Incendie du Parlement de Bretagne 4.5 février 1994 : un élément nouveau

Chronique publié le 3/02/13 18:34 dans Histoire de Bretagne par Gérard Gautier pour Auteur Gérard Gautier
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Couverture livre "Le Vendredi noir de la Bretagne"

Dans la nuit du 4 au 5 février 1994, à la suite de troubles liés à une manifestation de marins-pêcheurs, le Palais de Justice de Rennes, devenu par la magie du feu, Parlement de Bretagne est la proie des flammes...

Depuis de nombreuses années, je participe à la plupart des salons du livre en Bretagne. Lors du Marché de Noël de Pordic en décembre dernier, je présentais dans cette région de marins-pêcheurs, mes livres et répondais aux questions de personnes très intéressées entres autres, par ceux concernant l'incendie du Parlement de Bretagne, « Le vendredi noir de la Bretagne » et « L'incendie de la paillote bretonne. »

Dans ces derniers je relate l'enquête que j'ai menée, en 1994, et les enseignements, voire les certitudes, que j'en ai tirés, confortés depuis, par l'apport de nouveaux témoignages, abondant la plupart du temps, dans le sens de mon intime conviction.

Alors que je dialoguais avec des visiteurs, j'ai été interpellé, à leur surprise et à la mienne, de manière accusatrice, véhémente, par un homme qui écoutait mes propos, en déclarant que ma « version des faits était fausse et que je mentais. »

Depuis la sortie de mes deux livres, en dehors de Historia, « le magazine qui obscurcit le passé » et de deux « fumeux chercheurs rennais » du CNRS missionnés pour dénaturer les réalités, j'avoue n'avoir rencontré qu'un tout petit nombre de sceptiques et une fois ou deux seulement des personnes à la limite de l'agressivité.

Ce contradicteur a refusé de divulguer qui il était mais a fini par se présenter comme « étant l'un des responsables des pompiers lors du sinistre. » Inutile de préciser qu'il était tout acquis à la position officielle de l'incendie accidentel et réfutait avec violence ma version qui est celle d'un « incendie criminel.» Ce qui était parfaitement son droit.

J'ai toujours déclaré depuis 1994 que ma version des faits était « ma vérité » et non pas forcément, du fait de l'apport éventuel d'informations contraires, qui ne sont jamais apparues... « la Vérité »

Il n'a pas été en capacité d'apporter les précisions sollicitées concernant ses propos comme je le lui demandais. Il a quitté prestement les lieux au moment où est arrivée une personne qu'il a du reconnaître et avait pris mon parti.

Cette dernière s'est présentée, elle aussi comme un « ancien responsable de pompiers » et m'a indiqué avoir été appelé, en renfort, de Pordic et être parti vers Rennes avec « ses hommes. »

Dans notre différend, un point important résidait dans le décalage qui existe au niveau de l'heure officielle du début de l'incendie et de l'intervention des pompiers.

Un point qui avait fait débat, en 1994, du fait de la proximité immédiate des deux sites.

Le calme étant revenu ensuite, en faisant défiler l'incident, je me suis souvenu que le trublion avait évoqué l'heure exacte de l'appel reçu par la caserne et l'arrivée des secours sur les lieux.

Se faisant il a, comme le disent les Québécois... « brassé la cage. »

Aussi, dès le lendemain, j'ai vérifié dans le magazine « Le pompier d'Ille et Vilaine » de 1994 « l'heure officielle » qui était indiquée : à savoir 0 h.29.

J'ai fait état, dans mes livres, de mes réserves quant à cette heure.

Cela à la lumière de témoignages recueillis de la part d'étudiants et de voisins du Parlement qui m'avaient indiqué avoir téléphoné aux pompiers avant minuit.

Ce qui m'a toujours été contesté.

A noter qu'en 2004, cette « heure...officielle » (?) est devenue... 0 h.15 lors de l'émission sur France Bleu Armorique consacrée au 10° anniversaire de l'incendie.

Cela sans qu'aucun des participants ne s'en émeuve.

Internet recélant des informations souvent intéressantes, j'ai poussé plus avant ma recherche et j'ai découvert le témoignage du 5 septembre 2008 de Monsieur Jean-Pierre VERDEVOYE qui avère ma position :

« Je suis alors Colonel, Directeur départemental des pompiers d'Ile et Vilaine. Sous mes ordres, trois mille hommes.

Ce jour-là, ma femme et moi devions prendre la route dans la nuit pour aller au ski.

Peu avant minuit je reçois un appel, on me signale un feu au Parlement de Bretagne. Premier réflexe, je me penche à ma fenêtre et d'où je suis - à un environ un kilomètre du lieu- je vois clairement la nuit se teinter de reflets rougeoyants. Je comprends immédiatement et dis à ma femme que nous allons devoir reporter notre départ.

Je rejoins le centre opérationnel départemental situé à quelques encablures de chez moi et vers minuit et demi je suis sur place, en tenue. » .../...

L'incident du Marché de Noël de Pordic, m'avait amené à m'interroger sur les motifs de l'agressivité de mon interlocuteur. Cela d'autant plus que je n'ai jamais mis en cause les pompiers ?

En tout état de cause, ce dernier m'a permis, au minimum, d'ajouter une nouvelle pierre à ma thèse personnelle, à l'édification de « la Vérité » et un nouvel éclairage sur la manière dont le dossier a été traité.

Aujourd'hui, du fait de l'apport de ce que je considère comme étant un « élément nouveau » je suis fondé à penser qu'il est bon de se poser la question légitime de la réouverture du dossier ?

Cette vérité serait peut-être, aujourd’hui connue, si le maire de l’époque, Edmond Hervé, aujourd’hui sénateur en compagnie « de son ami » Charles Pasqua, avait fait honneur à la parole qu’il m’avait donnée de déposer deux plaintes et si le procès, de ce fait, avait eu lieu.

Les marins-pêcheurs et Monsieur André HIREL, seule personne « mise en examen !» attendent, eux, que Justice leur soit rendue...

Cela depuis 19 ans !

Pour en savoir plus :

Témoignage du 5 septembre 2008 de Monsieur Jean-Pierre VERDEVOYE (voir le site)

HISTORIA le magazine qui obscurcit le passé (voir le site)

Deux « fumeux chercheurs rennais » du CNRS (voir le site)

Poème audio « Parlement...parle ment ! »

(voir le site)


Vos commentaires :
Vendredi 3 mai 2024
Pour revenir sur le commentaire de Mr MERRIEN: il est bien dans le role assigné aux politiques , qui est de Couvrir les vilaines taches de ses semblables fussent -ils de bords politiques opposés comme les responsables en poste de l 'époque . De fait il FAUT assurer sa carrière et ne pas etre génè par des « Affaires » ce qui est incompatible avec et les états d 'ame et le sens des valeurs . N'abordons pas celui du sens de l 'honneur ..;
Votre démarche est celle d 'un citoyen qui mérite le respect .
Ps: j 'ai toujours fait le rapprochement avec le Reichtag ; memes esprits échauffés et meme mépris des symboles et autres lieux officiels .
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