25 kilomètres de chaîne humaine : pari gagné pour les défenseurs de la Zad et les opposants au projet d'aéroport. Jeunes et anciens, enfants en poussette, handicapés, chiens en laisse... tous avaient rejoint les parkings bien organisés autour de la route où devait se tenir la chaîne humaine.
A 14h00 tout le monde était en place. L'hélicoptère fera trois tours. Les manifestants s'organisent, discutent, disent qu'un motard au sol aurait permis de prendre la tête de toutes les personnes de la chaîne, qu'on aurait pu chanter, avoir un slogan ...
Les journalistes à bord de l'hélicoptère mitraillent, deux ULM tournent, dès qu'ils arrivent les manifestants se tiennent la main, rient, certains essaient un courant électrique, une phrase magique pour se la passer d'une oreille à l'autre ...
A 15h00 le tour est joué, la chaîne n'avait pas eu beaucoup de trous, les grands arbres cachaient les gens de temps en temps, mais le soleil était au rendez vous et la journée était belle.
A pied, beaucoup découvrent les lieux cultes de Notre Dame des Landes : Bellevue, les Ardinières, la Vache qui rit, , les Planchettes... Les cyclistes passent, les petits stands ont leurs réserves de boissons et de ravitaillement vite épuisées, les gens échangent des adresses, des projets, les faucheurs transmettent des infos confidentielles, les patates se plaignent, le chanteur de rock agricole chante sur son tracteur sans souci, un vent frais qui ressemble bien à un petit vent de révolte souffle, sereinement, sur les grands champs ouverts.
Vinci relance le dossier alors qu'Eva Joly interviewée sur place dit : «les rapports de force sont en notre faveur : nous avons gagné un certain nombre de recours juridiques qui ont établi que toutes les contestations n'ont pas été faites et qu'on ne respectait pas les directives européennes.
C'est un peu rebelote mais on voit bien que Vinci n'a pas abandonné : ils ont encore déposé cette semaine une demande de permis de construire pour les pistes et l'aérogare, donc, les rapports de force sont toujours là. Il est important pour moi de rester mobilisés jusqu'à l'abandon officiel du projet car il est temps de laisser à Julien Durand et à tous les autres qui luttent ici depuis quarante ans un peu de tranquillité et de paix pour la fin de leur carrière».
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