Les Kurdes de Bretagne ont manifesté leur solidarité avec les détenus politiques en grève de la

Communiqué de presse publié le 26/10/12 14:30 dans Politique par André Métayer pour André Métayer
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Une grève de la faim illimitée est observée par des centaines de prisonniers politiques kurdes dans plus de 60 prisons turques. Hier, ils étaient 400, aujourd'hui ils seraient au moins 1 200 mais le mouvement prend une ampleur jamais égalée jusqu'à lors. Il serait en passe de toucher l'ensemble des détenus politiques. Il faut se rappeler qu'en plus des condamnés à de lourdes de peines (7 000 d'après nos sources) plus de 6 000 personnalités se trouvent incarcérées sans jugement depuis avril 2009 : députés, maires, présidents de régions, cadres municipaux, journalistes, avocats, responsables associatifs, militants politiques, tous accusés d'être membres du KCK, l'Union des communautés du Kurdistan, considérée par le gouvernement d'Erdogan comme la branche urbaine de «l'organisation terroriste» (le PKK).

Les familles des détenus se sont jointes à ce mouvement réclamant la libération de tous les détenus politiques, à commencer par le plus illustre d'entre eux, Abdullah Öcalan, emprisonné sur l'Ile d'Imrali dans des conditions indignes. Il a fallu que le célèbre pianiste turc Fazil Say soit appelé à comparaître devant un tribunal d'Istanbul pour avoir publié des propos «insultant les valeurs religieuses» sur Twitter (il est passible de dix huit mois d'emprisonnement) pour que le journal télévisé de France 2 lève un petit coin du voile qui cache les pratiques scandaleuses d'une justice turque aux ordres du gouvernement islamiste.

Kadir, gréviste de la faim

«La grève de la faim est entrée dans une phase critique» a prévenu Hasip Kaplan, député BDP, en appelant le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à agir pour mettre fin à la grève. Le mouvement a en effet commencé le 12 septembre et l'état de santé des prisonniers se détériore rapidement. Les familles sont fortement préoccupées et les organisations de la société civile se mobilisent. La colère gronde chez les Kurdes. Tous les députés kurdes ont annulé leurs déplacements. Nous sommes particulièrement inquiets au sujet de la situation de notre ami Kadir qui est déjà dans le mouvement de grève depuis plusieurs jours. Kadir est détenu depuis près de 5 ans dans une prison de type F, c'est à dire dans un lieu de confinement construit autour d'un concept carcéral visant à briser toute résistance. Pour autant, Kadir n'en est pas à sa première «rébellion» (grève de la faim, lettre pétition, demande de révision de son procès...) punie à chaque fois par des mois de mitard, véritable prison dans la prison. Humiliations, mauvais traitements, pressions psychologiques, tout est possible dans l'univers clos des cellules de type F.

Les Kurdes occupent à Rennes la place de la Mairie

L'association Amara, Maison du peuple kurde de Rennes, a continué son action lancée le 13 octobre (signature de la pétition en faveur de la libération d'Öcalan et de tous les détenus politiques) par une manifestation de trois jours et deux nuits place de la Mairie, du 19 au 21 octobre, durant lesquels 18 Kurdes, entourés de leurs familles et d'amis, ont observé une grève de la faim. De nombreux rennais se sont arrêtés, près de la tente, à commencer par Daniel Delaveau, maire de Rennes, manifestant son intérêt et sa solidarité. Il était accompagné d'Yves Préault, adjoint à la communication. Ana Sohier, conseillère municipale UDB, a tenu également à manifester sa solidarité, ainsi qu'Arnaud Molin, secrétaire de la section PCF de Rennes Métropole et Frédéric Bourcier, adjoint au maire de Rennes et Premier secrétaire de la fédération socialiste d'Ille-et-Vilaine, déjà signataire de la pétition qui a recueilli, durant ces trois jours, 1 700 signatures supplémentaires venant s'ajouter aux 3 000 déjà recueillies le week-end précédent. La Ville de Rennes suit avec attention les procès politiques d'Istanbul et de Diyarbakir qui concernent des maires, des avocats, des journalistes, et envisage d'envoyer des observateurs.

Acharnement turc contre Leyla Güven, maire de Viransehir

Le Congrès des Pouvoirs Locaux et Régionaux du Conseil de l'Europe (CPLRE), avait, lors de sa séance du 20 octobre 2011, protesté contre l'incarcération d'élus locaux en Turquie et était intervenu en faveur de Leyla Güven, maire de Viransehir et membre du CPLRE, détenue sans jugement depuis le 27 décembre 2009. La riposte turque ne s'est pas faite attendre et Leyla Güven a été destituée de son mandat de maire, se trouvant ainsi exclue de la délégation de Turquie auprès du congrès.

La délégation française (qui compte parmi ses membres Clotilde Tascon-Mennetrier, vice-présidente PS du Conseil général d'Ille-et-Vilaine) ne l'a pas entendu de cette oreille et a présenté une motion, contresignée par les délégations italienne et hollandaise, pour dénoncer l'attitude de la délégation turque et demander à M. Herwig Van Staa, nouveau président du CPLRE, de placer Mme Leyla Güven sous la protection du Congrès.

André Métayer


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