Voici une nouvelle péripétie pour notre chêne millénaire nommé Chêne à Guillotin ou Chêne des rues Eon. Cet arbre remarquable pousse en Bretagne et plus particulièrement à Concoret dans le Pays de Brocéliande. Il devrait heureusement retrouver une deuxième jeunesse après l'intervention d'une équipe. Élagage des branches mortes, cicatrisation, sécurisation : l'intervention a duré 2 jours et le site est ouvert à nouveau depuis le 12 juillet.
Une fermeture brutale du site
Ses plus hautes branches étaient mortes et menaçaient de tomber à la moindre rafale de vent. Marc Benredjem avait alerté la Communauté de Commune de Mauron afin que des mesures soient prises et que le site soit sécurisé. Il avait été fermé le 22 juin. (cf article précédent (voir le site)
Le chêne commençait à dépérir
Le chêne à Guillotin qui est situé sur la commune de Concoret, est en effet très visité et il est l'un des arbres remarquables de la forêt de Brocéliande. La légende dit qu'un abbé du nom de Guillotin s'y serait caché pendant la Révolution.
Mais ces trois dernières années, le climat, l'âge avait eu raison de sa santé. Les travaux ont commencé le 10 juillet et se sont déroulés sur deux jours.
L'intervention a duré 2 jours
Il a fallut faire venir deux nacelles et après quelques péripéties, l'élagage a pu commencer sur une hauteur de 2 mètres. Il s'agissait de couper le bois mort, mais également de cicatriser les plaies, diagnostiquer les raisons de son dépérissement et lui permettre de cicatriser. Les travaux ont été effectués par les employés de la commune, sous la direction du technicien de l'ONF, Marc Benredjem, spécialisé dans ce genre d'intervention.
Deux sociétés sont intervenues également, l'entreprise d'élagage P. Lechevestrier et l'entreprise de travaux agricoles Boschet Bernard.
Nous prenons place dans l'une des nacelles. En route pour une visite guidée sur la cime du chêne.
Les branches avaient commencé à être attaquées par divers insectes et larves. Rien de surprenant car le bois mort est ainsi la cible des hannetons et autres nuisibles.
De la laque a été posée sur les branches afin qu'elles cicatrisent et qu'elles ne subissent pas d'autres attaques de champignon. Les branches ont été coupées de façon à ce que l'eau ruisselle dessus et s'échappe comme dans une gouttière. La stagnation des eaux de pluie serait en effet source de pourriture.
Cette intervention terminée, il ne reste plus qu'à restaurer les haubans pour maintenir les branches faibles, car un trou au milieu de l'arbre, visible sur les photos prises en hauteur, risque de fendre le tronc en deux.
Ainsi, dans deux ou 3 ans, notre vénérable chêne devrait retrouver un peu de vigueur et une nouvelle ramure plus fière.
« C'est en revanche une sacrée chance si ces branches ne se sont pas détachées plus tôt, avec les coups de vent que nous avons eu », estime le technicien de l'ONF. Voici peut-être le dernier petit miracle en date de ce chêne déjà connu pour ses prodiges, qui aura épargné dans sa grande mansuétude, le crâne de l'un de ses admirateurs ?
Le site est à nouveau ouvert depuis le 12 juillet. Rappelons qu'il faudra encore intervenir sur les trous dans l'écorce afin de les combler. Notre chêne est un vénérable vieillard et cette intervention nous rappelle qu'il devient, avec l'âge, plus fragile et plus vulnérable. A nous tous d'en prendre soin, de ne pas le mutiler par fétichisme ou encore par jeu et de faire en sorte que de nombreuses générations puissent venir l'admirer.
Viviane Fedieu Daniel
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