Bashô, le fou de poésie

Chronique publié le 25/12/12 22:49 dans Cultures par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin

Grand maître du haiku au Japon, Bashô fait naître des textes fort intéressants, petit cadeau poétique pour Noël avec cet extrait :

«Dans la cité d'Edo, il s'arrête. Ce qu'il écrit plaît, et le voilà poussé au partage avec les gens du pays. Le vieux soldat, la marchande de potirons composent avec les plus lettrés de la ville.

La poésie doit être faite par tous, songe-t-il. Il est devenu »Maître Basho«, et il ouvre une école où l'on apprend l'art du pinceau et des encres, l'art du haïku.

On s'y écoute, on s'y lit à voix haute. (...)

A son maître Kikaku demandera plus tard :

- Qu'est-ce que le zen ?

Bashô sourit sans répondre.

Maintenant chacun déroule son rouleau de papier de riz avec soin. Que tout est sérieux, ce soir !

Alors Kikaku lance :

Une libellule rouge

tirez sur ses ailes

c'est un piment.

Quand il s'est mis à rire, personne ne l'a suivi. Les poètes sont respectueux de la nature. Toujours, ils protestent contre la souffrance du moindre animal. Quel couac ! Va-t-on chasser Kikaku ?

De sa voix sévère, Maître Bashô retourne les mots cruels de l'enfant.

Un piment

Offrez-lui des ailes

Une libellule rouge. »

Bashô, le fou de poésie

Françoise Kerisel

Frédéric Clément

Albin Michel

2009


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