La section trégoroise du collectif Ai'ta ! a organisé aujourd'hui une opération de démontage des panneaux « zone 30 » installés par la municipalité de Lannion l'an dernier. En effet, en dépit des engagements écrits de la charte « Ya d'ar brezhoneg » et réaffirmés à l'oral par le maire lors d'un rendez-vous en juillet 2012 suite à une série d'échanges houleux dans la presse, cette signalétique a été installée sans que le breton y trouve sa place. Par la suite, plusieurs courriers avaient été adressés au maire, sans que celui-ci ne daigne nous répondre. Ai'ta ! a donc décidé de se rappeler de nouveau au bon souvenir des élus lannionnais, mais sur le terrain cette fois-ci !
Une douzaine de panneaux ont été rapidement démontés et rapportés à la mairie, et un beau panneau de notre conception leur a été offert pour les consoler. « Brezhoneg d'an daoulamm / Langue bretonne à toute vitesse », pouvait-on lire de part et d'autre de l'image d'un avion à réaction. Car là est bien le cœur du message : ce n'est pas un panneau bilingue ici ou là que nous réclamons de la part des élus, mais bien une véritable politique linguistique, et notamment :
- obtenir le label 2 de la charte « Ya d'ar brezhoneg », pour laquelle la ville de Lannion s'est engagée en 2006 (et n'a toujours pas rempli tous ses engagements !)
- promouvoir la langue bretonne dans toutes les communications officielles (articles dans le bulletin municipal ; traduction des informations des panneaux numériques ; tracts et flyers bilingues…)
- créer un centre de loisirs en langue bretonne (à l'instar d'autres villes de Bretagne) qui puisse proposer des activités ludiques aux nombreux élèves scolarisés en breton à Lannion et dans les environs, le mercredi et durant les vacances…
Thierry Gallen, directeur des services, nous assurait que l'obtention du label 2 de la charte n'était plus qu'une question de jours… Nous demandons à voir. En attendant, nous resterons très attentifs quant au respect de la langue bretonne sur le territoire de la capitale économique du Trégor, où nombre de nos militants résident. Pour ce qui est des autres communes, nous ne pouvons qu'encourager tous ceux qui veulent que la langue bretonne ait un avenir à se mobiliser et à demander des comptes à leurs élus pour que le breton ait toute a place dan l'espace public… car il est trop facile d'adopter une position attentiste ou de signer quelque engagement parce que « ça fait bien dans la presse », et ensuite ne rien faire du tout ou seulement les actions les moins importantes pour l'avenir de notre langue ! Trawalc'h !
■