À Douarnenez un drakkar et l'exposition Viking au Port-musée jusqu'au 23 septembre

Agenda publié le 10/08/13 9:37 dans Histoire de Bretagne par Maryvonne Cadiou pour Maryvonne Cadiou
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L'année des Vikings en Bretagne ? Avec l'exposition au musée de Landevennec (voir notre article) jusqu'au 15 septembre et celle du Port-musée jusqu'au 23 septembre, on pourrait le croire.

Le partenariat mis en place sur ce projet permet le retour, le temps d’un été, de pièces archéologiques d’exception dans leur région. En effet, en 1924, le fils de Paul du Chatellier (1), inventeur de la tombe de Groix avec Louis Le Pontois (2), devant faire face à des difficultés financières, transfère leurs collections du Manoir de Kernuz, en Pont-l’Abbé, au Musée des antiquités nationales – son nom jusqu’en 2005 – de Saint-Germain en Laye.

Le Port-musée de Douarnenez s’est passionné pour une découverte archéologique exceptionnelle et méconnue, en Bretagne.

Extraits du site (voir le site)


Histoire d'une mystérieuse découverte, la tombe viking de Groix

– Locmaria, île de Groix, été 1906

En 1906, les archéologues [[Paul du Chatellier]] (1) et Louis Le Pontois (2) mettent au jour sur l'île de Groix une bien mystérieuse sépulture. Sous un grand tumulus, leurs fouilles révèlent les traces d'une grande barque scandinave datant du Xe siècle, incinérée avec la dépouille d'un chef viking entouré de nombreux armes et atours. Cette découverte, dont l'écho a largement traversé les frontières dès 1906 mais rarement dépassé les cercles initiés, continue aujourd'hui de susciter études et débats passionnés.

C'est ce contexte archéologique exceptionnel que le Port-musée présente cet été. S'appuyant sur de nombreuses archives et le confrontant à d'autres sites du Ponant découverts récemment ou non, il invite le visiteur dans le monde fascinant de la recherche et du Xe siècle.

Un précieux témoignage de la présence des Vikings en Bretagne

Pourquoi et comment ce bateau et son passager pour l'au-delà furent-ils incinérés puis inhumés sur l'île de Groix au Xe siècle ? Au fil de sa déambulation, le visiteur décèle les indices. De nombreux objets : épées, boucles, outils trouvés sur le site de Groix et le précieux évangéliaire de Landévennec rédigé par les moines en 909 sont autant de pièces à conviction de la présence des Vikings en Bretagne. Au c½ur de l'exposition, le bateau Ragna, réplique d'une barque scandinave médiévale, propose une reconstitution du brasier funéraire originel et introduit la question de l'influence des Scandinaves sur nos traditions maritimes (3).

La tombe de Groix

– Le bateau, véhicule des âmes pour l'au-delà

Se référant à un rite viking bien connu, la tombe de Groix est aussi le prétexte à déambuler dans l'imaginaire et les croyances des peuples marins. À travers la littérature, les arts visuels ou les objets ethnographiques, le visiteur est invité à naviguer dans le monde aérien ou souterrain de l'au-delà des civilisations égyptienne, océanienne ou européenne. Vaste champ universel où se retrouve un trait commun aux peuples navigateurs : la barque de l'au-delà.

Un projet collectif ambitieux et créatif

Afin de faire ressurgir l’histoire oubliée de la tombe viking de l’île de Groix, le Port-musée s’est entouré d’éminents spécialistes du haut Moyen-Âge, et a su mobiliser des collections exceptionnelles prêtées par les établissements prestigieux que sont le musée du quai Branly, le musée du Louvre et le [[musée d’Archéologie nationale]] de Saint-Germain en Laye (4) ou encore la médiathèque de Troyes.

Les collections mobilisées représentent l’un des points forts de cet événement. Ces pièces remarquables proposées aux visiteurs, sont, pour la plupart exposées pour la première fois dans un musée breton. Autant de trésors présentés dans une scénographie originale inspirée de l’architecture de l’ancienne abbaye de Landévennec et mise en ambiance par une création sonore et visuelle originale de Paul Menet (5).

Commissaires de l’exposition

– Jean-Christophe Cassard (1951-2013), professeur des universités, chercheur émérite au Centre de Recherche Bretonne et Celtique de Brest, auteur d’une dizaine d’ouvrages et d’une centaine d’articles sur la Bretagne, son histoire et sa langue (voir notre article)

– Kelig-Yann Cotto, conservateur du patrimoine, conservateur du Port-Musée de Douarnenez, chercheur associé CEPAM-CNRS / Université de Nice-Sophia Antipolis, UMR 6130

Pratique

Exposition du 8 juin au 23 septembre 2013

Le Port-musée, place de l'Enfer, F-29100 Douarnenez (voir le site)

02 98 92 65 20 et port.musee [at] mairie-douarnenez.fr

Ouvert en juillet et août, tous les jours de 10 h à 19 h, en septembre et octobre 10 h à 12 h 30 et 14 h à 18 h, fermé le lundi sauf vacances scolaires.

Tarifs

Pour musée, expositions, bateaux à flot : adultes 7,50 euros, réduit 4,50 euros (chômeurs, étudiants, enfants 6 à 16 ans), famille de 2 adultes et 2 enfants au moins 20 euros. Le ticket est valable la journée, durée moyenne de visite 2 heures. Il existe aussi un tarif groupes : (voir le site)

Notes

(1) Paul Maufras du Chatellier (1833-1911) est un préhistorien du Finistère. Voir sa biographie, plus développée que sur wikipédia, avec nécrologie, éloge funèbre, publications, dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère – dont il fut le président – en ligne sur le site gallica de la bibliothèque nationale de France : (voir le site) et les 4 pages suivantes.

De plus (voir le site) de mégalithes du Morbihan pour une biographie. Il mena de nombreuses fouilles préhistoriques en Bretagne, rédigea une synthèse sur la préhistoire du Finistère et constitua le premier musée préhistorique de Bretagne dans son château de Kernuz, en Pont-l'Abbé. Cette « Collection du Chatellier », essentielle, fut acquise en 1924 par le Musée des Antiquités nationales à Saint-Germain-en-Laye. Fouilleur insatiable, collectionneur, il va donner une impulsion à l'archéologie bretonne. Et (voir le site) de bretagne.com pour un article de Stéphane Guihéneuf. Paul du Chatellier va découvrir une sépulture scandinave sur l'île de Groix. Une découverte qui l'aurait fait, en 1908, chevalier de l'[[Ordre de Saint-Olaf]] ordre royal norvégien qui date de 1847.

(2) Louis Le Pontois naquit à Lorient le 8 juillet 1838 et y décéda le 7 avril 1919. Il était officier de marine et commanda le croiseur Château-Renaud. Il est plus connu comme archéologue. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur le 2 juillet 1862 puis officier en 1885. Membre de la Société polymathique du Morbihan (reçu en 1891), il fait don à Paul du Chatellier de sa collection, forte notamment de plus de 900 haches. (voir le site) de mégalithes du Morbihan. Et (voir le site) de l'espace Traditions de l'École Navale, page Louis Eugène Marie Le Pontois pour sa carrière dans la Marine. (voir le site) de culture.gouv.fr pour le dossier Le Pontois aux Archives nationales (12 pages).

(3) PDF 2, titre complet : Compte-rendu de la conférence La sépulture scandinave à barque de l'île de Groix donnée dans le cadre du Mois du Moyen Âge, le 16 juin 2012 par monsieur Gilbert-Robert Delahaye, chargé de mission au musée d'Archéologie nationale, membre du Conseil d'administration des Amis du musée d'Archéologie nationale de Saint-Germain en Laye (voir le site) de la Société des Amis du MAN.

(4) musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain en Laye. Créé en 1862 par [[Napoléon III]] et installé dans le château de Saint Germain en Laye ancienne résidence royale, le Musée d’Archéologie Nationale conserve aujourd’hui une des collections archéologiques les plus riches au monde.

(5) Paul Menet est réalisateur et producteur, gérant de l'agence Diacom créée en 1990 à Brest.


Vos commentaires :
gerard WYSS
Vendredi 22 novembre 2024
Le Compte-rendu de conférence “La sépulture scandinave à barque de l'ile de Groix” attribué au Musée d'Archéologie nationale a été réalisé par «la Société des Amis du Musée d'Archéologie nationale» «www.musee-archeologienationale-amis.fr/ » qui diffuse à ses adhérents l'essentiel des conférences organisées dans le cadre de ses activités et de celles du Musée.

Maryvonne Cadiou
Vendredi 22 novembre 2024
Merci M. Wyss de cette précision. Correction effectuée dans la source du PDF 2, et lien ajouté en note 3.

marc patay
Vendredi 22 novembre 2024
Exposition très intéressante ... mais Tristan et Yseult n'est pas une légende Gallo-française mais bretonne exclusivement (Galles, Cornouailles, Bretagne Armorique), même si des écrivains français s'en sont inspirés de même que l'allemand Wagner. Lors de la conquête de l'Angleterre de 1066, les bretons d'Armor étaient en majorité après les normands mais devant picards et français, à partager les fiefs en GB et à recueillir ou poursuivre les traditions de leur ancêtres et cousins. G de Monmouth était sans doute un breton, etc. C'est dommage que le musée de Porz-rhu se laisse faire de la sorte.

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