Communiqué de Bretagne Réunie le 4 octobre 2012
Ce mercredi 3 octobre a eu lieu à Tours une journée d'échanges et débats pour le douzième anniversaire du classement du Val de Loire dans les sites du Patrimoine mondial de l'Unesco.
Des Bretons se sont déplacés de Paris et de Nantes pour y assister. Représentants de l'Institut culturel de Bretagne et de Bretagne Réunie – association qui est membre de la plateforme de l’Agence des Droits Fondamentaux de l’Union Européenne – c’est ainsi qu’ils se sont présentés à l’accueil comme aux différents interlocuteurs qu’ils ont rencontrés au cours de la journée.
Il faut raconter une anecdote : en prenant nos badges et le programme à l'accueil, nous étions ciblés : de charmantes hôtesses ont manifesté une certaine appréhension. Inquiètes, elles nous ont dit « Ah ! la Bretagne vient en force ! Vous allez faire un esclandre ? ». Nous n'avions pas de drapeaux, sauf le sac Gwenn ha Du de la correspondante ABP.
À l'initiative d'Alain Peigné, venu de Paris, membre du CA de Bretagne Réunie et de son comité local de Paris, nous avons considéré qu'il était important d'aller sur place – en Val de Loire – pour pouvoir discuter avec la Mission Val de Loire, organisatrice. Étaient présents aussi Jean-Pierre Levesque pour l'ICB, et – représentant Jean-François Le Bihan, président actuel de Bretagne Réunie – son précédent président Paul Loret, ainsi que la correspondante ABP, tous trois venus de Nantes.
Nous voulions
– Faire connaître le projet de découpage du Nord-Ouest de la France “en 4 régions fortes (…)” ;
– Appuyer une identité Val de Loire ;
– Proposer cette Région “Val de Loire” (au lieu de “Centre”) ;
– De plus, dénoncer le projet d'extension de la zone classée Val de Loire / Unesco à la Loire-Atlantique.
Suite à l'intervention de Bretagne Réunie à Paris « Bretagne Réunie remet un texte à l'Unesco : le Patrimoine Mondial Val de Loire bafoué », lors de la soirée de lancement du 40e anniversaire du Patrimoine Mondial, le lundi 30 janvier dans les salons de l'Unesco place Fontenoy – (voir notre article) et sa version en anglais (voir notre article) – nous nous devions d'être sur place.
Nous avons noté l'absence de Jacques Auxiette, président de la Région Pays de Loire, excusé, et écouté avec attention les discours d'introduction du sous-préfet d'Indre-et-Loire Michel Camux, de Jean Germain, sénateur-maire de Tours, de François Bonneau, président de la Région Centre, nouveau président de la Mission Val de Loire. Celui-ci a confié que la région Centre manque d'identité et pense que la mise en lumière par le classement Unesco va la conforter dans une affirmation plus forte, par les Projets de la Mission Val de Loire.
Ensuite Madame Christina Cameron, qui prépare un livre pour 2013 : Histoire de la Convention du patrimoine mondial 1972-2000, avec Mechtild Rössler de l'Unesco, en a présenté le contenu dans son intervention.
Elle a noté que l'Unesco a eu du mal à suivre l'évolution des sites classés à cause de leur multiplicité (900) ou à cause d'un certain laxisme dans leur gestion. Elle précise que l'Unesco a la volonté de faire respecter le bien-fondé du “Label Patrimoine Mondial”.
Elle signale que récemment l'Unesco a déclassé deux sites dont l'un où avait été construit un pont moderne qui le dénaturait en tant que site patrimonial. Elle a signalé que pour le choix des nouveaux sites proposés en classement, ce sont les politiciens qui ont pris le dessus sur les experts scientifiques. Leur influence crée un déséquilibre par un certain laxisme dans leur gestion. Elle plaide pour un retour aux normes premières : revenir à l'expertise, redresser la barre.
– Auprès de Christina Cameron
Après la table ronde, les délégués bretons ont pu rencontrer Mme Cameron en aparté et lui exprimer leur inquiétude quant à une éventuelle extension de la zone Val de Loire du Patrimoine Unesco sur le département breton de la Loire-Atlantique, estuaire de la Loire compris. Madame Cameron, après avoir été longtemps membre du Comité de classement du Patrimoine de l'Unesco, n'en était pas la représentante, elle reste observatrice (c'est à ce titre qu'elle a été invitée pour présenter l'évolution de la Convention en exposant le contenu de son livre à venir).
Elle a écouté avec beaucoup d'attention et d'intérêt notre remarque, prenant conscience de la réalité du fait que le site Val de Loire peut être utilisé à des fins de débretonnisation politicienne de la Loire-Atlantique, et du risque pour la population d'être définitivement coupée des racines bretonnes du territoire, comme nous le lui avons dit. Elle répondit « La France est organisée de manière très complexe administrativement... ». Elle a assuré qu'elle a pris bonne note de notre message. Bretagne Réunie lui a remis en appui de nos propos le dépliant de 4 pages expliquant la situation.
– Auprès des associations
L'après-midi 50 associations présentaient leurs réalisations et/ou projets. La délégation bretonne a visité tous les stands du tissu associatif. Elle a échangé avec divers acteurs bénévoles de ces associations, en toute cordialité, et même souvent très chaleureusement, sur la nécessité de renforcer les identités régionales, comme le souhaite M. Bonneau, de consolider, développer une identité propre au Val de Loire à travers le classement Unesco. Les Bretons ont montré un vif intérêt pour une vraie région Val de Loire, affirmée, définie, évolutive, avec beaucoup de projets de développement dans le respect de son cadre géographique, de la nature, des terres agricoles et ont pu constater que ces échanges ont mis en évidence un grand enthousiasme du monde associatif dans ce sens. Tous ont accepté avec plaisir le dépliant 4 pages de Bretagne Réunie. Nous en avions aussi laissé à discrétion sur la table prévue à cet effet. Le document donné est une version allégée du PDF ci-dessous. Le document donné est une version allégée du PDF ci-dessous.
– Auprès de la directrice de la Mission Val de Loire
En fin de journée, de plus en plus enthousiastes aussi, nous avons pu rencontrer rapidement madame Isabelle Longuet, qui présentait les intervenants du matin en tant que directrice de la Mission Val de Loire. Mme Longuet a accepté avec intérêt, outre le dépliant 4 pages, l'idée de nous rencontrer à nouveau à Tours, un prochain samedi, avec plus de temps, pour échanger sur les rapports Val de Loire / Loire-Atlantique. Paul Loret, signataire de nombreux courriers et courriels avec l'Unesco, Alain Peigné de Paris et Jean-François Le Bihan, président, sont pressentis.
Bretagne Réunie poursuit sa campagne de “lobbying”. Contrairement à ce qui se passe avec les gens de la Région des Pays de Loire, nous avons constaté que les personnes de la région Centre rencontrées, dont les membres exposants des associations, sont des gens ouverts, qui acceptent de discuter, sans aucun préjugé ; ce sont des gens “normaux” en fait.
N'y aurait-il pas un décalage ? En Loire-Atlantique et dans la région des Pays de Loire, un décalage entre la volonté associative et culturelle et la volonté politique d'assimilation de la Loire-Atlantique dans le Val de Loire ?
Nous avons remarqué que de cette journée il ressort que :
– Les habitants du Val de Loire et leurs élus sont en symbiose pour leur identité, aspiration qui correspond à celle des Bretons pour leur identité, mais la région Pays de Loire brouille la carte.
– Nous avons eu un témoignage supplémentaire aujourd'hui du décalage entre la société civile représentée par les associations du Val de Loire et les associations bretonnes qui subissent les basses manoeuvres politiciennes en Loire-Atlantique parce que leurs aspirations sont contraires aux aspirations des politiques de notre région.
– Par conséquent il semble plus pertinent de s’adresser, au sujet du projet d’extension, à des représentants de la Mission Val de Loire – qui eux, sont réceptifs – qu’à des représentants des Pays de la Loire, déconnectés des citoyens.
Rédaction Maryvonne Cadiou avec Paul Loret, Alain Peigné et Jean-Pierre Levesque, pour Bretagne Réunie.
(voir notre article) pour le récit par ABP
(voir le site) Contact : contact@bretagnereunie.bzh ou 06 82 67 19 46
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