« En 2012, la pratique de la harpe celtique, en Bretagne, relève tout simplement... de l'évidence ! », nous dit Louis Abgrall, organisateur de la soirée consacrée à la harpe celtique.
Il poursuit « Bien sûr, cette popularité doit beaucoup au travail persévérant des Cochevelou, père et fils : Alan – devenu Stivell a su faire résonner les magnifiques harpes réalisées par son père Georges bien au-delà de la Bretagne et des frontières. Mais il serait injuste d'oublier celles et ceux qui ont aussi entamé une oeœuvre de pionniers, dès les années 1950 et jusqu'au début des années 1980 ».
Il présente alors les deux intervenantes de la soirée :
– Soazig Noblet (1), par exemple, a centré sa production musicale sur des textes écrits par des auteurs contemporains, en particulier Anjela Duval.
Ces chansons, interprétées par une voix de soprano, accompagnées par la harpe celtique et la flûte à bec, constitueront le répertoire du groupe « An Tregeriz », créé en avril 1968.
– Armel Le Sec'h (2), devenue plougasniste (3) d'adoption, bien connue comme artiste-peintre, nous parlera de l'épopée de la Telenn Bleimor.
Soazig Noblet et Armel Le Sec'h nous feront donc revivre ces moments où tout était à inventer : méthodes d'apprentissage, répertoire (créations, arrangements et adaptations...). Avec des témoignages en direct, des documents rares et des instruments à regarder, sortant de l'ordinaire.
Armel Le Sec’h fera une conférence sur l'’histoire de la Telenn Bleimor, le groupe de harpeurs garçons et filles à Paris, dont elle a fait partie et dont elle a vécu le tout-début et les développements –– groupe voulu par des adultes, qui entraîna le renouveau de la harpe celtique après la guerre, à l'’image du bagad Bleimor qui, de Paris, conforta aussi le renouveau des bagadoù en Bretagne en même temps que Polig Monjarret en Bretagne. Armel projettera une vingtaine de photos pour la plupart inédites, des collections de familles dont certaines ici sur ABP.
Armel commente ainsi la photo 4 : Nous étions à Tréguier pour le Congrès Interceltique de cette année-là (1962), le sommet du genre d'ailleurs. Il y eut un Céilí (bal en gaélique) avec la famille Ó Tuama et une grande harpe, le bagad Bleimor, Glenmor, Telenn Bleimor, etc.
[[Kristen Noguès]] est décédée en 2007 à Brest à 55 ans. Elle avait 10 ans quand elle rejoignit la « Telenn Bleimor ». En hommage nous mettons ici une photo d’'elle (n° 6) dans le livre de Thierry Jigourel Harpe celtique, Le temps des enchanteurs paru chez Celtics-Chadenn en 2005 (4). Photo de Kristen par Manuel Clauzier à l'’abbaye de Beauport en 1999 ou 2000. Avec l'’aimable autorisation du photographe professionnel de Saint-Malo (voir le site) .
L'atelier des frères Le Roux à Plouisy –– Michel et Claude –– où ont été fabriquées environ 200 harpes celtiques sous le label « Telenn Vro » (voir le site) pour la Chronologie de la Harpe en Bretagne : 1966, les frères Le Roux, menuisiers-ébénistes à Plouisy (Côtes-d'Armor), sont contactés par un Breton de Paris qui leur demande de lui construire une harpe celtique. 1967, les frères Le Roux réalisent leur première harpe celtique. Courant 1970, les frères Le Roux commencent une production régulière de harpes celtiques.
(voir le site) de la Société Camac, qui a fondé sa réputation sur la fabrication de la harpe celtique (page 1 colonne 3 en bas). L'’épopée des Harpes Camac. Comment une firme basée à Mouzeil, une petite localité de la campagne nantaise, a conquis en quelques années le marché de la harpe celtique avant de s'’attaquer à celui de la harpe classique, au point d’'en devenir l’'un des leaders mondiaux.
De plus la société installée en Loire-Atlantique se dit être en Bretagne. (voir le site) du blog des Harpes Camac, présentant un concert de la soeur d’'Armel Le Sec'’h (qu'’ABP n’'a pas pu annoncer malheureusement) où nous avons relevé un paragraphe : Notre usine et notre siège sont en Bretagne, et ce sont précisément les harpes celtiques que Joël Garnier a commencé à fabriquer. La Mélusine était la première harpe celtique de Joël, mise au point avec l'aide de Kristen Noguès dès 1972 et Mariannig Larc'hantec en 1976. (C'’est ABP qui souligne en gras).
Le 7 novembre 2012 à 20 h 30 à Plouégat-Guerrand en Trégor finistérien.
(1) Soazig Noblet (voir le site) mercredi 29 décembre 2010, qui nous en apprend plus sur elle (elle n'a pas de site web personnel) : Soazig Noblet sort un livret de chants de Noël. Et en photo un Recueil de 10 pièces choisies originales et transcrites pour harpe celtique par Soazig Noblet, de danses bretonnes : Bisig, A dreuz ar c'hoat, Dañs-hir Sizun, Soazig hag he botoù-koat, Polka pik-pik, Dans-Fañch, Biz-yod, La Dauvergne, Dañs Klamm, Scottish.
(2) Armel Le Sec'h, harpiste à la Telenn Bleimor de 1954 à 1963. J'étais harpiste à la Telenn Bleimor, à Paris, ayant commencé fin 1953, presque en même temps que Stivell. Nous avions le même professeur, Denise Mégévand. Puis, en Provence, j'ai connu Yannig Baron et continué la harpe, et vu plein de peintures, déclare Armel Le Sec'h à ABP. (voir le site)
(3) Plouganiste : habitante de [[Plougasnou]], Armel partageant son année en Bretagne entre le Trégor et le Pays Nantais.
(4) Le livre de Thierry Jigourel a été publié à l'occasion des 50 ans de la Telenn gentañ et dédié à la mémoire de Turlough Ó Carolan et Jord Cochevelou.
Par Louis Abgrall, président de l'association « Les Amis de l'Orgue de Plougasnou », organisateur de la soirée, et Maryvonne Cadiou