Kadir, du fond de sa prison : " nous sommes ici comme dans un congélateur"

Communiqué de presse publié le 11/12/12 15:20 dans Politique par André Métayer pour André Métayer
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dessin de Kadir

Buca 12 octobre 2012 –

«Depuis 30 jours exactement, nos camarades font la grève de la faim mais le gouvernement, la presse et l'opinion publique sont toujours insensibles à leurs revendications. Mais comment peut-on rester insensible ainsi ! Pourquoi tant d'incompréhensions ? Je pense que cette incompréhension vient du fait que depuis tant et tant d'années, 'ils' nous présentent comme des monstres et, si aujourd'hui, 'ils' acceptaient nos demandes, 'leurs' citoyens ne comprendraient pas. Il est toujours plus difficile de faire la paix que la guerre [...] Nous pensons que leurs revendications sont raisonnables et propres à favoriser une solution de paix pour la région».

Kadir qui a adressé un courrier Amnesty International, non pas pour plaider sa cause, mais celle des grévistes de la faim, a été condamné le 2 octobre 2009 par le tribunal d'Izmir à une peine de prison de 11 ans et 3 mois. Il était en détention préventive depuis le 7 janvier 2008. Kadir est connu en Bretagne, où il a résidé, comme militant kurde et breton (voir le site) Il va entamer dans quelques jours sa cinquième année de détention et est quelque peu désabusé. Il est épuisé physiquement et moralement par le régime carcéral qui le confine dans l'isolement destructeur des fameuses cellules de prison F. Il redoute l'arrivée de l'hiver :

«Depuis quelques semaines je suis très fatigué et j'éprouve beaucoup de difficultés à me concentrer. J'ai toujours des soucis avec ma santé. Je me fatigue et j'ai la tête qui tourne. Mais je ne peux pas rester sans rien faire à regarder les murs ! Ça, c'est impossible ! Bientôt l'hiver. Je n'ai pas fait de confiture cette année mais j'ai préparé des pickles aux piments. J'ai d'autres recettes aussi inventées par moi-même ! En gros, je me suis préparé pour l'hiver. C'est bientôt l'hiver. Nous sommes ici comme dans un congélateur».

Des cartes postales pour Kadir et les autres détenus

Ses correspondants, comme Françoise, notent chez lui un certain découragement face à la machinerie judiciaire qui broie toute velléité de protestation ou de demande de révision. Mais la publication de ses dessins sous forme de cartes postales est pour lui une vraie motivation pour ne pas sombrer :

«Je suis impatient de voir ces dessins en cartes. Pourrai-je en avoir quelques-unes ? Mais 'ils' ne me donneront pas les cartes vierges. Tu dois écrire un mot dessus avant de me les envoyer».

Cet appel est lancé à tous ceux et celles qui ont, ou vont, acheter des dessins de Kadir, édités en cartes postales.

Postez l'une d'elles à l'intention de Kadir, avec un mot d'encouragement (il reste des cartes en stock).

1 300 km séparent Kadir de sa famille

Les visites de ses proches sont bien sûr d'un très grand réconfort mais elles se font rares du fait de la distance qui les sépare : Kadir purge sa peine à la prison d'Izmir, distante de 1 300 km de la région de Gaziantep où réside sa famille.

«Il y a huit jours, Halide [sa femme] est venue me rendre visite. Nous avons passé une heure ensemble et c'était merveilleux. Agrîn a grandi et est devenu un grand garçon maintenant. Leur visite était une surprise pour moi car je ne les attendais que début novembre. Halide avait reçu l'argent que vous lui avez envoyé, sinon elle n'aurait pas pu venir : merci beaucoup».

Envoyez à A.Kadir DILSIZ 2 Nolu F Tipi Cezaevi-Kiriklar Buca IZMIR TURQUIE des cartes postales illustrées par ses propres dessins (vous pouvez écrire à Kadir en français). Vous pouvez aussi adresser vos dons (qui bénéficient d'un reçu fiscal).

L'intégralité des recettes est envoyée à la famille pour financer les visites-parloir.

Renseignements : écrivez à AKB

André Métayer


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