La guerre de l'écotaxe a débuté hier en Bretagne

Reportage publié le 3/08/13 12:30 dans Economie par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Portique
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Carte de l\'écotaxte. Source : Ministère du développement durable.

Vendredi en début d'après-midi, des manifestants ont abattu, près de Guiclan, un portique écotaxe enjambant la route à 4 voies qui relie Brest à Quimper et Nantes.

Autoroute bloquée jusqu'à 20 heures

Pour abattre la structure, les manifestants ont dû l'attaquer à la meuleuse. Après une prise de parole, les manifestants ont tiré sur des cordes pour faire basculer le portique. Les pompiers ont dû ensuite découper le portique en tronçons afin de pouvoir déblayer la route. La voie express a été ouverte de nouveau à la circulation vers 20 heures.

L'écotaxe, c'est quoi ?

L'écotaxe, proposée lors du Grenelle de l'environnement sous la présidence Sarkozy, prévoit une taxe sur l'émission industrielle de carbone et particulièrement pour les transporteurs routiers. Elle débuterait le 1er octobre 2013.

Comment ça marche

Les nouveaux portiques et les bornes écotaxes sont équipés de systèmes électroniques destinés au paiement de l'écotaxe. Le système marche grâce à des boîtiers émetteurs embarqués dotés d'un système GPS, donc pouvant transmettre la position du camion. Tous les camions de plus de 3,5 tonnes devront en être équipés. Le kilométrage est ainsi calculé automatiquement et facturé au transporteur. À noter que si les récepteurs sont situés très haut sur des portiques enjambant les autoroutes, les routes nationales, quant à elles, sont équipées de bornes sur le bas-côté. Les bornes comme les portiques peuvent photographier les plaques d'immatriculation comme le font les radars routiers.

Histoire

À noter d'abord que le coût de la taxe au kilomètre est variable : de 2,5 à 20 centimes. Elle dépend principalement du nombre d'essieux du camion. Par contre les élus bretons auraient obtenu certains aménagements pour la péninsule. Une dérogation à la sacro-sainte égalité républicaine devant l'impôt en ce qui concerne l’écotaxe. Ce n'est pas suffisant aux yeux des opposants.

Avec l'écotaxe, ce serait la première fois qu'un péage est établi en Bretagne du moins depuis l'abolition de tous les péages en France à la Révolution. Plusieurs tentatives de l’État dans le passé, afin d'instaurer des péages de type autoroutier sur les voies express bretonnes, ont toutes abouti à des échecs. Grâce au [[CELIB]], et pour certains au FLB, les Bretons avaient obtenu du général de Gaulle la gratuité du réseau routier au titre du désenclavement. C'est une longue tradition puisque Louis XII dans son contrat de mariage avec Anne de Bretagne, puis François Ier dans son Édit d'Union du royaume au duché, avaient affirmé royalement qu'aucune nouvelle taxe ne serait imposée aux Bretons sans leur consentement.

La Bretagne désavantagée par l’écotaxe

Plusieurs porte-paroles de l'économie bretonne comme Jakez Bernard, président de Produit en Bretagne, et Alain Glon, président de l'Institut de Locarn, ont dénoncé les conséquences dramatiques de l’écotaxe dans le cadre d'une économie agro-alimentaire en pleine crise en Bretagne. La situation péninsulaire de la Bretagne la désavantagerait par rapport à des régions comme l'Île de France. Pour lutter contre cette nouvelle taxe, le Comité de Convergence des Intérêts Bretons (CCIB) a vu le jour en juin dernier. Un nom qui n'est pas sans rappeler le mythique CELIB. Le CCIB avait lancé un appel le 18 juin dernier (voir notre article). Voir aussi la chronique de Jean-Pierre Le Mat du 21 juin (voir notre article). Jean Pierre Le Mat dénonce le fait que si l’écotaxe est instaurée pour encourager le ferroutage, la SNCF n'a absolument rien fait pour le développer : « En effet, cette nouvelle taxe est une arnaque. Elle est théoriquement faite pour favoriser le ferroutage, le transport rail-route. Or la SNCF n'a rien fait - et ne fera rien - pour offrir cette possibilité aux Bretons. Les lignes à grande vitesse à l'ouest de Nantes et de Rennes sont reportées au-delà de 2030, ce qui veut dire qu'elles ne seront jamais réalisées. Pire, la SNCF a essayé de couler la seule compagnie ferroviaire bretonne, CombiWest. La Bretagne, qui vit sur une économie très territoriale, n'a pas d'autre choix que le camion. L'écotaxe sera un prélèvement fait sur les Bretons, qui n'ont pas d'alternative, et dépensé hors de Bretagne ». avait déclaré Jean Pierre Le Mat, lui-même signataire de l'appel du 18 juin.

Philippe Argouarch


Vos commentaires :
Yannig BARON
Vendredi 15 novembre 2024
Voilà une bonne nouvelle. L'action des militants est hautement pratique et fortement symbolique et en plus concrète et courageuse.

Il nous préparer une rentrée bretonne en alliant les mouvements économique et culturel ( et même politique....s'il veut suivre...) afin de dire fermement et clairement au pouvoir parisien ( Et aussi à la Région amputée) ce que les bretons veulent dans tous le domaines.

Comme je l'ai lu sur internet: "On ne peut à la fois serrer la ceinture et baisser le pantalon)

Yannig BARON


yann
Vendredi 15 novembre 2024
Et pour remplacer l'écotaxe, je propose de faire juste le contraire: Installer des octrois autour de Paris... Il faudrait payer pour...en sortir, le tarif serait dégressif plus en s'en éloignerait... Il y aurait des portiques autour de la ville puis tout autour du grand Paris...

L'argent récolté servirait à aider le cabotage, les voies fluviales, le transport des marchandises par le rail, et autres projets.... Et tout cela créerait des emplois écologiques au lieu d'en supprimer...

Yannig Baron


Lucas de KERDERFF
Vendredi 15 novembre 2024
«on ne peut à la fois se serrer la ceinture et baisser le pantalon»
Si,Monsieur! le breton lambda à l'habitude de réaliser ce exploit
Quand à nos députés ils n'exécutent que le deuxième mouvement

Reun Allain
Vendredi 15 novembre 2024
Pour une fois ce n’était pas une taxe de gauche mais une taxe écolo-bobo quand même. Le gouvernement actuel s’il avait été contre avait toutes latitudes pour suspendre l’application et plus particulièrement dans l’état de récession où se trouve l’économie en général et plus encore l’agro-alimentaire breton pénalisé par les distorsions de concurrence en Europe et dans le monde.

Là où les politiques sont véritablement aveugles, ils n’avaient pas compris que ces taxes sur la circulation ne pouvaient être interprétées en Bretagne que comme façon détournée d’imposer un péage qu’on n’a jamais réussi à imposer aux Bretons.

Volontairement ou pas, si ce principe d’écotaxe passe, il y aura en seconde phase, l’instauration de péages à visage découvert cette fois. Ceux qui ont lu « Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens (*)» auront compris les principe de la « théorie de l’engagement » ou de la « technique du pied dans la porte ». Concrètement si vous acceptez d’accomplir un acte qui vous coûte peu au départ, vous êtes déjà dans l’engagement et vous accepterez d’accomplir ensuite un acte qui coûtera beaucoup alors que vous ne l’auriez pas accepté si on vous l’avait demandé d’emblée.

Cette écotaxe n’est pas autre chose pour les Bretons que le prétexte à mettre un pied dans la porte qui une fois acceptée, s’ouvrira en grand pour concéder l’entretien des 4 voies bretonnes à des sociétés comme Vinci, Eiffage, ASF etc …moyennant un vrai péage à terme.

Ce concept d’écotaxe est aberrant à plusieurs titres et on ne comprend pas comment nos élus (une majorité) bretons n’en avaient perçu l’aberration.

Sur le principe d’abord : prenons l’exemple des porcs bretons qui partent « sur pied » en Allemagne pour revenir en barquettes préparées dans nos assiettes bretonnes. Cette écotaxe est-elle de nature à modifier la donne ? Allons plus loin ! On est en train d’éclaircir la forêt de Pontkallek, mais comme les taxes sur le travail en France sont très élevées, ce bois part en Chine pour nous revenir transformé. Cette autre (éco-)taxe qui ne s’applique pas sur le transport maritime n’apporte aucun avantage concurrentiel pour notre industrie. A quoi bon s’imposer des contraintes soit disant environnementales si elles ne sont pas partagées par les autres opérateurs sur la planète qu’on prétend vouloir sauver ?

Sur le mode contrôle : Autrefois quand on n’était pas content on le faisait savoir en déversant du lisier dans les cours de préfectures. Les portiques sur les 4 voies sont véritablement une provocation de l’état français en Bretagne. Ils faut bien qu’ils soient aveugles pour ne pas y avoir pensé avant d’instaurer cette imbécilité.

Les Bretons ayant dansé tout l'été sauront-ils choisir à la rentrée de quel côté se situe le terrain de luttes pour assurer leur avenir ?


BERNARD FAUXPOINT
Vendredi 15 novembre 2024
BRAVO les Bretons !!! A quand une révolte généralisée de la société civile- c'est à dire la partie active et consciente de la population française - contre tous les corsets de plus en plus insupportables que les politiques de tous bords ont mis en place, très probablement à leurs seul profit personnel ???

Louis Le Bars
Vendredi 15 novembre 2024
@ Reun Allain : «Ce concept d’écotaxe est aberrant à plusieurs titres et on ne comprend pas comment nos élus (une majorité) bretons n’en avaient perçu l’aberration»

Votre remarque est-elle ironique ? Je pense que les élus savent très bien ce qu'ils font. Par ailleurs les grands groupes privés auxquels vous faites référence (pour la gestion possible des routes bretonnes) sont très liées à l'Etat. Si les élus confient tout ceci a de grands groupes privés français, c'est parce que les élus et les partis y gagnent beaucoup.

Le partenariat public-privé, c'est les contribuables paient pour la construction, pour l'exploitation et l'utilisation, pendant que les groupes privés et les élus s'en foutent plein les fouilles.


marc iliou
Vendredi 15 novembre 2024
Et une erreur quand même dans l'article, un péage existe en Bretagne depuis longtemps à Ancenis en Loire Atlantique sur l'autoroute Angers Nantes.
Mais le commentaire de Reun Allain est tout à fait exact ces portiques sont la base de ce que l'état français nous réserve dans l'avenir c'est à dire un péage généralisé sur l'ensemble de nos voies rapides et cela il ne faut pas le tolérer.
Et bravo aux abatteurs de portiques je suis tout à fait de leur côté, la sncf devrait déjà commencer à nous construire des voies ferrées au lieu d'essayer de couler Combiwest alors quelle n'est pas capable de rentabiliser le réseau que cette société exploite!

MICHEL KERNINON
Vendredi 15 novembre 2024
L'agriculture bretonne dans un cul de sac

03 août 2013 | Par michel kerninon

La crise de l'agro-bussiness ne prend pas de vacances en Bretagne. Doux, Tilly-Sabco, pour le poulet, Gad pour le porc, dans le Finistère, ces industries de transformation animale ont supprimé des milliers d'emplois.

Des emplois directs et indirects, des éleveurs, aux ouvriers et aux transporteurs routiers, en passant par le commerce local dans plusieurs bourgs et petites villes du Finistère et du Morbihan. Hier, vendredi 2 août, l'interprofession s'est une nouvelle fois rebiffée. 500 représentants de la filière avicole réclamaient à la préfecture de Quimper (29 S) le maintien des restitutions européennes à l'export de volailles. 4000 emplois seraient menacés, selon la profession, par la suppression de cette aide financière, qui a été décidée avec une anticipation d'un an, le 18 juillet dernier, par la Commission européenne. Dans le même temps, sur la RN 12, entre Morlaix et Landivisiau (29N), quelques centaines de manifestants interdisaient toute circulation sur la voie express Brest-Rennes. Récemment installé par les services de l'Etat à Guiclan (19N) le portique électronique destiné à enregistrer le calcul de l'écotaxe sur les transports routiers, écotaxe décidée par le Grenelle de l'environnement, a fait les frais de la jacquerie. Il a été abattu en début d'après-midi. Sans intervention des forces de l'ordre qui étaient présentes. L'agriculture productiviste bénéficie toujours, on le voit une nouvelle fois, comme aucune autre corporation en France, d'une sorte d'impunité pour ses débordements fréquents. Ce qui devrait faire bouillir Emmanuel Vals.

L'Europe et l'environnement têtes de Turc

L'agro-bussiness incrimine deux têtes de Turc pour expliquer l'échec du « modèle» économique et environnemental qu'elle pratique : l'Europe accusée de tous les maux. Et qui jusqu'ici a pourtant été très généreuse en subventions, du moins pour certains agriculteurs, souvent les plus puissants et les plus influents. Et l'environnement et ses défenseurs qu'elle exècre. Parce que beaucoup de citoyens ne tolèrent plus les comportements irresponsables de quelques souillons de l'agriculture. Une partie croissante de la population bretonne des zones les plus exposées en surcharge d'épandage de lisier ne supporte plus le niveau inacceptable des nitrates dans les cours d'eaux, les pollutions de leurs captages d'eau déplacés à frais considérables se calculant par dizaines de millions d'euros, et, le plus visible et le plus dissuasif pour le tourisme, la prolifération des algues vertes. Qui, malgré l'aide financière considérable de l'Etat à la reconversion et la prise de conscience de quelques éleveurs soucieux de protéger l'environnement et la qualité de leur production, progressent néanmoins toujours sur le littoral breton. Il s'agit donc bien d'un échec sur le plan environnemental et sur le plan économique de la crise structurelle d'un modèle dépassé par les exigences de l'époque. Modèle ultra-libéral dont certains inconscients, pousse-au-crime ou simplement intéressés aux résultats, ont vanté les mérites et le caractère impératif. Sans mesurer les limites du système lui-même et de ses conséquences dramatiquement coûteuses en matière sociale et environnementale.

La Bretagne affaiblie par le chômage

Cette impuissance à réorienter une pratique agricole mortifère frappe de plein fouet une Bretagne affaiblie où le taux de chômage est de 9,1% à la fin du 1er trimestre 2013, soit une progression de +0,1 point par rapport au trimestre précédent. Cette crise est une crise sans précédent par ses conséquences humaines et sociales. Ne devrait-elle pas être l'occasion pour les responsables politiques de chercher à mettre en place un système de production moins destructeur ? L'Etat ne devrait-il pas planifier l'organisation de marchés capables de protéger les métiers de la filière agricole, le niveau d'emplois ? Après la nouvelle hémorragie que vient de subir la Bretagne, survenant après celle de la filière électronique il y a 25 ans, on s'étonne du silence retentissant des responsables régionaux. de la majorité au pouvoir. L'Etat ne peut pas tout. Mais il est urgent d'arrêter de tergiverser avec le monde agricole. Il est capital pour l'avenir de prendre des décisions nettes et courageuses pour protéger l'environnement, et pour apporter, en même temps, aux consommateurs la garantie de disposer des produits dont il n'auront plus pas à douter de la qualité.

Un comportement schizophrène

Les agriculteurs conventionnels et les industriels de la transformation ne pourront pas durablement, de manière schizophrène, en appeler à l'aide publique et à la déréglementation des charges et clamer en même temps les vertus de la libre concurrence et du marché ouvert. Comme le font si bruyamment à chaque manifestation quelques leaders agricoles du courant syndical FNSEA des départements bretons. Un système économique fondé sur cette contradiction frontale est condamné à périr, même si souvent les plus gros parviennent à tirer leur épingle du jeu en profitant à plein des aides publiques.Et cela vaut pour les industriels comme pour les céréaliers et gros éleveurs.

Des intérêts peu communs

Les protestations et manifestations à répétition sont perçues de plus en plus mal par la population pour leur caractère violent et coûteux pour la collectivité. Les excès déconsidèrent l'image de la profession. Les débordements ne changeront strictement rien aux données impitoyables et incontestables du marché. C'est pourquoi les acteurs de la filière doivent aborder leurs difficultés avec une analyse plus réaliste et plus adaptée à la situation. Il y a vraiment peu d'intérêts communs,-et ils sont même plutôt contradictoires-, entre un ouvrier de l'agro-industrie, un industriel, un producteur, ou un chauffeur routier du même secteur apparent d'activité. Ils le savent tous.

Il n' y a guère que pour manifester, et casser éventuellement comme hier sur la RN 12, dans le Finistère, qu'ils ont des raisons de se retrouver côte à côte. Ce n'est pas suffisant pour convaincre qui que ce soit. Ni pour changer le cours des choses, ni à plus forte raison leur situation personnelle.


Reun Allain
Vendredi 15 novembre 2024
@ Michel Kerninon. Cette agriculture idéale que vous appelez de vos v½ux existera le jour où les consommateurs accepteront s’ils en en les moyens, de payer plus cher une alimentation de meilleure qualité.

Actuellement ce n’est même pas la qualité des produits bretons qui est cause donc ça ne sert à rien de jeter l’opprobre sur cette profession qui est beaucoup plus contrôlée chez nous que dans la plupart des pays auxquels nos importations sont grand-ouvertes.

Il y a déjà distorsions de concurrence en matière de charges sociales et de normes environnementales et vous trouvez qu’on n’en fait pas assez chez nous !

Commencez par exiger les mêmes respect des normes ailleurs. J’ignore ce que vous consommez, si vous faites vos courses vous-mêmes, si vous regardez les étiquettes mais la plupart des consommateurs regardent essentiellement le prix. Peut être que vos moyens et votre discernement réunis font de vous ce consommateur responsable mais essayez de convaincre votre entourage et vous serez peut être surpris ! On sait très bien que les fraises espagnoles sont bourrées de produits chimiques mais même le sachant le consommateur ordinaire continue d’en acheter et ferme pudiquement les yeux sur l’origine. Si ce n’était pas le cas, les grandes surfaces n’en feraient pas venir.

Ceci me fait penser aux habitants des petits villages qui se plaignent de ne pas avoir de commerce de proximité. Ils ont bien raison mais le jour ou un commerçant ose se lancer dans l’aventure les seuls clients qu’il aura sont ceux qui n’ont pas de voiture pour aller remplir leur coffre au supermarché le plus proche (ou le Drive comme il s’en ouvre de plus en plus).

Tout les discours moralisateurs, sur le productivisme, l’agrobusiness, la pollution, etc…c’est très beau dans une conversation de salon entre bobos, mais ça ne relève que de l’incantation.

Un agriculteur, un ouvrier, lui ce qu’il regarde c’est ce qu’il a dans son porte monnaie à la fin du mois ou en fin de bilan et ce n’est pas en lui mettant des portiques sur sa route qu’on va l’aider à vivre.


Lionel le Coat
Vendredi 15 novembre 2024
TROP DE TAXE!!il suffit de réduire le nombre de fonctionnaires(1MILLION DE PLUS EN FRANCE QU EN ALLEMAGNE !)pour avoir de l argent et éviter cette taxe sur le privé!

Ronan Badouel
Vendredi 15 novembre 2024
Excellentes analyses de Reun Allain. Moralité il faut continuer à sous-payer les gens pour qu'ils gobent les plus infâmes recettes et ainsi entretenir la fortune de ceux qui consommeront sainement. Le système est bien fait, malheur aux vaincus! Plus sérieusement, c'est un problème politique de fond qu'il va falloir entamer. On commence par un portique...

yvon ollivier
Vendredi 15 novembre 2024
Je pense que le seul objectif qui permettrait au mouvement économique breton, en lutte contre le matraquage fiscal, et au mouvement culturel breton de se férérer est l'exigence du statut particulier pour la Bretagne ou l'autonomie prévue par la Constitution. Seul le processus d'autonomie est à même de répondre à tous nos défis : le développement de notre économie en pleine mutation et la sauvegarde de notre langue et des fondamentaux de notre culture elle-même facteur de développement global. L'aliénation culturelle va de pair avec l'aliénation économique. Comment pouvons-nous penser nous en sortir dans la mondialisation sans disposer d'un pouvoir politique ouvert, concerné par les besoins fondamentaux de notre peuple et disposant des moyens d'intervention ? Paris se désintéresse de la Bretagne; nos grands élus, pour la plupart, sont embourgeoisés et ne songent plus qu'à leur carrière. Ces gens-là ne nous représentent plus et collaborent à un pouvoir spoliateur au bénéfice d'une certaine partie de la population : la bourgeoisie parisienne. Nous sommes seuls, face à une sphère publique accaparée et hostile à ce que nous sommes et à nos besoins fondamentaux. Voilà notre situation. La désobéissance fiscale qui s'amorce n'est jamais que la question de notre autonomie fiscale et économique. C'est aussi une manière de contraindre l'Etat à amorcer la grande mutation à laquelle il ne pourra se soustraire.. La Bretagne recèle des atouts extraordinaire que son satut secondarisé ne lui permet pas de valoriser. Et l'acte III de la décentralisation lui porte un nouveau coup de poignard!

MICHEL KERNINON
Vendredi 15 novembre 2024
Reun Allain fait le récit tout à fait exact du comportement de beaucoup de consommateurs et de la place prise par ce type de commerce de masse, commerce que Leclerc qualifiait de «grande distribution». Et qui d'ailleurs commence à s'essouffler. Le supermarché ou l'hyper, devenu quasiment la place du marché de bien des agglomérations, a d'ailleurs quasiment tué le commerce de proximité et la convivialité, en ville comme à la campagne. Et en même temps, il a ruiné beaucoup de petits producteurs contraints de casser sous peine de mort, es prix d'achat à la production. Et pour accroître les marges de vente commerciales des grandes enseignes. En 40 ans, les «general stores» à l'américaine ont supprimé au moins autant d'emplois qu'ils n'en ont créés, et pas forcément d'ailleurs de niveau salarial et social équivalents, quand on voit le nombre de CDD à temps partiel non choisis.
On pourra convenir qu'il est préférable et plus avantageux pour le pouvoir d'achat d'acheter un poulet de grain, même un peu plus cher, qui restera en chair au four et fera deux repas, qu'un poulet de batterie sans goût dont il ne restera pas grand'chose après la cuisson. Ou qu'il vaut mieux acheter au même prix 150 grammes de bonnes fraises bretonnes à la saison que 300 g de fraises espagnoles bourrées de flotte et de nitrates, un mois plus tôt. Il en est de même à propos de tous les fruits et légumes que les consommateurs persistent à vouloir acheter à contre-saison. Enfin, chacun a toujours le choix de s'adresser aux petits producteurs pour se fournir en produits locaux qui, ne passant pas par de multiples intermédiaires qui se sucrent au passage, sont accessibles à des prix qui souvent n'excèdent pas ceux des grandes surfaces, et apportent des qualités gustatives et sanitaires supérieures. Il appartient au consommateur de choisir s'il s'en remet aveuglément à la grande distribution, aux prix et qualités qu'elles fixent arbitrairement, ou s'il est prêt à faire une démarche personnelle pour se fournir au maximum en productions locales et de saison. Sa santé et son portefeuille s'en porteront beaucoup mieux. Comme dit le proverbe, qui vaut pour la plupart des produits de consommation : «Je ne suis pas assez riche, pour accepter de payer trop cher des produits de mauvaise qualité.» Il s'agit à la fois de faire un choix judicieux d'économie domestique et de santé, sans se laisser bercer par les sirènes du marketing attrape-nigauds. Les difficultés du moment pour beaucoup de gens conduisent déjà à être plus regardants, par nécessité.

Yann LeBleiz
Vendredi 15 novembre 2024
Quelques remarques :
Sur le point historique:
1) Il y a déjà un péage routier en Bretagne avec l'autoroute d'Angers à Nantes.
2) Votre phrase peu laisser à penser qu'il y avait eu des impôts français en Bretagne. Dans le fameux traité d'«Union», il n'est nullement fait mention d'interdiction de nouveaux impôts, mais que le duché garde ses droits et privilèges (en gros, ses institutions et leur fonctionnement), dont si impôt nouveau, c'est impôt breton. (Ce principe sera violé par François 1er de France, mais (sauf erreur) la légalité sera rétablie par Henri III au bénéfice des bretons, puis à nouveau violé par Louis XIV, etc...).

Pour en revenir à l'«Ecotaxe» :

Ce type d'équipement (pont avec camera) correspond aux système mis en place en Allemagne pour faire payer les autoroutes aux camions. Hors en Bretagne, comme en France, les voies expresses sont gratuites... mais avec ce système, il sera facile de faire payer également les voitures, le jour venu! (cela est un sujet de vigilance en Allemagne!)

Qui veut parier sur le fait que cette idée ne tardera pas à germer dans l'esprit de nos hommes politiques «bretons», si soucieux de se faire bien voir par Paris!!!


Mathieu Ligure
Vendredi 15 novembre 2024
C'est une déclaration de guerre économique et sociale faite à la Bretagne et aux Bretons, il faut mener cette lutte ensemble et à ce titre, communiquer le plus largement possible afin d'impliquer les organisations bretonnes.

Yvon Bordiec
Vendredi 15 novembre 2024
Tous les commentaires se focalisent sur l'agroalimentaire qui est la tête de turc pour certains! Mais pour moi le problème de l'écotaxe est beaucoup plus large que cela; il touche toutes les exportations bretonnes quelquesoit le domaine d'activité et pénalise donc toutes les productions bretonnes.

Yvon Bordiec
Vendredi 15 novembre 2024
Le jour où il plaira au prince de taxer également les automobilistes, aucun breton ne pourra y échapper car les 4 voies sont nos nationales. Il n'y a pas d'alternative pour aller d'un point A à un point B.

Jagathe
Vendredi 15 novembre 2024
Messieurs,

Comment entretenir les routes qui sont de plus en plus à l’abandon si personnes ne veut payer,les PL cause le plus de dégradations,il faut qu'ils payent avant que se soit les automobilistes.Détruire n'a jamais fait avancer les choses et le portique abattu coûtera tôt ou tard à la collectivité.et en y réfléchissant bien,la Bretagne a déjà des réductions sur l’écotaxe et donc deviendrait plus compétitive par rapport aux autres région qui paieront l’écotaxe au tarif max,comme les transporteurs étrangers.Alors messieurs les Bretons essayer de réfléchir un peu avant d'agir de la sorte.


Denez Koadour
Vendredi 15 novembre 2024
@ Jagathe
Quelques remarques concernant vos propos :

« Comment entretenir les routes qui sont de plus en plus à l’abandon si personne ne veut payer » :
L’impôt « écotaxe » n’est pas destiné à entretenir les routes mais à développer des modes de transport alternatif.

« Le portique abattu coûtera tôt ou tard à la collectivité » :
C’est le maintien de ce portique qui , à moyen terme , coûtera à la collectivité bretonne. En y réfléchissant bien , comme vous dites , il est évident que l’écotaxe , même réduite , ne sera qu’un handicap de plus pour les entrepreneurs de Basse Bretagne, qui n’ont vraiment pas besoin de ce boulet supplémentaire.

« Alors messieurs les Bretons essayez de réfléchir un peu avant d'agir de la sorte » :
J’aimerais , qu’avant de vouloir donner des leçons aux Bretons , vous réfléchissiez un peu plus ....


Jean Aimare
Vendredi 15 novembre 2024
Bonjour
Les véhicules (Poids lourd) répondent à des normes EURO fixées par l'UE pour la pollution et les emissions sonores, ils payent la taxe à l'essieu pour la refection du réseau routier et en plus ils devraient payer l'ecotaxe allons soyons serieux. Si l'état souhaite favoriser l'écologie en france, qu'il commence par proposer un alignement du prix de l'essence au prix du diesel, bizarrement il ne le souhaite pas, mauvais calcul car nombre de francais vont acheter des vehicules essences moins polluant. Que l'état favorise le ferroutage en donnant les moyens aux transpporteurs d'assurer leurs imperatifs de livraison, ce qui n'est pas le cas actuellement (greves, retard de la SNCF). Que l'état revoit sa copie concernant l'ecotaxer. Selon l'UNOSTRA le transport routier français predrait la moitié de ses effectifs si la taxe est maintenue, pquand ont sait que l'économie d'un pays passe par le transport on à du mal a suivre un tel projet. A tous ceux qui s'insurge d'une telle revolte, je vous comprend retablissons le transport combinés chevaux et charettes, supprimons les impératifs de livraison et tant pis si votre WIFI est livrée dans une semaine au lieu de demain, favorisons un transport propre et encourageons tous les vacanciers a prendre le train au lieu de leurs voitures (fini les bouchons). Et pour finir à titre d'information pour ceux qui protestent , ils ne vous aient pas encore venues à l'esprit que ces portiques ecotaxes peuvent aussi être utilisés pour taxer les vehicules des particuliers comme ca ce fait déjà dans certains pays nordique. Enfin hormis crela en France tout va bien, n'est ce pas?

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