Pierre Ier de Bretagne (1213-1237), un Capétien sur le trône ducal

Communiqué de presse publié le 19/03/13 11:25 dans Histoire de Bretagne par Yoran Delacour pour Éditions Yoran Embanner
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Pierre Ier de Bretagne (1213-1237), un Capétien sur le trône ducal

de Eric Borgnis Desbordes

En 1212 le roi de France Philippe Auguste choisit son parent Pierre de Dreux comme époux de la duchesse Alix, l'héritière du duché breton. Il espère ainsi rattacher un peu plus à la France une Bretagne encore sous suzeraineté anglaise dix ans plus tôt. Le mariage a lieu l'année suivante. Pierre Ier reçoit la Bretagne en bail en attendant que son héritier à naître (le futur Jean Ier) atteigne sa majorité.

Mais, avant de s'occuper des affaires bretonnes, en 1214, Pierre Ier doit aider le roi de France à mettre en échec la tentative du roi d'Angleterre Jean sans Terre de récupérer ses possessions continentales perdues en 1203-1204. Après l'avoir repoussé devant "Nantes", il le met en fuite à "La Roche-au-Moine". Profitant du prestige acquis par ces victoires, Pierre Ier unifie le duché breton en s'emparant du "Penthièvre", puis, en 1216, de "Lesneven", capitale des vicomtes de Léon qui se soumettent définitivement à son autorité vers 1222.

Tant que Philippe Auguste (1180-1223) est roi de France, Pierre Ier est d'une fidélité absolue à son souverain à qui il doit tout. En revanche, les rois Louis VIII (1223-1226) et Saint Louis (1226-1270) s'opposant à ses ambitions, Pierre n'hésite pas à faire hommage au roi d'Angleterre Henri III ! Mais, à deux reprises, ce dernier se rétracte avant l'affrontement décisif, obligeant Pierre Ier à se soumettre au roi de France.

Malgré ces échecs, Pierre Ier, appliquant les méthodes de sa famille royale capétienne, reste comme celui qui aura permis l'unification du duché, la modernisation de son administration et le renforcement de l'autorité ducale, préfigurant « l'âge d'or de la Bretagne ». Surnommé « Mauclerc » en raison de ses démêlés avec le clergé breton, il s'attacha en fait à réduire le pouvoir temporel des évêques, tâche indispensable pour renforcer le pouvoir ducal, et dont bénéficieront ses successeurs.

Poète, « sans aucun doute le prince le plus haut en couleurs que les Bretons aient jamais connu », figure exemplaire du chevalier en raison de sa bravoure au combat, le « hardi breton » meurt en croisé en 1250 après avoir remis les rênes du duché à son fils en 1237. Bien avant sa mort il était devenu un des personnages les plus prestigieux de son temps.

Ayant introduit l'hermine (qu'il avait choisie pour briser son blason) en Bretagne, il est à l'origine du drapeau breton actuel et méritait bien qu'on lui rende hommage pour les 800 ans de sa prise de fonctions à la tête du duché.

Né en 1965 à Lannion, Eric Borgnis Desbordes enseigne l'Histoire et la Géographie et prépare une thèse à l'Université de Brest. Après son premier ouvrage, "Arthur de Bretagne, l'espoir breton assassiné.", il signe ici un second livre très documenté consacré à un autre duc de Bretagne.

Broché - 15,5 x 22cm - 288 pages - Illustrations en noir et blanc -

ISBN 978-2-916579-47-4

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Vos commentaires :
Mardi 7 mai 2024
Jeanne de Penthièvre, patriote ? le terme est quelque peu anachronique.
Cependant, si une princesse fut attachée à son et il faut appuyé son duché de Bretagne, c'est bien elle. Elle envoya au massacre la fine fleur de la noblesse bretonne afin de défendre son droit. Si on doit évoquer le sentiment de Jeanne envers le Bretagne, on pourrait dire que le duché lui appartenait, c'était son fief, comme un droit de propriété. Le même exemple est celui de l'Angleterre actuelle où le système féodal (même s'il est à peine évoqué) est toujours en vigueur. Tout dépend en fait de la reine car en droit la Reine est l'Angleterre. Les historiens britanniques comprennent cela très bien (d'où leur importance dans l'étude de l'histoire du Moyen age), ce qui n'est pas notre cas, nous sommes trop républicains...
Pour Du Guesclin (c'est détaché car il est noble d'une grande famille de l'aristocratie bretonne, vassale directe de Jeanne de Penthièvre), une brute oui, comme les autres capitaines de la guerre de Cent ans. Il ne faut voir les armes qu'ils utilisaient. Abominables !
Un exemple : le massacre des habitants de la ville de Césène (3000 personnes) en Italie par le cousin de Du Guesclin, Sylvestre Budes, qui horrifia toute la Chrétienté, dans une période où les horreurs étaient monnaie courante.
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