N'attendons rien de Wikipedia !... En Bretagne, on se gargarise du mot «culture». Et la culture française ? Eh bien, elle n'a pas le même goût, ni peut-être la même nature. Pourquoi ? Qu'est-ce donc que la culture ?
Tout le monde semble d'accord pour dire que la culture, c'est d'abord un savoir. Partons de la première condition du savoir, qui est la mémoire.
Le mot, depuis quelques dizaines d'années, s'est chargé de significations diverses, parfois contradictoires. Elle était au départ un capital immatériel, strictement personnel. Puis elle a été assumée par la collectivité. Enfantée par une nuée de sociologues, de psychanalystes, de mystiques, la mémoire collective est apparue. Elle a été utilisée, plutôt pour soumettre que pour libérer les individus, sous forme de commémorations.
Ensuite, dans le même esprit, mais sous forme défensive, le devoir de mémoire a vu le jour. Il s'est multiplié de façon anarchique. Il en est devenu suspect et déstabilisant pour l'identité collective. Afin d'éviter les guerres mémorielles, l'histoire officielle s'est dressée, telle une statue triomphante, au-dessus du magma populaire.
Les informaticiens nous ont ramené à une définition sans gloire, mais précise. La mémoire est un lieu de stockage des informations, appelées données. Dans la société de méfiance dans laquelle nous vivons, l'accumulation de données est devenue une activité centrale et indispensable. Les processus de production et de consommation ne se conçoivent plus sans traçabilité. Il faut disposer d'innombrables informations pour assurer la sécurité, qu'elle soit publique, alimentaire, routière, sociale.
La mémoire est ce qui permet à un individu, une collectivité ou une machine d'accumuler des informations. La mémoire humaine a l'intérêt de pouvoir être consultée et restituée à tout moment et en tout lieu par celui qui la détient. Elle constituait, avant l'avènement de l'informatique, un avantage considérable. Remarquons que la mémoire des machines informatiques surclasse largement les performances humaines dans le domaine de l'accumulation.
Un trésor n'a de valeur que s'il est utilisable ou échangeable. L'exploit mémoriel, celui de l'érudit ou de la clé USB, n'a de valeur que dans un contexte d'utilisation ou d'échange. Et c'est alors que nous passons au niveau supérieur.
Ce deuxième niveau est celui de la compréhension. Les données acquièrent une signification lorsqu'elles sont analysées, rapprochées, combinées. Nous passons de la mémoire à l'intelligence.
Les machines, aussi, peuvent être intelligentes. L'intelligence humaine, liée à la créativité et à l'imagination, semble pour l'instant supérieure à l'intelligence artificielle.
Pour un individu ou une communauté, l'intelligence ne se conçoit pas sans l'instruction. Celle-ci permet d'ouvrir les canaux qui mènent des données vers l'information proprement dite. L'intelligence permet de choisir les voies les plus pertinentes. Intelligence et instruction cheminent de pair pour aboutir à la compréhension.
Rabelais disait que «science sans conscience n'est que ruine de l'âme». Cette ruine de l'âme est l'incapacité de mettre la mémoire et l'intelligence en perspective avec un bien. La notion du bien, bien individuel ou bien commun, nous mène au troisième niveau de la culture, celui de la perspective.
La perspective du bien est nécessaire à l'action. Toute création, qu'elle soit littéraire, artistique, politique, sociale, économique ne peut se faire sans une perspective, un rêve, une ambition. Un peuple sans perspective perd sa culture et ne dispose plus que d'un folklore. Une entreprise sans perspective perd sa culture et sa raison d'être. Elle ne s'accroche plus qu'aux profits matériels de chacun de ses membres.
La culture est composée de ces trois niveaux du savoir. Posons une définition, sans doute imparfaite: La culture est un ensemble cohérent d'informations, d'interprétations et de perspectives.
Dans la même approche, un être cultivé est un individu qui possède une mémoire, une intelligence et une notion du bien.
Qu'est-ce que la culture française ? Qu'est-ce que la culture bretonne ? Nous ne parlons pas de la culture des Français et de la culture des Bretons, qui présentent des variations de grandes amplitudes. Nous parlons de cultures collectives. Elles s'illustrent par des langues, des oeuvres, des productions, des comportements, des styles, des processus de décisions, des perspectives, des ambitions collectives. Tout cela forme un ensemble cohérent, qui peut être mis en relation avec une histoire et une géographie.
Revenons au premier niveau de la culture. Aujourd'hui, le stock d'informations est devenu mondial. Sans doute un Breton, dans les informations sur la période révolutionnaire, sera-t-il plus intéressé qu'un autre aux Protestations du Parlement de Bretagne et au récit de la bataille de Kerguidu. Il sera plus intéressé par ce qui s'est passé près de chez lui. Il se sentira plus proche de ses ancêtres que d'étrangers ou d'envahisseurs. Ce biais, qui est un «plus» par rapport à la culture scolaire, le mènera vers des interprétations et des perspectives originales.
La culture scolaire… C'est là que se situe la grande différence entre culture française et culture bretonne. La culture française, fascinante accumulation de productions intellectuelles, d'oeuvres artistiques, de savoirs, de mythes et de préjugés, a été normalisée par des siècles de contrôle étatique. Elle est devenue un sacrement administré par l'Education Nationale. Les données ont été normalisées, et le site «contreculture» ( (voir le site) ) permet de retrouver quelques uns des éléments qui en ont été écartés.
La standardisation de la compréhension n'est pas favorable à l'intelligence, qui est la capacité à relier ce qui parait indépendant, contradictoire, anachronique. La culture française permet de briller, beaucoup moins de réfléchir.
La culture bretonne n'a pas été polie par un pouvoir politique. Elle est, pour cette raison, moins cohérente que la culture française. Elle plonge avec moins de retenue dans le réservoir mondial de données. Elle a accumulé des informations, des oeuvres, des préjugés contradictoires. C'est la raison pour laquelle elle est moins prévisible, et plus propice à l'exercice de l'intelligence. La culture bretonne est typiquement un contre-pouvoir, en ce sens qu'elle est un défi face à l'interprétation unique et aux perspectives officielles.
Nous en arrivons au troisième niveau, et nous constatons que la culture bretonne offre des perspectives qui ne sont pas normalisées. Le «bien» lié à une culture d'État, transmis par une Education Nationale, n'est pas celui de la communauté. C'est celui de l'État, c'est-à-dire de la superstructure de contrôle. La culture bretonne, tout en ouvrant des perspectives vers un bien collectif, ne contribue pas à un ordre social contrôlé.
Le sujet «Qu'est-ce que la culture bretonne ?» est vaste. On ne peut y répondre complètement en une seule chronique. Chacun peut avoir un point de vue original et le transmettre ici, sous forme de commentaire. Donnons-nous un mois pour proposer des définitions et des approches, pour commenter aussi les approches des autres. Nous y reviendrons en août, pour tenter de définir ce qui justifie les revendications bretonnes.
Jean Pierre LE MAT
■Ainsi on peut dire qu'on a changé de culture avec les effets de la Révolution qui a tué Dieu dans la culture et par là l'a complètement dénaturée en Bretagne. Car notre pays est nourri de la foi depuis sa naissance. Jean Paul II parlait d'inculturation de la foi et affirmait que la foi ne pouvait se développer dans une culture athée. Je ne pense pas qu'il y ait de grandes différences culturelles entre un bretonnant et un gallèsant ou un autre paysan dans l'hexagone il y a 100 ans. La langue importe peu : tous étaient de culture chrétienne. Ce qui a changé après la seconde guerre mondiale est l'influence de l'école, de l'armée qui a fait entrer dans les foyers une culture athée directement issue des Lumières et de la Révolution...
Donc le mot «culture» peut se définir comme étant ce qui fait que la foi religieuse et ses valeurs sont incarnées de manière consubstancielle dans telle ou telle communauté humaine. Nul n'est besoin de croire d'ailleurs, par contre les valeurs sont communes sous peine d'être exclu de la communauté.
Pour la langue, je ne suis pas d'accord. Il n'y a pas de «vision du monde» en breton. Il y a tout au plus un prisme différent, un point de vue différent sur le réel, mais qui n'est pas déterminant au point de tromper le jugement : c'est bien la même réalité. Ainsi la prééminence du verbe être et la structure de la phrase en breton me semblent être les éléments majeurs qui le différencient du français, mais cela ne nous fait pas «changer de culture» par rapport à la société matérialiste libero-libertaire ambiante.
En résumé pour moi on ne peut justifier nos combats par l'existence d'une langue et encore moins d'une culture dont je viens de montrer qu'elle est en carton. Il faut réaisonner à l'inverse bien sûr : il existe en Bretagne une nécessité de vivre ensemble sur cette presqu'ile et pour nous donner un avenir, nous devons faire communauté, avoir un vecteur commun de communication dont l'élément principal est la langue et l'élément sous-jacent la culture chrétienne avec les valeurs attachées. C'est d'autant plus pertinent que ce modèle de valeurs s'oppose frontalement au coeur du problème français : le virage idéologique de la Révolution. Pour faire plus simple : parler breton dans une société qui serait la même que celle qui parle français et anglais n'a aucun sens parce que nous n'apporterions rien de nouveau, et pire : la langue bretonne est sous développée ne disposant plus de société véritable faute, et donc ses locuteurs sont pénalisés dès le départ...
En fait une question s'impose à celui qui cherche la vérité : telle culture est-elle bonne pour l'homme. toutes les cultures ne se valent pas : la culture française athée mac donald coca cola est mauvaise... et c'est pour cela que je suis breton.
Mais JPLM n'a pas demandé de définir la ou les cultures en Bretagne ! mais la culture bretonne. «Le sujet «Qu'est-ce que la culture bretonne ?» est vaste. On ne peut y répondre complètement en une seule chronique. Chacun peut avoir un point de vue original et le transmettre ici, sous forme de commentaire.» C 'est pas la même chose. La religion catholique fait certainement partie de la culture mais n'est pas spécifique à la Bretagne. Elle existe dans d'autres régions de France, en Irlande, en Italie, en Amérique du sud etc . En Bretagne il y a plusieurs cultures qui se chevauchent comme partout ailleurs : la culture bretonne, la culture française, la culture que je définit comme «californienne» (Hollywood, internet, facebook etc), la culture gallo aussi de ce qu'il en reste et oui la culture religieuse chrétienne d'obédience catholique ou autre. Seule la culture bretonne (gallo incluse) est unique à ce territoire. Là, j'éviterais soigneusement de parler de sous-cultures car il n'y a pas plus de sous-cultures que de patois dans le domaine des langues. Levy Strauss a raison quand il dit que toutes le cultures se valent car elles sont toutes capables de produire de l'universel et émanent toutes du même principe dont elles sont des facettes..mais en ce qui nous concerne, la survie de notre culture bretonne est essentielle non pas parce qu'elle fait partie des trésors de l'humanité mais parce qu'elle est essentielle à notre cohérence mentale et sociale et, disons le franchement, à notre existence en tant que peuple.
@ Maneguen Oui, bien sûr, la religion est importante… pour ceux qui en ont une. Je n’ai qu’amitié et respect pour mes amis croyants, mais il se trouve que je ne crois pas en l’existence de leur Dieu ou de leurs dieux. Je suis Breton, mais je ne suis pas un fidèle de la Bretagne catholique et je souffre si on me catalogue comme tel. C’est ce que je voulais dire en écrivant qu’une culture de naissance peut aussi être un poids : demandez à Jésus-Christ et à saint Paul !
On peut ne pas se reconnaître dans le passé religieux de ses proches sans pour autant devenir un guillotineur partisan de la table rase. J’aime mes amis comme ils sont, même différents. J’espère qu’ils m’aiment comme je suis.
@ Le Mat Tu veux bien t'expliquer sur ta sortie anti-Wikipedia ?
La culture a-t-elle «germé» un jour, à une aube de l'humanité et par hasard? Pour s'épanouir continuellement et toujours par hasard? Sans causes?
Pourtant quelqu'un aurait dit que «Hasard est le nom que prend Dieu quand il veut »voyager« incognito.»...
Ou bien est-elle cette «culture», le fruit et la conséquence tout d'abord d'une «nécessité» génétique et programmée? Ou encore d'une nécessité pour l'Homme qui lui est imposée par l’existence de sa spécificité humaine, par son cerveau avec son aptitude à la pensée, à la réflexion aiguillonnée par sa curiosité innée. Tout ce bagage embarqué, pour sa survie avec les moyens logiques, ses outils nécessaires à la transformation et à transcender la matière, avec leur valeurs et leur utilisations incontournables pour le développement et la pérennité de l'espèce qui ont fini par tisser autour d’eux des cultures particulières?
Les prières afin d’assurer l’avenir dans la course à la nourriture, de cueillettes en quêtes de charognes, autour du silex vénérés tant nécessaire à l'homme, il y a mis de la magie, du chant et de la danse et encore de la pensée/imagination... Puis de cueillettes en semailles d’autres chants…D’autres danses …D’autres sonorités…Et d’autres mots si différents.
Autour de quoi enroule t-il «sa» culture l'homme d'aujourd'hui? Autour de quelle culture danse t-il et chante t-il? Où se trouve ce qui reste de la magie d'antan qui fuit les croyances et les religions et qui ne veut pas mourir ; que ne remplacent pas les sacs vides ou remplis d'illusions matérielles inabouties, des diverses idéologies et des modernités techniques, souvent bassement assimilées au «progrès».
Le chimpanzé notre cousin, et ses frères continuent de sucer la tige végétale sur laquelle il prélève et grignote toujours fourmis et insectes. A t-il atteint ses limites? Et nous?
Culture où es-tu? Que deviens-tu aujourd'hui? Superficielle, organisée, uniformisée, de classe et discriminante.
Marchandisée, donc orientée et fabriquée à la chaîne, avec de moins en moins de lien avec la vie, le travail et la survie.
Avec de moins en moins de liens avec les émotions et engagements profonds nés de la «nécessité» des solidarités humaines obligées ? Très loin de celles fabriquées, suscitées à fins de trivial commerce ... Et de plus en plus éloignée du Pays des Rêves...
Instruit, est-on obligatoirement cultivé, ou seulement une mémoire organique? Se cultivé est-ce autre chose qu'accumuler une «masse d'infos» pour jouer au «Millionnaire» et briller «stupidement» en société ou bien s'instruire pour construire une vie, une survie toujours plus élevée, et essentiellement humaine? Pour toutes les vies sur cette planète.
Vous, si cultivés , culturisés, vous avez sans doute quelques réponses à m'apporter?...
Le deuxième fait intéressant est que les primates naissent avec un cerveau quasi formé alors qu'un bébé humain nait avec un cerveau qui ne fait que 25% de sa taille définitive. Voir le site à ce sujet. Le linguiste Gilbert Dalgalian, qui a fait plusieurs lectures en Bretagne en 2012, y voit l'origine de la culture, si importante chez les humains. Les parents doivent former le cerveau embryonnaire des enfants transmettant un corpus tribal ou national dont les différences dramatiques selon les lieux seraient à l'origine des guerres. Certains pensent même que si il y avait q'une culture il n'y aurait pas de guerre, car on parlerait tous la même langue et l'inconscient collectif serait le même pour tous. Il est évident que la nature, qui favorise toujours la diversité, par nécessité de survie des espèces dans un univers instable, ne favorisera jamais cette culture unique voulue par certains. Dans un sens les jacobins sont contre-nature et ont perdu d'avance.
Les «effets» d'une culture , intégrant le camp des «causes» créatives d'une civilisation naissante, qui produisent de nouveaux effets, de cause à effet, et ainsi de suite. Une banale réaction en chaîne en quelque sorte.
Cela vaut aussi lorsqu'une interrelation s'établit entre deux blocs civilisationnels. Les méthodes sont souvent contestables.
Les résultats sont influencés d'une part, par le milieu géographique où le processus s’enclenche. Les civilisations des mers sont différentes de celles des déserts ou des forêts. Les civilisations des forêts tropicales ne peuvent avoir beaucoup de points communs avec celles des banquises, donc d'autre part les conditions climatiques ont également un rôle important.
Le fait que certaines formes de cultures donc de civilisations se soient principalement développées autour de la Méditerranée où il faisait bon vivre, comparativement au nord de l'Europe doit interroger. Moi en tout cas.
L'on doit aussi le faire sur le fait que l'Europe du nord, sous d'autres conditions climatiques et géographiques, ayant assuré sa maturation et assimilé la substantifique moelle grecque,romaine et arabe ne s'en ait pas trop mal sorti et a démontré qu'il ne suffisait pas seulement d'inventer la poudre à canon , la roue ou la boussole il fallait encore «bien» les utiliser.Si cela va durer? Je suis dubitatif.
Il me semble que les Celtes n'étaient tout à fait des sauvages irrécupérables, Pythagore aurait vécu parmi eux quelques temps et les Celtes semblaient connaître son oeuvre, ou une bonne partie.(?)
Quant à la culture/civilisation française elle fonctionne comme sa révolution, sans en avoir tiré une seule leçon, elle éradique et encore elle éradique...Et s'appauvrit.
Les révolutionnaires parisiens ne devaient pas savoir que les cerveaux se trouvent dans les têtes. Ils ne connaissaient pas le mot «clones» mais...
Les idéologies sont très souvent des maladies de certaines «civilisations et cultures».
Il n'est pas question d'en faire seulement abstraction, mais c'est bien de s'en guérir qu'il s'agit. En désespoir de cause, reste l'amputation!
Point de vue d'un Béotien, bien entendu!
Voici donc plusieurs propositions que j'estime vraies :
1. L'athéisme est un phénomène récent. Pour ma part je l'estime simplement passager, fruit d'une erreur philosophique qui remonte à Descartes.
2. Toutes les cultures sont enracinées dans une tradition religieuse.
3. Ces traditions religieuses sont plus ou moins bonnes ou mauvaises en elles-mêmes et ne se valent pas puisque la relgion donne une explication au mystère de l'homme, explications plus ou moins élaborées, justes par rapport à la vérité objective sur l'Homme ou moins justes.
4. Les valeurs spécifiques d'une tradition religieuse façonnent les valeurs véhiculées par chaque culture dans laquelle la tradition relgieuse se développe.
5. Ainsi pour un athée ou un agnostique braton, nul n'est besoin, tel Treguer, d'être catholique, à partir du moment où les valeurs sont respectées au moins formellement. Il fera communauté avec les autres parce qu'il accepte les valeurs véhiculées.
6. J'en viens enfin au point crucial sur lequel je veux attirer l'attention et qui est d'une très grande actualité avec le phénomène de la Révolution Française, des loi de 1905, de l'avortement, Taubira sur le mariage des invertis, et puis des autres lois en cours : les embryons, l'euthanasie, la PMA/GPA etc... En fait il y a deux opinions qui s'affrontent : la culture à enracinement religieux (qui met, en gros, la loi naturelle au dessus de la loi civile) et la néo-culture des Lumières qui met l'Homme le propre décideur de ce qui est 'bon' et de ce qui est 'mauvais«
7 La culture bretonne était dans la non-histoire jusqu'en 1914 au moins. C'est une thèse de Youenn Olier. Il affirmait par là que l'Histoire officielle et la Néo-culture paienne qui en découle, issue des Lumières notamment, a été écrite essentiellement dans les salons partisiens : les Bretons vivaient, eux , d'une culture paysanne catholique assez homogène, protégée à la fois par l'institution de l'Eglise et de la société traditionnelle où on ne se mélangeait pas, où la famille que l'on détruit aujourd'hui était l'élément déterminant, et bien sûr par l'élément linguisitque : langue bretonne avec tout un arsenal écrit esssentiellement catholique (cf L'influence des Missions Bretonnes dont les effets se sont faits sentir juqu'à la moitié du 20ième sc), et patois qui isolaient les locuteurs des idées parisiennes.
8. Cette culture bretonne est sortie de la non-histoire avec le mouvement breton nationalitaire entre les deux guerres. PAB, PNB2, 1932, Gwalarn, Seizh Breur... c a d que les natinalitaires ont donné un sens politique à ce trésor, un sens qu'il n'avait pas pour les gens qui abandonnaient peu à peu cette culture pour adopter la culture dominante Française, matérialiste (opposée de fait à la dimension religieuse...), et enfin libero-libertaire (où on est là carrément dans la transgression du précepte de la charité (opposée à l'individuralisme) et à la négation de toutes sortes de vérités comme l'existence de Dieu, de la différence anthropologique selon le sexe, et même aujourd'hui à la négation des notions de filiation et de famille et des statuts sociétaux jusqu'à présent reconnus.
9. Donc l'Emsav a revisité tous les domaines de la culture au sens concret pour mettre en valeur les spécificités bretonnes : de la cuisine à la musique en passant par les qualités propres supposées de la langue bretonne (quitte à tomber malheureusement quelquefois dans le travers égalitariste en mettant par exmple les parlers gallos au même niveau que la langue du Barzhaz Breizh !...).
10 Au point de vue de la culture religieuse bretonne je dirais en résumé qu'il existe ou plutot qu'il existait une manière spécifique pour les bretons de vivre leur foi catholique. Sur ce sujet je pourrais écrire un livre. Culte des saints, le cas de Ste Anne, La théologie de la justification à la mode Bretonne, le phénomène des pardons, des troménies, le latin chanté d'Eglise même qui était spécial en Bretagne parait-t-il, mais aussi la spiritualité liée à l'architecture religieuse et pas seulement des enclos, les fontaines, les croix, d'autres petites choses comme les bannières(étudier Bannieloù Lambaol, la fierté de porter les bannière, de porter l'habit national encore aujourd'hui encore dans les pardons, les trois anjelus, les pr_res familiales, les prières des veillées (cf Yeun ar Gov), les Cordées subdivisions paroissiales, la spiritualité de la Toussaint) etc etc etc...
Je précise que ces éléments ne changent pas d'un iota la foi catholique mais bien au contraire lui donnent »Chair«, une inculturation incroyable, - j'oubliais la toponymie tel le chateau de Kergournadec'h qui fait référence à un diciple de St Pol devant le dragon (symbole de l'ancienne religion) : qui ne recula pas . Ar gour ne dec'has ket. On a là en un seul nom de lieu une richesse incroyable, une référence historique à la naissance de la Bretagne qui a façonné les gens qui naquirent à l'ombre de ce Château prestigieux du »Saint Léon«...
10 Donc L'Emsav se sert depuis 100 ans d'une culture intrisèquement catholique à la base tellement l'inculturation a été profonde et il l'instrumentise à des fins nationalitaires. Mais la réalité du terrain est le recul en tout points de l'identité culturelle bretonne y compris catholique et bretonnante. J'ai entendu récemment un prêtre me dire à la fin d'une messe, quelque peu désabusé : »ainsi i semble bien que la foi aura disparu de Bretagne dans le même temps que sa langue« .Il parlait en fait du Leon mais c'est assez vrai : De même que le breton, la culture dite gallèse a disparu avec la société paysanne catholique. Ce n'est qu'un constat qui rend incompréhensible l'inculture crasse dans les écoles Diwan, tant au point de vue de la culture bretonne (notamment l'Histoire) et chrétienne. Si vous ne connaissez pas les Evangiles vous ne comprenez pas l'expression »Kozh-Noe« »Gwir Bater« »Bennozh Doue deoc'h« »Trugarez« »tommañ an Aelez« etc etc etc...
11 J'en viens à ma conclusion : Etre breton aujourd'hui a encore plus de sens pour un catholique aujourd'hui ou pour quiconque a une spiritualité puisqu'il s'agit en fait de lutter pour remplaçer une culture faisant référence à Dieu , contre une culture athée, (c'est à dire à une autre planète en ce qui concerne un croyant, ni plus, ni moins. Le concept selon lequel le catholique devrait accepter de vivre dans une société laicisée va à l'encontre de sa foi en la Royauté du Christ voulant établir son royaume su =r Terre : rien ne peut être fait de bien en dehors de Dieu (dixit Cathelineau).
En clair : Pourquoi donc s'attacher à des choses qui ne sont après tout que des »pilhoù« puisque la société dominante, a-thée vous convient ? C'est bien suite aux csirènes de la société de l'aisance et du progrès infini que les Bretons ont apostasié et pas voie de conséquence ont abandonné leur cilture. La vocation de la culture bretonne est de proposer un modèle moderne d'inculturation de la foi : nous en sommes capables. Ca c'est moderne et porteur. Cest la génératio Jean-Paul II et LMPT ; c'est aussi la source des seules vocation sacerdotales actuelles dans le Finistère en tout cas (les deux dernier pre^tres ordonnés sont bretonnants dont un issu de 'Diwan' et l'autre un noble leonard qui porte le meêm nom que le manoir dans lequel il est né. A noter assui deux autres séminaristes cousins 'de Kermenguy' dont la famille possède encore le le manoir ancestral de plus de mille ans à Kermenguy en Cléder : c'est quand même fou de oir que les seules vocations dans le Finistères sont issus soit du milieu breton pourtant non porteur soit du milieu des descendants directs des antiques machtierns !)
11 le phénomène des Festoù-Noz. Quoi de plus emblématique maintenant qu'ils ont le label certifié paraît-il ?! Hé bien on nous le certifie parce qu'ils remprésent un vivre ensemble tout à fait sain, naturel, entre toutes les générations, dans un territoire. C'était banal avant les Lumières, aujourd'hui c'est précieux comme louzou contre l'individualisme. MAIS je pense que c'es quand même dénaturé et meême mauvais lorsque q'uil n'est pas comme unifé dans un ensemble culturel cohérent qui lutterait pour le bien de tous par exemple contre l'alcoolisme ou le libertinage dont ces soirées sont le lieu commun aujourd'hui. Dimanche j'étais à Kerlouan, nous dansions à une fête des associations , l'ambiance était bon enfant, extra : sans excès, équilibré, comme il le faut. Car le propre d'une bonne culture c'est d'orienter au Bien.
Merci d'avoir lu juqu'au bout ! Donc JPLM regarde la culture comme une sorte de capital : il n'a pas tord mais il n'en regarde pas assez les implications politiciennes pourtant à la base de la démarche de l4emsav comme je l'ai montré (la culture est un terrain et instrument à la fois indentitaire et de lutte poliqique)
Par le biais de la culture bretonne se joue le devenir d'une société qui se bonifie ou pas et c'est très important. je pense pour ma part que :
I. La culture bretonne sans Dieu est défigurée ;
II. La culture bretonne doit être revisitée systmatiquement pour proposer un mode de vie meilleur que la culture dominante dans une société urbaine et non plus paysanne (c'est un fait qu'il faut accepter)
On pourrait maintenant lister très très concrètement ce qui fait qui notre culture quotidienne et notre société a encore quelques traits »bretons« : à partir de ces point, une stratégie de reconquête pourrait être mise en place après avoir bien précisé l'objectif. sur ce point mon objectif est celui de l'emsav historique aant qu'il ne sombre dans un gauchisme pitoyable et je le redis : détruire l'Etat parisien en Bretagne, créer unEtat respectueux de la dimension religieuse, se servir de cette culture et de sa langue comme vecteurs et outils de reconquête de notre autonomie et éléments de reconnaisance des membres de la communauté bretonne. Cela doit se faire essentiellement par la société civile.
Voici ce que je trouve pèle-mèle :
- Boeurre salé ; crêpes ; mélange sucré salé ; kig ha farz ; gwadegenn, stripoù, pastez (brioche), Bretagne premier producteur agricole en france, Yod kerc'h, une certaine manière de découper les parts de gâteau, maigre ou poisson le vendredi, pas de pénitence le Dimanche et fêtes,
- économie de type associatif, coopératives, groupements (CMB CA SICA CECAB, PRESTOR Ouest France, Leclerc...) maillage de petites villes (36 bassins de lecture pour ouest- France)
- musique, Barzhaz Breizh, Stivell, Glennmor, Servat, Tri Yann, Kantikoù kozh, Kantik ar chapel, Da feiz hon Tadoù Kozh, Veuze, biniou, énormément dedanses et variantes, kan ha diskan, complaintes
- mélancolie, pennoù kalet,
- refusent Plogoff, NDDL, Carnet etc
- Votent à gauche face à une droite qui n'est plus chrétinne il cherchent une Eglise de substitution et croient à une propension supposée plus grande de la gauche à la charité (solidarité envers les plus faible)
- habits nationaux pour les bagadoù kelc'hioù pardonioù
- mode néo bretonne des seizh breur, continuée par les kabig de la Minor, pascal Jaouen... Croix portée par les femmes faisant partie de leur habit. Saint sacrment sur le dos du chupenn du pays de foen.. Casubles avec ornementation néo bretonne.
- Architecture spécifique ; styke néogothique Beaumanoir : »Sioulder an oferennoù en ur chapel e maezioù Breizh Izel« (YB Kalloc'h)
>><< Chartres et sa nef de 40 m !
Statue HB dans les niches audessus des portes des maisons, bénitiers faience chez les partucliers
- Histoire faite essentiellement de ratages depuis le 10ième sc et pourtant les Bretons résistent encore. L'épisode de la chouannerie
- profusion de saints populaires, toponymie rès riche »chaque talus a une histoire«.
- meubles spécifiques ; dessins du saint sacrement sur les armoires, coffres à blé
- Spiritualité spécifique. La TST à Rumengol (trois fois le tour de l'église dans le sens du soleil. Eau bénite en trop sur la main va au sol pour les morts enterrés dessous, prier avec ses pieds (pardons), s'adresse aux saints dont saninte Anne marche pied vers Marie qui introduit à Jésus ; comptine de Noel Jezuz,Mari, Josef, hag Anna haganna hag anna ! Kanamp Nouel n'est pas un cantique à l'origine ; an daouzek deizioù, noms de plantes faisant référence aux saints... Expression telles que : Da zeiz sant mazheas ez a ar gwenan er-meaz ou encore se moquer du Diable, ses sobriquets »Gwilhoù kozh, Paolig...« Kroaz ar Salud. Confsssion au pardon pour demander »Pardon". Bien soigner les bêtes aux fêtes des quatres temps. Mettre un brin de buis bénos aux quatre coins de la ferme et sur chaque croix dans chaque pièce. Arrêter le travail aux anjelus, se signer danvant un calvaire. Prières du matin et du soir chantées.
- Cidre , chouchen, lambic, et récemment : bières ; hospitalité bretonne, les codes de politesse, garder la distance, fidélité en amitié, Gwenn pe zu. Arnachisme latent,... etc etc...
C'est un peu hors qujet mais pas tant que cela : à partir de cette liste on a une petite idée très incomplète de la culture bretonne concrète, celle qui survit plus ou moins.
C'est à ce niveau qu'il y a « philosophie », c'est-à-dire lorsqu'est pris en compte « l'esprit » ou « la manière de faire les choses ».
On ne s'invente pas « philosophe ». Il faut avoir lu sur la question de « l'esprit » les philosophes du 20ème siècle que sont Quine, Davidson et Dummett. Il faut connaître l'oeuvre de David Chalmers, de Daniel Dennett et de Saul Kripke.
Ces philosophes sont britanniques, américains ou australiens. Ils ont contribué à l'avancement de la recherche philosophique quand les Français en demeuraient à leurs obscurs « Descartes » « Bergson » ou « Sartre » servant davantage de « garde-fous » que de « maîtres à penser ».
De Descartes, nous ne parlerons pas ici, car nous en parlons ailleurs. Notons simplement que si l'on ne s'invente pas « philosophe », cela ne s'improvise pas non plus. Il faut être informé, concernant la question de « l'esprit », des débats des vingt dernières années concernant « le réalisme » et « l'anti-réalisme », le « mentalisme » et le « physicalisme », l'« internalisme » et l'« externalisme ».
Rappelons qu'il y a un monde philosophique en-dehors de « l'hexagone » (au sein duquel la Bretagne passe trop de temps à se penser elle-même ou qu'elle prend trop comme « référent »). Hexagone qui se targue d'avoir réduit l'exercice philosophique à « une discipline » (qui plus est : « obligatoire »).
Mentionnons, à titre d'exemple, le sujet du Bac Philo cette année en série Economique et Sociale : « Que doit-on à l'Etat ? ». Est-ce là encore de la « philosophie » ? Les intellectuels britanniques ou allemands plaisantent volontiers sur « l'indigence culturelle française ».
Il existe donc un consternant problème culturel français, «mais également breton». Car il faut encore se poser la question de savoir pourquoi aucun Breton n'a jamais entendu parler des philosophes Charles-Hercule de Keranflec'h (1711-1787) et Jules lequier (1814-1862) qui, comme «par hasard», on souhaité inscrire leur oeuvre dans le sillage de celle de Descartes.
Le premier en publiant à Rennes en 1765 (année de « l'Affaire de Bretagne ») un «Essai sur la raison» et en 1774 (deux avant la révolution américaine) des «Observations sur le cartésianisme». Le second en se donnant la mort un 11 février (date de décès de Descartes à Stockholm : on ne peut imaginer plus tragique hommage).
Et quelle consternation de se rendre à l'école Catherine Descartes (1637-1706) à Elven, au nord de Vannes, et de constater que peu savent dire « qui est cette femme de lettres » (et encore moins « qu'elle fut la nièce du célèbre philosophe »).
La culture commence par « la réflexion », c'est-à-dire « le retour sur ce que l'on croit savoir » (comme disait Socrate) «et que l'on ne sait pas en fait».
Encore une fois, on ne s'improvise pas « philosophe ». Il faut être nourri des débats contemporains, mais aussi de la tradition. Celle qui va de « l'antiquité » (Socrate-Aristote), à « l'époque contemporaine » (Kierkegaard-Wittgenstein) en passant par « la modernité » (Descartes-Hegel).
Notons que nous sommes sortis de « l'époque contemporaine » et que nous sommes aujourd'hui témoins d'un «changement d'époque». En témoigne l'impressionnant bouleversement culturel qui a lieu actuellement dans le monde universitaire français. Avec notamment la nomination au Collège de France de la Bretonne Claude Tiercelin, les travaux du jeune Thibaut Gress sur la pensée de Descartes et le retour de « la métaphysique » et de « la philosophie de l'esprit » (Wittgenstein, Putnam, Sellars).
La Bretagne n'a pas à rougir de son « manque de philosophes ». Comme l'a laissé entendre Tocqueville au 19e siècle, c'est chaque Breton qui, en Bretagne, est « philosophe », c'est-à-dire à même de « penser par lui-même ».
Ainsi que l'a formulé Jean Pierre Le Mat en 2011 dans ses «Prophéties de Merlin» : « quel est le héros qui saura expliquer aux Bretons «la signification de la Bretagne» ? ». Car il semble bien que la question culturelle se pose à «ce niveau de la signification» (il ne suffit pas d'« être Breton », il faut encore se demander ce qu'en est « le sens »). Et «le sens», c'est ce qui occupe les philosophes !
Ce « héros » dont nous avons besoin aujourd'hui, c'est peut-être le philosophe Descartes (ainsi que l'a écrit Hegel), mais c'est aussi chaque Breton à sa suite. Les premiers révolutionnaires du Club Breton souhaitaient lui rendre hommage «en ce sens» (avant que Napoléon ne vienne y mettre « son grain de sel »).
Que la relecture de Descartes puisse aujourd'hui contribuer au renouveau de la réflexion et de la culture en Bretagne, cela serait déjà une chose. Car, en fin de compte, il s'agit moins d'y « revenir » que d'en « partir ». Les Français l'ont lu (c'est entendu), et ils l'ont «mal lu». Quant à nous, tout reste à faire...
Son père ne lui réservait-il pas son siège au Parlement de Bretagne ? Qu'aurait été son attitude en 1675, lors de la révolte des Bonnets Rouges ? Comme Ulysse, qui a su « revenir » d'où il était « parti », il était à parier que Descartes, un jour ou l'autre, revienne en Bretagne...
La Bretagne a, certes, besoin d'une culture forte, mais elle a aussi besoin d'esprit. Elle a besoin de philosophie.
Simon Alain.
»
Comme l'a laissé entendre Tocqueville au 19e siècle, c'est chaque Breton qui, en Bretagne, est « philosophe », c'est-à-dire à même de « penser par lui-même ».«@Alain Simon
Il y a aurait donc philosophe et »
En notant que toutes les cultures ont une dimension religieuse je ne fais que noter l'importance du fait religieux dans toute culture nationale. Ce n'est bien évidement pas un preuve de l'existence de ce que les traditions religieuses appellent Dieu : on est d'accord. Simplement sur ce point de l'existence de Dieu on peut aussi noter que l'explication de l'exitence de l'univers est appelée Dieu (en l'occurence le créateur) dans toutes les cultures.
D'autre part, au sujet de Darwin, sa théorie bien remise en cause aujourd'hui d'ailleurs (on n'a toujours pas trouvé le 'chainon manquant') a vieilli et a disparu d'ailleurs du programme de 6ième en Histoire Géo.
Enfin sur Descartes, j'ai étudié Descartes et voilà ce que j'ai retenu : il a essayé de mettre dieu en équation, de démontrer son existence par A+B. Son fameux cogito ergo sum est une excroquerie car le cogito est déjà dans le sum aussi ce n'est pas difficile de démontrer que Dieu existe à partir de là. Le pb est que son hypothèse de départ contient déjà la réponse en elle-même.
C'est bien contre ce proccédé que Kant et Nietche se sont insurgés et montré en fin de compte que sa démonstration est fausse et que donc dieu n'existe pas : c'est une erreur, il faut simplement revenir à l'hypothèse de départ. Voici pour ma part mon raisonnemet : Descartes disait avec raison «mes sens me trompent» mais il oubliait qu'avec comme point de départ le 'jugement d'existence' à parir d'expérience répétées, m^me si nos sens nous trompent (d'où le fait qu'il prouve l'existence de dieu par le ie interne seulement, le fameux cogito) on peut donc arriver à un «jugement d'existence» (terme inventé par le Père Marie-Dominique Philippe o.p.) , à une certitude : ceci est bien une table, je la touche , la voit etc... Et le même raisonnement est possible pour des choses que l'on ne voit pas directement et qui existent pourtant et qu'on ne remet en cause bien que cela ne nous soit pas «prouvé par A + B». Ultimement le raisonement reste valable dans un raisonement à postériori sur l'existence de Dieu. Ce sont les septs voies de l'existence de dieu dans la somme théologique de St thomas d'Aquin : la certitude de l'existence de Dieu pour un catholique ne relève pas de la réélation chrétienne mais simplement du simple raisonement philosophique.
Bien. Donc en toute amitié je répète que l'élément religieux est déterminant dans toutes les cultures et notamment en Bretagne ; que cela induit des valeurs ; que s'il n'est pas possible de s'obliger à croire, du moins les valeurs imprégnées dans la culture et portées par la religion et vice versa (car on ne sait trop si le mur tient pas le poid de ses pierres ou du fait du lierre qui le recouvre...) doivent être impérativement acceptées interiorisées par chaque membre sous peine de s'auto-exclure.
J'en reiens à mon raisonnement qui s'oppose frontalement à l'attitude de G Kerbella qui a brûlé son Gwenn ha du parce qu'il en a vu à LMPT. Quelles valeurs représentent le Gwenn ha du selon GK et selon moi ? Je pense que GK fait partie d'une génération 68 de libération du carcan religieux et moral et qu'il croit que la société telle qu'elle a éolué sous l'influence de sa génération est meilleure (pilulues chimiques cancéreuses contraceptives, éradication d'une ville comme Lesneven chaque année en Bretagne par avortements, dénaturation du mariage, théorie fumeuse du genre, égalitarisme des sexes niant tout anthropologie sérieuse des sexe, libertarisme imbécile qui abolit tout repère, écologisme à oeullères (l'aéroport NDDL coute 2700 ha de terre agricole ...tandis que la LGV 14000 ha !))
Ce ne sont pas mes valeurs, ce ne sont pas des valeurs Bretonnes et encore moins chrétiennes. Pour cela il faudrai qu'il regarde l'histoire religieuse de notre pays, qu'il fasse une typologie des saints bretons en général et par époque et par sous pays. Quelle pièce formidable il produirait alors !!! Un Salaun ar Foll pauvre comme Job (référence religieuse absolument enracinée que vous ne pouvez effacer sans un appaurissement radical !) au milieu deu Leon si acharné au travail et attaché à l'avoir... Un Sant Erwan dans une région, le Trégor, où le sentiment d'injustice sociale a toujours porté les gens vers la gauche. Si les Bretons aiment leurs saints c'est qu'il s'identifient à eux et cela c'est difficilement dépassable avec une culture a-thée.
(...)
Je soutiens donc qu'au nom de la tolérance on nous a vendu une société laicisée, sans Dieu, et par là on nous a coupé un bras. La laicité bien comprise, pas la française, c'est de faire exister dans la société une vraie valeur de tolérance où le religieux ne sit pas honteusement relègué à la sphère privée. Il y a des lois iniques en France comme la loi Debré sur lenseignement qui donne à l'Etat le statut d'une nouvelle Eglise et d'autre lois en plus qui empe^chent les gens de vivre ce qu'ils sont : on oblige les médecins, sages femmes pharmaciens à faire des actes contraires à leur concience et on condamne un vieux médecin qui donne des chaussons de poupon à une femme susceptible d'avorter pour harcèlement agravé d'entrave à l'avortement ; on empêche la diffusion en France d'un film comme Cristeros ; on arrête les protestataires non violents de LMPT par centaines on les met en garde à vue, on les gaze , et GK n'est pas d'accord ? ?? quelles sont ses valeurs ??? Il soutient objectiement cette culture de mort qui emprisone et gaze les gens, qui rejette une pétition de 700000 signatures d'un revers de main, qui institue comme un délit le fait de manifester sans rien lâcher.
Non en vérité je ne comprend pas et je ne suis pas le seul. Les véritables valeurs de la Bretagnes sont au contraire bien évidemment celles de l'Evangile, et incarnées de manière tout à fait originales ici sur cette presqu'ile. Foi espérance charité générosité fidélité ténacité indignation résistance à l'Etat éradicateur de notre identité tant religieuse que linguistique, etc etc. tout ceci est à creuse r et à découvrir. J'ajoute que GK n'a pour l'instant absolument rien apporté à la littérature bretonne : c'est bien écrit mais c'est vide de sens. Un vide sidéral qui risque de nous engloutir tous : comme donc voulez ous donner envie à nos enfants d'endosser la langue qu'ils ont apprises dans les écoles dites bilingues alors qu'ils n'ont appris en réalité qu'une sorte de breton-common et non pas appris à aimer notre langue dans un coeur à coeurs aec nos grand auteurs : ceux là sont tous chrétiens : Kalloc'h, Kervarker (barzhaz Breizh), Gwilhom al labourer, cetains auteurs commes Brogarour, Roperzh ar Mason, youenn olier, Yeun ar Gow. Pour moi GK, Yann Gerven, F. Oillo, PJ Helias et beaucoup d'autres verront du ciel leurs oeures aller à la poubelle parce que oubien c'est nul ou bien c'est un enterrement de première classe ou bien encore ils contribuent à la culture de mort.
Il faut bien me comprendre : notre culture ne peut pas être selon le modèle français dominant, cela n'aurait aucun sens. Changer de langue c'est pour changer de logiciel de valeurs, sinon on n'a pas le dynamisme pour investir dans la nouvelle culture. En plus nous sommes dos au mur, nous ne pouvons nous contenter d'oeuvres médiocres et nous devons aller à l'essentiel : il nous faut un Saunders Lewis breton, d'urgence ! Il s'appelait Youenn olier et franchement il me semble qu'il avait compris tout cela. Pour lui une église abandonnée par le culte il alait mieux la RASER que de l'abandonner à une culture athée la transformant en musée comme à l'église de Bodmeur actuellement. De même donc si vous rejetez la dimension premièrement religieuse de la culture bretonne, il n'y a qu'à faire sauter tous les monuments religieux, abattre nos croix, détruire les statues de fontaines, débaptiser bon nombre de noms de lieux de plante et de prénoms d'enfants ou encroe de famille. Je ne sais pas ce qu'il restera : pas grand chose. Du caca de mouche comme on dit en breton.
L’élève René Descartes était connu à La Flèche comme fils d’un conseiller au Parlement de Bretagne, donc breton. Lui-même alla plus d’une fois en Bretagne, chez son père ou ses frères et beau-frère : aussi parle-t-il, pour l’avoir entendu, du dialecte ou patois « bas-breton ».
- Je suis aussi contraint de démentir publiquement la formulation « philosophe national auto-proclamé ». « Philosophe » ? Cela ne consiste certainement pas à dire « quoi penser ». « National » ? Mes travaux s’inscrivent dans le cadre d’une recherche sur l’histoire, l’histoire des idées et la philosophie. « Auto-proclamé » ? Il ne me semble pas que la démarche soit de cette nature.
- « La vérité oblige », certes. Mais, là aussi, qu’est-ce à dire ? Pour qu’il y ait « vérité », celle-ci doit encore être argumentée, établie, confortée, appuyée et si possible avec des sources identifiables.
- Cela étant dit, les débats d’idées sont « des débats d’idées », et non des confrontations de personnes. Il n’y a donc effectivement aucune agressivité dans un échange d’idées, et je serai toujours d’accord avec monsieur Treguer sur ce point. J’ai apporté une contribution au débat proposé par Jean Pierre Le Mat sur la notion de « culture ». Celle-ci ne s’inscrit que dans le cadre de ce débat. A galon.
Simon Alain.
Il y a toujours une conclusion pour un chapitre, dans un livre qui n’achèvera pas de si tôt d’en ajouter de nouveaux. Et là vous en posez une de conclusion, juste il me semble…
« …c’est surtout qu’une culture n’a pas à s’imposer pour en remplacer une autre par la force ou tout autre moyen. Que la France s’occupe d’abord de sauvegarder sa propre culture. Il y a déjà fort à faire tant elle se laisse envahir par d’autres cultures qui causeront la mort de la sienne. »
Y a t-il une « civilisation française » qui puisse se targuer, se parer d’un tel attribut ? À tant admirer d'autres cultures et se les approprier, vouloir ainsi se construire _et détruire_ en se glissant, dans les vêtements, l’architecture et la pensée des Grecs (anciens), en enfilant l’armure et en se ceignant du glaive de Rome, en rêvant l'Égypte des pharaons et espérant peut-être que le symbole phallique de l’Obélisque une fois plantée en terre parisienne, allait féconder la Franceparisiie ? À tant imiter l’on peut en douter !
Enfin, dans ces conditions les petits bonshommes emportés par leur mégalomanie meurtrière, et qui s’agitent encore un peu aujourd’hui au sommet de l’état, ou dans les étages inférieurs, ne pouvaient que se prétendre les dépositaires de l’universalité.
Un deuxième peuple ( ?) élu en quelque sorte ??? À l’exclusion de tous les autres… Mais YHWH avait parlé n’est-ce pas ? Lui qui n’est pas raciste, qui les a toutes crées ces races, avec l’idée, la liberté et la responsabilité semées en nos esprits de ce qui en a été fait et sera fait ! Oui il me semble qu’il aime énormément la diversité. Mais en Franceparisiie, le mot race supprimé de la constitution, le problème n’existe plus !
L’Europe elle seule pouvait à mon avis, avoir peut-être, cette légitime prétention d’une forme et d’une bonne part de l’UNIVERSALITÉ!
Depuis la deuxième moitié du XX ième siècle, le Jacobinisme a rencontré l’Islamisme qui s’invite au banquet primitif. La Culture bretonne a t-elle la cuirasse suffisante pour… se «payer» les deux ? Surtout lorsqu’en son sein des forces « rampent » pour les deux et plus. Elles sont les failles profondes de notre frêle armure!
Aujourd’hui, plus la France et quelques autres promeuvent l’Universalité (…comme un cabri.), plus je crois que c’est le chant du cygne que l’on entend, non de la civilisation française morte née avec Charlemagne, mais de l’illusion royalojacobine avec sa conception d’une forme d’état et de gouvernance. Une illusion chasse l’autre.
Il ne faut pas que les révolutionnaires romantiques soient déçus, il y a toujours de l’espoir pour les fous…Qui sont tous de Dieu... Et si gentiment stériles!
L’on ne s’improvise pas philosophe, c’est peut-être vrai! Il faut sans doute aussi, peu-être, comme le mécano du garage d’à côté, il faut quelques outils. Certains très habiles ont besoin de peu, ou font …avec peu.
Du dictionnaire philosophique de Voltaire au mot « DIEU » p.164. Il s’achète et se lit, s’est bien la moindre des choses, pour apprendre…
--De Logomachos au Scythe : Çà, dis-moi, que chantais-tu dans ton barbare jargon de Scythie ?
-- Toutes les langues sont égales aux oreilles de Dieu, répondit le Scythe ; nous chantions ses louanges. —Voilà qui est bien extraordinaire dit le théologal : une famille scythe qui prie Dieu sans avoir été instruite par nous ! »
Pour Socrate, veut « connaître » celui qui ne « sait » pas, et qui donc ne « vit » pas, c’est-à-dire qui ne fait pas « l’expérience de ce qu'il croit connaître ». La philosophie est interrogation des « connaissances » et des « croyances » en ce sens, soit capacité de «remise en question».
C’est en cela que Descartes et Hume réactualisent à leurs époques respectives « le geste de Socrate » (qui peut être résumé à deux principes : « je sais que je ne sais pas » et « connais-toi, toi-même »). Ces deux principes sont ceux de la « réflexion », c’est-à-dire « le retour sur soi », que l’on retrouve dans l’½uvre de Descartes.
Premièrement, comme Socrate, Descartes souhaite éviter la réduction de la vie au savoir : si je crois savoir, alors je ne suis plus ouvert d’esprit. Au contraire, si je ne fais pas du savoir l’unique critère de l’appréciation de la vie, alors je suis ouvert à ce qui a lieu, à ce qui arrive et à ce qui est possible. D’où l’importance de l’attitude de « non-savoir », soit la capacité de «recevoir».
Deuxièmement, la « source du véritable savoir » est la vie, soit l’expérience qui est faite en première personne de ce qui est vécu (et non simplement connu ou cru). En ce sens, « la connaissance de soi » est d’abord « expérience de soi ».
Fait preuve de « culture » celui qui sait « se comporter de manière adéquate » selon tel ou tel contexte, selon ou telles ou telles circonstances, en adoptant «a priori» une attitude de «non-savoir» et de «réceptivité» (ou de «reconduite à soi»). Autrement dit, fait preuve de «culture» celui qui est « ouvert d’esprit » et qui « ramène ses expériences à lui-même ».
Par exemple, un touriste américain ou allemand visitant la Bretagne saura dire s’il a été perméable ou non à la culture bretonne si ses comportements ont été validés par des « porteurs de culture ». Par exemple (ce ne sont que des exemples) : demander un cidre, ou un Breizh-Cola, dans une crêperie au lieu d’un Coca-Cola ou d'un Ricard (sachant que le cidre se rapporte à la culture de la crêpe : c’est ainsi «que l’on fait / que l’on faisait» en Bretagne).
Autres exemples : prononcer le nom de la ville d’Elven « Elvun » et non « Elvène », ou visiter « le château des Ducs à Nantes » en sachant qu’il s’agit des Ducs «de Bretagne».
Les visiteurs américains, britanniques ou allemands ont moins d' «a priori» et de « culture » à défendre en Bretagne que des visiteurs parisiens (qui imposent d'emblée une «connaissance» et une «croyance de savoir»). Ils sont ainsi plus « ouverts d’esprits » et ils perçoivent mieux « la culture » (qui enrichit en retour «leur expérience de la vie»).
Essayez de faire visiter le Parlement de Bretagne à un Français qui vous contestera déjà le nom : c’est « un vestige du passé », « une errance de l’histoire » ou « un problème d’identification », car c’est aujourd’hui, simplement, « la Cour d’appel de Rennes ».
Le terme de « Parlement de Bretagne » est alors « une coquetterie culturelle » ou le signe d'« une arrogance mal placée ». Or, en un certain sens, il est «physiquement impossible», place du Parlement de Bretagne à Rennes, de se dire «heureux d'être en province» ou de dire autour de soi «combien la France est belle» et peut être «fière de son passé».
Ce qui ne viendrait pas à l'esprit d'un touriste américain, britannique ou allemand qui a vu quatre fois autour de cette place la plaque en lettres dorées, écrite en français et en breton, indiquant qu'il s'agit là de la place du «Parlement de Bretagne» (et non de «la cour d'appel de Rennes»).
La culture n'est donc pas une notion «douce» ou «optionnelle» : elle conditionne la perception et a, en ce sens, une portée scientifique. En effet, il est physiquement impossible à Rennes de ne pas percevoir «la place du parlement de Bretagne» PLACE DU PARLEMENT DE BRETAGNE.
Rêvons un peu et imaginons un instant que cette place historique rappelle, d'une autre plaque, que le célèbre philosophe René Descartes l'a souvent fréquentée... C'est alors l'esprit des touristes qui s'illumine et la ville de Rennes qui multiplie par dix sa fréquentation touristique... Car bien des « énigmes françaises » trouvent leur solution en Bretagne, à commencer par ce philosophe mal enterré dans l'église de Saint-Germain-des-Prés à Paris. En face la rue de Rennes...
- François Roustang, Le secret de Socrate pour changer la vie, Odile Jacob, 2009.
- Danièle Pontremoli, Pourquoi lit-on des livres de philosophie ? Jérôme Millon, 2012.
- Thibaut Gress, Descartes : Admiration et sensibilité, PUF, 2013.
la culture ? cela devrait être principalement une culture populaire dans une société proche des racines.
Mais tout ceci est aujourd'hui noyé voire submergé par 1° la culture acquise à l'école 2° la sous culture télévisuelle
la «pauvre» culture populaire et familiale a du mal à résister à ces mastodondes.
Voilà pourquoi aujourd'hui en plaine campagne gallo ou bretonnante on peut croiser des enfants qui ne savent meme pas que leur grand parent parlaient une autre langue, des enfants qui n'ont jamais ramassé de chataignes, qui ne savent meme pas le nom de tel ou tel arbre ou plante.
des parents de ces meme enfants qui preferent acheter des marrons en boite de cosnerve que faire 2 km pour ramasser des chataignes (a peine caricatural)
qui preferent acheter de la confiture bonne maman que de ramasser des mûres !
bref des hommes hors-sol en pleine campagne !