Ce matin, 4 juillet, Jérôme Kerviel, licencié pour faute lourde par la Société générale, s'est rendu, accompagné de ses soutiens au Tribunal des prud'hommes de Paris pour contester son licenciement.
L'affaire est renvoyée au 24 mars prochain.
Que la Justice française se permette de tels délais est proprement ahurissant.
Sur le fond, il faut remarquer que l'incrimination d'escroquerie a toujours été le résultat d'un parti pris, alors que la faite éventuellement reprochée à Jérôme Kerviel relevait, au premier abord, d'une non-observation des consignes. Doit-on juger la faute initiale, par rapport au miroir grossissant des conséquences?
Jérôme Kerviel fait remarquer, à juste titre, que tous les documents à charge contre lui ne sont que ceux versés par son employeur, qui procède à des estimations de pertes invérifiables. Il demande donc que le Justice nomme un expert indépendant, qui pourrait aussi vérifier, s'il n'a pas été oublié de produire des documents à sa décharge.
Son avocat a déposé plainte contre la Société générale et réclame une indemnité de 4,9 milliards d'euros.
Ce matin, il était accompagné devant le tribunal par les trois hommes politiques qui ont pris, les premiers, sa défense : Jean-Luc Mélenchon et Clémentine Autain (Front de gauche) et Julien Bayou (Conseil régional Europe Ecologie-Les Verts). Il y avait aussi Roland Agret (Action Justice), spécialisé dans la défense et la réhabilitation de personnes condamnées.
Jéôme Kerviel a déclaré que ces nouveaux appuis lui donnent «un souffle nouveau».
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