Axe central de la Bretagne : l'État continue de tergiverser

Dépêche publié le 27/07/13 13:54 dans Economie par Christian Rogel pour Christian Rogel

Il y a 44 ans, l'État, par la voix du président de Gaulle, juste avant son renvoi par les électeurs, promettait qu'un axe central à 4 voies serait construit de Rennes (en fait, Montauban-de-Bretagne) à Châteaulin (161 km).

La petite histoire dit que c'est autant pour relier plus rapidement les installations militaires de la Rade de Brest, considérées comme stratégiques face à la menace soviétique que pour améliorer la vie quotidienne des riverains et développer l'économie locale.

Alors que les branches côtières du plan routier breton ont été réalisées en une trentaine d'années, un peu plus de la moitié a été mise en service, mais, les longues portions à une voie, souvent sinueuses, ne rendent pas intéressantes sa fréquentation au long cours.

Les camions des entreprises de Carhaix et de Châteauneuf-du-Faou, préfèrent encore un détour par Guingamp pour rallier Rennes.

En 2010, on enregistrait 7 700 passages de véhicules à hauteur de Rostrenen, mais, l'enjeu n'est pas uniquement la desserte des zones bordières en lent déclin démographique, mais, surtout, la réalisation d'une route moins coûteuse en carburant de Rennes à Quimper et de Rennes à Brest, déchargeant les traversées semi-urbaines de Saint-Brieuc et Lorient.

Il n'est pas sûr que tous voient d'un bon ½il cette concurrence, ce qui pourrait expliquer les reports successifs, car l'achèvement des travaux a été annoncé pour les 5 ans suivants une bonne dizaine de fois.

Il ne fait pas de doute que Carhaix-Plouguer ne serait pas tombée au dessous de 10 000 habitants, si la parole avait été tenue.

Quand l'idée a été lancée, il était clair que l'État prenait à charge une route nationale qui relevait de sa responsabilité propre.

Mais, la crise des années 70, l'amène à tenter de faire payer une part de plus en plus importante aux collectivités locales et c'est ce qui justifie alors l'action, souvent bruyante, du «Comité de défense de l'axe central», animé par Jean Hourmant, ancien maire de Plonévez-du-Faou.

La crise actuelle renforce cette tendance, car, la tentation est grande de rayer le projet des infrastructures nationales en pointant la relativement faible fréquentation actuelle.

Cependant, la promesse de 1969 ne peut être oubliée par les Bretons qui ont de la mémoire, trop sans doute, pour certaines instances.

Le ministre des transports, Frédéric Cuvillier, vient donc d'annoncer que l'axe central sera «concrétis(é) rapidement», si les collectivités territoriales acceptent de caler leurs cofinancements.

Négociation normale ou chantage? Difficile de trancher trop vite. Forcément, un peu des deux.

En tout cas, une nouvelle illustration de la valeur des promesses, même venant du plus haut des institutions.

Une promesse réitérée tous les ans ans et «concrétisée» au bout de 50 ans méritera de figurer dans le livre des records.

Christian Rogel


Vos commentaires :
marc iliou
Dimanche 22 décembre 2024
Les promesses de l'état français de gauche comme de droite nous savons en Bretagne ce qu'elles valent à peu près la même chose que la fiente de pigeons qui tombe sur mon terrain chaque jour! alors va t-il falloir attendre encore 44 ans pour voir finir l'axe central ? et les liaisons nord-sud c'est pour quand ? une tous les 44 ans ? ras le bol de l'état français dont notre pays n'a rien à obtenir !

Louis Mélennec
Dimanche 22 décembre 2024
On se FOUT de l'axe central de la Bretagne !!!!!!!
Quand allez vous comprendre que c'est de l'accession de la Bretagne à la scène internationale qu'il s'agit !!
Bon Dieu : RELEVEZ LE TÊTE !!!!!!!!!!!

Dr Louis MELENNEC


Christian Rogel
Dimanche 22 décembre 2024
@Dr Louis Mélennec
Je suppose qu'emporté par votre enthousiasme, vous allez l'expliquer aux habitants du Kreiz Breizh, qui n'arrivent pas à s'habituer au déclin, tandis que les zones côtières jouissent de leurs avantages acquis.
Pourquoi les entreprises exportatrices du Kreiz Breizh doivent-elles rester entravées?

Pierre CAMARET
Dimanche 22 décembre 2024
JM AYRAULT est actuellement aux Antipodes a celebrer la culture KANAK . Pourquoi pas ?
De retour a la maison , on ne parle jamais de Culture Bretonne. Elle n'existe pas et n'a jamais existe .Par decret Republicain et Jacobin , il n'y a dans les limites de l'hexagone , qu'une seule Culture : la Culture Francaise .

Paul Chérel
Dimanche 22 décembre 2024
@Christian Rogel et Louis Melennec. Même sous les mots un peu durs c'est Melennec qui a raison. Rogel raisonne comme un Français, comme Jean-Yves Le Drian, etc. Le désenclavement du Kreiz Breiz passe, AVANT TOUT par de bonnes relations ferroviaires, routières, voire fluviales ou maritimes entre Côtes Nord et Sud. La liaison Ouest-Est est une supercherie parisienne bonne pour les BOBOS. Réveillons-nous un peu !
Paul Chérel

Christian Rogel
Dimanche 22 décembre 2024
C'est brouiller tout et faire de la rhéthorique bon marché que d'en faire une question d'esprit breton, français ou zoulou. Sous toutes les latitudes, le boulot mal fini et les promesses non tenues ne sont pas admissibles.

SPERED DIEUB
Dimanche 22 décembre 2024
Oui les liaisons nord sud sont prioritaires dans cadre d'une Bretagne qui doit retrouver sa propre vocation économiques et des liens commerciaux allant davantage vers les mers qui ont toujours fait sa richesse .Seulement si Christian Rogel au lieu de mettre l'accent sur l'axe central l'aurait fait sur les liaisons nord sud il est fort possible que la réaction de Louis Mélennec aurait été identique ,s'il vivait en Bretagne et parmi les bretons il est aussi possible qu'il aurait une approche différente de la situation

Yann LeBleiz
Dimanche 22 décembre 2024
@ Pierre Camaret

Les KANAK ont un immense avantage sur les bretons : Ils sont noirs!

Même si vous n'enseignez pas leur histoire aux Kanaks, ils auront toujours un doute vis à vis de leur «ancêtre» Clovis, roi de Francs!

Il en fut de même pour l'Afrique, l'Indochine, ou l'Algérie française!

(Pour l'axe central : C'est un projet utile pour la Bretagne, mais moins que les 2 axes nord-sud, la création d'un vrai réseau TER, la modernisation des voies expresses et des ports... Brest et Nantes en tête!). Enfin tout ce qui nous permet une vraie économie bretonne et une capacité d'exportation!

Je partage votre analyse et celle de M.Melennec!


Christian Rogel
Dimanche 22 décembre 2024
Pourquoi parlerais-je des liaisons Nord-Sud, alors que le sujet était le fait que le nouveau «schéma national des infrastructures de transport» (SNIT) , par la menace de non-réinscription implicite venue du ministre, pourrait remettre en cause pour la première fois un projet qui avait été acté comme évident à de multiples reprises, même si les travaux ont été étalés dans le temps.
L'Etat s'est engagé et réengagé à le faire.
Ce n'est pas le cas des axes Nord-Sud qui sont à la charge des collectivités départementales et régionales, puisque départementalisés.
S'ils ne sont pas aménagés, c'est que les départements ne peuvent ou ne veulent faire mieux pour l'instant et l'Etat n'a pas de compétence directe pour cela.
La N 164 est resté nationale et il est normal de regarder ce que l'Etat en fait.
Il n'y a qu'un lien indirect entre les deux sujets : les engagements passés de l'Etat dans la N 12 (St Brieuc), la N 165 (Lorient) et la N 164 font que les départements n'ont pas demandé l'inscription des liaisons NS dans un contrat de plan Etat-Région, car l'Etat répondrait qu'il a des engagements plus anciens (N164) ou plus récents (mises aux normes autoroutières des voies express).

Yann LeBleiz
Dimanche 22 décembre 2024
@ Christian Rogel,

Qui a t-il de plus étatique que les CG et les départements?

Actuellement, les CGs ont surtout pour vocation d'être un contre pouvoir aux CRs, afin d'éviter une politique «régionale» et laisser le champs libre à la politique «nationale» (celle de Paris, la seule qui ait du sens, en Jacobinie Républicaine!).

Historiquement, les départements avaient pratiquement la même vocation : Détruire les politiques «régionales» historiques, pour permettre à Paris de s'imposer.

C'est pas pour rien, que le principe colonial du département s'est exporté jusqu'en Algérie «française»!


Naon-e-dad
Dimanche 22 décembre 2024
@Christian Rogel

A propos de mise aux normes autoroutières, je viens de remarquer et je signale pour ceux qui vivent hors de la péninsule que la chaussée de la 4-voies sud-Bretagne (sens Vannes-Lorient, voie de droite) commence à fatiguer...

Vu la densité du trafic (camions et VL) le plus souvent, cela n'étonnera guère. Décidément, il y a plus urgent à faire que NDDL...


Christian Rogel
Dimanche 22 décembre 2024
@Yann Le Bleiz
Je ne crois pas qu'on puisse douter du fait que le Conseil général des Côtes d'Armor voudrait achever la liaison Saint-Brieuc-Pontivy.
Ce qui le freine, c'est d'abord ses disponibilités financières, diminuées par une politique sociale généreuse, puis, celles de la Région qui a investi d'énormes sommes dans le TGV et les matériels ferroviaires. L'Etat n'est que très indirectement responsable, ayant mis en place la structure des financements locaux, mais, les choix locaux comptent beaucoup, et c'est normal.

Yann LeBleiz
Dimanche 22 décembre 2024
@ Christian Roger

En fait, je ne partage pas votre point de vu quand vous minimiser la responsabilité de l'Etat, du fait des financement du TGV.

Quand vous demandez démocratiquement aux bretons quel investissement à leur priorité entre le TGV, ou le TER et les Voies Express. Ce sont ces 2 derniers choix qui ont l'agrément du citoyen, mais comme par hasard, c'est le TGV (ou NDDL) qui est le choix de la région...et de l'Etat!

Vous ne verrez jamais en Europe, une politique d'investissement aussi éloignée du choix citoyens!

Le CG 22 et son Pdt ont bien souvent démontré des positions contraires à l'intérêt breton, mais étonnamment bien en phase avec la vision jacobine. La vision de M. Claudy le Breton sur la réunification n'étant qu'un exemple parmi les démonstratifs!

Certes je mets dans le même paquet «état français» et «courtisanerie des états majors politiques centralisés à Paris du PSF/UMP», tant la frontière est ténue du fait du fonctionnement systémique.

Quoi, qu'il en soit, ce n'est en rien la démocratie bretonne (inexistante du fait du centralisme parisien) qui s'exprime sur les choix d'investissement en Bretagne.

D'ailleurs prétendre en Bretagne à l'existence de «financement locaux», c'est une farce face aux budgets réels et aux mécanismes démocratiques dont disposes les régions en Europe!


Christian Rogel
Dimanche 22 décembre 2024
@Yann LeBleiz
J'ai l'impression qu'on ne parle pas des mêmes choses.
Sur une question d'investissements dans les routes, on passe aux investissements dans les chemins de fer.
Bien sûr que l'argent que la Région Bretagne met dans la LGV, aurait pu aider, un peu, les départements pour les liaisons routières NS, mais, pour le moment, la loi interdirait que la Région et l'Etat en paie la majorité. La véritable anomalie est que les itinéraires routiers régionaux ne sont pas financés en majorité par les régions.
Et les départements, asphyxiés financièrement, ont du réduire la toile pour les réseaux dont ils sont responsables.
C'est regrettable, mais, je ne vois pas en quoi cela justifierait de ne pas demander à l'Etat de tenir ses promesses à l'égard des zones les plus défavorisées de notre pays.

marc iliou
Dimanche 22 décembre 2024
En résumé si la Bretagne avait un parlement digne de ce nom et non un «conseil régional B4», de véritables pouvoirs et une autonomie financière, de bonnes décisions pourraient être prises dans l'intérêt de notre pays et non au bon vouloir de l'état parisien qui en dehors de ses toiles d'araignée ferroviaire et routière qui l'intéresse ne s'occupe pas de nos problématiques bretonnes !

Paul Chérel
Dimanche 22 décembre 2024
Il ne serait pas si difficile que ça pour les régions, même pour les artificielles, de s'unir à travers leur ARF, pour refuser dès à présent tout contrat Etat-région, d'autant plus que l'Etat partie prenante ne Respecte pas, voire jamais ses engagements. On en a des preuves chaque jour. Les régions doivent élaborer leur propre plan, voire un plan interrégional lorsque les circonstances l'imposent et exiger de l'Etat sa signature et sa participation financière d'un plan Région-Etat. Si l'Etat refuse, on le dit haut et fort à la population. Les impôts que les provinces paient leur permet d'être exigeantes pour leurs propres infrastructures. Christian devrait un peu plus y penser au lieu de se faire sans cesse l'apôtre des Parisiens. Paul Chérel

Yann LeBleiz
Dimanche 22 décembre 2024
@ C.Roger

«La véritable anomalie est que les itinéraires routiers régionaux ne sont pas financés en majorité par les régions. »

En tant que breton et démocrate, je suis bien d'accord avec vous.

Mais vous le savez : le principe français est que le pouvoir est centralisé, et ce pouvoir fait ce que bon lui semble pour lui et pour lui seul. Donc l'état est pleinement dans son principe! Cela est clair depuis Clovis, soit 16 siècle...! (Souvenez-vous du vase de Soisson!)

Les départements financièrement «axphyxiés»... Rien de grâve, l'Etat central parisien «volera» à leur secours, une preuve de plus que la décentralisation est une erreur.

Alors si le département républicain est en échec, que dire d'un pouvoir régional... qui plus est breton et à 5 département! Tout bon républicain français sait cela!

Nous bretons avons du attendre 1789 pour bénéficier pleinement de l'Etat français.

Que des démocrates bretons pensent que la Bretagne doit disposer de sa propre démocratie, de son propre parlement et de son propre budget (pour se payer, entre autres, des routes..!), comme aux temps sombres de notre histoire et à l'égal des pratiques européennes du 21ème siècle, pourquoi pas...

Mais en quoi ces errances de pensées concernent l'Etat Français?!

Paris n'est pas en voie d'être «défavorisée», et l'état centralisé ne dépend en rien du Kreiz Breizh!

Mon avis est que : L'Etat français est non seulement dans son droit, et qu'il tient parfaitement sa promesse!


Christian Rogel
Dimanche 22 décembre 2024
98 km sur 161 ont été mis en service. Les trous se situent dans les Côtes d'Armor du côté de Merdrignac, de Loudéac et de Rostrenen.
Les études sont bouclées pour 40 km des 63 km restants.
Seulement des fractions ont été financées par la Région à 50/50, par le contrat de plan Etat-Région.
Elle intervient, par exception sur les axes Nord-Sud, Loudéac Pontivy et Baud-Vannes (axe Triskell), qui sont hors de sa compétence normale.
Il faudrait donc abandonner, alors que une grande partie est faite?
Il est proposé une autre politique de financement routier, mais, il s'agit alors d'un élément d'un programme politique. Où-est-celui-ci?
Les habitants du Keriz Breizh ne sont pas près de lâcher la proie pour l'ombre.

eugène
Dimanche 22 décembre 2024
Mais quand ...l'éLite bretonne va comrendre que le seul patron est encore Paris...et Paris fait la pluie et le beau temps en Frace et dans son espace .
Je dis et répète la Bretagne doit avoir le ême angage que la Franceet surtout se servir du langage français! dans tous les dOmaines;
Le Fédéralisme breton doit-il encore parler de département et de région( un département fait ceci ,une région faitcela et l'état tire les bons marrons du feu!
et l'état offre des «contrats de dupes »!

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