Le grand artiste et peintre breton Mathurin Méheut à Paris : Un événement d'envergure exceptionn

Dépêche publié le 22/03/13 12:41 dans Cultures par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Le homard bleu de l'affiche est extrait du livre pour enfants « Regarde... » par Colette et Méheut, 1929.

Né à Lamballe en 1882 et décédé à Paris en 1958, [[Mathurin Méheut]] est probablement le plus grand des artistes peintres bretons. Il a laissé une oeuvre monumentale.

Au loin, sa Bretagne lui manquait et dès qu'il pouvait, il la crayonnait d'une main de génie. Son oeuvre bretonne est un documentaire d'une Bretagne rurale et maritime. Il commence à la peindre à un moment où la photographie n'existait pas encore. Les dernières images d'une Bretagne pas encore remembrée, ou démembrée devrait-on dire. Les derniers clichés d'un peuple en sabots avant qu'il ne commence à prendre le train pour l'exil. Sa Bretagne est celle de Brizeux : misère pour les uns et poésie pour les autres. Penn-ti aux toits de chaume, marins aux mains rugueuses dans des barques minuscules, paysannes aux robes bleues et noires ballonnées par le vent, paysans à la faux dans de petits champs, meules de foins et clochers, coiffes et dentelles dans le vent. Des horizons bleutés, gris et or qui sentent le foin et l'iode. C'était une Bretagne pauvre d'avant les engrais et le béton mais d'une beauté sauvage qui attirait les peintres du monde entier car chaque paysage était une émotion.

Il a peint bien plus que la Bretagne : le midi où il a séjourné (voir le site) , le Japon en 1913, en tant que lauréat de la « Bourse autour du monde » de la fondation Albert Kahn, voyage interrompu par la guerre de 14-18. Il croque alors les tranchées et les soldats sur des cahiers d'écoliers (croquis reproduits dans L'illustration dès 1916, il peint la ville d'Arras en ruines. Il a décoré une dizaine de paquebots, le hall de l'immeuble Heinz à Pittsburgh (USA) en collaboration avec Yvonne Jean-Haffen. L'immeuble et sa décoration ont été détruits. Comme beaucoup de peintres de son époque il a aussi fait de la gravure sur bois et de la céramique, dont, en 1941, la magnifique décoration de vitraux et céramiques, encore visible, à la poissonnerie-restaurant du vieux Lille L'Huîtrière (qui en a fait le bandeau de son site (voir le site) ).

(voir le site) de l'INA pour un reportage de 1982, l'année du centenaire de la naissance de Mathurin Méheut, de plus de 10 minutes. L'occasion d'un voyage en images dans l'oeuvre du peintre, l'occasion aussi d'entendre les commentaires de sa fille Maryvonne Méheut et de sa plus fidèle élève Yvonne Jean-Haffen.

À Paris ce sera l'occasion de voir des oeuvres, propriétés de différents musées, et d'autres pièces rarement ou jamais montrées. Tel que la fameuse et immense tapisserie «La Mer», faite pour les tissages des Gobelins à Paris. Le carton en très mauvais état nécessiterait une sérieuse restauration. Le Musée [[Albert Kahn]] de Boulogne-Billancourt a prêté trois des toiles que le peintre avait faites pour décorer la villa Miramar, propriété d'Albert Kahn au cap Martin dans le midi, dispersées lors de la vente de la maison et retrouvées...

À noter qu'en 1974 le Musée de la Marine avait déjà fait une rétrospective Mathurin Méheut mais les moyens sont autres actuellement. Le n° 1 de la revue L'art et la mer y publia de longues pages dont un texte admiratif de Maurice Genevoix.


Agenda :

L'exposition se tient au Musée de la Marine depuis février jusqu'au 30 juin 2013.

(voir le site) du Musée de la Marine avec la note du commissaire expliquant la genèse de l'exposition, et (voir le site) pour la page du dossier de presse.

Il est à l'honneur chez Prunier, grand restaurant de fruits de mer parisien, qui sert dans le service La mer créé par Mathurin Méheut en 1932 (il en créera d'autres dès 1925) (voir le site)

Le jeudi 18 avril l'exposition se prolonge par une visite-conférence sur « l'engouement des artistes pour le paysage breton, au-delà même de la célèbre école de Pont-Aven » au Musée de la Marine à 11 h puis à 14 h 30 au Musée d'Orsay où il faut réserver au 01 53 63 04 63.

La Manufacture nationale de Sèvres, pour laquelle il a travaillé dès 1927, n'est pas en reste. Deux visites-conférences à la Cité de la céramique à Sèvres les lundis 8 avril et 27 mai à 14 h 30.

Jeudi 13 juin 2013 : La production de Sèvres dans l'oeuvre de l'artiste. Avec Bernard Jules Verlingue, conservateur du musée de la Faïence de Quimper et Isabelle Laurin, chargée de documentation à la Cité de la Céramique de Sèvres.

Son oeuvre est aussi en permanence au Musée de Lamballe (voir le site) conservée mais peu exposée par manque de place, sauf lors de fréquentes expositions à l'extérieur. Le musée va s'agrandir en déménageant dans le site du haras.

Tout le programme des visites-conférences et des ateliers pour enfants est sur le PDF ci-joint.

Ouverture : lundi, mercredi, jeudi, vendredi : 11 h - 18 h, samedi et dimanche : 11 h - 19 h.

Le homard bleu de l'affiche est extrait du livre pour enfants « Regarde... » par Colette et Méheut, 1929.

Maryvonne Cadiou et Philippe Argouarch


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