Depuis de nombreuses années, le gallo se bat pour être reconnu langue de Bretagne, aux côtés du breton. A l'occasion de la manifestation costarmoricaine «Le Gallo en scène» organisée par Bertaeyn Galeizz et des 30 ans de la DPLO (Défense et Promotion des Langues d'Oïl), un débat a permis de parler de l'avenir des ces langues dites minoritaires.
La route est longue et les intervenants de ce débat qui s'est déroulé à Plaintel l'ont souligné : qu'il s'agisse d'enseignement ou de place dans les médias, le gallo a du mal à s'imposer. Sur l'ensemble des départements gallésants, on ne compte que 4,5 postes d'enseignants équivalent temps plein et 2 500 élèves. Cela n'empêche pas ses défenseurs de se battre et d'espérer. Il a été rappelé le rôle important joué par Gilles Morin qui avait réussi dans les années 80 à obtenir une option gallo au baccalauréat ainsi que l'espoir de la création d'une licence, avant qu'on ne s'aperçoive que le gallo ne faisait pas partie des langues officielles de France.
Aujourd'hui, les choses ont un peu évolué et l'introduction du gallo dans le plan linguistique du Conseil régional de Bretagne en 2004 précisant «le gallo, langue romane spécifique à la Bretagne fait partie au même titre que le breton de son patrimoine culturel» a été une étape importante.
Lena Louarn, vice-présidente du Conseil régional en charge des langues de Bretagne, l'a dit : «L'avancée de ce dossier dépendra de l'Acte III de la décentralisation. La Région travaille en interne sur le sujet pour faire des propositions».
Bien sûr, il a beaucoup été question de la ratification de la Charte des langues pour laquelle Marc Le Fur, député UMP des Côtes d'Armor, a assuré qu'il n'y avait plus d'obstacle constitutionnel mais que le jacobinisme était le pire ennemi. Paul Molac, nouveau député écologiste qui a la particularité de parler à la fois breton et gallo, a appelé au travail collectif et à la nécessité pour les défenseurs du gallo de se mettre d'abord tous d'accord.«Le groupe 'langues régionales' va être remis en place ; j'en serai l'un des vice-présidents», a-t-il annoncé.
L'avenir n'est donc pas écrit. Chacun doit continuer de se battre pour qu'enfin la diversité culturelle et linguistique soit reconnue.
■Quelle ignorance crasse chez certain «jacobins» bretons, largement autant que chez leurs homologues franchouillards.
Bevet Breizh !
Bevet yezhOU Breizh !
La première question est : le «gallo», existe-t-il en tant que langue au sens courant du terme, oui ou non ? Non. Ces parlers forment un ensemble qui linguistiquement parlant est une langue, mais au sens courant (pas d'unité), ce sont des patois, et encore : récemment à Redon à la bogue d'or on a vu des conteurs qui parlaient en réalité français mitonné de mots et expressions de ce patois, il ne parlaient pas «gallo», ou alors j'ai le don des langues.
Donc on ne peut pas mettre le breton au rang de breton en tant que langue moderne.
Sur le chiffre de 3 % contre 97 % j'aimerai avoir les références car ce n'est pas ce que m'ont dit plusieurs politiques.
Le rapport de 3 % pour zéro enfants scolarisés en breton et 12 militants c'est du gâchis, un non sens à mon avis au regard de la réalité sur le terrain de la communauté bretonnante (écoles 15000 enfants, édition, radio-tv etc..), un message que les bretons ne comprennent pas parce qu'il n'y a rien à comprendre que le fait que depuis 1968 il y a quelques hyppies qui veulent retourner dans le ventre de leur mère comme si c'était possible comme il est impossible de faire reculer une marée montante.
D'autre part il y a un effet mécanique (l'exemple du métro est parlant) d« la gallomania qui profite du combat pour la langue bretonne. Il est hallucinant que le CCB ait émit le souhait que toute la signalisation en haute bretagne soit bilingue »Gallo«-Français alors que l'Insee en 2003 évaluait à 23000 personnes le nombre des derniers locuteurs de ces patois et que la langue bretonne n'a en réalité aucune autre finalité aujourd'hui que de concurencer le français en proposant un modèle de société radicalement différent du modèle différent.
Alors je pose une seconde question : quelle finalité à un ramassis de patois »gallo« au 21ième sc si ce n'est une finalité politique ? Laquelle ? Le support culturel économique et religieux a totalement détruit la société gallo et bretonnante (d'ailleurs similaires) mais seul le breton a des chances de servir à quelque chose pour construire la Bretagne de demain, dans une Bretagne moderne, adaptée au monde d'aujourd'hui.
Ou alors, allez au bout de vos idées : fondez des écoles en gallo et faites un parti politque pour lui donner du sens. Sortez nous au moins une oeuvre de valeur qui donne un sens à vos revendications. En fait vous avez une attitude conservatrice de patois complètement inutiles (au sens matériel)qui ne peut pas se justifier : moi je propose de laissez ces patois mourir de leur belle mort, sauver ce qui est interessant linguistiquement si tout ou presque n'est pas encore collecté) , c'est l'attitude révolutionnaire donc je suis plus à gauche que vous. Sinon il faut étayer l'argumentaire militant pour la conservation de ces patois en donnant du SENS. Une finalité pour la Bretagne du 21ième sc.
La Bretagne du 21ième sc n'a pas besoin de trois langue : une seule suffit pour un peuple, et je le redis, le »gallo" n'existe pas en réalité (je viens d'acheter le dictionnaire de Martial Ménard : 50.000 entrées !) et ces patois ont un gros handicap : la leur langue littéraire est le français...
Des Hauts Bretons qui ont marqué l'Emsav ont compris tout cela depuis très longtemps : Bouessel dubourg, Per Denez,...
Rien ne s'oppose à ce que le gallo soit étudié comme dialecte d'Oïl. La meilleure solution serait sans doute d'intégrer son lexique dans le français commun, qui est sa langue-source.
Pour le reste, l'utilisation du gallo contre la très fragile renaissance de la langue bretonne est réelle, c'est un coup politique efficace qui servira à maintenir sous l'eau la tête des trop rares défenseurs du breton.
Réduit à la prétendue «basse Bretagne» (notion mal comprise), où il est moribond comme collection de parlers, le breton n'atteindra jamais la taille critique nécessaire à sa perpétuation. Rupture historique aussi avec une aire bretonnante jadis, voire naguère, étendue à l'Est et progressivement rognée par le roman sous toutes ses formes. L'adjectif 'gallo' ne signifie jamais que «de langue française».
En mettant le gallo, langue d'un milieu (respectable en tant que tel : qui ne serait sensible aux berceuses et chants de danse gallos ?), sur le même pied que le breton, on ne rend service ni à l'un ni à l'autre. C'est peut-être l'effet attendu : le gallo doit être mis sur le même pied que le français officiel, le breton ne doit pas être une langue viable : chassé croisé, fausse symétrie qui ne laisse subsister que la langue sérieuse, le français.
C'est la notion même de 'breton langue régionale', au lieu de 'langue autre que le français' qui est perverse et réductrice. Et cela demeurerait vrai même si le breton n'avait ni littérature récente, ni code écrit, ni écoles : le gallo appartient à l'aire française.
Le décalque systématique du mouvement breton par certains partisans du gallo (pas de tous ses amateurs) relève de la confusion des genres.
Quant à l'attitude des institutions bretonnes «officielles», elle est comme d'habitude rampante et digne de la région croupion qui les finance. A ce degré, le CCB frôle la complaisance.
La promotion du gallo, substitut de langue, a encore de très, très beaux jours devant elle. Suffisamment de monde y a intérêt.
La limite a effectivement été évolutive. On trouve de nombreux villages commençant par «lan» ou «pleu» dans l'ouest de la Haute Bretagne. Néanmoins, le Breton, de Pacé à Dol de Bretagne. De Corps Nuds à Louvigné du Désert. De Clisson à Vitré. De Pornic à Combourg, n'a jamais eu droit de cité. Notamment à Rennes.
Or, dans le cas de la Bretagne, la langue est le ciment principal de l'identité bretonne. Comment revendiquer la naissance d'une «nation» si la langue n'est pas homogène sur tout son territoire ? Sauf à créer des aberrations comme la Belgique ou la Suisse. Comment faire le distinguo entre les vrais Bretons (ceux de l'Ouest, à la celtitude plus marquée, autant dans la langue que dans les paysages, que dans le folklore, que dans les mentalités) et des hauts Bretons qui seraient des Bretons de seconde zone (du gallo, moins de caractère maritime, un climat plus «continental», proche de Paris et des provinces françaises, peu ou pas de landes, de cotes déchiquetées, une culture limitée à des événements tape à l'oeil comme yaouank ou quelques festnoz pour faire comme si, des bleds qui s'appellent Pocé les bois...) ??? Je crois sincèrement que l'Emsav est légitime à Quimper, à Lannion ou Carhaix. Mais à Fougères, Vitré ou Rennes, c'est une autre histoire...
Que les défenseurs de la langue gallèse (laissez le terme de patois aux monolingues francophone méprisant tout ce qui n'est pas français d'ILe-de-France) imitent leurs homologues ayant défendus ou défendant toujours la langue bretonnes (tout dialectes confondus !) devrait nous réjouir. Que les bretons puissent revendiquer 2 langues «natives» sur leur territoire et une langue «d'importation», mais quelle richesse ! Notre envahissant voisin ne peut en dire autant, lui qui a éradiqué tout autre forme de langue autre que celle utilisée par la cour du roi de France. Génocidaire de ses propres langues d'OÏl et toujours prompt à faire la morale aux autres, quelle belle preuve de respect pour l'humain !
Comparaison n'est pas raison, vouloir comparer la culture littéraire gallèse aux productions en langue bretonne est un piège grossier. Que devons nous répondre alors à ceux qui comparent la littérature bretonne à celle française ? Soyons logique, ce n'est pas ainsi que nous sauverons la culture bretonne (haute et basse) !
Le gallo est un vecteur important de culture orale, si l'on chante majoritairement en français (+de 500 ans d'occupation ça marque autant en haute qu'en basse), l'on conte le plus souvent dans cette langue. Il existe aussi une importante littérature concernant cette langue (dictionnaire, lexique, recueil de contes, etc...).
Il est un peu idiot de reprocher aux haut-bretons actuels de parler une langue romane, alors que cela ne semble pas avoir posé de problèmes aux rois bretons dans l'expansion de leur territoire. De même il me paraît farfelu de reprocher aux défenseurs de langue bretonne un certain nationalisme, comment pourrait-il en être autrement lorsque qu'un géant (au pied d'argile ?) vous écrase depuis 5 siècles ?
La stabilité du territoire breton est absolument remarquable en Europe, malgré la non-homogénéité linguistique (grand mythe français ! qui sous entend une homogénéité de populations voir de races...), malgré l'annexion par la France et les différentes tentatives par le pouvoir français de le démembrer (la dernière en date étant de 1975...).
Ce que je remarque :
1. L'Ecosse entière a été majoritairement brittophone, aujourd'hui on dit «cambrien» (racine qui est à l'origine de CYMRU (Galles en gallois), CAMBRIDGE (Angleterre), CUMBERLAND (région du Nord-Ouest Angleterre), CUMBERNAULD (ville d'Ecosse) etc) pour bien marquer une différence avec le breton-armoricain, même si le breton lui-même est issu de ce vieux-breton appelé cambrien. Deux des principales villes d'Ecosse Glasgow et Coatbridge gardent dans leur nom même un mot breton (identique au breton moderne unifié qui plus est...) !
La Bretagne historique (ducale) n'a jamais été territorialement totalement majoritairement brittophone (Rennes / Nantes et pays de marches. Par contre, il est vrai qu'elle a parlé en totalité une langue celtique avant les invasions romaines.
2. Le Gaèlique a été parlé dans la totalité de l'Ecosse puis a reculé. La toponymie l'atteste...y compris dans les contrées méridionales du pays.
Le breton ou les dialectes romans d'Armorique n'ont jamais étaient parlés majoriatairement sur la totalité du territoire B5 avant de reculer. Je sais que certains vont me parler du proto-gallo d'avant la Bretagne, mais justement il s'agit d'avant la Bretagne, donc pas de la Bretagne...et objectivement rien ne laisse à penser que l'ouest armoricain avait totalement perdu sa langue celtique (qui a survécu dans plusieurs poches de l'ancienne Gaule jusqu'au IX ème siècle), quand bien même ce coin reculé de l'Empire avait une présence humaine significative (ce qui reste à démontrer...)
3. L'Ecosse possède une langue germanique qui lui est propre, parlé dans les 5/6ème du pays a travers divers dialectes (doric etc) : le Scot.
Rien de similaire en Bretagne, où le mot «gallo» qui a jusqu'à peu toujours désigné la partie linguistiquement romane, française, de la Bretagne (donc l'inverse du scot en fait au niveau symbolique). Les dialectes romans de Bretagne, regroupés aujourd'hui sous le terme «gallo» n'étaient pas parlé dans les 5/6èmes de la Bretagne.
Les linguistes classent le scot comme une langue (avec des dialectes), proche de l'anglais, mais pas plus que le norvégien par rapport au danois et au suédois. Pour le gallo, il est impossible de faire une césure avec les parlers des territoires voisins de la Bretagne historique, à moins de partir dans des subdivisions dialectales infinis qui divisent elles-mêmes la Haute-Bretagne en rondelles.
Peut-on me dire si, un jour, on a parlé breton à Felger city ? Ma seule connaissance du breton à Fougères, c'est le panneau d'entrée de ville, comme Roazhon à Rennes.
De fait, il paraît difficile, sans paraître autoritaire, d'imposer une langue à toute une partie de la Bretagne, qui ne l'a jamais parlé. C'est là toute la différence entre la Bretagne et d'autres «nations» européennes : Catalogne, Pays Basque, Flandre...
Ne pas confondre le Breton, langue unifiée (pour faire court le peurunvan) et les différentes formes traditionnelles de breton. Bien sûr que le Breton traditionnel n'a jamais été parlé (encore que?, du moins en tant que langue vernaculaire) à Fougères mais cela ne veut pas dire que le Breton unifié ne doit pas être reconnu à Fougères. La langue française l'a bien fait en «Basse Bretagne», au siècle dernier, pourquoi le Breton unifié ne pourrait le devenir en sens inverse ?
En outre, ce n'est pas parce qu'une langue est considérée comme nationale et officielle que cela impose à tous ses locuteurs quel que soit leur lieu de vie de s'exprimer dans leur vie de tous les jours en cette langue. C'est vraiment un «travers» français de considérer cela, il suffit pour s'en rendre compte de voyager un peu en dehors de la France (cf. par exemple en Catalogne où le Catalan et le Castillan sont langues officielles même si la langue majoritaire de la communauté tend à être le catalan)...
Expérience personnelle:
Ma famille de Basse Bretagne parle breton et français. Ma belle famille de Haute Bretagne parle français et connait un peu de patois.
Nos jeunes enfants de Bretagne parlent breton et français. Je dois aussi avouer qu'ils sont meilleurs en anglais qu'en patois.
Source : Voir le site
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C'est pourtant ce qui a été fait en Bretagne, au Pays basque (Iparralde), et ailleurs par notre envahissant voisin...
Concernant la BM de Nantes, si ce qui est rapporté ici est vrai, il est évident qu'il y a une volonté idéologique derrière, sous couvert de promotion du gallo. Celle-ci va même à l'encontre du gallo qui est ainsi discriminé, n'étant pas dans le rayon langues. Pour le breton parlé en Pays Nantais (jusqu'au début du 20ème siècle), il est l'exemple même que cette langue a été utilisée au-delà de ce que l'on nomme aujourd'hui Basse-Bretagne, avec cette fameuse démarcation St-Brieuc / Vannes, qui est une photo à un instant T, aujourd'hui cette ligne n'a d'intérêt que pour des études linguistiques. Au 21ème siècle, la différence d'un point de vu linguistique entre Haute et Basse Bretagne est-elle encore d'actualité ?
Concernant l'expansion du breton vers l'Est, il me semble qu'il existe un certain nombre de toponymes breton au-delà de la démarcation St-Brieuc / Vannes. Sans être un grand spécialiste, j'imagine que si des personnes ont nommé leur lieux de vie de cette façon, c'est qu'ils devaient maîtriser un minimum cet idiome à une époque donnée.
De même, Landivy en Mayenne ou St Hilaire-du-Harcouët dans la Manche, sonne un peu bas-breton, que doit-on en déduire alors ?
Que le cas inverse, d'une influence gallèse vers l'Ouest du territoire breton, sans doute accentuée après la défaite de 1488 et l'annexion de 1532, soit impossible ? Que l'emploi de plus en plus important du français par l'administration ducale, puis royale et enfin républicano-impériale, n'est pas poussé nombre de bretonnant à délaisser leur langue maternelle ? Que le service militaire obligatoire, ou encore la scolarisation obligatoire en français est fait des ravages dans l'emploi de nos deux langues «natives» ? Que l'évolution de la société bretonne, majoritairement rurale avant 1914, n'ait pas nuit à l'emploi populaire du gallo et du breton ?
Il me semble que ces questions on déjà été abordées à de multiples reprises (ici ou ailleurs), il existe une littérature importante à ce sujet. Le fait que certain utilise l'antagonisme gallo / breton relève plus de la volonté de nuire à tout développement de la Bretagne qu'à projeter les bretons vers l'avenir ! La langue bretonne de 2012 est différente de celle de 1900, qui elle l'est de celle de 1788 et encore plus de celle de l'an 1000... Idem pour le gallo, qui lui risque plus du fait de sa parenté avec l'actuel français.
Ce qui m'intéresse moi, c'est de savoir comment nous pouvons bâtir un avenir à la Bretagne loin du joug unificateur français, en prenant en compte notre héritage «gallo», «celtique» et même au risque de vous choquer «français». Ce pays depuis son origine (et même avant l'immigration en Armorique) à toujours était multiple, comment pourrait-il en être autrement avec les 3/4 de son territoire ouvert sur la mer ?
à Spered Dieub
je comprend votre attachement aux parlers breton et comprend aussi qu'on soit attaché aux parlers gallo. Mais la réalité vous montre l'évidence que tous ces parlers sont déjà en état de décomposition très avancée quand ils n'ont pas disparu (Guérande, Groix, Ouessant...). Je ne crois pas qu'ils soient nécessaires à la langue bretonne moderne pas plus qu'à la langue littéraire des parlers gallos, le français.
Simplement ils sont proches de notre coeur, touchent à notre sensibilité, renvoyent à notre enfance aussi. Mais une langue c'est surtout un outil adapté ou pas à la vie réelle, et si un outil n'est pas bon on le jette ou on le répare. J'avais dans mon garage une pelle à ciment rouillée avec un manche vermoullu. Je l'ai poncée, peinte à l'antirouille, changé le manche. Voilà ce que nous avons fait de la langue bretonne. Le vieux manche il sert de perchoir maintenant dans mon poullailer...
La Bretagne B5 est un ancien Etat, biculturel au temps où les cultures du «bas peuple» n'intéressaient que tres peu l'élite !
apres 1789 : cet etat a disparu . la Bretagne s'est alors repliée ethniquement et symboliquement sur ce qui fondait son origonalité : le celtique.
aujourd'hui 200 ans après, nous essayons de trouver une coherence culturelle sur une unité juridique et économique (B4 ou B5).
mais il n'y en a pas !
donc on l'applique au forceps : charte ofis ar brezhoneg de Ouessant à Fougeres à Ancenis.
en appliquant cette symbolique celtique, on oublie la culture millenaire d'oil d'une partie de la Bretagne ce qu'on nomme aujourd'hui gallo.
au passage le breton de 2012 oublie aussi ses dialectes «appelés à mourir» comme le gallo.
Je n'ai pas de solution simple car la Bretagne n'est pas simple , l'extension maximale de la langue bretonne n'a pas atteint B5 en entier mais tout de meme les 4/5.
en effet on arrive aujourd'hui à des situations somme toute ubuesque : plus de bilinguisme à la roche bernard (morbihan) qu'à Guerande la bretonnante, des panneaux en breton à fougeres la romane de tous les temps mais pas à Loudéac alors qu'on y parlait breton dans ses faubourgs au 19siecle
un jour les faits nous rattraperons et il restera les faits bruts sans pitié : qui parle breton , qui parle gallo, qui parlent français , arabe turc ?
je n'ai pas peur pour le français qui est la seule unité de tous. pour les autres (breton et encore plus gallo) et bien ne nous cachons pas la vérité si ?
le probleme ultime de tout cela est le questionnement de Morvan Levesque : la démocratie française: exemple :il est impossible à une communauté de communes de quitter un département, ou une région, encore plus impossible de découper les régions de façon démocratique, nous sommes dans un statu quo pesant.
tout est figé, quand une commune veut quitter une communauté de communes c'est la révolution et l'appel à la levée en masse (Pornichet /CC st nazaire)
bref les langues c'est pareil : ce n'est plus qu'une affaire de Budget / de reglementation : gallo reconnu à rennes et pas a nantes , breton enseigné à l'université à rennes mais interdit à nantes
si on était dans une veritable democratie le probleme des langues reconnues se ferait peut-etre à un niveau infra-régional : dans les communautés de communes.
je vois tres bien la communauté de Fougeres ou de redon pousser le gallo mais on ne demanderait pas à celle de carhaix ou de Vannes de le faire etc.....
il en faut pas appliquer le modele centraliste à une région aux 100 pays.
1) les parlers bretons ne correspondent pas aux limites supposées «dialectales». Le «vannetais» a conservé nombre de traits du moyen-breton (le pronom infixe COD, la particule verbale en', les distinctions ne/na et eus/eo plus fermes que dans les parlers centraux, le pluriel en -ion, la distinction des quatre phonèmes historiques //th//, //dh//, //s//, //z//, confondus en Léon et partiellement au Centre (kaz, nevez, rozenn, kas : : kah, neué, rozenn, kas). Le zh fut une proposition unificatrice d'écrivains vannetais,faite dès 1938 contre l'avis de R. Hemon. La graphie classique du vannetais qu a été marginalisée par la réforme nécessaire, mais la graphie de Calloc'h et Herrieu ne correspondait pas trop à la phonologie de leurs parlers bas-vannetais : discipline graphique. Eux connaissaient la langue et la graphie était pour eux secondaire. La syntaxe vannetaise n'est pas la plus opposée qui soit au léonard : maintien des usages distincts de ema, eus, eo, zo, vez, comme au N-O, contrairement au Centre. Remarquable : mis à part quelques rares exceptions sporadiques (
2) «On n'a jamais parlé breton à Rennes et à Nantes.» C'est une de ces idées toutes faites colportées entre autres par une Henriette Walter, qui a forcé son génie un peu au-dessus de ses moyens dans des ouvrages grand public. Les seuls noms du Losquidy (-ic) près Nantes, de Landavran, Landéan, Landujan, Lantivy en Mayenne, Paimboeuf, BrissAC, etc., montrent que l'enchevêtrement linguistique ne suivait pas une ligne au cordeau. Il y a là-dessus trois gros volumes d'Erwan Vallerie, intitulés 'Traité de toponymie historique de la Bretagne'. Evidemment, il faut les lire... La présence bretonne à Nantes est ancienne: l'accentuation des noms bretons Roaz(h)on et Naoned, qui ne sont pas des néologismes (moyenBt. Naffned), diffère de l'accentuation romane : les noms de Rennes et Nantes étaient connus en G-B, et ces cités fréquentées par des Brittons bien avant que l'on ne se mît à patoiser le latin sur la Loire. Nantes était l'un des 'terminaux' de la flotte romaine d'Occident au temps où naissait la Letavia, l'autre étant Dumbarton (*Din-Vrezhon !) sur la Clyde. On s'explique pourquoi la confrontation de l'élément roman et des Bretons a tourné à l'avantage des seconds : les Bretons, que la chronique franque présente comme des pillards, assuraient la paix et la reconstruction. Lambert comte de Nantes ne s'y trompa pas dans son alliance stratégique avec Nevenoe.
Un coup d'oeil aux archives révèle à toutes les époques des bretonnants à Nantes et Rennes (liste des témoins au procès de Gilles de Retz, listes des ouvriers des fabriques au XIXe s.). Les langues se déplacent avec les locuteurs : ouvriers de la chaussure à Fougères, mineurs à Trélazé et Sion (44), fonctionnaires partout.
L'image de la Bretagne du XIXe et du début du vingtième est entretenue par les clichés scolaires, comme le primat des «départements» sur les pays. Ce fixisme aboutit à des représentations figées : «Ici on parle le breton, sûr», mais il n'y a plus que trois retraités bilingues sur 800 habitants... «Ici c'est gallo», mais chez soi on parle le français de la télé.
Avec les populations les revendications se déplacent : on parlera plus breton demain à Vitré qu'à Lambézellec.
3) Anecdote : lors du voyage de François Ier roi de France à Rennes on lut un poème de bienvenue en moyen-breton, fort bien écrit, et avec rimes internes s'il vous plaît.
4) Une langue n'est pas attachée à un territoire ad vitam aeternam. Les faits galopent et se moquent des frontières. On ne parle plus guère l'allemand, standard ou dialectal, à Stasbourg-Mainau, on entend beaucoup plus le kurde, et Beaucaire entend plus l'arabe que le provençal, malgré les panneaux bilingues. Des langues et des peuples meurent, d'autres vivent.
5) Les parlers bretons s'éteignent mais sont intégrés, depuis au moins Le Gonidec, dans une langue cultivée qui existait déjà au temps de Feiz ha Breiz et de Dihunamb (et de Grégoire de Rostrenen déjà), lue et parlée par des bretonnants qui étaient assez nombreux avant 1940. Le public a décru, seul est resté le noyau des fidèles, même divisés entre eux (Klerg avec 'Barr-Heol', l'équipe de Kis-Saded, Ronan Huon avec Al Liamm, Ar Falz, An Doéré...). Seule une foi indestructible en l'avenir de la langue, et d'énormes sacrifices non subventionnés, ont pu produire ce que nous connaissons aujourd'hui, si insuffisant que ce soit.
6) Les Bretons n'ont pas à rougir du gallo, mais une stratégie de démarque du mouvement linguistque bretonnant est-elle adaptée ? Dans l'esprit lessivé du grand public breton (qui est aussi, de fait, français) le breton et le gallo, c'est du passé.
La statégie mimétique de certains défenseurs du gallo risque de faire le jeu de la normalisation politique française et de la reconduction du breton sur son ultime réduit historique. Echec d'un mouvement linguistique breton qui s'est voulu institutionnellement normé, sans aspérités, fonctionnel et fonctionnarisé. Tous gentils, tous plurilingues, plus on est de langues plus on rit. Embrassons-nous.
7) Car pendant ce temps-là la Bretagne crève pis qu'en 1920 : Bigoudène-gadget, galettes, crêpes, spectacles maritimes pour vacanciers, pittoresque à bon marché à portée de TGV, enveloppé dans un drapeau à bandes qui ne veut presque plus rien dire...
8) Pourtant cela fait plus de seize siècles que la Bretagne existe dans des limites à peu près stables et constitue une communauté de destin. Elle n'est pas structurée ouest-est mais nord-sud. Le déséquilibre urbain en faveur de l'Est et la mort des régions maritimes de l'Ouest est due à l'organisation française du territoire. Si la 'Bretagne' s'appelle ainsi, si elle a gardé mieux que le pays de Galles l'antique nom des 'Brittones', c'est parce que le peuple fondateur lui a donné son nom, ce qui n'est pas sans signification. La langue bretonne est l'ultime clef pour sortir de l'aliénation française. Apprenez en d'autres aussi - et avant tout celles de nos voisins européens - et sortez du ghetto, B4 ou B5.
L'Etat français sait tout cela, qui a toujours eu beaucoup de jugement politique sur ces questions, lui.
A la reveirie.
Analyse juste et sans concessions,dans l'écume des temps qui passent.
On ne peut rien cntre un roukeau compresseur d'état( la liberté et le savoir doivent être français),c'est pourquoi même moule dans l'unicité.
Les propos de certains sur le gallo sont totalement à vomir. A titre personnel, je souviendrai le gallo ET le breton. Si le gallo n'est pas pris en compte, je deviendrais alors un farouche militant anti-breton. Je ne vois pas pourquoi mes impôts ne soutiendraient que le breton. (et je précise qu'une branche de ma famille est de langue bretonne).
Résumer le gallo à une sous langue, c'est aussi stupide que de dire que tous les militants pro-bretons ont été des collaborateurs lors de la seconde guerre mondiale. Ce serait dommage d'en arriver à de tels arguments de caniveau.
Pour résumer, je dirai : soit le breton et le gallo vivent ensemble, soit ils crèvent ensemble.
Nantes et Rennes n'ont jamais été majoritairement bretonnantes très probablement, pour des raison probablement démographiques et géographiques (puis politiques). Ce qui implique, dans un contexte où ces deux villes ont exercées un rôle politique important en Bretagne d'importantes conséquences : les brittophones minoritaires dans ces villes se sont mis à parler roman d'oil, à s'intégrer en quelque sorte, comme un brittophone l'aurait fait au Havre, Angers ou Paris. La langue d'oil était la langue de l'Etat breton, la place du breton dans les campagnes occidentales rennaises et nantaises a été fortement diluée, puis le breton a inéxorablement reculé lentement mais surement territorialement a mesure que ces deux villes (relayant l'influence également grandissante de la France et de Paris) ont pris de l'importance en Bretagne.
Aujourd'hui, rebelotte, dans des proportions beaucoup plus importantes et avec un phénomène de migration important (phénomène totalement nouveau depuis que la Bretagne existe) de part l'émergence d'un Grand-Ouest soutenu à Rennes et Nantes en hauts-lieux. En l'absence de représentation politique unifiée et distincte pour la partie où le breton a une forte légitimité,croire que le breton va s'imposer à Rennes et Nantes, dans un contexte de flux migratoires vers Rennes et Nantes, dans un contexte ou Rennes et Nantes seront demain si les chosent continuent à prospérer, les deux seules villes de feux la Bretagne historique...comment le breton pourraient devenir MAJORITAIRE et donc EXISTER sur un territoire IDENTIFIABLE et représenté politiquement (peuple =territoire = représentation politique) ??
Sans majorité au sein d'une communauté, pas de langue. ça a toujours été le cas, ça sera toujours le cas dans l'avenir.
Pour repartir de l'avant linguistiquement, il faudrait des choses réalistes, c'est à dire déjà pas partir d'un projet ex-nihilo de conversion 4 millions d'individus voire au-delà, vivant dans 2 villes ayant toujours été romanes depuis que la Bretagne existe le tout avec un pouvoir extérieur au territoire donné, avec une population n'ayant majoritairement aucun lien familial avec cette langue.
Je crois que sur ces sujets comme sur temps d'autres, les militants bretons sont dans l'utopie absolue qui tourne en fait à une forme de renonciation totale plus ou moins inconsciente.
«Pour ceux que cela intéresse, je les invite à parcourir le blog de M. Yves Barelli, ancien diplomate et énarque né à Marseille ( Voir le site Il y parle des langues régionales et chose intéressante il a fait une étude sur l'historique des langues régionales en France (cf document : Voir le site
Il y cite notamment le gallo et le breton. Même si sa connaissance du breton est inexacte car il oublie de signaler qu'il existe un breton standard qui s'est imposé avec sa norme écrite, son analyse reste bonne.
Une petite remarque sur le fait que la défense du gallo doit être pris en compte par les instances de la francophonie. Comme cette instance est le bras armée de la France pour défendre le français standard, il n'est point question de défendre les différentes »variétés« de français et autres dialectes d'Oïl dans cette instance. Donc si on veut »sauvegarder« le gallo en Bretagne, il ne faut (encore une fois) pas attendre de la France quelque chose , et par conséquent c'est aux Bretons de le faire si le »coeur« leur en dit, tout comme la sauvegarde des autres variétés de langues d'oïl ou celtique mais cela sans porter ombrage à la reconnaissance du Breton standard comme une des 2 langues reconnues »nationales " en Bretagne à côté du français...
Sur ce, l'énergie dépensée ici ne sera jamais utilisée à faire progresser le multiculturalisme breton.
Bien à vous,
Laurent
Ici les gens se croient insultés si on leur dit qu'ils parlent un dialecte ! Mais non, un dialecte c'est une forme locale d'une langue, c'est très respectable et il faut le maintenir et le promouvoir.
Il n'y a pas de mal à dire que le gallo est un dialecte du français, et qu'en tant que tel il doit être soutenu, tout comme le picard, etc.
Un certain nationalisme a troublé les cartes en laissant croire que le gallo, étant parlé en Bretagne, doit forcément être différent du français ! mais c'est absurde. Et son orthographe actuelle, volontairement (?) très différente du français, n'aide sûrement pas à le promouvoir.
Tout à fait d'accord.
N.-B. : Je n'ai pas avancé une 'thèse', seulement quelques remarques. J'ai dû négliger l'aspect «territorial». Il s'agissait surtout de faire le point sur les parlers romans.
1) Une langue ne survit comme langue pleinement vivante que si elle a la «taille critique». Le breton a perdu cette taille entre 1950 et 1960.
2) Elle ne survit que si elle a un bon «taux de reproduction» (= langue maternelle). Vers 1950, celui-ci était encore d'environ 30 % (avec de grosses disparités locales) ; aujourd'hui il est proche de zéro (mais pas zéro : quelques familles militantes ; des écoles mais dont il faudrait évaluer séreusement l'influence ; des cours du soir).
3) Elle ne vit que si elle est qualitativement solide : souci des locuteurs à la maintenir en état, à l'enrichir, à la bien parler. De ce point de vue, le breton s'est dégradé avec la disparition des dernières commnunautés réellement monolingues, il y a plusieurs décennies déjà. La pente peut être remontée chez des néo-locuteurs bien formés.
4) Elle ne vit que si ses locuteurs le veulent et se battent pour leurs droits linguistiques (par exemple, si les manifestants et les pétitionnaires pratiquent réellement la langue, hum).
5) Elle ne subsiste qui si elle a l'enracinement territorial suffisant. La densité d'un réseau de locuteurs est liée à la distribution spatiale. Pour des raisons effectives, mais aussi symboliques. Les conditions de la vie moderne permettent une compensation relative mais insuffisante par elle-même.
6) Elle ne survit que si elle possède une forme suffisamment unifiée pour permettre les relations dans des cercles plus larges que le canton. Dialectes et koinè se complètent et se soutiennent mutuellement.
Donc, pas de breton sans référence à une communauté vécue sur le long terme, et à une terre.
La France, personne morale et individu historique, a enfin réalisé l'unité linguistique de son territoire. Ce qui subsiste est bien peu. (C'est son projet : fabriquer une humanité nouvelle, éclairée par la Raison. Cette entreprise utopique efface la mémoire des peuples fondateurs, qui devront s'effacer devant la citoyenneté commune, seule perspective historique. Quand à la part de rêve, rien ne lui est plus étranger).
La Bretagne est une nationalité qui ne doit plus jamais exister, et les Bretons doivent tolérer la disparition de leur peuple. Cocus contents, tolérants masochistes. Emgasoni.
Face à ce rouleau compresseur , «il subsiste une âme bretonne» (Ch. De Gaulle, 'Mémoires', I). C'est bien ce qui fait problème.
Nous ne savons pas ce qu'il en sera du breton dans cinquante ans (ni du français d'ailleurs). Nous pouvons 'préparer' la situation, pas la programmer. Mais ce n'est pas la question : il n'est pas nécessaire de toujours réussir pour entreprendre, ni pour se battre (avec pragmatisme quand il le faut). La langue bretonne est le signe majeur de l'identité bretonne, indissociable de la conception globale de la Bretagne aujourd'hui. Ce n'est pas exclusif du gallo.
Bref, au centre du débat, se trouve comme toujours la Bretagne comme nationalité dégradée, francisée jusqu'au trognon. Mais quand l'activisme refuse le pseudo-folklore et sort des étroites limites admises, alors se réveille l'anti-Bretagne, de tous les points de l'arc politique et moral. Et ça va durer !