Le poète, traducteur et éditeur Rüdiger Fischer vient de mourir le 4 juin à l'âge de 70 ans des suites d'un cancer. Grand défenseur de la poésie et de l'amitié entre les peuples, il avait édité en 2010, en collaboration avec Herri-Gwilherm Kerourédan et Nicole Laurent-Catrice, une anthologie bilingue de poètes bretons aux Editions En Forêt / Verlag Im Wald en Bavière : Le temps de vivre, 21 poètes de Bretagne, un ouvrage qui est une référence incontournable sur la poésie bretonne actuelle.
■Lucien Wasselin.
Jetzt sammelt sich
die ganze Landschaft
in sich gekehrt
wie im vollkommenen Augenblick
Der Blick eilt am Ufer entlang
um das Geheimnis zu erfassen
das sich dort verbirgt
In dieser Stunde
zwischen zwei Welten
kehrt jedes Ding
zu seinem Ursprung zurück
Schon hat das Meer
der hereinbrechenden Nacht
seine Farben übergeben
Tiefer Frieden
durchdringt unsre Seele
Wir gehen davon
die Einsamkeit schulternd
vertrauend auf das, was dauert.
Marilyse Leroux (ZEIT ZUM LEBEN - 21 Dichterinnen und Dichter aus der Bretagne, Februar 2010)
Ce poème, légèrement modifié, est paru , en février 2013, dans «Le temps d'ici» aux éditions Rhubarbe.
Je m'associe de tout coeur à l'hommage rendu à Rüdiger, qui portait dans toute son étendue et son humanité, âme et actions, le beau nom de poète. Que ce qu'il a fait pour le partage franco-allemand de la culture grandisse, se propage et fasse des petits partout où le mot «Europe» a le sens qu'on lui voudrait. Celui de l'humain tout simplement.
Marilyse Leroux
Histoire de bouton
La vie ne tient qu’à un fil,
Qui tire les ficelles ?
Knöpfegeschichte
Das Leben hängt an wenig
Wer zieht die Fäden?
Entre les frontières
Architecte du langage
Tu construis des ponts
Zwiswchen den Grenzen
als Architekt der Sprache
baust du uns Brücken
Poèmes allemands,
Sans la clé du dictionnaire
Reste leur musique
Deutsche Gedichte
Ohne Lexikonschlüssel
bleibt mir die Musik
Bénédicte LEFEUVRE
Clin d’½il à la soirée du 24 janvier 2008 au lycée de Lillers
Traduction Rüdiger Fischer
Nous semons parfois
des sourires,
le long de notre chemin,
sans savoir
si la récolte
se fera
jamais