Avec Bruzhoneg, on apprend à cartographier avec du breton et on fait la fête

Reportage publié le 24/05/13 8:13 dans Science et Technologie par Christian Rogel pour ABP
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Pendant, un atelier de cartographie OpenStreetMap à Bruz
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Bretonniser les noms de rue à Bruz : pointage des voies déjà faites

Samedi 18 mai, la jeune association «Bruzhoneg» qui veut réunir tous les amis des langues et des cultures de Bretagne à Bruz (au Sud de Rennes) est apparue sur la scène avec entrain, à l'occasion de la Fête de la Bretagne.

Elle a organisé une opération «Menus saveurs de Bretagne» dans les restaurants, une animation musicale en continu sur le parvis de la médiathèque, un atelier de cartographie OpenStreetMap avec comme thème de renseigner la base de données avec les noms de voies de Bruz normalisés en breton par l'Office public de la langue bretonne.

Pour finir un grand fest-noz avec les frères Guichen, Leizig, et les duos de chanteurs Moal - Chaplain et Madec – Lorho-Pasco. Comme un peu partout, le temps gris et venteux n'a pas favorisé les activités musicales de plein air. Le fest-noz à la salle du Vau-Gaillard a attiré une petite foule très bien accueillie par les membres de Bruzhoneg.

Dans l'espace Gauguin, un atelier original et même inédit a rassemblé une petite dizaine de cartographes chevronnés et d'apprentis cartographes autour du projet OpenStreetMap et du breton.

Tout un chacun qui utilise un ordinateur peut apprendre comment mettre ce qui l'entoure dans une immense carte du monde accessible à tous.

La partie visible et facilement accessible à tous est la carte mondiale glissante que l'on peut visionner sur le site d'OpenSteetMap. (voir le site) De là, en passant par un onglet et après s'être inscrit, on peut, en quelques clics ajouter sa rue, la redresser, ajouter son nom, indiquer, si c'est le cas, qu'elle est à sens unique ou munie d'un ralentisseur.

On peut faire les rues d'à côté, mettre les noms des magasins, des arrêts de bus, des espaces verts, etc. En vacances, même à l'étranger, on peut se rendre utile tout en découvrant beaucoup de choses.

Tout ce qui est dans la base est réutilisable gratuitement pour le tourisme, les loisirs, l'économie, la sociologie...

L'objectif de Bruzhoneg est de montrer que le breton a sa place dans la société, en le montrant hors des sentiers battus.

Alors, pourquoi ne pas mettre sur une carte les noms de rue et de lieu de la ville, sachant que l'Office public de la langue bretonne a déjà fait la traduction d'une majorité d'entre eux?

Bravo à l'équipe de Bruzhoneg, emmenée par Sandrine Gauvin-Temporelli et un prix d'originalité à Maël Reboux pour l'organisation d'une séance si bien préparée, qu'elle pouvait intéresser quelqu'un n'ayant aucune notion de breton.

En une journée, les participants, pour la plus grande partie des néophytes, en cartographie comme en breton, ont saisi, avec beaucoup d'application, le nom de 250 voies. Il y a 8 500 noms en breton dans la base de données d'OpenStreetMap.

Grâce à une version spéciale d'un service d'édition de plans de communes, MapOSMatic, Bruz a maintenant un plan «e brezhoneg penn da benn» (tout en breton) qui a impressionné ceux qui l'ont vu.

Pour terminer, Bruzhoneg a déjà programmé un autre atelier à l'Escale dans la deuxième quinzaine de juin et pourra alors remettre à la mairie et aux écoliers bilingues le plan final.

Le plan de ville en breton de Bruz : une première mondiale ! (voir le site)

Voulez-vous imprimer le plan de votre commune? (voir le site)

Un autre article sur la cartographie :(voir notre article)

Christian Rogel


Vos commentaires :
Vendredi 3 mai 2024
Bonjour à tous,
 
Merci à tous pour votre grand intérêt vis-à-vis de l'article de M ROGEL qui a eu l'amabilité de venir nous voir samedi dernier.
Nous ne pensions pas que cet article pourrait devenir un «prétexte» (excusez le mot) à ces discussions tentant d'opposer gallo et breton.
 
Sachez tout d'abord que les statuts de Bruzhoneg s'attachent autant à la langue bretonne qu’au gallo, sans les opposer car :
1. nous sommes effectivement en zone gallo donc nous nous devons un respect du terroir naturel de Bruz
2. mais les dynamiques des populations et la démographie font que nous sommes un nombre non négligeable de gens originaires de Breizh Izel (Treguer, Kerne, Gwened…) qui nous retrouvons autour de Rennes qui est un pôle attractif pour les populations bretonnes et françaises.
 
On peut déplorer cet état de fait qui font que les actifs (et pas mal de trentenaires) sont nombreux autour de Rennes  (c'est un autre débat : l'aménagement du territoire…) mais c'est un fait, un constat. Cela s'appelle la démographie et c'est l'histoire qui se déroule. Les frontières linguistiques ont effectivement été stables au XIXème siècle mais ce n'est plus le cas : il y a des pôles bretonnants importants en Ille-et-Vilaine. C'est ainsi. Appelez-cela «colonisation» si cela vous tente mais cela reste extrêmement limité en nombre absolu.
M REUN a très saisi la réalité des choses : les gens bougent, ont bougé, bougeront.
 
Pour information : nous fêtons cette année les 10 ans de Div Yezh Bruz et le 100ème élève. Si ce n'est pas un signe de stabilité ou d'évolution selon les façons de voir… 

Pour en revenir au recours des noms de voies fournis par l'Ofis ar brezhoneg c'est un choix assumé de mettre en avant le travail de normalisation, de mise en place d'un référentiel. Les critiques sont tout à fait recevables. Cependant, je vous rappelle que l'IGN a pendant des décennies débaptisé nos lieux-dits pour les mettre dans un très mauvais français (ex : les très malheureux «croissants»….) Mais comme c'est l'Institut qui donne le «la» en France en matière de toponymie (en lien avec le CNIG d'ailleurs), l'idée est d'avoir la même démarche d'identification d'une information émanant d'un organisme référentiel. On se «bat» avec les mêmes armes !

Nous avons la chance unique en France d'avoir l'Ofis. C'est un outil formidable qui ne demande qu'à être utilisé alors servons-nous en !
Tout comme OpenStreetMap est un formidable outil libre et ouvert à tous. Si toute la Bretagne s'y met on pourrait même sortir un GPS de voiture en breton «pen da benn». Chiche !
 
Pour terminer sur le gallo, sachez que toute cette semaine un lexique trilingue (français-breton-gallo) est disponible dans tous les commerces (et bientôt sur notre site) avec l’aide de l’asso Chubri. Nous avons également eu un contact du monde gallophone très intéressé par l'atelier et nous serions prêts à aider pour faire le même travail de cartographie en gallo. Aucun problème. Il faut «juste» des volontaires.
Dans le cadre de notre association les gallophones sont effectivement sous-représentés mais nous faisons régulièrement de la publicité pour inviter les gens intéressés à nous rejoindre. Ce n'est pas notre fait s'il semble que la dynamique est plus brittophone que gallophone sur Bruz.

A galon,
Bruzhoneg

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