La région emprunte 100 millions pour financer le TGV Le Mans-Rennes

Dépêche publié le 1/10/12 12:07 dans Economie par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch

Dans un communiqué du 28 septembre, la région Bretagne a annoncé avoir emprunté 100 millions d'euros, sur un total de 300 millions prévus, à la Banque européenne d'investissements (BEI), pour financer les travaux de transformation de la ligne Le-Mans Rennes au standard LGV. La BEI va ainsi financer 853 millions sur un projet qui coûte 1 milliard et porte sur 182 kms dont une partie seulement en région Bretagne.

Le gain de temps prévu est de 37 mn entre Paris et Rennes (pour un trajet passant à moins de 1h30) et bénéficiera à l'ensemble des villes bretonnes. Cette opération constitue un maillon clé pour atteindre à terme l'objectif des 3 heures entre Paris et la pointe bretonne.

La livraison de l'ouvrage est prévue en septembre 2016 pour une ouverture commerciale de la nouvelle ligne LGV prévue en mai 2017.

Si la BEI a apporté son soutien à des investissements significatifs tels que le développement des systèmes de stockage d'énergie électrique du groupe Bolloré à Ergué Gabéric en 2011 pour un montant de 130 M€ ou encore le tramway de Brest avec un financement de 90 M€, certains commentent que ce dernier emprunt qui augmente la dette de la France déjà faramineuse, va mettre à son tour la région Bretagne dans un état de dépendance vis-à-vis de ses créanciers. A un moment où on va demander aux Francais de payer plus d'impôts, les Bretons vont en sus payer 853 millions pour gagner 37 minutes sur leurs voyages à Paris.

Philippe Argouarch


Vos commentaires :
Yann LeBleiz
Vendredi 15 novembre 2024
C'est de la folie furieuse!

Non comptant d'assécher les comptes de la Région Administrative, ce projet est en train de nous endêter!

Un vrai scandale!

Et pendant ce temps, rien n'est fait pour les voies expresses alors que l'on peut traverser une grande partie de la Normandie à 130km/h sur des autoroutes gratuites!

Les bretons vaches à lait de l'Etat français, avec la complicité de nos élus!


Paul Chérel
Vendredi 15 novembre 2024
Difficile de s'y retrouver dans ces chiffres. Voici ce que prévoyait le contrat de partenariat signé le 18 juillet 2011;!
« TGV Le Mans-Rennes: RFF et Eiffage ont signé le contrat pour la construction - le 18 juillet 2011
RFF va apporter près de 43% du coût total (environ 1,4 milliard) tandis que l'Etat et les collectivités vont abonder à parts égales (environ 28,5%) soit 1,9 milliard au total. 
Eiffage, qui doit faire l'avance de la quote-part de l'Etat, a obtenu un financement auprès de douze banques commerciales pour un milliard d'euros, tandis que la Caisse des dépôts va apporter plus de 250 millions grâce aux fonds d'épargne et la Banque européenne d'investissement (BEI) 552,5 millions.

RFF va apporter près de 43% du coût total (environ 1,4 milliard) tandis que l'Etat et les collectivités vont abonder à parts égales (environ 28,5%) soit 1,9 milliard au total. 
Eiffage, qui doit faire l'avance de la quote-part de l'Etat, a obtenu un financement auprès de douze banques commerciales pour un milliard d'euros, tandis que la Caisse des dépôts va apporter plus de 250 millions grâce aux fonds d'épargne et la Banque européenne d'investissement (BEI) 552,5 millions.  »
Ce que l'on peut en déduire est que la région est le dindon de la farce. Eiffage, le partenaire, fait l'avance de la part de l'Etat qui n'a plus un seul kopeck de disponible. Il ne sera donc pas remboursé. La participation BEI va être plus forte que prévu. Les collectivités, outre la région B4, vont nécessairement être appelées à combler la défaillance de l'Etat alors qu'elle n'est concernée que par une part relativement infime de l'ensemBle du projet du projet. 9a va faire cher de la minute gagnée. Paul Chérel


Marcel Texier
Vendredi 15 novembre 2024
On demande au pendu d'emprunter pour payer la corde qui va le pendre ! En effet, cette ligne ne peut qu'accroître la dépendance de la Bretagne vis-à-vis de Paris et l'empêcher de jouer ses propres cartes. C'est vraiment de la folie furieuse, comme dit Yann ar Bleiz.

Comparer cette attitude avec celle des Danois au 19ième siècle lorsqu'ils subissaient de fortes pressions pour orienter leur réseau de chemin de fer vers Hambourg, ce qui les auraient mis dans l'orbite et la dépendance d'une Allemagne alors expansionniste. Heureux Danois, ils étaient assez lucides et assez forts pour résister aux pressions allemandes et mettre en place un réseau ferré plus conforme à leurs intérêts. Ils ne l'ont jamais regretté !


SPERED DIEUB
Vendredi 15 novembre 2024
Marcel 100% de votre avis c'est cela rejoint mes précédents commentaires

Erwan Lescop
Vendredi 15 novembre 2024
Investir 300 millions pour transformer Rennes en banlieue de Paris. Bravo au CG.

Juan Perez
Vendredi 15 novembre 2024
Voila l'avenir que nous prépare les élus de la Région :

Paris - Brest : 3 h 00
Auray - Saint Brieuc : 5 h 30 (en faisant le détour par Rennes ou Brest...)

La Bretagne n'aura plus que deux fonctions : accueillir les estivants parisiens et fournir de la main-d'oeuvre à Paris quand il ne s'agira pas juste de fournir des logements sous forme de cités dortoires.

Pendant ce temps quid des liaisons nord-sud (de la Bretagne) ? Avant de branler les cacahuetes pour gagner 7 minutes pour la capitale française, il faudrait peut-être mieux songer à une voie ferroviaire mixte Passagers/Fret entre Lorient et son Port de commerce et les centres d'activité du Nord (de la Bretagne).

Je suggère au conseil régional de prendre les rails de la voie Renne-Le Mans pour les placer entre auray, Lorient ou Vannes d'une part et Guingamp d'autre part. Ce serait déjà un peu plus interessant pour notre Pays (la Bretagne) et en plus cela inciterais au fret par le rail donc moins de camion sur les petites routes nord-sud (de la Bretagne).


Anti-spam : Combien font 7 multiplié par 1 ?