Bugaled Breizh : retour à la thèse d'un sous-marin français

Dépêche publié le 7/03/13 0:27 dans Justice et injustices par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Il y a au moins quatre raisons de croire que le Bugaled Breizh n'a pas été coulé par le sous-marin britannique le HMS «Turbulent» mais probablement par le sous-marin français «Le Rubis».

La première est que le Rubis était bien sur les lieux du naufrage alors que le Turbulent, du moins son commandant, a toujours nié l'avoir été. Encore ce soir, l' ancien capitaine du Turbulent, le commandant Cole lui-même, est venu le confirmer en personne à l'armateur du Bugaled Breizh lors d'une projection du film The silent kiler à Newlyn en Cornouailles Britanniques.

La deuxième est que le HMS Turbulent est un sous-marin un peu trop gros pour avoir été en plongé dans les parages du lieu du naufrage. D'après les relevés sur les cartes d'une compagnie qui a posé un cable sous-marin à cet endroit, la profondeur est quand même entre 88 et 84 m de profondeur ( 49° 42' N et 5° 10' 45 ), seulement 12 mètres de dessous des 100 mètres réglementaires en dessous de laquelle les sous-marins n'ont pas le droit de plonger officiellement. Le Turbulent fait 85 mètres de long, il a une hauteur de près de 20 mètres alors que le Rubis n'a que 14 mètres de hauteur pour 73 mètres de longueur. Ces longueurs sont importantes car à ces faibles profondeurs, il faut avoir une marge importante pour prendre un angle acceptable afin de remonter en surface, le cas échéant, sans endommager les hélices ou la queue en raclant le fond. Le Rubis appartient à la première génération française des sous-marins d'attaques à propulsion nucléaire. Ce sont des sous-marins extrêmement compacts, et, détail intéressant, conçus pour la surveillance électronique des convois et bâtiments de surface. Le Rubis était parfaitement dans son rôle en plongée sous les navires de surface de l'exercice AWEX, et même sous le Bugaled Breizh, lors des exercices en cours le jour fatidique du 15 janvier 2004.

La troisième raison, c'est que les nombreuses fausses pistes qui ont accompagné l'enquête depuis 10 ans sont parties de Paris et de Paris uniquement. Pas de Londres ou d'ailleurs. Seulement quelques heures après le naufrage, l' Andromède, un chasseur de mines de la Marine nationale, aurait inspecté l'épave et avait expliqué très précipitamment et pour beaucoup, d'une façon suspecte, la cause du naufrage : le Bugaled Breizh aurait été percuté par un navire de fort tonnage. Ah bon ? On envoya les recherches se perdre aux Philippines et jusqu'en Chine. Il y a quelque temps, Dominique Salles, ancien patron de la Force océanique stratégique française, avait même lancé la thèse d'un sous-marin américain, thèse reprise à nouveau alors que la thèse du Turbulent s'estompe.

La quatrième raison est la petite phrase de la femme du capitaine Cole qui, parlant au nom de son mari lors d'une interview conduite par le quotidien Le Télégramme le 26 décembre dernier, avait déclaré : «Pourquoi vous cherchez pas du côté du Rubis ?». Si le commandant Cole n'est pas le coupable, il n'a peut-être pas dit toute la vérité.

Philippe Argouarch


Vos commentaires :
Jean-Louis G.
Vendredi 27 décembre 2024
Tout cela est bien léger pour dire qu'un sous-marin français soit impliqué. Il est bizarre que d'anciens marins de la marine nationale n'aient rien laissé filtré depuis. Vue le nombre d'ex militaires qui n'hésitent pas à parler sur l'Afghanistan où d'autres conflits, et surtout le nombre de bretons dans la marine.

marc iliou
Vendredi 27 décembre 2024
La grande muette ne dira rien comme d'habitude de toute façon ! la traçabilité là aussi à beaucoup à faire pour que l'on soit vraiment informé correctement en France !

Gérard A
Vendredi 27 décembre 2024
tout a fait d'accord avec Jean Louis G , je dirai même mieux, non pas bizarre mais impossible,impossible qu'un équipage Français dans sa totalité ai pu garder le silence dans pareil cas !

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