Communiqué de l'Union Démocratique Bretonne du 28 novembre 2012
Les associations de consommateurs ont été étrangement oubliées dans le dispositif de pilotage de la Conférence nationale de l'énergie qui s'ouvre aujourd'hui, sous la présidence de la ministre Delphine Batho. L'UDB souhaite vivement que le volet régional de cette conférence soit l'occasion de corriger cet oubli fâcheux.
Toujours est-il que l'UFC Que Choisir a publié, hier, une étude sur les surcoûts du chauffage électrique en France qui est une véritable « bombe » dans le débat énergétique. Il ressort de cette étude que:
1) tous les utilisateurs du réseau électrique paient pour les ménages qui se chauffent à l'électricité. Extraits des conclusions de l'étude: «Si les consommateurs qui utilisent le chauffage électrique assumaient seuls les surcoûts qu'il induit, ils paieraient 12 % de plus le kilowattheure que les autres à coût constant et jusqu'à 80% si on intègre les coûts de renouvellement du parc de production (selon la méthode utilisée par le régulateur). Les tarifs actuels sont pourtant tout autre : les consommateurs de chauffage électrique ont une facture allégée de 8 % par rapport à ce qu'ils devraient réellement payer tandis que les autres ménages sont, eux, surfacturés de 2 %».
2) pour autant les usagers du chauffage électrique vont subir une hausse très importante de leur facture d'ici 2020 : «Bien qu'intolérables, ces surcoûts, mutualisés, sont cependant aujourd'hui presque invisibles. Ils seront mis en lumière avec les augmentations tarifaires très douloureuses pour les ménages se chauffant à l'électricité consécutif à l'application de la loi Nome qui ajuste les prix aux usages, marqués par une envolée des prix de 50 % d'ici 2020. Sachant que le chauffage électrique équipe essentiellement des logements mal isolés, notamment construits avant 1975, il faut impérativement mettre fin à cette gabegie économique et environnementale, et lancer un véritable « New Deal » énergétique».
3) la France connaît un «surdimensionnement des capacités de production résultant du chauffage électrique». En effet, conclusion tout aussi éclairante et qui renvoie aux débats autour du Pacte électrique breton: «Pour tenir compte des pics très ponctuels de consommation (quelques heures dans l'année) dus au chauffage électrique, la taille du parc de production a dû être doublée. (la puissance du parc électrique est de 123 GW alors que la consommation moyenne d'électricité sans chauffage est autour de 60 GW). Les appels ponctuels de courant nécessitent en effet, outre les centrales nucléaires supplémentaires, des unités de production utilisant des énergies fossiles (gaz, fioul), extrêmement coûteuses à utiliser et polluantes».
L'UDB demande que les conclusions de l'étude de l'UFC Que Choisir soient confrontées au projet de centrale électrique à gaz à Landivisiau. A l'évidence, l'effort financier de l'État et des collectivités bretonnes doit être entièrement dirigé vers la sobriété et l'amélioration de l'efficacité énergétique, en particulier dans le bâti, et vers les énergies renouvelables locales.
Pour l'UDB, la porte-parole Mona BRAS
Pour la fédération du Finistère, le responsable Bernard LE MAO
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