Le prochain Tro Dro aura lieu à Scaer le dimanche 7 juillet, l'occasion de rencontrer les gens qui ont marqué l'histoire de la plus grande commune du Finistère
Georges est né en 1925, à Saint Thurien, il va trois ans à Dinard chez les Capucins, puis revient lors de la guerre et va résister au lieu dit la Roche avec les maquisards.
Puis il a pris une ferme à Bubry, a eu quatre enfants (deux filles et deux garçons). Il a commencé la lutte à Bubry et est devenu champion du Morbihan en lutte bretonne, ensuite il a eu 11 ans le titre de champion de Bretagne et a eu deux fois le titre de champion interceltique de lutte.
Il partait 52 fois par an, parfois plusieurs fois le week-end, et les combats pouvaient durer 12 minutes, avec quatre à six lutteurs différents. Il gagnait beaucoup d'argent, l'équivalent du prix d'une vache en quelques combats. Il s'est acheté des motos, un side-car, une voiture...
Sa maison est remplie de médailles, coupes, décorations (Jeunesse et sports, résistance …), et des écharpes qu'il mettait quand il était sacré champion. Il a rapporté plusieurs fois un bélier à la maison et une fois a failli rapporter ... un taureau à Belle Isle en Terre, où le frère de lady Mond (qui finançait le tournoi)luttait et les tournois étaient importants, les gains aussi.
Ensuite, à 41 ans, Georges s'est pris de passion pour les chevaux. Il a investi dans un sulky, un camion, et il courait les courses de chevaux avec Lili Montfort de Clohars, remportant de nombreuses coupes et prix. Il courait encore à 80 ans jusqu'à ce qu'on lui interdise de le faire. Il était président du comité des courses et on comptait 1200 entrées à l'hippodrome de Kervidanou à Quimperlé les belles années.
Il a raconté la fois où il avait passé deux hectares avec une herse accorchée au sulky, au trot. Le cheval était tellement épuisé qu'il n'a pas bien couru pendant le week-end. France 3 était venue filmer mais arrivée trop tard, Jorj a refusé de faire encore travailler le cheval.
Il continue à travailler à son exploitation, a une quarantaine de Blondes d'Aquitaine, et presque autant de veaux. Il est aidé par un marathonien de New York, qui travaille aussi chez Penny, l'usine agro-zlimentaire toute proche, et vient l'aider à «boucler» les jeunes veaux à la naissance.
Les lutteurs étaient presque tous paysans, alors pas besoin de salle de musculation, elle se faisait en plein air avec les sacs de blé à porter, les exercices physiques incessants.
Georges était gaucher et les prises qu'il faisait décontenançaient ses adversaires.
Soucieux de la transmission aux jeunes, il avait même créé une petite école «gourenerien an Izol».
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