L'information relatée dans le Télégramme de mercredi 10 Octobre en page Bretagne ainsi que dans Ouest France en pages Morbihan et sur ABP est un véritable coup de massue pour ceux qui ont suivi l'aventure de TV BREIZH depuis sa création en 2000 sous l'impulsion de Rozenn Milin avec l'appui du PdG du groupe TF1 Patrick Le Lay, un Breton sincèrement convaincu d'un avenir pour des industries audiovisuelles en Bretagne .
Depuis sa création beaucoup d'espoirs placés dans une chaîne TV bretonne furent contrariés en raison d'une politique du CSA hostile à une chaîne bretonne qui plus est, avait l'ambition de l'être autrement que par le nom. Le but était de couvrir l'actualité sur les cinq départements ainsi que dans le monde partout où vivent des Bretons. Le refus de permettre à la chaîne de monter à terme sur la TNT gratuite en contraignant de ce fait les téléspectateurs à souscrire des abonnements et à s'équiper de paraboles ou de connexion au câble ne pouvait que limiter le public de Bretagne. Le groupe mis fin à la production de programmes bretons en 2005 tout en maintenant un pôle de diffusion à Lorient regroupant TV Breizh, Histoire, Stylia, Ushuaia TV et Ushuaia HD.
Le dernier épisode est aujourd'hui, l'annonce faite par Nonce Paolini successeur de Patrick Le Lay de transférer les activités du pôle de Lorient employant 36 personnes à Boulogne Billancourt dès Avril 2013. Le but serait la « rationalisation » des circuits de diffusion tout en maintenant l'effectif à qui, il serait proposé une mutation en région parisienne.
La messe est dite mais de qui moque donc Nonce Paolini ? Des salariés du pôle de Lorient ? Des collectivités locales de la région lorientaise ? Des Bretons ? Si l'actuel PdG de TF1 est dans la ligne de son mentor Nicolas, peut être se fout-il aussi à son tour des Bretons. On se demande ce qu'en pense son prédécesseur lui qui avait tant voulu qu'une industrie audiovisuelle puisse se développer en Bretagne en s'appuyant sur la richesse incomparable de la production artistique.
Est-ce que Monsieur Paolini nous prendrait pour des benêts ? On ne nous fera pas avaler que les activités qui touchent à des données immatérielles auraient besoin de regroupement physique des services à Paris pour être plus efficaces. Comment font donc les groupes industriels pour se développer à l'export sur l'ensemble de la planète ? On ne maîtriserait pas l'intranet et la visioconférence dans le groupe TF1 dont le métier est précisément la télévision ?
Comment font-ils pour produire des émissions comme Koh Lanta perdue au large de la Thaïlande? Est-ce que le groupe songe aussi à rapatrier les lieux de tournage de ses « reality show » à Boulogne Billancourt? L'ile Seguin serait sans doute une alternative intéressante pour rationaliser les productions exotiques du groupe.
Plus sérieusement, il y a aussi le problème social à moins qu'il ne soit aussi politique. Qui veut-il punir par cette décision ? Le bassin d'emplois de Lorient ? La Bretagne à qui on voudrait signifier une non vocation d'expertise dans le domaine des images et réseaux ? Les salariés de Lorient ?
Pour ceux qui ont une expérience de transferts de postes soit de Paris vers « Province » comme on le dit si gentiment dans la ville lumière, soit dans le sens inverse comme c'est la cas maintenant, savent les problèmes induits par de telles décisions. La plupart de nos membres qui résident en Ile de France ou qui ont dû aller ou quitter la région parisienne ont une petite idée de la question.
L'installation en région parisienne se fait le plus souvent dans la période jeune, soit comme étudiant ou à l'occasion d'un premier emploi et généralement en situation de célibataire sans enfants. Progressivement les familles se fondent et du studio (voire de la chambre de bonne parisienne) on passe à l'appartement en banlieue avec les conséquences sur les temps de transport et qui malgré l'éloignement sont d'un coût relativement élevé compte tenu de la pression immobilière. Arrive ensuite parfois une seconde phase où l'entreprise décide de délocaliser en région et cela se justifie souvent pour des raisons de coûts engendrés par la pression immobilière et foncière typique de l'Ile de France sans compter l'épuisement des salariés dans les transports.
Le mouvement dans ce sens s'il est moins contraignant au plan immobilier n'est pas sans conséquences au plan familial et il n'est pas rare que cela se traduise au moins temporairement par des situations de double résidence pour éviter la perte d'emploi d'un conjoint.
Dans le cas présent, il y aura inévitablement le cas de ceux qui auront déjà accompli le premier cycle : installation à Paris puis mutation à Lorient. Aujourd'hui Nonce Paolini leur propose de retourner à Paris. Quand on connaît les décalages de conjonctures immobilières entre Paris et Région, on ne peut pas dire qu'il leur fait un beau cadeau. Autant dire qu'il brise la vie des familles alors que la santé financière du groupe n'est pas menacée et que l'implantation des activités à Lorient ne pose aucun problème de fonctionnement.
A l'heure où nous écrivons ces lignes, une réunion a lieu entre le personnel et le PdG de TF1. Les salariés réfutent le choix de la direction et proposent de créer un pôle de formation ainsi que le regroupement de toutes les chaînes thématiques du groupe TF1.
Le silence des institutions compétentes concernées par cette délocalisation ( ) est assez assourdissant. On est en droit de penser que les organismes qui se sont investis pour défendre des vocations orientées vers les technologies de l'image et des réseaux en Bretagne ne peuvent pas être insensibles à la délocalisation d'une industrie qui doit faire désormais partie du paysage breton.
On ne nous fera pas croire qu'une telle délocalisation( ) serait politiquement plus correcte sous le prétexte qu'elle se fait vers Paris. Chacun mesurant son drame à sa porte, personne en Bretagne ne pourra accepter les arguments avancés par le président d'un groupe de télévision en pleine santé financière. Il est encore temps de réfléchir à la suite qui pourrait être donnée dans l'opinion.
Service Communication Bretons du Monde-OBE
( ) Le terme correct caractérisant ce projet de transfert à Boulogne Billancourt est bien « délocalisation ». TV BREIZH est un concept 100% breton voulu par Rozenn Milin avec l'agrément de Patrick Le Lay un autre Breton alors PdG du goupe TF1. Etant installée depuis son origine à Lorient , le terme de « relocalisation » en région parisienne serait tout à fait impropre en la circonstance.
■Donc, il faut oublier cette chaîne!
Il vaudrait mieux réfléchir sur le pourquoi, TV Breizh n'a pas eu l'accès à la TNT pour une diffusion sur les 5 départements bretons, comme cela était prévu!
Pourquoi pour une chaine de TV bretonne, il semble y avoit une difficulté à émettre en hertzien (vecteur de grande diffusion) sur les 5 départements?
Pourquoi, seules les TV dite «locales» semblent autorisées en Bretagne (limité à 1 département ou 1 ville)?
Pourquoi, la plus grande des TV bretonnes TEBEO se félicite de faire des programmes avec l' «ensemble» des chaînes bretonnes, mais en écluant la Loire-Atlantique?
(Surtout quand la France prétend que la séparation de la Bretagne est uniquement administrative et en aucun cas culturel!)
Donc, beaucoup de vraies questions! Mais de grâce, oublions TV Breizh!
Avec la numérisation et la dématérialisation des processus de traitement de l’information, la Bretagne n’est pas plus handicapée au bout du continent européen qu’au centre de l’Europe ou de l’Amérique puisque le coût de transport n’intervient plus. C’est à ce titre qu’elle a revendiqué la possibilité d’abriter les pôle de compétence dans le domaine des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) ce qui s’est traduit par une labellisation d’un pôle de compétitivité “Images et réseaux”. Le pôle de diffusion de Lorient dans sa partie technique fait partie de ces vocations basées sur le traitement de l’information indépendamment du contenu.
Pourquoi TV Breizh n’a pas eu la possibilité de monter sur la TNT gratuite ? C’est effectivement la bonne question mais on sait que la raison est politique. Si les Bretons s’étaient manifesté en Bretagne lors de la création de la chaîne TV Breizh, il est probable que le CSA se serait incliné. Il y a eu sans doute plus de souscriptions au satellite hors de Bretagne au démarrage de la chaîne qu’en Bretagne même mais qui peut le démontrer ? On remarquera par ailleurs que les média officiels comme par hasard s’arrangent pour ne jamais constituer une zone de diffusion qui correspondrait strictement au cinq départements historiques. Si d’aventure ils y sont, il aura d’autres départements ajoutés (Ouest France: B4+PdL+Basse Normandie, FR3 Ouest), quand il y en a moins c’est soit départemental (Ty Télé, TBO) , une ville comme Rennes ou Nantes mais jamais tout ensemble et cependant on sait que ces chaînes perdent de l’argent et on préfère contre vents et marées maintenir le statu-quo plutôt que fonder une chaîne bretonne sur la TNT comme aurait pu l’être TV Breizh. Dans les zones restreintes on peut citer les locales de FR3, le Télégramme de Brest qui s’auto limite à trois départements de l’ouest breton. On pourrait prolonger la démonstration dans l’organisation des entreprises comme Groupama Loire-Bretagne, qui est B5 + Maine et Loire. Pourquoi le groupement ne s’appellerait-il pas plus logiquement “Groupama Bretagne-Loire” ?
La seule entité officielle strictement B5 est la région juridique dépendante du TGI de Rennes qui implique le même zônage pour la région notariale que respecte OF dans les publications de statistiques immobiliaires mais pas la Télégramme de Brest dont la rédaction a du temps à perdre en “retravaillant” la carte initiale pour occulter la Loire-Atlantique.
Avec de telles attitudes malthusiennes des média, la Bretagne n'est pas particulièremnt favorisée .
Une télévision bretonne n'a pas vocation a être délocalisée à Paris, mais comme on le disait TV Breizh n'est en rien bretonne.
Ce que l'on peut à la rigueur constester est le fait qu'une TV française soit impérativement à Paris...!
Oui, là, il y a une forme d'archaïsme mais, qui ignore encore que Paris que la France est un Etat Parisien reignant sur les «colonies» appellées «provinces»!
Donc rien de nouveau!
Par contre, ce qui m'a fait réagir c'est que l'article n'évoque que très peu le fond du problème qui est :
«La violation des droits des bretons à créer eux-même leur propre information pour l'ensemble de la population concernée»!
J'utilise le terme «violation» car c'est le terme exact, la France refusant de signer les textes internationaux qui permettraient aux bretons, catalans, Alsaciens, Basques, etc, d'agir.
Si la France ne signe pas c'est texte, c'est donc que sa politique est en contradiction avec ces textes!
Problème, c'est que ces textes sont obligatoires pour tout nouveau membre de l'EU! C'est dire, s'il y a des gens en Europe qui estiment que cela est nécessaire de se conformer à ces textes.
Donc, ce ne sont pas les médias qui mettent la Bretagne dans une situation «non favorisés», comme vous le dire car ils ne font que se conformer à la politique française officielle.
OBE devrait savoir que les médias français sont 38ème au classement mondial!
Voir le site
Donc, pourquoi ne pas le dire clairement plutôt que d'orienter le texte sur le PDG de TV Breizh (un simple employé)!
Le responsable, c'est la politique de l'état français traduite par son organisme de censure le CSA (un truc dont la mission est unique en Europe au 21ème siècle)!
Nos politiciens bretons ne réagissent pas et c'est normal! Cites-moi, un élu d'importance qui ne soit pas «parrainé» par les états majors parisiens!
Certes, les bretons peuvent choisir «démocratiquement» leur représentant, mais uniquement parmis ceux validés par Paris!
Moi, je n'appelle pas cela de la démocratie, mais une falsification de démocratie! Donc, voilà pourquoi, aucun élu breton ne se mouille pour une TV «made in Brittany» émettant en TNT sur l'ensemble des 5 départements bretons!
C'est tristement simple!
Mais à nous de faire changer le système, car on peut le changer!