Paru en mai 2013 "Les sonneurs bretons" de Martial Le Corre

Communiqué de presse publié le 10/07/13 19:44 dans Cultures par Maryvonne Cadiou pour Maryvonne Cadiou
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Martial Le Corre photographié par madame, dans son “mini” jardin de la rue Raspail à Nantes ce 8 juillet 2013, pour ABP.
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Le dos du livre ou “quatrième de couverture”.
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“Binious Bretons donnant l'aubade matinale à la Mariée”. Villard, Quimper, n° 1402. (Coll. MY Cadiou).
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Jos Le Guennec, bombarde et M. Le Bouc, biniou, lauréats de nombreux prix, médailles et diplômes en Bretagne, posent à un Salon des arts décoratifs (Paris, Grand Palais année ?). Carte du site de Kristian Morvan.
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Kelc'kh Breizek Naoned, cercle breton de Nantes.
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La maison Ti ar Sonerien de Konkerne/Concarneau.
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Gavotte fisel de Louis-Marie Caro. Partition.

Martial Le Corre, musicien du cercle breton de Nantes, vient de publier en mai 2013, un livre sur les sonneurs bretons. Ses recherches ont été réalisées sur les cinq départements, comme il se doit. Cartophile, il donne un vaste panorama des sonneurs bretons à travers sa collection personnelle de cartes postales. ABP l'a joint au téléphone.


(Mise à jour à minuit le 10). Une erreur se propage sur le net par la légende erronée de la photo publiée avec l'annonce du livre sur Ouest France et Presse Océan. Le majestueux sonneur de veuze accompagné d'une femme, dit le “Rouge de Bréca”, originaire de Saint-Lyphard en Brière (1863-1943), est François-Marie Moranton, et non Morantion. Les moteurs de recherche donnent, avec le nom exact, des informations supplémentaires, comme le fait que l'association des sonneurs de veuze a fait dresser sur un menhir, à Bréca en Saint-Lyphard, une plaque à sa mémoire en 1998 avec une sculpture à son effigie. Les photos sont avec description sur (voir le site) du spécialiste de l'iconographie de la cornemuse en France, Jean-Luc Matte : (voir le site)


L'auteur

—— Cartophile :

« En 2006 j'ai commencé à collectionner les cartes postales anciennes de sonneurs bretons, par tous les moyens : brocantes, marchés aux puces, salons de cartophiles et par internet. Elles provenaient de toutes les régions de France et de l'étranger. J'en ai trouvé une écrite de Plouray –– ma ville natale –– en 1905. Et 105 ans après elle est revenue à son point de départ ! Les cartes du livre proviennent toutes de ma collection personnelle. J'ai eu la chance de pouvoir retrouver les familles de nombreux sonneurs, ce qui m'a procuré bien des détails biographiques sur ces musiciens, et fait l'originalité du livre vraiment documentaire. Je suis content, en toute modestie, d'avoir pu ajouter une belle pierre à l'histoire de la musique bretonne. Mon livre a été supervisé par Laurent Bigot (1), historien de la musique bretonne ».

—— L'émigration à Paris du centre Bretagne :

« Je suis né en 1950 à Plouray en Kreiz-Breizh. En 1964 ma mère quitte la Bretagne avec mes deux soeurs et moi pour s'établir en région parisienne pour “raisons économiques”. Une grande partie de la population de Saint-Tugdual, Plouray, Ploerdut et Locuon (voir le site) s'est retrouvée dans le secteur Poissy - plaine d'Achères, pour des travaux de tâcherons ou, pour ceux qui avaient eu plus de chance, en 1946 chez Ford qui deviendra plus tard en 1956 Simca. En fait à peu près tout le Pays Pourlet se trouvait déplacé !!! »

« J'en profite pour dire que ces tâcherons vivaient avec femmes et enfants dans des écuries, les lits étaient faits de paille entourée d'une toile de lin, les petits enfants, entourés de foin, dormaient dans des mangeoires à chevaux ; cela se passait vers 1952, tout est authentique !! »

—— La danse et la musique bretonne :

« Je me souviens en 1958 avoir découvert les danses bretonnes lors des fêtes à l'Abbaye de Langonnet. J'y étais allé à plusieurs reprises avec mon voisin Louis-Marie Caro, déjà célèbre chanteur de kan ha diskan, qui m'apprendra par la suite à jouer de l'accordéon diatonique, car Louis-Marie était également un célèbre accordéoniste diatonique ; voir le livre réalisé par Bernard Lasbleiz (2) intitulé Boest an Diaoul (3) ».

« Le cercle de Saint-Ouen était à l'époque une valeur montante, Sylvie Minard y était pour beaucoup. Cette personne est actuellement monitrice à la Mission bretonne de Paris (4) ».

« De 1970 à 1980 je fais partie des cercles celtiques Kelc'h Vreiz et Spered ar Vro de la région parisienne. Parallèlement j'apprends l'accordéon diatonique en 1977 ».

—— Au cercle breton de Nantes

« En 1980 je m'établis à Nantes où depuis je suis musicien au Cercle breton (voir le site) . J'anime tous les mercredis soirs à Ty Keltiek (rue Harrouys à Nantes) l'atelier danse bretonne du cercle breton. Il n'y a pas d'atelier en période de vacances ».

« En 2008 j'apprends à jouer du ““treujenn-gaol”” (5) auprès de Hyacinthe Guegan, sonneur réputé de Rostrenen. Je pratique toujours l'accordéon diatonique, mais en musique irlandaise. Par contre, mon répertoire en ““treujenn-gaol”” est celui du pays Fisel, du pays Plinn, et gavotte. Ayant la possibilité de séjourner en centre Bretagne - j'y vais en vacances - j'aime y remettre cet instrument à l'honneur là-bas ».

« Je joue d'oreille ne sachant pas lire une partition ».


Le livre

La présentation de l'éditeur Sutton est disponible partout. Ajoutons un extrait de Presse Océan : La préface est de Jean-Louis Jossic du groupe Tri Yann, lui-même cartophile passionné depuis trente ans et connaisseur de sonneurs mythiques tels que Matilin an Dall, les Sonerien du, Jean-Louis ar Pilouer ou Jean-Marie Renaud dit le père “Couac”.... Éditeur Sutton, collection Mémoire en images. (voir le site) de l'éditeur Alan Sutton basé en Indre-et-Loire à Saint-Avertin.

— Présentation par un sonneur

Kristian Morvan, (voir plus bas et note 6) précise, car il connaît l'auteur et son travail : « Ce livre n'est pas qu'une succession de reproduction de documents de plus d'un siècle, c'est aussi le résultat d'un long travail de collectage. En effet, Martial s'est attaché à mettre un nom, des dates, sur chaque visage en retrouvant les familles des anciens sonneurs. Les légendes sont ponctuées d'anecdotes, de détails sur le métier des joueurs de biniou, qui étaient souvent des personnages hors du commun. Avec ce livre, Martial nous fait partager sa passion pour la vie musicale bretonne ». Que ce livre soit l'occasion d'en dire plus sur la musique bretonne grâce à Kristian Morvan.


Un site consacré aux sonneurs, à leur imagerie, à leur musique à écouter

Et à bien d'autres choses, comme les représentations étonnantes de sonneurs sur les boîtes de camembert (voir le site) ... de Kristian Morvan (6) qui fait un cadeau inestimable aux amateurs et curieux en leur donnant en écoute libre (voir le site) des 78 tours numérisés de sonneurs de couple dont les plus anciens disques sont de 1925. Vous pourrez y écouter beaucoup de ceux qui figurent dans le livre de Martial Le Corre. Il présente sa démarche sur son ancien site dans un article de Musique bretonne n°202, mai 2007, pp. 34-35 (voir le site) avec une remarquable discographie.

Écoutez par exemple, dans ce jabadao, la virtuosité et les coups de langues de Louis Guéguen sur (voir le site) du Pathé 8388 de 1925 (durée 1' 54) et (voir le site) pour une superbe gavotte des montagnes suivie du bal à deux par Marcel Le Guevel, bombarde et Germain Le Grumelec, biniou, premier prix à Quimper en 1949 (durée 3' 03), ou encore (voir le site) avec Jean-Marie Le Nouveau (1875-1937) à la bombarde et Le Gal au biniou qui curieusement jouent, après la gavotte, la berceuse Kousk en tamm kreiz (à 1' 42) : (voir le site) . Il faut se souvenir qu'une face de 78 tours, ce n'est pas plus de 3 minutes, les suites ne peuvent donc être entières. La page [[Mouez Breiz]] sur wikipédia nous en apprend beaucoup sur les premiers enregistrements de musique bretonne.

Mais les gavottes ne se déclinent pas seulement au biniou. (voir le site) page pour deux écoutes rares Et (voir le site) pour une dérobée de Guingamp par son harmonie municipale en 1937 (en bas de page).


Se procurer l'ouvrage

À Nantes cet ouvrage est disponible à la librairie Coiffard, rue de la Fosse et à l'Agence culturelle bretonne de Nantes sise dans l'immeuble de la médiathèque ou Espace Jacques Demy, 24 quai de la Fosse, ainsi qu'à l'espace culturel Leclerc de la galerie Atlantis à Saint-Herblain. Il est sûrement dans toutes les bonnes librairies de Bretagne et de Navarre ! Il est aussi en vente en ligne sur le site de l'éditeur ou d'autres sites comme par exemple celui de Ti ar Sonerien (voir le site) , une boutique de Concarneau, au rond-point Keramporiel, bien connue des sonneurs de Cornouaille, tél. 02 98 50 82 82.


Notes

(1) Laurent Bigot, sonneur de biniou et de bombarde, est ethnologue au CRBC (Centre de Recherche Bretonne et Celtique), à Brest, université de Bretagne Occidentale.  (voir le site) de La Croix pour une longue interview de Laurent Bigot au moment de l'exposition au château de Kerjean, en Léon, sur la [[Musique bretonne]], de mars à novembre 2012 et dont il était le commissaire scientifique. Il est grand connaisseur des musiques traditionnelles du monde, également chercheur et enseignant de musique traditionnelle au sein de l'École nationale de Musique de Vannes-Pontivy. Il a été l'un des principaux artisans de l'ouvrage collectif Musique bretonne. Histoire des sonneurs de tradition paru aux éditions Chasse Marée - Ar Men, 512 p., 500 illustrations, 26 co-auteurs, 1996. (voir le site) (remarquable) de breizh.de (Deutschland = Allemagne) pour une biographie de Laurent Bigot, sonneur avec Pierre Crépillon. Interviewé par Willi Rodrian en 2001.

(2) Bernard Lasbleiz, de Lannion, auteur en fin 2012 d'une thèse sous la direction de Daniel Giraudon War-don… Les timbres des chansons et cantiques en langue bretonne du XVIIe au XXe siècle (Les chansons sans partitions, “sur l'air” - war don - d'une autre...) (voir le site) , est professeur de musique à l'école du Tregor. Dans son livre Boest an Diaoul est publié le résultat de recherches réalisées sur l'accordéon en pays de gavotte depuis une dizaine d'années et sont à disposition des musiciens des morceaux représentatifs du répertoire de cette région pour servir d'outil pédagogique aux instrumentistes, et en particulier aux accordéonistes qui s'intéressent à la Bretagne. Éd. Anche Libre - Dastum, 1987 ; avec Jean-Michel Corgeron (livre et cassette). Suivi de Tonioù a blij din (Des airs qui me plaisent), en 2005 chez Coop Breizh.

(3) Boest an Diaoul : Parmi les nombreux surnoms de l'[[Accordéon]] ou ]]Akordeoñs[[ en breton, sont le nom breton boueze en Haute-Bretagne qui est aussi celui d'une association : (voir le site) et l'expression Boest an Diaoul pour “boîte du diable” en Basse-Bretagne. L'instrument commence à se diffuser en Bretagne à partir de 1850, environ 20 ans après son invention. Pourquoi le diable ? Ce surnom est venu du clergé qui voyait d'un très mauvais oeil la pratique des danses en couple où l'on se frottait entre partenaires, à l'inverse des danses en chaîne beaucoup plus sages. En Léon la virulence était pire, toutes les danses y étaient interdites au XIXe siècle...

(4) Sylvie Minard est présidente-fondatrice du groupe Dañserien Pariz de Ti ar Vretoned et leur chorégraphe (voir le site)

(5) treujenn-gaol est le terme breton pour la clarinette utilisée pour la musique bretonne, en centre Bretagne particulièrement : trognon de chou. La clarinette est arrivé en Bretagne au XVIIIe siècle. L'expression était à l'origine péjorative mais pas tant à cause du clergé que des joueurs de bombarde qui voyaient en ces joueurs des concurrents pour leur gagne-pain. (voir le site) qui fait découvrir le treujenn-gaol et par là-même remarquer que wikipédia a bien deux articles, mais en anglais [[[Treujenn-gaol]]] et en allemand seulement. De plus ce site-blog cherche un repreneur.

(6) Kristian Morvan est un historien de la musique bretonne, habitant en Côtes-d'Armor, qui a écrit de nombreux articles sur l’histoire de la musique instrumentale bretonne, publiés principalement dans la revue Musique Bretonne (voir le site) éditée par Dastum (voir le site) de Dastum. Voir aussi son ancien site : (voir le site)


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