Amis francophones du Québec et du Monde : Pierre Maille contre la langue... française

Point de vue publié le 11/01/13 15:12 dans Politique par Gérard Gautier pour Gérard Gautier

« Quand donc ai-je pris conscience pour la première fois que j’étais dans mon propre pays d’une espèce destinée à être traitée en inférieure ? »

Gabrielle Roy

(sur site du Québec VIGILE (voir le site)

En Bretagne, le président du Conseil général du Finistère, Pierre Maille, du Parti Socialiste a donné une interview le 5 janvier dernier au quotidien Ouest-France. (voir le site)

A côté d'autres sujets, celui de la langue bretonne a été évoqué.

A la question « Quel est l'objectif du Conseil général pour la langue bretonne ? » Pierre maille a affirmé clairement sa position.

« Si l'objectif est de dire : on a une langue dont les locuteurs sont en voie de disparition et que nous voulons la maintenir car c'est un patrimoine collectif, au moins faire de l'initiation et de l'enseignement, maintenir une présence dans l'espace public.

Ou bien l'objectif est d'en faire une langue d'usage comme le catalan ou le gallois. Moi, clairement, je dis que nous ne sommes pas dans l'objectif de la langue d'usage. Je pense que cela demanderait des moyens énormes en communication, média, etc… C'est une langue qui a déjà disparu en tant que langue d'usage, à part pour un nombre réduit de locuteurs.»

Je suis défenseur depuis de longues années, de « toutes les langues régionales et/ou minoritaires » et, bien sûr, de la langue française, entres autres, avec les militants québécois qui subissent les atteintes portées à cette dernière. (voir le site)

Il est inquiétant pour moi de voir que les arguments avancés sont les mêmes, sur le fond, que ceux qui souhaitent son éradication... au bénéfice de la langue anglaise. On est minoritaire : on se tait!

Pas très démocratique cela ?

Il y a longtemps que j'ai fait miennes les fortes paroles du Québécois Pierre Bourgault .... (1934 – 2003)

« Quand nous défendons le français chez nous, ce sont toutes les langues du monde que nous défendons contre l'hégémonie d'une seule. »

lorsque je déclare :

« Quand nous défendons le Breton chez nous, ce sont toutes les langues du monde que nous défendons contre l'hégémonie d'une seule. »

Concernant la langue de Molière, Pierre Maille, le président du Conseil général du Finistère a choisi, de facto, le camp de la « globalisation de la Culture » et de la capitulation face à l'abus de position dominante de la langue de la « perfide Albion ».

Il reste à savoir quelle est la position que va prendre publiquement son parti face à cet alignement.


Vos commentaires :
marc iliou
Vendredi 22 novembre 2024
Comme la langue française est minoritaire dans le monde qu'il se taise !

François A.
Vendredi 22 novembre 2024
Une fois de plus, nous pouvons constater que les principaux ennemis de la langue bretonne se trouvent parmi les bretons...

Yannig Pennkalet
Vendredi 22 novembre 2024
@ François

Pierre Maille n'est pas breton. Mais les bretons qui le soutiennent lui, ses acolytes et son parti ont une lourde part de responsabilité dans l'assassinat de la langue bretonne. Me a vije mezhus en o flas.


Pierre CAMARET
Vendredi 22 novembre 2024
Ah Pierre MAILLE n'est pas breton ??? bien , a t- il au moins passe 20 annees de sa vie en Bretagne?????
Je ne suis pas raciste , mais il faut vraiment etre tare pour elire Maire de Brest quelqu'ún de FREJUS ? sans attache en Bretagne ??.
Peut etre que ce un Monsieur , a des relations ???? les bretons sont tres attaches a cela .

jojo jojo
Vendredi 22 novembre 2024
Quelqu'un fait-il du lobbying auprès du Conseil Général pour demander une explication de son président?

Ar Vran
Vendredi 22 novembre 2024
Attention, dire que «Pierre Maille sous prétexte qu'il ne soit pas né en Bretagne n'est pas breton » peut instiller un mauvais message.
En tant qu'ancien maire de Brest et homme politique local du Finistère, et donc habitant dans ce département depuis de nombreuses années font de lui un Breton.
En revanche qu'il y ait d'autres bretons qui ont choisi cette personne pour être un élu important en Finistère, cela est triste. Car il ne faut pas oublier que de nombreux Bretons votent et continuent à voter pour des Bretons qui sont plus jacobins que d'autres élus français, et c'est effectivement cela qu'il faut dénoncer.

Gérard Gautier
Vendredi 22 novembre 2024
Je ne peux être, me concernant, qu'en plein accord avec les propos de Ar Vran.

Que Pierre Maille soit né à Fréjus n'a rien à voir avec ses positions et sa «qualité» de Breton«...

»On ne naît pas Breton, on le devient!"

Il ne faut pas se tromper de problème... et de cible!

Le débat est celui de la tolérance et de la lutte contre l'obscurantisme et les discriminations linguistiques.

Les réactions à la déclaration de Pierre Maille doivent témoigner de l'attachement, ou non, à des valeurs concernant les Droits Humains et à la diversité.

Cela même en dehors des périodes électorales.

Or de grandes voix émanant de partis, souvent déclamatoires, sont bien inaudibles.

C'est peut-être à cela que l'on se reconnaît être vraiment Breton?


SPERED DIEUB
Vendredi 22 novembre 2024
C'est tout à fait logique et vrai que certains bretons soient plus jacobins que la moyenne ,d'abord la soupe pour le moment est bonne pour eux D'autre part c'est une des conséquences des origines des préludes de la révolutions française je veux dire les antagonismes mis en évidence lors des évènements de Rennes au printemps 1789 entre le tiers état breton et la noblesse là sont les véritables racines du mal . Cette révolution a ensuite été canalisée et récupérée au profit du pouvoir parisien et depuis les jacobins se sont confondus sous couvert de principes humanistes bafoués par eux mêmes avec ce pouvoir colonialiste centralisateur Mais une Bretagne indépendante pourrait être aussi elle même jacobine car les bretons ont été influencés par ce courant de pensée et ce n'est que progressivement qu'ils peuvent en sortir

Pierre CAMARET
Vendredi 22 novembre 2024
A voir les bretons d'aujourdhui si obeissants au Pouvoir Parisien .Une chose m'etonne , comment se fait il que leurs ancetres se soient revoltes contre ce pouvoir a partir de 1791 je crois .La Chouannerie ? on a invoque , la motivation religieuse , le fait d'etre mobilise et partir loin de son pays , une revolution qui changeait les structures de la Societe Bretonne etc....... ???

Pierrig Le Bihan
Vendredi 22 novembre 2024
«En tant qu'ancien maire de Brest et homme politique local du Finistère, et donc habitant dans ce département depuis de nombreuses années font de lui un Breton.»
C'est quand même une sacré affirmation que celle-là ! Je ne pense pas que cela en fasse un Breton. On peut très bien être français, élu de la République en Bretagne, sans se considérer Breton.
Etre Breton, c'est aussi autre chose que de travailler en Bretagne.
Beaucoup de résidents en Bretagne ne sont pas Bretons, ne se considèrent même pas comme Bretons !
Mais, conformément à l'idéologie française du «droit du sol», beaucoup de «Bretons» s'alignent et vont même au-delà, en accordant la qualité de Breton à qui le veut bien... ou ne le demande même pas !
Au-delà du caractère génétique, être Breton, c'est aussi tout héritage culturel et civilisationnel qui ne s'acquiert pas par une simple résidence de quelques années.

Ar Vran
Vendredi 22 novembre 2024
@Pierrig Le Bihan.
«Etre Breton, c'est aussi autre chose que de travailler en Bretagne. Beaucoup de résidents en Bretagne ne sont pas Bretons, ne se considèrent même pas comme Bretons !»

Certes mais dans le cas de Pierre Maille, il a été élu plusieurs fois par des Bretons pour représenter soit une commune, soit un canton ou un département. Donc si cela a pu se faire, c'est que beaucoup de Bretons le considère comme faisant partie des leurs. On peut le déplorer mais c'est un fait.
Pour revenir à sa réaction, avec un peu de cynisme je dirai qu'elle est conforme avec le sentiment majoritaire des Bretons qui se disent attachés à la langue bretonne (dans un souci patrimonial), mais quand on commence à leur parler d’officialisation de la langue bretonne ou de moyens publics pour son développement, la majorité n'existe plus.
C'est pour cela qu'il faut changer de logiciel chez les Bretons, qu'ils arrêtent de tout attendre de la France et qu'ils comprennent enfin que s'ils veulent s'en sortir (avant qu'il ne soit trop tard), qu'ils prennent leur destin en main. C'est pour cela qu'il faut absolument dénoncer les petits jacobins bretons locaux qui dans leur réaction sont bien pires que leurs «équivalents» d'outre-couesnon...


Naon -e-dad
Vendredi 22 novembre 2024
@ marc iliou

Le français se situe au 9e rang des langues les plus utilisées. On compterait aujourd’hui près de 200 millions de francophones à travers le monde, soit plus de 3 % de la population mondiale.

Source : Voir le site

Remarque :
200 millions / 7 milliards = 2,85%. Le site www.diplomatie.gouv.fr tend à surestimer la part de francophoneset précise en outre : La définition du terme « francophone » reste elle-même à perfectionner.

Regardons le breton au début du XX siècle :
1.200 000 locuteurs pour 38.000.000 habitants (39.000.000 en 1914).

1.200 000 / 38 000 000 = 3.15% Question : la 38 000 000, la France est-elle considérée dans son périmètre actuel, Alsace-Lorraine comprise ? Agaçant ce flou des statistiques sur les sites officiels ou pas)

Où l’on voit que la situation du breton, à son plus haut historique dans la période 1900-1914, est équivalente à celle du français cent ans plus tard par rapport à la planète. Le ratio démographique dans cette analogie est même favorable au breton !

J’ai souvent pensé à cette situation tout au long de mon existence. La période actuelle est donc remarquable pour aider à se représenter ce qu’ont dû vivre nos ancêtres récents…hon tadoù kozh…

Alors oui, « la langue française est minoritaire dans le monde ». Elle perdurera longtemps (en raison du système politique qui la soutient et de son volume de publication ancien et actuel). Mais après tout, qu’en sera-t’il à horizon de 500 ou 1000 ans ? Qui peut le dire ? Quelle sera la situation de la planète ? Impossible de faire des projections !

Gant ma vevo ar brezhoneg, hag e vo saourus ar vuhez ! Que le breton se maintienne et la vie aura du goût !


eugène Le Tollec
Vendredi 22 novembre 2024
Une seule question à ce monsieur Malle
J'aimerai qu'il explique par voix de Presse ,la disparition de la langue française dans le onde au profir ,ne serait ce que de l'Anglais
Alors du courage,monsieur le Président du CG finistère.
Quelle est la place de votre langue socialiste,dans toutes les langues parlées?

Mo CRETE
Vendredi 22 novembre 2024
«Le Breton est-il ma langue maternelle?
non:je suis né à nantes où on ne le parle pas... Suis-je même breton? Vraiment je le croi. Mais de »
pure race«,qu'en sais-je et qu'importe?...
Séparatiste? Autonomiste? Régionaliste? Oui et non:différent.

mais alors vous ne comprenez plus. qu'appelons nous être Breton? Et d'abord,pourquoi l'être?
...Français d'etat civil,je suis nommé francais.
Mon appartenance à la Bretagne n'est en revanche qu'une qualité facultative,que je puis parfaitement renier ou méconnaître. Je l'ai d'ailleurs fait. j'ai longtemps ignoré que j'étais breton.

Français sans problème,il me faut donc vivre la bretagne en surplus,ou,pour mieux dire,en conscience:si je perds cette conscience,la Bretagne cesse d'être en moi; Si tous les Bretons la perdent,elle cesse absolument d'être. La Bretagne n'a pas de papiers. Elle n'existeque si à chaque génération des hommes se reconnaisent Breton.

A cette heure,des enfants naissent en Bretagne. Seront-ils Breton? Nul ne le sait. A chacun,l'âge venu,la découverte ou l'ignorance.»

texte de Morvan LEBESQUE-1970


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