“ Divroañ ” le livre des Bretons émigrés chez Skol Vreizh

Présentation de livre publié le 2/11/12 9:00 dans Histoire de Bretagne par Maryvonne Cadiou pour Maryvonne Cadiou
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Divroañ Bretagne terre d'exil... Bretagne terre d'asile ?
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Dès les premiers spectacles de la pièce d'Ar Vro Bagan en novembre 2009, est sorti le livre Divroañ paru chez Skol Vreizh (1) à Morlaix.


La dernière de la pièce donnée à Angers le 20 octobre 2012 (voir notre article) est l'occasion de rappeler l'existence de ce livre très important. Construite rappelons-le à partir de témoignages, souvenirs, correspondances de Bretons émigrés, de leurs descendants, revenus au pays ou pas, tous les textes de la pièce sont repris dans le livre, mis en forme par Goulc'han Kervella, auteur, mais aussi éditeur au sens anglo-saxon du terme.

Ce n'est pas un livre d'historien à proprement parler mais c'est un livre d'Histoire, l'histoire – composée par eux-mêmes – des Bretons émigrés pour cause de manque de travail, de manque de tout, du début du XIXe au XXe siècle. Il conte leur misère, leurs espoirs déçus, leurs succès parfois, leur mal du pays, leur choix de retour improbable, difficile sans les enfants restés au pays où ils sont nés...

Les textes en breton, parcourus de phrases en français, ne sont pas traduits dans ce modeste livre de 112 pages ; modeste oui, mais où l'on trouve tous les dialogues de la pièce. Page 4 An tudennoù, les personnages et page 6, après la préface en breton (traduction ci-dessous), le “générique”. Page 109 la liste des livres et articles de journaux et – longue – celle des personnes, auxquels s'est référé l'auteur et auxquels est due la pièce.

Préface en français

Depuis longtemps beaucoup de Bretons sont partis de leur pays à la recherche de leur pain, pour avoir une vie meilleure pour eux et leurs enfants.

Dans la première partie de la pièce de théâtre, on voit les exilés s'organiser vers les Ardoisières de Trélazé près d'Angers, vers l'Argentine, le Canada, le sud de la France, vers Paris et sa banlieue... Entre le début du XIXe siècle et le milieu du XXe. Ils n'ont pas trouvé à chaque fois le bonheur qu'ils venaient chercher.

Dans la première moitié du XXe siècle, des étrangers sont venus chercher du travail en Bretagne, d'autres un refuge contre les guerres et les fascistes. On voit ainsi des Italiens dans les ardoisières du Huelgoat et des Espagnols à Plougasnou.

À la suite de la guerre de 40, on cherche à créer du travail en Bretagne (Celib, MOB), cependant les Bretons continuent à s'expatrier. Ici on les voit aux États-Unis, à New York, à Montréal. Paris et ses environs attire toujours du monde, des Bretons et d'autres émigrés du reste du monde.

Quelques Bretons sont revenus au pays, pour leur retraite... D'autres, parce qu'ils avaient pris conscience qu'ils étaient bretons (par le travail d'Alan Stivell et d'autres faits...).

Les étrangers viennent en Bretagne comme en tout lieu d'Europe. De tous pays. Ils ont entendu le nom Europe, un nouvel Eldorado. Comme le Breton Nicolaz Grant avait entendu le nom Amérique en 1877.

Est-ce que les Bretons étaient hospitaliers dans leur relations ?

D'avoir été eux-mêmes des émigrés leur fait ouvrir plus sincèrement la porte de leur pays et leur coeur aux étrangers.

À la fin de la pièce, on voit trois histoires dans lesquelles les Bretons se sont unis en faveur de gens de l'extérieur qu'il fallait cacher : des réfugiés du Pays Basque, Sakinat Amiralieva et sa fille Patimat et des travailleurs du Mali à Montfort près de Rennes.

Comme Antigone au pays des Hellènes les Bretons se sont dressés contre « la loi du roi » pour défendre des gens sans pays et sans papiers. (Traduction Maryvonne Cadiou).

Un livre pour cours de breton ?

Ne serait-ce pas une bonne idée que de l'étudier en cours de breton, thème et version... ?

Il aurait l'avantage de familiariser les élèves de tous âges avec une part importante de l'histoire de leur peuple...

En cours du soir avec Kentelioù an Noz (2) en Loire-Atlantique.

Ou en groupes de lecture, bodad lenn, comme cela se pratique à Yezhoù ha Sevenadur (3), le Centre Culturel Breton de Saint-Herblain/Sant-Ervlan.

Notes

(1) Éditions Skol Vreizh à Morlaix : (voir le site) et contact skol.vreizh@wanadoo.fr

(2) Kentelioù an Noz : (voir le site)

(3) Yezhoù ha Sevenadur : 13 rue du Rémouleur à Saint-Herblain (voir le site) pour le plan Google map, et (voir le site) du Centre Culturel Breton.


Maryvonne Cadiou


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