Le lundi 22 juillet aura lieu à Langon, près de Bordeaux, le 5ème forum des langues de France. Présidé par Martine Faure, députée de Gironde et ancienne présidente du Groupe d'études sur les langues régionales de l'Assemblée nationale, le Forum des langues de France, créé en juillet 2009 suite à la modification de la Constitution française de juillet 2008 (article 75-1 : « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France »), a pour objectif d'examiner les politiques linguistiques de l'Etat et des collectivités territoriales.
Cette 5ème édition du Forum des langues de France aura donc pour objectif de faire un bilan d'étape des mesures du gouvernement Ayrault en matière de langues régionales (notamment concernant le projet de loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République, et le Comité consultatif pour la promotion des langues régionales et de la pluralité linguistique interne). Elle analysera également les blocages politiques, idéologiques et constitutionnels qui empêchent la mise en place de politiques publiques permettant une véritable resocialisation des langues de France.
PROGRAMME
9h30 - Accueil des participants
10h00 - Ouverture du Forum (Charles Vérité, Gilles Savary, Martine Faure, Patrick Lavaud)
10h30 - Table ronde : Le gouvernement Ayrault et les langues de France (Martine Faure, Paul Molac, David Grosclaude, Tangi Louarn)
12h00 - Pause déjeuner
14h00 - Table ronde : Les langues de France et la République (1) (Fernand De Varennes, Yvon Ollivier)
16h00 - Table ronde : Les langues de France et la République (2) (François Durpaire, Jean-Michel Ducomte)
17h30 - Clôture du Forum
18h00 - Projection du film documentaire Lenga d'amor de Patric La Vau
Inscription : 5ème Forum des langues de France de Langon ... (voir le site)
Philippe Argouarch
■«Ouessant ou quasiment plus personne ne parle la langue.» a larit c'hwi (dites-vous).
Par témoignage personnel (2009), je peux vous assurer que l’on y trouve des bretonnant(e)s natifs. Même si les hommes y ont été très tôt francisés, du simple fait que beaucoup naviguaient au long-cours (Cap- Horn, etc...).
Quant à la territorialisation actuelle et future de la langue bretonne, elle est bigarrée. Selon moi, l'avenir du breton est mixte, ancrage de référence sur sa zone historique + dissémination urbaine pour les nouveaux locuteurs.
Cette dissémination est le sort de toutes les langues, officielles ou pas. Combien de langues sont parlées dans la rue, à Paris, à Nantes et dans les autres villes de Bretagne? Réponse: beaucoup de langues! Sans oublier les Britanniques et Néerlandais installés en Kreiz-Breizh.
Une chose est claire : le breton a sa place dans la société qui naît sous nos yeux et nos oreilles...
Nous avons la chance d'avoir deux langues très différentes en Bretagne (Breton et Français). Gardons les! La vie est tellement plus agréable en relief et en stéréo !
Chañs hon eus e Breizh rak an div yezh a zo er vro, kendalc'homp gante! Ken plijusoc'h eo ar vuhez pa vez gwelet a-vos (pe a–zon ? notenn evit Martial ), pe selaouet outi e mod stereo !
Trugarez deoc'h evit ho respont e brezhoneg. Evidon-me ez eo pouezus d'an holl, dreist-holl ar re a zo pell diouzh Breizh ha dianevezet gante hon yezh, ma vez gwelet un tamm brezhoneg skrivet, amañ hag ahont...
@Paul Chérel
Bien évidemment, le terme «bilan d'étape» fleure bon l'immobilisme technocratique. Je ne sui spas du tout certain qu'il y ait quoi que ce soit à attendre de ce type de RV.
Mais comme je voudrais être détrompé, et sentir enfin un début de déblocage face à cette «démocratie» bien souvent «psycho-rigide», sur des points pourtant cruciaux pour l'avenir de nos sociétés et du bien-vivre ensemble!
Je suis de ceux à qui leur langue a été refusée - à ce titre je sais donc de quoi je parle - , et j'ai connu, aussi à mes débuts en secondaire, les formulaires méprisants et indignes que l'on remplissait avec ces fameuses cases: «langue ou dialecte local».
Aujourd'hui, le breton est enfin reconnu comme langue. Mon avis est qu'il s'agit d'une langue exceptionnelle, comme témoin du lent effort des hommes à travers les âges, pour converser entre eux.
Le breton promet rapidement à celui qui s'y intéresse une fenêtre sur le ventre de l'Europe en formation, disons des temps celtiques à la Renaissance.
D'une certaine façon, on peut le considérer comme un voisin historique du grec et de l'hébreu, bien avant que le français n'existât. Voyage dans le temps garanti, donc.
La langue, dont la simplicité - ou disons, l'économie syntaxique - est une caractéristique remarquable, source de plaisir intellectuel, continue d'évoluer de nos jours.
La grande crainte est que sa phonologie merveilleuse, soit endommagée suite aux mauvais traitements politiques et sociaux qu'elle ne cesse de subir.
Quand l'on constate l'incapacité chronique française à plonger dans d'autres univers sonores, l'on ne peut que regretter que la Bretagne, si merveilleusement douée et avantagée par son héritage celtique, aie été ainsi martyrisée et amputée.
Des paysans ont été moqués, qui auraient pu être d'un secours inestimable pour aider la population bretonne contemporaine à être en pointe sur le plan linguistique, en Europe et dans le maelström de la globalisation actuelle.
La République a jeté des diamants à la poubelle. Or, elle avait, et a encore besoin, de ces diamants!
Alors, vive le Breton, flamme fragile mais tellement nécessaire dans notre paysage!
Bevet ar Brezhoneg, flammenn vresk a zo ezhomm braz deusouti en hor bed a-vremañ!
D’an nebeutañ e c’hellfemp tresañ ar gartenn gant harzoù istorel pellañ ar brezhoneg evel ma c’hinnig Iffig. Noazh evit bout savetaet ar brezhoneg a rank bout kelennet en un doare dereat war e dachenn reizh hag ar c’hornad se, ‘zo ar Vro nemeti, hini ar pemp departamant Breizh .
Moi aussi, je suis sur la même ligne (sans jeu de mot à propos d’une carte …) que Iffig. Cette ligne de séparation entre langue bretonne et gallo est totalement artificielle et n’a aucun sens avec la sociologie du XXI siècle à tel point qu’on pourrait aussi facilement trouver des locuteurs brittophones dans des villes universitaires comme Rennes et Nantes qu’à Brest. Réciproquement on peut renverser le constat en regrettant qu’on parle aussi peu à Brest qu’à Nantes.
Pour le moins on pourrait tracer la carte avec les limites historiques de la plus grande extension du breton comme le préconise Iffig. Cependant pour être sauvée la langue devrait pouvoir être enseignée dans tout son domaine légitime et celui-ci est le territoire de ses cinq départements.
Dans quand date ces limites ? XXIIIème siècle ? La Bretagne administrative divisée en deux, avec une zone bretonnante bien rabougrie, pendant que la presqu'ile guérandaise classée non-bretonnante mais gallèse !!? Et voilà Naoned, ni bretonnante, ni gallèse, mais classée entre dialectes d'Angers et de Poitiers ! Comme c'est commode !
Et cette ligne rouge gras plus visible que les frontières officielles...mais qui est bizarrement invisible hors de France (regardez la zone bascophone, flamande et alsacienne).
Une zone bascophone qui s'étend à perte de vue en Espagne du Nord, et qui inclue Bayonne ! Une zone flamande qui va jusqu'à Calais...alors que Dunkerque ne parle plus flamand depuis bien longtemps...une zone gasconne qui s'arrête à la frontière française alors que le seul territoire où le gascon est reconnu, c'est en Espagne (Val d'Aran, Catalogne)...une zone occitane qui cotoie le Berry, et des parlers germaniques qui m'ont l'air de dépasser allégrement leurs territoires traditionnels du XIX-XXème siècle.
C'est n'importe quoi. Un mélange entre le n'importe quoi et une négation de la Bretagne.
On voit bien que sur la cote, cela ne correspond pas à la carte présentée ici.
Bien sûr les gens ne restent pas tous cloîtrés entre 4 murs, et les gens vont vers les villes. La Flandre belge toute proche a pour unique langue officielle le flamand également (donc il peut y avoir des belges à Dunkerque).
Cartographier la langue bretonne est compliqué aujourd'hui, et je ne comprends pas comment Batz par exemple n'est pas considérée comme basse-bretonne ?? Par ailleurs le breton n'étant officiel nulle part, et l'usage du breton étant faible partout, avec une aire historique allant d'une ligne Mont-Sain-Michel au Marais breton sud-ouest 44), il me parait bien compliqué de présenter une carte aujourd'hui.
Des pois jaunes(plus gros à l'ouest) sur toute la Bretagne historique sur un fond bleu francophone me parait plus cohérent.
Les divisions de la langue d'oil par nom de quelques anciennes provinces sans en respecter les limites politiques, ne correspondent à rien. C'est une seule et même langue, et la référence locale doit se faire dans le cadre de toutes les anciennes provinces historiques (nom et respect de leurs limites). Un peu comme la distinction entre le monténégrin, le croate, le serbe et le bosniaque. C'est le même langue avec quelques nuances diffuses non cartographiables, et on donne un nom différent à cette même langue dans chaque territoire historique correspondant. Appeler la variante locale de la langue d'oil en bretagne historique par breto-roman ou bretoilitan aurait un sens.
Le Val d'Aran (Catalogne espagnole) est le seul territoire où l'occitan gascon est officiel, le catalan ne s'étend pas jusque dans l'Aude, le basque est officiel uniquement dans la communauté autonome basque et une partie de la Navarre. Il était parlé au début XX ème siècle sur un territoire encore plus restreint, dont un morceau en France (pays basque français sans Bayonne).
Gwir eo n'eus meneg aman nemet eus ar yezhoù, pas eus ar c'henelioù.
Heureusement, une pluie de subventions, ur barrad goproù, va sauver «nos» langues de France. Hepdale e vo paaet kefredourion a-benn komz korseg pe brezhoneg e-lec'h tud ar vro.
La plupart de ces langues et dialectes sont agonisants et n'ont plus de vie sociale. Les peuples correspondants sont éradiqués.
Pourquoi fait-on COMME SI ?