313 fonctionnaires dans les ... deux « Chambres !«
»L'ancien ministre et député Bruno Le Maire, vient d'annoncer, 8 jours à peine après le vote de la loi »mascarade« concernant la reconnaissance du vote blanc, sa démission de la haute fonction publique, pour combattre »l'esprit de caste« qui prévaut en France dans la classe politique.
Cette décision bien réelle, hautement symbolique, courageuse, honore son auteur qui n'a pas toujours fait l'unanimité. Elle ne peut qu'être saluée par tous ceux qui trouvent déplorables les abus des professionnels de la politique et en sont, en ces temps de crise, scandalisés.
Cette démission prend d'autant plus de valeur qu'elle est assortie du dépôt d'une proposition de loi stipulant que « Le mandat de député et de sénateur est incompatible avec l'appartenance à un des statuts de la fonction publique. »
Le vote de la loi, on s'en doute, est loin d'être assuré, la décision appartenant à ceux qui sont directement concernés et seront juges et parties. Il va donc être important de rester vigilants et de supporter l'ancien ministre dans sa démarche face à ses collègues qui font montre de corporatisme, de manque d'esprit de solidarité et de peu de vertus républicaines.
Pour preuve, cette proposition a été faite... dès 1989, par l'association Blanc c'est exprimé, dans le catalogue des propositions de nature à redonner crédibilité et légitimité aux élus. Cela dans le cadre de la création d'un « véritable statut de l'élu » qui devrait être la base de toutes réformes sérieuses.
Lors de la session du 30 juin 1997 du Conseil régional de Bretagne, un vœu allant dans ce sens a été présenté pour aller vers plus d'équité lors d'une non-élection.
Il fut rejeté, par la commission permanente de cette institution, présidée par Yvon Bourges qui appartenait au même parti que Bruno Le Maire, et dans laquelle siégeaient des élus du parti socialiste. Un véritable tohu-bohu l'accompagna lors de sa présentation en séance plénière et l'enterra.
Il faut rappeler que, pendant plus d'une vingtaine d'année au sein de la représentation socio-professionnelle du Parlement, le poids des personnels de la fonction publique, émanant, entre autres, de l'Education nationale, a été significatif.
L'on a ainsi compté jusqu'à près de cent cinquante députés ressortissant du plus important ministère de la République.
Cela, curieusement au même moment où les syndicats et les parents d'élèves et…de nombreux élus dont des parlementaires siégeant parfois dans d'autres enceintes où ils avaient mandat, »soulignaient le manque cruel de professeurs, d'enseignants." De là à considérer, pour certains, que la course à la possession d'un mandat pouvait être assimilée à un abandon de poste était chose aisée.
Actuellement il y a 168 fonctionnaires à l'Assemblée nationale soit 29% et 145 fonctionnaires soit 41% au Sénat.
Dans ce dernier refuge, la moyenne d'âge est de 65 ans.Il faut savoir que le Sénat est la seule maison de retraite où les pensionnaires sont payés pour résider.
Il est bon de rappeler, pour comprendre la difficulté des parlementaires à accepter de se remettre en cause et à scier la branche sur laquelle ils sont assis, l'article signé par Guillaume Perrault dans Le Figaro du 20 novembre... 2007 sous le titre «Élu ou fonctionnaire : pourquoi l'UMP veut obliger à choisir » dans lequel il était indiqué :
« Dans son programme législatif, le parti de Nicolas Sarkozy se propose d'instituer une règle simple : « les fonctionnaires devront démissionner de leurs fonctions lorsqu'ils choisissent d'exercer des responsabilités politiques. »
On le voit le temps de la réflexion est long. Celui de l'action....
Comme l'affût du canon.
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