20 associations bretonnes dont une fédération de plus de 1000 adhérents, rejointes par Paysages de France, la SPPEF (société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France), la Ligue Urbaine et Rurale (LUR) et Patrimoine Environnement, ont déposé un recours en annulation contre le schéma régional éolien breton.
Le SRE élaboré conjointement par l'Etat et la Région et adopté par l'arrêté préfectoral du 28 septembre 2012 devait définir les zones favorables et défavorables à l'éolien en Bretagne. Or, exception faite des zones interdites pour contraintes et servitudes techniques (aéroports, radars), le schéma est resté muet. Le document signé par le préfet se clôt sur la liste des communes favorables à l'implantation des machines : elles y sont toutes ou presque. Sur les 1260 communes de la Région, seules 84 en sont exclues.
C'est un document de 112 pages dont 18 de photos d'éoliennes en pleine page. L'essentiel est traité en 5 pages.
Si le SRE prétend respecter « une zone interdite à tout éolien » dans « un périmètre étendu du Mont St Michel, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO », cette affirmation est contredite par la liste des communes situées en zones favorables.
Qu'en est-il des autres paysages emblématiques : Fréhel, Erquy, St Malo, les mégalithes de Carnac, la presqu'île de Rhuys, les monts d'Arrée, la forêt de Brocéliande, les Montagnes Noires notamment ? Ils sont ignorés. Quant à Locronan, Moncontour, Malestroit, Bécherel, petites cités de caractère, elles font aussi partie des communes favorables au développement de l'éolien.
Que dire de la concertation ? Plusieurs associations qui ont participé aux réunions d'élaboration du schéma régional éolien sont dépitées. Les débats qui se sont tenus à Rennes n'ont obtenu aucune écoute, le schéma étant déjà fin prêt.
Quant à consultation du public ? Elle s'est faite sur internet du 22 février au 22 mars 2012 et soit disant en sous-préfecture et préfecture. Encore fallait-il en avoir connaissance. Si nous lisons les avis déposés sur le site de la Région, nous n'en comptons que 9.
Et la consultation des communes ? Elle s'est déroulée en juillet et août 2012. Un grand nombre d'entre elles, mal informées par un mail de la DREAL qui est bien souvent passé à la trappe, n'ont pas pu réunir leur conseil en période estivale. Le pourcentage de réponse est de 8,6 % … ! Malgré cela nous lisons dans l'arrêté préfectoral que « la phase de consultation du public et des organismes concernés n'a pas soulevé d'observations et d'avis de nature à remettre en cause son contenu ».
Aussi dénonçons-nous ce SRE non conforme à la loi Grenelle 2 et à son décret d'application qui exigeait des régions un effort de réflexion et de planification pour définir les zones favorables au développement éolien et le potentiel qu'elles peuvent offrir, de même que nous dénonçons les simulacres de participation et concertation des associations, et de consultation du public et des communes.
Face aux 9 avis formulés par le public lors de la consultation dont se satisfait l'arrêté du 18 septembre 2012, s'élève la protestation de plus de 12 000 adhérents participant à ce recours.
Le premier schéma éolien annonçait que les 1000 MW (700 machines environ) couvriraient 7% de la consommation bretonne. En réalité, à ce jour, elle n'en couvre que 4 %. Les 2500 MW prévus par le SRE à l'horizon 2020 permettraient d'en couvrir à peine 10 %.
Devons-nous poursuivre dans ce sens, au prix du saccage de nos paysages et de vies humaines sacrifiées ?
■Quelles sont les propositions alternatives pour subvenir aux besoins de la Bretagne en énergie électrique ?
Il y a peut être 20000 personnes opposées à l'éolien en Bretagne, il faudrait pouvoir les comparer à celles qui sont opposées à l'EPR et aux lignes THT.
La politique énergétique consiste à faire des choix et donc à sélectionner telle ou telle option avec ses contraintes inhérentes.
Mais elle ne consiste certainement pas à réunir des particuliers promoteurs du concept NIMBY, pour déconsidérer des technologies tout à fait acceptables et créatrices d'emploi.
Par contre il faut effectivement veiller à ce que les projets soient portés par des sociétés citoyennes locales pour s'assurer que les bénéfices des parcs éoliens seront bien investit sur les territoires accueillant les dits parcs.
Autre petite remarque pour Paul, il faut préciser également la durée de production, 250 MWh par MW installé, pourquoi pas, mais en combien de temps.
Les ratios sont en fait de 2500 MWh d'énergie par an par MW de puissance installé pour une installation terrestre et de 4000 MWh par an par MW installé en mer.
Sinon pour une politique énergétique globale pour la Bretagne vous pouvez télécharger cette étude :
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Gwenael HENRY