Charte culturelle : suffrage universel bafoué par la haute administration

Communiqué de presse publié le 15/03/13 14:10 dans Langues de Bretagne par Angèle Jacq pour Angèle Jacq

Ne revenons pas sur le droit des citoyens européens que nous sommes en matière de langues et culture, droits aux fondements desquels l'État français a participé et qu'il a signé car la France est l'un des six membres fondateurs de l'Europe. Lorsqu'une minorité en Europe ou dans le monde subi une répression, l'État français est prompt, et à juste raison, à condamner. Il oblige les nouveaux entrants dans l'Union Européenne à appliquer ces lois et la charte culturelle des langues minoritaires qu'il n'applique pas sur son territoire.

Alors comment se fait-il, qu'en France, le seul « avis » d'une structure administrative, le conseil d'État puisse, ubi et orbi, changer ce que le suffrage universel a largement validé ? Comment l'élu porté à la magistrature suprême sur un programme électoral défini et largement déclaré comme faisant parti du « changement maintenant » peut-il se permettre ce déni de parole donnée pendant sa campagne électorale de l'an dernier ? Et cela dans la plus grande opacité juridique car comment un « avis » peut-il avoir force de loi, et fouler de son mépris, le suffrage universel ?

Un« avis », fut-il celui du Conseil d'État, n'a en aucune manière force de loi !

Est-ce définitif ? Sans un revirement de rattrapage, par lequel le président de la république se ressaisissant, déciderait finalement la ratification de la charte des langues minoritaires ?

Il est vrai qu'il y avait anguille sous roche. En effet, la création il y a quelques jours d'une commission des langues avait sonné l'alarme. On sait depuis belle lurette que ce type de « machin » est toujours mis en place pour mieux noyer le poisson. En cela, fidèle à sa fielleuse habitude, la haute administration avait déjà anticipé la dérive du conseil d'État. Pas de vagues. On se renvoie l'ascenseur en douceur : « dans le cadre de cette commission nous attendons toute suggestion. »… Pour mieux appliquer « l'exception française » du déni démocratique ?

Mais la France a un président normal ! Redeviendra-t-il face à l'histoire, celui qui prend les choses en main et change la donne ou sera-t-il finalement, à l'image de ses prédécesseurs, sans respect de la parole donnée mais donneur de leçon au monde entier. En bon monarque républicain, hésitera-il à condamner la langue bretonne à mort comme les autres langues et cultures diverses de son territoire ?


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