « célébrera » dans la sérénité atteinte et la bonne humeur générale, cette soirée anniversaire de plus de deux heures trente.
32 morceaux et pas des moindres sont choisis parmi quelques-uns des plus beaux titres issus d'albums phares qui ont jalonné sa féconde carrière. Certains vont particulièrement se distinguer, « Telenn Wad et Foggy Dew », « Ne Bado Ket Atao », « Kimiad », « The Wind of Keltia » où la guitare de Dan Ar Braz vient soutenir en douceur le solo de harpe. Dan reviendra en fin de concert pour interpréter, comme en 1972, le légendaire
« Pop Linn ». « The Trees They Grow High » marque le retour, au violon, de l'inoxydable René Werneer qui n'a rien perdu de sa superbe et de sa vélocité. Autre grand moment musical avec « The King of the Fairies » à trois violons, ceux de René Werneer, Robert le Gall et Raphaël Chevalier. Du grand art !
A noter, une sublime version de « Brian Boru » où l'émouvante voix de Nolwenn Leroy vient « flirter » avec celle du chanteur.
Puis, la hargne au cœur dans la voix, Alan Stivell, dans ce registre d'harper rocker qui sied si bien à sa personne, interprète « Tamm Ha Tamm », « Miz-Tu », « Brezhoneg Raok », et une version inédite de « Son Ar Chistr » où la guitare hargneuse, voire « metal », de Pat O' May » vient bousculer le rythme de cette complainte à boire, pourtant on ne peut plus
« trad », il fallait oser… et c'est fort réussi !
En « Coda », de ce programme fort bien élaboré, nous retrouverons Nolwenn, en duo, pour un bouleversant « Bro Gozh ».
La caméra a su capter les regards, les sourires complices, les émotions des retrouvailles, puis le bonheur visible des musiciens conscients d'avoir produit un « spectacle réussi » et prodigue.
N'oublions pas de citer les accompagnateurs d'Alan, sans lesquels, un artiste aussi talentueux soit-il, ne peut exprimer sa plénitude : Kevin Camus, (Low whistle, Pib Uilleann), Gaëtan Grandjean (Guitares électrique et acoustique), Raphaël Chevalier (violon, alto, mandole), Marc Camus (batterie, percussions, machines), Edouad Leys (claviers).
Pour toutes ces raisons, nous conseillons vivement aux fidèles admirateurs de Stivell d'acquérir, sans attendre, ce double album, parfois entrecoupé des témoignages des artistes invités, pour l'image… et pour le son, car, depuis 1979, avec « International tour », aucun CD enregistré en public n'avait vu le jour.
Anny MAURUSSANE.
Lire, également, notre article : 1972- 2012 Alan STIVELL à l'Olympia : un parcours plus qu'un retour !
La suite des photos extraites du DVD et 3 extraits vidéo sur le site «Culture et celtie, le MAGazine...»
Sur cette page, nous vous proposons de découvrir, en images, un medley de 3 courts extraits du film de François Goetghebeur, tourné le 16 février 2012, à l'Olympia de Paris.
«Brian Boru, »La hargne au coeur« et »Tri martolod« constituent ce montage vidéo, précédé d'une animation promotionnelle réalisée, spécialement, par »Culture et celtie, le MAGazine«.
P - Keltia III © - Bleu Iroise - Morgane groupe - France Télévisions - Keltia III
Les titres du CD :
1. Présentation
2. Bleimor, the bagad
3. Eibhlin
4. The wind of keltia
5. Brian boru
6. Te
7. La hargne au coeur
8. Ne bado ket atao
9. Brittany's
10. Kimiad
11. Miz tu
12. Suite sudarmoricaine
13. Son ar chistr
14. Tri martolod
15. Bro gozh
Production : KELTIA 3 - Alan Stivell Production
Les titres du DVD :
1. 40th anniversary olympia 2012
2. Bleimor, the bagad
3. Eibhlin
4. O Langoned
5. The wind of keltia
6. The trees they grow high
7. Iroise
8. Brian boru
9. Te
10. La hargne au coeur
11. Medley 1
12. The king of the fairies
13. An alarc'h
14. Tamm ha tamm
15. Gael's call
16. Jigs - medley 2
17. Tamm kreiz (pa `oan o sevel)
18. Ne bado ket atao
19. Brittany's
20. Kimiad
21. Miz tu
22. An dro
23. Tha mi sgith
24. Suite sudarmoricaine
25. 40 vloaz 'zo
26. Pop plinn
27. Son ar chistr
28. Ian morrisson reel
29. Brezhoneg 'raok
30. Tri martolod
31. Bro gozh
32. An elle - générique de fin
P - Keltia III © - Bleu Iroise - Morgane groupe - France Télévisions - Keltia III
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Réalisation : François Goetghebeur
Montage : Lionel Delebarre
Ingénieur du son : Jean-Marc Palfray (France Télévisions)
Mixage son : Thierry Compain, Pascal Coulombier (France Télévisions)
Mastering CD et DVD : Sebastien Lorho - Passage à Niveaux, Rennes - Bzh.
CD + DVD »40th Anniversary"
Réf : 374437-2
Parution : juillet 2013
Production : KELTIA 3 Alan Stivell Productions
Distribution Mercury Music group, Mercury Records, un label Universal Music France
Pour toutes les informations sur l'artiste, consultez le site officiel : www.alan-stivell.com
© Culture et Celtie
■Je doute qu'Alan Stivell souscrive à ce type de commentaire. Il avait surtout compris la valeur de la musique celtique, et singulièrement de la musique bretonne.
Il était bien décidé - lui avec quelques autres - à:
. donner un élan décisif à la reconnaissance - encore balbutiante, sauf dans les milieux spécialisés - de la musique bretonne
. arrimer la musique bretonne aux vents de l'histoire actuelle, ce qui par voie de conséquence, l'a conduit à s'intéresser aux musiques «modernes» alors en vogue. Je ne pense pas qu'Alan Stivell aie jamais, en tout cas dans les années flamboyantes de ses débuts, pensé faire partie des bataillons de la pop-music.
D'après ce dont je me souviens, c'était contraire à sa conception des choses et à l'esprit de Bleimor.
Car il était hors de question pour lui, comme pour beaucoup, d'envisager la musique bretonne comme une musique «folklorique», ce terme dépréciatif étant perçu - à mon avis à juste titre - au mieux comme inapproprié, au pire comme infâmant.
Il me démentira, le cas échéant.
Ne vern, trugarez deoc'h Alan evit toud an traoù ho peus graet evit Breizh a-hed ar vloavezhioù-mañ. Ha dreist-holl, evit ton dispar ho telenn!