BRETAGNE : UN PROJET STRUCTURANT POUR DEMAIN
La situation actuelle n'a jamais été si propice à un grand projet structurant pour la Bretagne, pour peu qu'elle veuille bien saisir cette opportunité.
En effet, la situation hexagonale, dans laquelle elle est entraînée ne peut qu'imploser à terme.
- LES BLOCAGES :
Voilà maintenant une vingtaine d'années que la France démontre son incapacité à se reformer en profondeur pour s'adapter au monde actuel.
Les grands corps d'Etat, la classe des fonctionnaires, les Syndicats s'opposent toujours à une réforme territoriale entraînant la décentralisation réelle des pouvoirs décisionnels.
La France a fait le choix de ne pas toucher à sa structure étatique dans les proportions qui s'imposent et à ne rien changer à « l'ordre établi» .
Cette immobilité structurelle et ancrée dans les dogmes républicains bloque toute tentative de compétitivité sur les plans commercial et industriel
La région Ile de France monopolise les ressources sur les plans décisionnel, investissement productif ou politique, culturel, infrastructure etc. Le projet du Grand Paris en est une démonstration époustouflante.
Un esprit anti entreprenariat et lutte des classes hérité de l'après guerre, subsiste dans les gènes du pays.
La pression médiatique, le dictat GIEC / CO2, le dictat France /Terre d'accueil , nous entraîne vers davantage de contraintes, de restriction de libertés, de charges, avec nouvelle dégradation de la compétitivité.
Cette même pression médiatique s'exerce au quotidien sous la forme d'une sorte de culpabilisation et marginalisation du citoyen qui n'entre pas dans le « schémas directeur »
- LES CONSEQUENCES :
Dans ce schémas, le remboursement de la dette n'est même plus à l'ordre du jour : 1700 milliards en 2012 soit 91 % du PIB
La France emprunte plus de 800 millions d'euros par jour pour payer ses dépenses courantes et rembourser notre dette, comme un ménage surendetté pris au piège du crédit revolving.
Les dettes souveraines sont les impôts de demain et nous avons déjà consommé le futur. La hausse des prélèvements est inéluctable, entraînant stagnation, déflation et donc dégradation avec son corollaire, les taux d'emprunt sur les marchés internationaux.
La France continue année après année à perdre des parts de marché et par conséquent la balance commerciale, déficit également « structurel » est sur une courbe ascendante pour atteindre maintenant 5 milliards d'Euros par mois en 2012.
Les indices de production industrielle sont en baisse constante depuis 2008 sauf dans le secteur des IAA, et dans ce décors, il n'y a aucun plan directeur issue d'une intelligence économique ou technologique qui émerge. Les gouvernements successifs croient faire leur travail dans les rôles de « pompier volant »
Dans ce contexte de disparition progressive du tissu industriel, « l'effet Chine » s'accélère et le transfert des emplois qui en découlent conduit à des taux de chômage qui deviennent insupportables. Le choix « conservateur » qui consiste à privilégier un Etat lourd et omniprésent, induit de facto un taux de prélèvement interdisant tout revirement de cette tendance.
- LE CONTEXTE ET LE FUTUR:
La population vieillissante induit de nouvelles charges pesant sur un nombre d'emplois plus restreint. La bonne performance de la natalité en France est, en grande partie, attribuée à la population immigrée.
Retraites : l'aveuglement idéologique des acteurs en la matière, conduit à chaque réformette, à la reconduction d'un système obsolète que l'on replâtre pour survivre jusqu'à la législation suivante.
Le montant des retraites des Fonctionnaires s'élève maintenant à 66 milliards d'Euros et progresse d'environ 5 % par an depuis 1990, et ce malgré tous les plans visant à diminuer le poids de la fonction publique. Ces montants ne sont pas provisionnés.
La protection Santé, fonctionnant sur un modèle également perclus, et ayant du absorber en supplément, de nouvelles charges de protection sociale ou humanitaire qui n'ont jamais été provisionnées, est également en faillite. Le lobbying des Laboratoires et l'ordre des médecins parachèvent le tout.
Dans un contexte de taux de chômage record, les charges découlant d'une politique d'immigration non contrôlée, non sélective en termes de qualification et d'adéquation avec nos besoins, avec nos valeurs constituent un lourd handicape supplémentaire et ceci durablement.
Energie : Une nouvelle bombe à retardement se profile.
Le démantèlement des centrales nucléaires françaises dont la durée de vie vient d'être rallongée de 10 ans devra quand même intervenir dans les années 2020-2035. Le montant à prévoir, 185 Mds d'Euros, auquel il faudra ajouter les coûts de traitement des déchets n'est actuellement pas provisionné. Une explosion des coûts énergétiques est inéluctable
La France est rentrée depuis une vingtaine d'années dans une « Société de Défiance » qui a fait l'objet d'études sérieuses et de rapports argumentés et documentés passés sous silence
La Bretagne, face à tous ces périls et défis, a fait preuve d'une résistance significative, et ce, certainement du fait de sa forte culture identitaire et peut être du fait de son excentration géographique et économique. Mais ce bouclier est maintenant tombé, et les bretons rentrent également dans la tourmente.
Sur le plan européen, les connivences douteuses entre les institutions et la finance sont inquiétantes - malversations, conflits d'intérêts, lobbying divers.
L'unité monétaire constitue un véritable défi, étant donné les disparités entre les économies à tendance vertueuse des pays de l'Europe de Nord, et celles plus exotiques des autres, auxquels la France est maintenant rattachée, du fait de ses choix.
Au plan mondial la situation aux USA est loin d'être rassurante et les Pays émergents vont accentuer leur pression sur les prix de revient industriels et commerciaux.
Personne n'entend les mises en garde de la nouvelle présidente du FMI.
- LA FAILLITE ET LES OPPORTUNITES POUR LA BRETAGNE.
Le choc systèmique que tous les prévisionnistes honnêtes attendaient est là.
La faillite de l'Etat Nation France est inéluctable, c'est programmé ; pour la faillite morale, c'est déjà fait.
L'Europe est à considérer comme un levier pour vaincre certaines résistances, comme un support politique, mais sûrement pas comme une planche de salut universelle.
La population bretonne sensible à nos valeurs se dilue rapidement et la relève n'est plus assurée dans les milieux associatifs et la société civile, élus locaux etc. Le point de non-retour attendu par les Jacobins n'est plus très éloigné.
Avant les grands troubles sociétaux, voire émeutes à venir, il est urgent pour les Elus bretons, de prendre la mesure de cette histoire en route et de se tenir prêts à assumer des responsabilités élargies, dans le cadre de territoires libérés du carcan des politiques centrales. Qu'ils en soient persuadés, ils trouveront des appuis dans la société civile, dans le monde de l'entreprise et celui de la jeunesse étudiante, aujourd'hui sans projet, et sans rêve. Des Clubs et cercles de réflexion et autres think-tank sont prêts.
L'excellence et la liberté d'action de petits états indépendants, Pays Baltes, Scandinaves, ou régions autonomes d'Allemagne, du Royaume Uni, ou des Cantons Suisse, ou encore d'Europe du Sud constitue maintenant pour les Bretons un modèle à portée de main.
Entre soins palliatifs UMP/PS/ENA et un projet structurant pour la Bretagne, il appartiendra alors aux électeurs bretons de faire leur choix. Exprimons le v½ux qu'ils sauront mettre en place les conditions pour laisser s'exprimer la fougue et l'imagination bretonne, et renouer enfin avec Merlin et Arthur au sein d'un territoire réunifié.
■Les services publics (éducation, santé, transport...) sont la propriété de tous les Français, Bretons compris. Ce sont nos parents, grands-parents et arrières-grands-parents qui les ont bâtis grâce à leur travail et leur sacrifices.
Les Bretons n'ont rien à gagner à ce qu'ils soient privatisés sous la pression des néo-libéraux. La défense de l'Etat-Nation est certes un cache-sexe, il dissimule les appétits d'actionnaires insatiables en préservant les intérêts de la classe dirigeante française qui en gobe les miettes.
Cependant, si la France ne garantit pas les droits culturels des Bretons, son organisation administrative est néanmoins le dernier rempart qui protège leurs droits sociaux. Il y a un débat qu'on ne peut éluder au nom de la défense de l'identité bretonne.
Les intérêts des Bretons ne sont pas ceux de la minorité qui s'enrichit sans entrave, précarise une partie croissante de la population mondiale, détruit les liens sociaux et l'environnement, compromet l'avenir de nos enfants.
Quant à l'Europe, la construction d'un modèle social et d'une véritable vie démocratique n'y est pas au programme, ou alors il faudrait un formidable élan des électeurs européens.
«La France emprunte plus de 800 millions d'euros par jour pour payer ses dépenses courantes et rembourser notre dette, comme un ménage surendetté pris au piège du crédit revolving. ». A rapprocher du coût de l'opération au Mali qui vient d'être annoncé: 200 millions d'Euros. L'équivalent quotidien de 4 opérations Serval (Mali 2013), c'est donc à ce rythme délirant que la France engraisse les banquiers!