Pour le Parti Breton, durer c'est gagner

Dépêche publié le 18/11/12 16:55 dans Politique par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Yves Pelle, réélu Président du Parti Breton pour deux ans.
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Jean-Christophe Chorlay, nouveau responsable de la communication et Pierre Toulec, un jeune bardé de diplômes, aussi spécialiste de la com et qui a rejoint le PB.
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Gérard Guillemot, secrétaire du Parti et un des piliers de l'organisation du Parti Breton.

Un peu moins de 100 fidèles du Parti Breton se sont rassemblés à Rennes hier pour leur VIe congrès. Beaucoup de jeunes n' avaient pu faire le déplacement, ayant opté de se rendre plutôt à la manifestation contre l'aéroport Notre-Dame des Landes qui avait lieu le même jour. 22 membres ont été élus pour renouveler le Conseil National du Parti et Yves Pelle a été réélu président pour deux ans. L'organisation départementale a été remplacée par celle des 26 pays bretons grâce à une modification des statuts lors d'un passage en mode« AG extraordinaire».

Un congrès que les dirigeants semblent avoir voulu utiliser pour consolider les acquis. Il s'agissait de se compter après des échecs électoraux aux dernières élections et quelques défections comme celles de l'ancien responsable de la communication Jacques-Yves Le Touze, de Frank Darcel, ou de Caroline Ollivro, décue du MODEM, qui avait un temps rejoint ce parti. Sans parler de Christian Guillemot du Groupe Ubisoft dont le soutien au Parti Breton était bien sûr substantiel. Le PB a aussi déploré le décès accidentel d'un de ses fondateurs: le généticien Jean-Paul Moisan.

Des résultats électoraux décevants aux législatives

Les responsables du Parti Breton avouent que voir des candidats du Front National, complètement inconnus auparavant, sans aucune expérience politique, et n'étant même pas sortis de chez eux, obtenir 20% des suffrages aux législatives dans certaines circonscriptions de Bretagne, a été un choc. Une douche froide pour certains des candidats du PB ayant fait 1 ou 2%. Les explications avancées par le Parti Breton sont le traitement médiatique national dont bénéficie aujourd'hui le parti de Marine le Pen et le boycottage par la presse nationale et la presse régionale de toutes les thèses défendues par les partis indépendantistes ou autonomistes en France. A ce sujet, le Parti Breton dénonce la collusion entre les médias et les intérêts de l'État.

Un parti de propositions et d'oppositions

Au sujet de l'aéroport de Notre-Dame des Landes, le Parti Breton a réaffirmé hier dans une motion sa prise de position contre ce projet. Il « propose que les moyens financiers ainsi économisés soient réaffectés à des projets véritablement au service du développement de la Bretagne et de l'intérêt des Bretons comme l'amélioration des réseaux ferrés et routiers.. ». Il est toutefois à noter que comme pour l'UDB il n'y a pas unanimité sur le sujet, l'ancien président Gérard Ollieric étant par exemple pour NDL.

Deux autres motions ont été adoptées à la quasi unanimité : le Parti Breton dénonce d'une part la fausse phase 3 de la décentralisation, et d'autre part, la main mise du Parti socialiste sur le culturel breton via l'institutionnalisation des anciennes structures nées de la charte culturelle.

Le sens de l'histoire et le sens de l'unité

Les militants du Parti Breton semblent convaincus de deux choses essentielles qui les motivent et les rassemblent : être dans le sens de l'histoire et la conviction que rien ne se passera en Bretagne sans une plateforme politique unitaire et ouverte à tous les Bretons, de droite comme de gauche, désireux de doter la Bretagne d'institutions démocratiques dévoluées.

En effet, personne ne peut douter, en se basant sur les statistiques depuis 50 ans, que le monde va vers plus de démocratie et que le nombre d'états indépendants augmente régulièrement au siège des Nation Unies. L'histoire a donc un sens pour les militants du Parti Breton. Personne ne doutera non plus que les avancées de partis comme le SNP en Écosse sont basées sur une large base unitaire ouverte à de nombreuses tendances et que les divisions gauche/droite en Catalogne comme au Pays basque n'ont fait que faire reculer les échéances vers l'indépendance.

Assumer son identité et s'engager pour la Bretagne c'est la voie de la raison

A ces deux convictions, s'ajoute l'observation de l'échec des partis hexagonaux pour résoudre les problèmes dûs à l'endettement de la France et que la crise n'a fait qu'accentuer. Comme le déclare Yves Pelle : « À l'heure où les partis hexagonaux dits de gouvernement ont perdu tout crédit, nous voulons promouvoir la voie de la raison ».

Philippe Argouarch


Vos commentaires :
Laurent Poirier
Mercredi 25 décembre 2024
Environ 10 ans d'existence, des individualités consensuelles, une ligne politique consensuelle, le résultat : 100 personnes à un congrès se déroulant tous les deux ans ! La faute, évidemment, à la population, totalement indifférente à tout, à son propre avenir.

Quant aux «jeunes» partis faire de l'agitation gauchiste à Nantes, visiblement ils témoignent de ce qu'ils ne comprennent pas ce qu'est un Congrès pour la vie d'un partie : son parlement !

Tentative honnête, hélas, l'échec est là.


Lannig
Mercredi 25 décembre 2024
Je ne comprends pas comment vous pouvez être en désaccord avec cet aéroport ? Le développement de la Bretagne et de l'Ouest ne vous intéresse pas ?

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